1-A Call to Adventure
(Theme from The Mummy 3) 3.02
2-Silently Yearning for Centuries 2.23
3-Open Wound 2.05
4-The Reign of Terror 2.48
5-A Family Presses Close 2.38
6-Formation of the
Terra Cotta Army 3.07
7-Reading of the Scrolls 3.54
8-Crash and Burn 2.24
9-Alex and Lin 1.13
10-A New Assignment 2.53
11-Yang Follows the O'Connells 2.53
12-Shanghai Chase 4.50
13-Mother and Daughter Reunion 2.01
14-Ancient China 2.22
15-Rick's Long Rod 0.42
16-Entering the Tomb 5.52
17-Visit from a 3-Headed Friend 1.36
18-Memories, Retirement
and Dinner 2.30
19-New Year's Betrayal 2.23
20-The Emperor Versus Zi Yuan 1.44
21-Love in the Himalayas 2.10
22-2nd Century BC 1.09
23-The Museum Becomes Alive! 1.41
24-Rick and Evy in Battle 2.40
25-A Warm Rooftop 1.21
26-Heartbreak 2.38
27-Return of the Dragon 2.47
28-Shielding a Son 2.30
29-Finale 3.25
30-My Sweet Eternal Love 2.53*

*Interprété par Helen Feng.

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6916

Produit par:
Randy Edelman
Producteur exécutif
de l'album:
Rob Cohen
Producteur associé:
Elton Ahi
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Directeurs de la musique pour
Universal Pictures:
Harry Garfield, Kathy Nelson

Artwork and pictures (c) 2008 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***
THE MUMMY :
TOMB OF THE DRAGON EMPEROR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
La saga de « La Momie » continue avec ce troisième opus, réalisé cette fois-ci par Rob Cohen, avec une petite différence dans le casting : si Brendan Fraser et John Hannah reprennent leurs rôles respectifs, Rachel Weisz n’est plus de la partie, remplacée cette fois-ci par la toujours aussi charmante Maria Bello. Et c’est reparti pour une nouvelle aventure épique et explosive ! On quitte l’Egypte pour rejoindre cette fois-ci l’Asie, alors que Rick O’Connell et sa femme Evelyn doivent aujourd’hui livrer une ultime bataille décisive contre une nouvelle momie, celle du cruel Empereur Dragon qui, il y a plus de 2000 ans, fut victime d’une sorcière maléfique, lui et ses 5000 soldats. Un jour, Alex, le fils des O’Connell, réveille la momie par mégarde et c’est le drame. Aidé par une armée de militaires chinois fanatiques, l’Empereur ressuscité va tout faire pour tenter de réveiller son armée pour détruire le monde. Aujourd’hui, Rick et Evelyn sont les seuls à pouvoir lutter contre l’Empereur, avec l’aide de leur famille et de leur expérience.

Si le scénario n’a rien de bien neuf - reprenant les formules des premiers opus, transposés cette fois-ci dans la Chine antique - le film de Rob Cohen demeure un divertissement solide de bout en bout. Moins « bêtifiant » que les deux premiers films de Stephen Sommers, « The Mummy 3 » étonne même par son efficacité et le côté parfois dramatique et sérieux de certaines scènes. On retrouve néanmoins le « fun » habituel propre à la saga, les acteurs semblant s’en donner à cœur joie, à commencer par le duo Brendan Fraser/Mario Bello qui crève littéralement l’écran, sans oublier Jet Li dans le rôle de l’Empereur maléfique, un rôle qui lui sied à merveille. Le rythme est très soutenu et l’on ne décroche pas une seule seconde. Le film nous balade d’un endroit à l’autre de la planète à une vitesse impressionnante, qu’il s’agisse des catacombes de la Chine antique aux cimes de l’Himalaya (avec son attaque de Yétis surdimensionnés !). Dommage cependant que l’exposition soit un brin trop longue, et que le film semble s’inspirer massivement de la saga « Indiana Jones » (certaines scènes sont manifestement calquées sur les films de Spielberg !). Certes, on est bien loin ici de la qualité d’un Spielberg, mais le film demeure suffisamment divertissant de bout en bout pour assumer pleinement son statut de « grosse production estivale ».

