Disc 1

1-Ouverture 4.38
2-Preludio 2.25
3-Il Deserto 2.21
4-L'Incontro 0.38
5-Le Porte Di Sodoma 2.23
6-Tortura Di Tamara 2.57
7-Musica Per Lira 1.19
8-La Favorita Della Regina 1.33
9-Il Giordano 3.05
10-Il Popolo Eletto 2.42
11-Gioco Di Bimbi 1.43
12-Il Prezzo Della Libertà 2.38
13-La Sconfitta Di Astaroth 2.34
14-Preghiera 0.48
15-Risposta Ad Un Sogno 2.42
16-La Diga 1.09
17-Lettura Della Mano 1.50
18-Marcia Degli Elamiti 1.10
19-Il Bagno Della Regina 0.26
20-La Minaccia Di Lot 1.37
21-Pastorale Del Fiume 4.41
22-Ildith Ha Paura 0.58
23-Matrimonio 1.33
24-L'Addio 1.19
25-Tranello 1.30
26-La Battaglia Della Diga 4.36
27-Marcia Della Vittoria 0.59
28-Il Benvenuto In Sodoma 1.23

Disc 2

1-Intermezzo 5.10
2-Entro Le Mura Di Sodoma 1.31
3-La Volonta' di Jehovah 1.49
4-Gelosia 2.50
5-Danza Delle Gemelle 3.59
6-Danza Dei Peccatori 2.34
7-Fuga Degli Schiavi 1.07
8-La Disfatta Di Astaroth 2.32
9-Prigione 1.10
10-Messaggeri Di Jehovah 2.18
11-Nuovamente Liberto 0.45
12-La Missione Di Lot 2.00
13-Esodo 1.34
14-Distruzione Di Sodoma 4.21
15-Statua Di Sale 3.42
16-Epilogo 2.06

Bonus Tracks:

17-Preghiera (Unused Take 1) 2.46
18-Preghiera (Unused Take 2) 2.29
19-Preghiera (Unused Take 3) 2.35
20-Danza (Unused Take 4) 1.33
21-Preghiera (Unused Take 5) 2.12
22-Preghiera (Unused Take 6) 2.30

Musique  composée par:

Miklós Rózsa

Editeur:

Digitmovies CDDM074


(c) 2007 Digitmovies. All rights reserved.

Note: ****
SODOM AND GOMORRAH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Miklós Rózsa
Plus connu pour ses nombreux films de guerre des années 60/70, Robert Aldrich s’est aussi essayé au genre difficile du péplum le temps d’un film, ‘Sodom and Gomorrah’, grosse production franco-italienne tourné en 1962 avec un casting entièrement européen. On y retrouve ainsi la française Anouk Aimée dans le rôle de l’orgueilleuse reine Bera, l’anglais Stewart Granger dans le rôle de Lot, le chef des hébreux et toute une pléiade de grands acteurs italiens interprétant divers rôles dans le film. C’est la 20th Century Fox qui distribua le film aux USA, malheureusement quasiment tombé dans l’oubli aujourd’hui. Petite particularité: ‘Sodom and Gomorrah’ a été en partie réalisé par Sergio Leone, qui a essentiellement tourné avec son équipe italienne, une exception dans la carrière du célèbre cinéaste italien plus connu pour ses nombreux westerns spaghettis. L’histoire du film est empruntée à un épisode célèbre de la Bible : les deux villes voisines de Sodome et Gomorrhe, situées dans le désert aux bords du Jourdain, au sud de la Mer Morte, sont gouvernées par la reine Bera (Anouk Aimée) et son frère Astaroth (Stanley Baker). Tout n’y est que plaisir et existence hédoniste: sexe, débauche, luxure, esclavagisme, richesses extrêmes, etc. Un jour, un groupe d’Hébreux dirigés par le vaillant Lot (Stewart Granger), le neveu d’Abraham, décident de s’installer près de la ville de Sodome. Avec l’accord de la reine, Lot achète une parcelle de terre et permet ainsi à ses semblables de vivre paisiblement sur l’autre bord du Jourdain. Pendant ce temps, Astaroth, le frère de la reine, complote pour renverser sa soeur et prendre le pouvoir.

