1-Prologue 0.55
2-Bubba 0.51
3-The King 2.09
4-Let's Go, Man 1.49
5-The King's Highway 2.09
6-A-C-T-I-O-N 2.30
7-Bubba's Lament 1.42
8-The Ancien Curse 1.45
9-Ghost of the Scarab 1.01
10-Trailer Park 2.01
11-One Bad Ho-Tep 1.29
12-The Mask of Kemosabe 2.05
13-The Shady Rest 0.53
14-PBBS 2.01
15-Baby 0.44
16-The Hero's Hallway 1.36
17-Elder Hole 2.07
18-Flashback Baby 1.38
19-Body Bag of Fun 1.18
20-Regret 0.53
21-The Mummy's Eye 1.58
22-Smokin' Nurse 1.48
23-The Decision 0.57
24-Death of a President 1.04
25-The Sebastian Haff Show 1.11
26-Haff Rising 1.12
27-Investigation 1.24
28-Thank You Very Much 0.41
29-All Is Well 2.15
30-Bubba Ho-Tep
End Title Themes 5.40

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Silver Sphere SS 002

Album produit par:
Brian Tyler

Artwork and pictures (c) 2002 Silver Sphere Corporation. All rights reserved.

Note: ****
BUBBA HO-TEP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Film atypique et singulier réalisé par Don Coscarelli (réalisateur de la saga horrifique ‘Phantasm’), ‘Bubba Ho-Tep’ s’est fait très vite remarquer dans de nombreux festivals à travers le monde et a acquis en quelques mois le très prisé statut de film culte, et ce quasiment dès sa sortie en salle en 2002. A l’origine, ‘Bubba Ho-Tep’ est un film américain aux moyens modestes, mais avec un scénario totalement farfelu : quand un Elvis Presley vieillissant et grabataire affronte une momie égyptienne avec l’aide d’un noir qui se prend pour JFK, cela donne ‘Bubba Ho-Tep’. Dans cette histoire, Elvis (Bruce Campbell) n’est pas mort mais repose dans une maison de repos d’une petite ville de l’Amérique profonde, dans le Texas. Obligé de se déplacer en déambulateur, Elvis souffre d’un grave problème aux parties génitales et n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais un jour, Bubba Ho-Tep, une terrifiante momie égyptienne, atterrit dans la maison de repos locale pour absorber les âmes de ses habitants. Elvis décide de réagir et, avec l’aide de Jack (Ossie Davis), qui se prend pour J.F. Kennedy, il s’apprête à éliminer la momie une bonne fois pour toute, avant que cette dernière ne supprime tous les habitants de la maison de repos. ‘Bubba Ho-Tep’ s’avère être finalement une véritable bonne surprise, un film étonnant, rafraîchissant, à mi chemin entre l’épouvante et le drame intimiste. Outre son côté ‘série-B horrifique’ à petit budget, ‘Bubba Ho-Tep’ est aussi un drame humain poignant doublé d’une réflexion sur la vieillesse, les regrets et le courage face à la mort. Bruce Campbell s’impose complètement ici dans la peau de ce Elvis de 70 ans. Comme d’habitude, l’acteur (qui s’est fait connaître sur la saga ‘Evil Dead’ de Sam Raimi) impose son jeu naturel avec une virtuosité qu’on lui connaît déjà. Aucun doute possible : Bruce Campbell est le King! Mais alors qu’on se serait attendu à ce que le film explore le passé du célèbre chanteur américain, le film de Don Coscarelli préfère placer le personnage mythique au coeur d’une intrigue frissonnante non dénuée d’un certain humour macabre absolument savoureux. Et c’est finalement grâce à son alternance étonnante entre émotion, frisson et humour que ‘Bubba Ho-Tep’ s’impose comme l’une des plus belles surprises cinématographiques de l’année 2002, un film hors des sentiers battus qui s’impose par son ton singulier et ses subtilités.