« The Mummy 3 » permet enfin de retrouver le duo Rob Cohen/Randy Edelman après une brève séparation des deux compères sur « The Fast & The Furious » et « Stealth » (entre temps, les deux hommes se sont retrouvés sur « xXx » en 2002). Randy Edelman signe ainsi sa sixième partition pour un film de Rob Cohen, leur collaboration ayant débutée en 1993 avec « Dragon : The Bruce Lee Story ». Le score de Edelman s’avère être typique de ce que le compositeur fait habituellement sur ce type de film : on y retrouve ainsi des mélodies de qualité - le point fort du compositeur - des morceaux d’action enlevés et de beaux passages d’émotion. Seule ombre au tableau : Edelman est encore retombé dans ses mauvais penchants pour la superposition de sonorités électroniques kitsch par-dessus ses sons orchestraux. Certes, il s’agit là de la marque de fabrique habituelle de Randy Edelman, mais force est de constater que, score après score, le son Edelman n’évolue pas vraiment et finit par desservir le musicien et les films qu’il met en musique. Ces sons kitsch freinent parfois le sérieux de ses musiques et finissent par verser dangereusement dans le ringard absolu. Les producteurs de « The Mummy 3 » ne s’y sont pas trompés, puisqu’une partie de la musique du compositeur a été remplacée dans le film par celle de John Debney, appelé en renfort pour réécrire certains passages comme par exemple la poursuite dans les rues de Shanghai vers le milieu du film. On raconte que Debney aurait ainsi dû enregistrer près de 30 minutes de musique additionnelle en moins de 10 heures avec le Hollywood Studio Symphony, et ce peu de temps avant la sortie du film - étant donné les faiblesses d’écriture connues de Randy Edelman, une telle mésaventure était-elle si étonnante ?

Le nouveau thème principal de « The Mummy 3 » (« A Call to Adventure ») s’inscrit dans la continuité des grands thèmes épiques mémorables de Randy Edelman : une mélodie héroïque à l’ancienne (un brin rétro), avec cordes et cuivres en avant. Le thème accompagnera les exploits de nos héros tout au long du film : seule ombre au tableau, le thème a tendance à se faire extrêmement rare dans le film, et pour cause : la majeure partie des morceaux où il apparaissait ont été remplacés par les pièces de Debney. On le retrouve néanmoins en grande pompe pour le générique de fin du film. Deuxième thème, et non des moindres : « Silently Yearning for Centuries », thème mélancolique et dramatique associé dans le film à Lin et Zi Yuan (Michelle Yeoh), exposé ici par un violoncelle soliste mélancolique sur fond de cordes et de chœurs discrets et élégiaques. Cela faisait bien longtemps que Randy Edelman n’avait pas écrit un thème aussi fin et poignant qui, pour une fois, évite la lourdeur habituelle de ses grandes mélodies pompeuses. Le thème apparaît tout au long du film sous de multiples formes. Il évoque le secret que protège la sorcière Zi Yuan et sa fille Lin, secret que convoite avidement l’Empereur Dragon. Edelman fait passer à travers sa mélodie l’idée de sacrifice et d’amour. Edelman nous proposera quelques variantes de 3 notes basées sur ce thème, et associé dans le film aux méfaits de l’Empereur. Par conséquent, le thème élégiaque chinois de Zi Yuan deviendra par la suite le motif du méchant, une petite subtilité étonnante de la part du compositeur.

« The Reign of Terror » évoque les méfaits de l’Empereur et son règne de terreur durant l’ère de la Chine antique : percussions martiales, chœurs synthétiques sombres, cuivres massifs, et bien sûr, thème élégiaque toujours présent, sans oublier le petit « plus » de la partition d’Edelman : une utilisation habile d’instruments asiatiques comme l’erhu (violon chinois) ou des flûtes en bambou pour apporter à la musique de « The Mummy 3 » ses indispensables touches ethniques/asiatiques (on n’est guère loin par moment du style de certaines productions musicales de film chinois tendance Tan Dun ou Shigeru Umebayashi !). On retrouve ces sonorités dans « Open Wound » avec un nouveau thème asiatique d’erhu/cordes qui évoque la Chine ancestrale. A ce sujet, on ne pourra pas passer sous silence une magnifique reprise du thème élégiaque chinois dans « Ancient China », où la mélodie est cette fois-ci confiée à un erhu. Troisième grand thème de la partition, l’inévitable « Love Theme » qui apparaît au piano dans « A Family Presses Close », « A Warm Rooftop » et « Love in the Himalayas », thème romantique simple et frais comme Randy Edelman les affectionne tant, mais qui, au final, n’a même pas été retenu pour le film (dommage, mais cela prouve une fois de plus qu’Edelman n’était de toute évidence pas le choix idéal pour ce type de film !). A noter que ce thème romantique s’inscrit dans la continuité directe de la plupart des grandes mélodies romantiques d’Edelman, qu’il s’agisse de celles de « Kindergarten Cop », « Come See The Paradise » ou « While You Were Sleeping ».