Un jour, Lot s’oppose à Astaroth qui voulait s’emparer de l’une de ses deux soeurs pour en faire une esclave à Sodome. Peu de temps après, le sinistre comploteur noue une alliance secrète avec les Elamites, un peuple de nomades guerriers, qu’il envoie pour attaquer les Hébreux. Mais ces derniers réussissent à défaire tous leurs assaillants en créant un mur de feu pour isoler les guerriers tout en détruisant le barrage qu’ils avaient construits auparavant, noyant leurs ennemis sous des milliers de litres d’eau. Hélas, entre temps, les Elamites ont brûlé leur camp, et les Hébreux se retrouvent obligé d’accepter l’hospitalité de la reine Bera. Lot et ses semblables s’installent donc à Sodome et commencent une nouvelle vie. Lot mène alors un précieux commerce de vente de sel et devient un juge influent en ville. Cependant, certains de ses proches ne voient pas d’un très bon oeil ses nouvelles fonctions, l’accusant de s’être laissé corrompre par le mode de vie dépravé de Sodome. Lorsqu’il découvre qu’Astaroth est l’amant de l’une de ses filles, Lot, devenu fou de rage, tue le frère de la reine au cours d’un duel. Cette fois, Lot sait qu’il est allé trop loin et va en prison. De sa cellule, il implore son pardon à Jéhovah, et en guise de réponse, Dieu lui envoie deux anges qui lui demandent de sélectionner dix hommes justes parmi les Hébreux et de s’enfuir avec eux hors de la ville de Sodome, sur laquelle va s’abattre la colère divine. Ce sera finalement le sort tragique et apocalyptique qui sera réservé à cette ville de vices et de pêchés.

‘Sodom and Gomorrah’ permet une fois encore au légendaire Miklos Rozsa de nous offrir une partition symphonique ample et épique dans la lignée de ses plus grandes œuvres de péplum, que ce soit ‘Ben-Hur’, ‘King of Kings’, ‘El Cid’ ou bien encore ‘Quo Vadis’. Sa musique utilise ainsi un grand effectif orchestral dans lequel le pupitre des cuivres occupe une place importante, agrémenté d’un choeur utilisé à de nombreuses reprises dans le film, sous la forme de chants en tout genre. Au rang des thèmes, ‘Sodom and Gomorrah’ nous offre un thème plutôt ample et sombre associé aux vices de Sodome (et qui évoque par la même le sort funeste réservé à ces deux villes du pêché), un thème associé aux accents orientaux utilisés pour les scènes des Hébreux dans le désert, un thème plutôt majestueux et brave associé aux Hébreux et un ‘Love Theme’ très classique d’esprit pour la romance entre Lot et Ildith (Pier Angeli), et qui annonce très clairement le style du magnifique thème romantique qu’écrira Rozsa en 1981 pour le thriller ‘Eye of the Needle’. Rozsa développe magnifiquement ses différents thèmes pendant les quelques 1 heures 50 composées au total pour le film de Robert Aldrich. L’Ouverture, que les compositeurs de musique de film écrivaient systématiquement à cette époque dans la tradition des grandes ouvertures d’opéra, n’est pas utilisé dans le film mais permet à Rozsa d’asseoir l’un des thèmes principaux de la partition, une mélodie massive aux accents orientaux qui évoquent les décors désertiques du film (la ville de Sodome et Gomorrhe, la région au sud de la Mer Morte, etc.). ‘Prelude’ accompagne quand à lui le générique de début du film au son du thème principal, mélodie de cuivres sombres dominé par un orchestre ample et massif associé aux pêchés de Sodome et Gomorrhe sur lesquelles s’abattre la colère divine. Comme toujours chez Rozsa, on remarque ici l’importance accordée au contrepoint et aux orchestrations, riches et massives comme toujours dans les partitions péplum du légendaire compositeur hollywoodien.

