1-Main Title 3.43
2-The Lie 2.58
3-Brenda's Apartment 2.28
4-Unrest 4.27
5-Did They Arrest Anyone? 2.17
6-Rafik Is Arrested 2.09
7-Freedomland 6.01
8-Inside Freedomland 3.03
9-You're In The Wrong Park 4.01
10-Burning 4.25
11-Riot 4.25
12-I'll Come See You 2.22
13-Little Angel 2.48

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6717

Produit par:
James Newton Howard,
Jim Weidman

Artwork and pictures (c) 2006 Revolution Studios. All rights reserved.

Note: ***1/2
FREEDOMLAND
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Inspiré du roman de Richard Price et réalisé par Joe Roth, ‘Freedomland’ (La couleur du crime) met en scène Samuel L. Jackson et la toujours aussi talentueuse Julianne Moore dans un drame bouleversant évoquant les conflits raciaux sur fond d’énigme policière. Alors que son enfant de quatre ans a été enlevé à la suite du vol de sa voiture, la très tourmentée Brenda Martin (Julianne Moore) accuse un noir américain d’avoir enlevé son enfant. L’affaire est suivie par Lorenzo Council (Samuel L. Jackson), détective noir qui veille au bien être du quartier de Dempsey, dans le New Jersey. Lorenzo mène une enquête qui s’annonce difficile, alors même qu’il semble émettre quelques réserves quand à la version formulée par Brenda. Pendant ce temps, les médias s’emparent de l’affaire et les choses compliquent très vite dans le quartier a eu lieu le kidnapping. La police fait boucler tout le secteur et recherche un noir parmi la population locale, provoquant des tensions raciales dans une ville à dominante noir américaine. La situation finit par s’aggraver alors que l’enquête piétine et que les tensions virent à l’affrontement entre habitants et forces de l’ordre. Afin de mettre fin à cette situation explosive, Lorenzo, qui sait maintenant que Brenda ne lui a pas dit toute la vérité, n’a plus d’autre choix que de lui faire avouer ce qu’il s’est réellement passé le soir où son fils a été enlevé. Le scénario de ‘Freedomland’ évoque donc le sujet des tensions raciales sur fond d’enquête policière et de faux semblant. Samuel L. Jackson interprète un flic intègre dans un quartier qu’il tente de maintenir le plus possible dans le calme, tandis que Julianne Moore interprète une femme hystérique et irritante dans un des rôles les plus intenses de sa carrière (et qui rappelle un peu son rôle dans ‘Magnolia’ de Paul Anderson). Hélas, l’actrice en fait des tonnes et a plutôt tendance à surjouer de façon agaçante la mère pleureuse et torturée, et ce pendant plus de 110 minutes, frôlant l’overdose complète. Dommage, d’autant que son rôle s’avère être assez complexe et nuancé, mais hélas bien mal mis en valeur dans le film (on a plus envie de la taper que de pleurer pour elle!). Néanmoins, ‘Freedomland’ s’avère être un drame poignant, extrêmement intense et captivant, qui nous tiens en haleine jusqu’à la révélation finale, toute aussi tragique qu’intense.

Après ‘Coupe de Ville’ en 1990 et ‘American Sweethearts’ en 2001, c’est la troisième fois que James Newton Howard retrouve le réalisateur Joe Roth sur l’un de ses films. Pour ‘Freedomland’, JNH compose un score atmosphérique et mélancolique aux accents urbains, entre synthétiseurs, touches pop/rock et thème poignant. Ainsi donc, le ‘Main Title’ ouvre le film au son d’un motif de piano sobre et d’une loop pop/rock moderne qui rappelle les anciens scores rock/électronique du compositeur au début des années 90. Avec son mélange rythmique rock, synthétiseurs et guitares électriques, le ‘Main Title’ se rapproche clairement du style de ‘Grand Canyon’ (1991), une sorte de retour aux sources pour James Newton Howard. Le compositeur apporte aussi à la musique du film une touche urbaine plutôt appropriée, évoquant le quartier du New Jersey dans lequel se déroule toute l’histoire. Le thème principal est ensuite interprété par un piano fragile et intime assez touchant, sur fond de rythmes modernes et de synthétiseurs. Plus atmosphérique et sombre, ‘The Lie’ évoque les mensonges de Brenda qui entraînent une réaction en chaîne désastreuse dans le quartier de Dempsey. JNH joue ici avec ses synthétiseurs et ses loops électro modernes afin de retranscrire toute la tension de la situation, sa musique flirtant clairement ici avec un style tendance suspense sinistre. Néanmoins, c’est l’émotion qui domine la partition de ‘Freedomland’ comme le rappelle le thème principal repris de façon poignante au piano dans le très beau ‘Brenda’s Apartment’ – et qui souligne parfaitement à l’écran les sentiments et les tourments de Brenda. On retrouve à nouveau les rythmes rock urbains dans ‘Unrest’ et ‘Did They Arrest Anyone ?’ qui rappelle ici aussi le JNH synthé des « nineties ».