Brian Tyler signe un score attachant et mémorable pour le film de Don Coscarelli, qui épouse à merveille l’ambiance étrange et émouvante de cette histoire totalement farfelue. La musique de ‘Bubba Ho-Tep’ oscille entre rock/surf music et symphonique, avec une très nette dominance de la partie rock, incluant guitares électriques (dont une partie est jouée avec une réverbération maximale, typique de la surf music californienne), guitares, basse, batterie et quelques synthétiseurs. La partie orchestrale utilise quand à elle quelques cordes, des cuivres et des percussions tout en intervenant majoritairement lors des scènes à suspense/terreur du film. Le score de Brian Tyler s’articule autour de deux thèmes principaux : un thème rock nostalgique et poignant associé à Elvis et un thème plus sombre, menaçant et oriental associé à Bubba Ho-Tep. Les deux thèmes représentent d’ailleurs astucieusement les deux facettes du film de Don Coscarelli : un drame humain et intimiste d’un côté, et un film d’épouvante de l’autre. Ainsi, le sinistre ‘Prologue’ dévoie le thème de la momie avec sa mélodie orientale et mystérieuse particulièrement inquiétante, sur fond de voix lointaine, d’orchestre et de quelques notes de guitares. ‘Bubba’ amorce le magnifique thème d’Elvis, qui sera véritablement au coeur de la partition de ‘Bubba Ho-Tep’, et que l’on reconnaît grâce à son enchaînement caractéristique de quatre accords qui rappellent un morceau de la partition de ‘Armageddon’ de Trevor Rabin. Dans ‘The King’, Tyler développe ce thème avec sa formation rock – guitares, percussions, batterie – auquel il adjoint un choeur pour rendre la mélodie plus grandiose et quasi héroïque, évoquant le passé glorieux du King (on est à fond ici dans le style de la surf music traditionnelle!). Avec ses guitares électriques en vibrato et son rythme lancinant amplifié par le choeur, ‘The King’ fait presque penser par moment à certaines mélodies western du grand Ennio Morricone. On appréciera d’ailleurs une superbe reprise du dit thème sur un rythme pop/rock absolument savoureux dans ‘The King’s Highway’, lorsqu’Elvis se souvient de sa jeunesse et de ses grandes heures de gloire – ce sont dans ces scènes précises que le thème véhicule un sentiment de nostalgie particulièrement vibrant et émouvant. Seule ombre au tableau : Tyler utilisera un peu trop systématiquement cette mélodie tout au long du film, frôlant l’overdose au bout d’une heure.

Avec ‘Let’s Go, Man’, le compositeur nous dévoile la facette plus ‘action’ de sa partition avec des guitares électriques rock, un orchestre teinté de dissonances, un orgue pour le côté gothique du film et une batterie plus énergique et enlevée. On retrouve un style similaire dans ‘A-C-T-I-O-N’ où l’orchestre devient plus présent, s’adjoignant ici les services du choeur et de l’orgue gothique pour illustrer la contre-attaque contre Bubba Ho-Tep. ‘A-C-T-I-O-N’ développe ainsi la facette plus horrifique de la musique du film avec son lot de percussions agressives, d’orgue menaçant et d’effets instruments dissonants. Le thème de la momie est d’ailleurs repris dans ‘The Ancient Curse’ avec sa voix féminine orientale mystérieuse et la présence constante des guitares électriques – élément clé de la partition de ‘Bubba Ho-Tep’. Brian Tyler alterne ensuite tout au long du film entre morceaux à suspense glauques (‘Ghost of the Scarab’, ‘One Bad Ho-Tep’) et morceaux rock agréables, fun et rythmés évoquant le passé de rock star du King : ‘Trailer Park’, ‘The Shady Rest’, ‘Body Bag of Fun’ ou l’excellent ‘Pbbs’ qui rappelle par moment le style surf music de ‘Misirlou’ version Dick Dale, entendu dans l’introduction du film ‘Pulp Fiction’ de Quentin Tarantino. Plus sombre et inquiétant, ‘Elder Hole’ et ‘Flashback Baby’ évoquent les méfaits de Bubba Ho-Tep. Tyler prolonge cette ambiance macabre et frissonnante dans ‘The Mummy’s Eye’ où il mélange ici aussi orchestre et section rock de façon plus inventive, avec au passage quelques touches arabisantes assez déjantées – un morceau très étonnant de la part de Brian Tyler, qui montre à quel point le compositeur possède un certain potentiel d’expérimentateur. Les voix orientales lointaines de ‘Smokin’ Nurse’ paraissent quand à elle ressurgir d’une époque lointaine, celle de l’Egypte antique, car, dans les deux cas, que ce soit pour Elvis ou Bubba Ho-Tep, la musique évoque clairement un son propre au « passé ». Le thème d’Elvis est repris de façon poignante et émouvante dans ‘Death of a President’ lorsque Jack décède durant l’affrontement final contre la momie maléfique, thème repris une dernière fois dans l’émouvant ‘All is Well’ et ‘Bubba Ho-Tep End Titles Themes’, pour le générique de fin du film.

La bande originale de ‘Bubba Ho-Tep’ apporte donc émotion, suspense et frisson au film de Don Coscarelli. La musique s’éloigne ici du son hollywoodien traditionnel pour se concentrer davantage autour d’une écriture pour section rock évoquant une sorte de mélange entre la surf music des années 60 et le rock d’aujourd’hui. Brian Tyler rend ainsi à travers sa musique un brillant hommage à l’univers d’Elvis Presley sans jamais citer pour autant une chanson précise du King (le réalisateur avoua qu’il aurait été impossible de mettre la moindre chanson du King dans le film, et ce pour des questions de droits jugés trop coûteux pour le budget modeste alloué au film). Sa partie suspense/frisson s’avère être quand à elle moins intéressante bien que très réussie et assez inventive. On appréciera ici la mélodie orientale mystérieuse et ses voix lointaines qui évoquent l’Egypte antique d’où est issue la terrifiante momie dévoreuse d’âmes. Brian Tyler illustre donc chaque facette du film de Don Coscarelli avec une certaine maestria, et nous offre une partition musicale savoureuse, entraînante et touchante, qui laisse un souvenir durable après vision du film. Tout comme le long-métrage lui-même, la musique de ‘Bubba Ho-Tep’ s’avère définitivement être une bien belle surprise!



---Quentin Billard