‘Il Deserto’ nous permet de découvrir un premier chant interprété par un chœur a cappella accompagnant la marche des Hébreux dans le désert au début du film. Rozsa utilise ici une monophonie avec un chœur chantant à l’unisson, rappelant ici le style des musiques juives traditionnelles. On sait que le compositeur a toujours mené un véritable travail de musicologue sur ses partitions péplum, allant même jusqu’à ressusciter certaines pratiques musicales ethniques du passé pour les réadapter dans son propre langage symphonique et musical. ‘Sodom and Gomorrah’ n’échappe évidemment pas à la règle. ‘Le Porte Di Sodoma’ permet à Rozsa de développer la partie plus orientale de sa partition en associant un son proche du Moyen-Orient, dans une région située ici entre Israël et la Jordanie (le film ayant été tourné en réalité au Maroc). Pour se faire, Rozsa utilise les hautbois qui rappellent ici par leurs sonorités chaudes et rugueuses la ghaïta du monde arabe. ‘Le Porte Di Sodoma’ est aussi le premier d’une longue série de ‘source music’ que Rozsa a composé pour le film d’Aldrich et Leone – une autre tradition de ses musiques de péplum. Dans un registre similaire, ‘Musica Per Lira’ est une autre source music accompagnant une scène de banquet avec une harpe solo, tandis que le compositeur nous offre quelques danses orientales traditionnelles telles que ‘Entro le mura di Sodoma’, ‘Danza delle gemelle’, ‘Matrimonio’, le festif ‘Gioco di Bimbi’ avec ses choeurs d’enfants juifs ou bien encore ‘Danza dei peccatori’ (on n’est guère loin par moment ici du style de la célèbre ‘danse des sept voiles’ du ‘Salomé’ de Richard Strauss). Rozsa nous offre aussi ses sempiternelles marches militaires comme il en écrit régulièrement dans les péplums mettant en scène des guerriers romains. Le début de ‘Il Popollo Eletto’ renoue avec le style martial de certaines sections de ‘Ben-Hur’ ou ‘Julius Caesar’, tout comme la marche guerrière de ‘Marcia Degli Elamiti’, ou celle plus triomphante de ‘Marcia Della Victoria’ dans un formidable tutti orchestre/choeur reprenant le thème des Hébreux de façon triomphante après la victoire contre les Elamites. Mais le reste de la partition de ‘Sodom and Gomorrah’ s’impose surtout par son ton épique et guerrier assez redoutable, Rozsa témoignant comme souvent d’une certaine modernité dans sa façon d’écrire ses musiques d’action typiquement hollywoodiennes. Ainsi, le compositeur nous réserve quelques grands tour de forces orchestraux tels que le très spectaculaire ‘La Battaglia Della Diga’, illustrant la bataille contre les Elamites, véritable climax épique et guerrier de la partition de Miklos Rozsa, 4 minutes 36 d’action pur et dur d’une virtuosité impressionnante. ‘Fuga Degli Schiavi’ évoque de son côté l’évasion des esclaves vers la fin du film avec un travail rythmique impressionnant et furieusement complexe, qui annonce déjà le style des futures partitions action du ‘Silver Age’ hollywoodien (John Williams sera très marqué par ce style action massif dans les années 70).

Enfin, la musique de ‘Sodom and Gomorrah’ nous réserve aussi quelques moments plus doux d’une grande beauté, tel que ‘Risposta ad un Sogno’ et son thème romantique aux accents orientaux (pour la romance tourmentée entre Astaroth et l’une des filles de Lot), ou bien encore ‘Lettura Della Mano’ et son Love Theme de cordes au classicisme élégant, suave et très soutenu, pour la romance entre Lot et Ildith. La partie chorale occupe au final une place majeure puisqu’on la retrouve dans le festif ‘Il Bienvenuto in Sodoma’ lorsque les Hébreux sont accueillis à Sodome par la reine en personne (avec un chant féminin festif accompagné par un tambourin), ou dans ‘Messaggeri di Jehovah’ lorsque Dieu envoie ses deux anges à Lot pour lui annoncer la fin de Sodome et Gomorrhe. Les choeurs mixtes annoncent ici la présence divine en apportant un caractère éminemment religieux à la musique de Rozsa. Les choeurs sont repris une dernière fois dans le puissant ‘Statua di Sale’ pour évoquer la fuite des Hébreux hors de la ville des pêchés et la fin des deux cités. Et en guise de coda, le compositeur nous offre un ‘Epilogo’ de toute beauté, reprenant une dernière fois le Love Theme avec une certaine émotion et une sensation d’accomplissement.

‘Sodom and Gomorrah’ s’impose comme l’aboutissement d’une longue série de partitions péplums menées par Miklos Rozsa tout au long des années 50/60, incluant ainsi ‘Quo Vadis’, ‘Julius Caesar’, ‘Ben-Hur’, ‘King of Kings’ ou bien encore ‘El Cid’. Composant avec une énergie et une ferveur artistique rare, Rozsa a offert à l’univers du péplum hollywoodien d’antan de très grandes oeuvres symphoniques qui n’ont rien à envier aux grands opéras de Richard Wagner ou de Richard Strauss. Comme toujours chez le compositeur, la musique de ‘Sodom and Gomorrah’ témoigne d’une vraie réflexion de musicologue, utilisant habilement des stéréotypes associés à des coutumes musicales d’une époque historique lointaine. Sa musique pour le film de Robert Aldrich s’avère complexe, virtuose, massive, et au final assez peu subtile mais pleine de détails qui en font une partition d’une très grande richesse. Rozsa cultive donc un style musical déjà exploité à plusieurs reprises auparavant, atteignant ici son apogée sur ce péplum biblique franco-italien de 1962. Saluons au passage la brillante initiative du label italien Digitmovies qui a eu la très bonne idée de ressortir l’intégralité de la partition de ‘Sodom and Gomorrah’ dans une très belle édition 2 CD, dont l’unique défaut provient d’une qualité sonore peu constante et au final assez décevante. Quoiqu’il en soit, ‘Sodom and Gomorrah’ s’impose comme l’une des nombreuses partitions péplum incontournables de Miklos Rozsa!



----Quentin Billard