Si, dans un premier temps, la musique se contente de faire essentiellement monter la tension à l’aide d’un travail croisant rythmes et sonorités électroniques atmosphériques, c’est pour mieux nous amener progressivement vers l’émotion qui se dégage de la seconde partie de la partition de James Newton Howard. Ainsi, le très beau ‘Freedomland’ développe pendant près de 6 minutes un nouveau thème émouvant qui évoque la solidarité des gens s’unissant pour organiser une grande battue à la recherche du fils de Brenda. Le morceau ‘Freedomland’ apporte une certaine émotion à cette très belle séquence-clé du film de Joe Roth, témoignant une fois de plus de la sensibilité du compositeur toujours très inspiré par ce type de scène où l’émotion domine. ‘Freedomland’ dégage une sensation de grandeur, de noblesse d’âme et aussi d’émotion, sans aucun doute l’un des morceaux incontournables de la partition de James Newton Howard. Avec le morceau ‘Inside Freedomland’, la musique de JNH prend clairement une tournure plus émotionnelle : les synthétiseurs s’estompent et laissent la place à l’orchestre, dominé ici par les cordes et les bois, pour la scène où Lorenzo, Brenda et ses amis fouillent Freedomland à la recherche de son fils disparu. Du coup, les quelques morceaux atmosphériques électro comme ‘You’re in the Wrong Park’ ou ‘Burning’ s’avèrent être moins intéressants et gâchent la progression émotionnelle amorcée par le compositeur deux morceaux auparavant. Que l’on se rassure, les choses s’améliorent enfin avec le poignant ‘Riot’, qui accompagne la séquence des émeutes entièrement filmé en ralenti, sans bruitages, uniquement soutenue par la musique. JNH fait preuve ici aussi d’une certaine sensibilité et signe un morceau élégiaque et touchant évoquant la bêtise humaine. La partie finale de ‘Riot’ se conclut sur une nouvelle reprise particulièrement poignante du thème principal, entendu peu de temps après la scène des émeutes, thème repris avec une infime douceur dans le poignant ‘I’ll Come See You’. L’histoire touche à sa fin avec un ‘Little Angel’ plus doux et apaisé, reprenant le thème du morceau ‘Freedomland’ dans une ultime touche d’émotion idéale pour conclure la partition de ‘Freedomland’ en beauté.

‘Freedomland’ s’avère être une bien belle réussite de la part d’un James Newton Howard toujours aussi inspiré qui, s’il ne signe pas là l’oeuvre du siècle, nous rappelle néanmoins à quel point il est l’un des compositeurs majeurs officiant à l’heure actuelle à Hollywood. Malheureusement, la musique de ‘Freedomland’ s’avère être d’une qualité inégale : certains morceaux plus atmosphériques n’ont pas grand chose à dire tandis que d’autres au contraire témoignent de tout le talent du compositeur pour trouver des mélodies simples et émouvantes. Car, ne nous méprenons pas, c’est bien l’émotion qui domine au final la partition de ‘Freedomland’, rappelant parfaitement la facette dramatique et humaine de l’intrigue du film de Joe Roth.



---Quentin Billard