L’action prend très vite le dessus, avec des morceaux survoltés tels que « Shangai Chase » - et une utilisation surprenante et malheureusement déplacée d’un orgue électrique en plein milieu du morceau - autre touche kitsch inutile dont on se serait bien passé, et qui explique certainement pourquoi ce morceau - comme d’autres - a été remplacé dans le film par la musique de John Debney. Un morceau arrive néanmoins à tirer son épingle du jeu, « Formation of The Terra Cotta Army », lorsque l’Empereur forme son armée de guerriers de terre, morceau martial rythmé par un motif de cordes/cuivres très efficace. On reste néanmoins toujours un peu sur notre faim, tant le style musical de Randy Edelman paraît toujours très simplet, plein de facilité. A noter l’utilisation d’une voix féminine éthérée assez mystérieuse sur la fin de « Reading Of The Scrolls », qui prouve néanmoins le soin qu’a apporté le compositeur dans ses recherches de sonorités ethniques/exotiques pour les besoins du film de Rob Cohen. On appréciera une reprise héroïque en grand pompe du thème principal dans « Crash and Burn » (morceau absent lui aussi du film, remplacé par Debney), sans oublier quelques moments plus intimes et romantiques comme « Alex and Lin » et sa très belle mélodie fragile pour hautbois, évoquant l’idylle naissante entre Alex et Lin - on retrouve ici aussi les touches asiatiques du début du score, avec une certaine tendresse. Comme toujours, Edelman semble décidément plus à l’aise dans ce type de passage émotionnel que dans les grands morceaux d’action, où il échoue la plupart du temps à véhiculer un vrai sentiment d’aventure épique, faute d’une écriture musicale trop pauvre et surtout trop simpliste - quant à son célèbre « tic » habituel, coller des sonorités synthétiques par-dessus l’orchestre, cela devient réellement fatiguant à la longue !

Les morceaux d’action se prolongent dans « Yang Follows The O’Connells » avec sa reprise assez épique du thème élégiaque chinois aux cuivres, l’excitant « Visit from A 3-Headed Friend » (attaque de l’Empereur transformé en dragon à trois têtes), « The Emperor Versus Zi Yuan », « Rick and Evy In Battle » avec ses envolées héroïques, « Return of the Dragon » ou bien encore le massif « Shielding A Son » avec ses percussions ethniques qui ne sont pas sans rappeler certains passages du score de « Dragon : The Bruce Lee Story » (1993). Malgré la qualité de certains morceaux et les efforts apportés par le compositeur pour tenter d’améliorer les faiblesses de son écriture « action », la plupart de ces passages paraissent somme toute assez terne et bien en dessous de leur réel potentiel. Il y avait moyen d’obtenir quelque chose de bien plus puissant et épique, résultat qu’a finalement obtenu John Debney - malgré le fait qu’il ait dû écrire ces 30 minutes de musique d’action dans l’urgence. Au final, la partition de « The Mummy 3 » confirme bien tout ce que l’on savait déjà au sujet de Randy Edelman, le positif comme le négatif : c’est un compositeur doué pour les mélodies et les émotions mais finalement extrêmement peu à l’aise dans les musiques d’action (son plus gros défaut, récurrent quasiment depuis ses débuts !). Décidément, la période faste de « Dragonheart » semble bien loin derrière Edelman ! Le compositeur n’a heureusement rien perdu de son inspiration mélodique en nous offrant quelques nouveaux thèmes mémorables pour « The Mummy 3 » (dont un thème chinois de toute beauté !), mais il prouve aussi qu’il se retrouve de plus en plus limité face à ses choix musicaux vis-à-vis d’une production cinématographique exigeante qui ne se contente plus d’un simple son « nineties » kitsch comme Edelman pouvait le faire à l’époque de « Dragonheart ». En clair : il est grand temps pour Randy Edelman de se remettre en question et de revoir certains de ses choix musicaux qui finissent par le faire dangereusement basculer dans le ringard absolu ! Ce n’est donc pas pour rien si John Debney a été appelé en renfort pour réécrire une partie de la musique - la partie de Debney demeurant très efficace tout au long du film (pourquoi ne pas avoir tout simplement pris John Debney pour écrire l’intégralité de la musique du film ?). Ce n’est aussi pas pour rien si Randy Edelman a perdu de sa popularité auprès du public béophile en général depuis la fin des années 90 ! Au final, « The Mummy 3 » laisse un arrière-goût d’inachevé, un score bourré de bonnes idées, de bonnes intentions, mais constamment gâché par une faiblesse d’écriture flagrante et des choix musicaux douteux. A réserver en priorité aux inconditionnels du compositeur. Les autres risquent fort d’être un peu déçu !


---Quentin Billard