1-Eagle Eye 4.36
2-Eagle Eye Main Title 3.54
3-Final Manipulation 4.26
4-Escape 4.16
5-Honor 2.58
6-Chutes 2.43
7-Ladders 3.51
8-Ariia 4.57
9-Dead End Clues 2.37
10-Loss of a Twin 1.53
11-Cluth and Shift 6.24
12-Picking Up the Trail 2.46
13-The 36th Floor 1.59
14-The Case 3.10
15-Copyboy 1.53
16-Special Delivery 2.54
17-Hidden Message 2.41
18-Further Instructions 1.52
19-Injection 2.06
20-Operation Guillotine 6.20
21-Potus 111 6.33
22-Eagle Eye End Title 2.30

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6927

Produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif:
Robert Townson

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2008 DreamWorks LLC & Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
EAGLE EYE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Thriller paranoïaque typiquement contemporain, « Eagle Eye » (L’œil du mal), nouveau film de D.J. Caruso, met en scène Shia LaBeouf et l’exquise Michelle Monaghan dans une course-poursuite haletante sur fond de nouvelle technologie et de conspiration politique. Jerry Shaw (Shia LeBeouf) est un jeune homme ordinaire, dont la vie manque encore de stabilité. Le décès de son frère Ethan l’a particulièrement affecté. Un jour, il découvre des caisses entières d’armement terroriste dans son appartement et se retrouve traqué par le FBI. Son téléphone portable sonne alors, et une voix commence à lui donner des instructions. Refusant de se prêter au jeu, Jerry se fait arrêter par le FBI. Mais la voix le rappelle de nombreuses minutes plus tard, et Jerry comprend qu’il est obligé de coopérer. Au même moment, la jeune et belle Rachel Holloman (Michelle Monaghan) passe une soirée avec ses amies lorsque la même voix l’appelle sur son téléphone portable et lui donne à son tour des instructions qu’elle doit suivre scrupuleusement à la règle, si elle espère revoir son fils en vie. Jerry et Rachel se retrouvent alors embarqués dans une gigantesque course, forcés d’accomplir tout ce que la voix leur dit de faire. Piégés, Jerry et Rachel vont quand même tenter de savoir qui les manipule et quel est le but de ce jeu infernal.

« Eagle Eye » s’inscrit dans la veine des thrillers high-tech actuels, prenant comme toile de fond l’hyper-technologie américaine et les moyens alloués à la défense nationale des Etats-Unis pour évoquer les débordements d’une sur-technologie qui finit par dépasser l’être humain. Le film est inspiré d’une idée de Steven Spielberg (producteur du film), qui s’était imaginé ce que donnerait une écoute à grande échelle de tous les téléphones portables et autres moyens de communication aux Etats-Unis (au point de « vouloir terrifier les spectateurs au point de leur faire éteindre leur portable et leur Blackberry à la sortie du film »). L’intrigue rappelle un peu celle de « Enemy of the State » de Tony Scott, mais avec une prédominance plus forte de la technologie U.S. Shia LeBeouf et Michelle Monaghan forme un duo de qualité à l’écran, Monaghan apportant un charme féminin indispensable au film de D.J. Caruso. Le film est extrêmement rythmé de bout en bout, filmé caméra à l’épaule avec de longues séquences de courses poursuites tournés de façon réalistes - sans utilisation d’images numériques (à noter que les deux acteurs principaux du film ont interprétés une bonne partie de leurs propres cascades !). On nage une fois de plus en pleine esthétique des nouveaux thrillers high-tech à la « Jason Bourne », avec son lot de poursuites, d’explosions, de manipulation, de course contre la montre et de rebondissements. Certes, le sujet n’est pas bien neuf mais le film reste suffisamment divertissant de bout en bout pour pouvoir susciter l’attention jusqu’au bout.

La musique de Brian Tyler (décidément très demandé ces derniers temps) apporte un sentiment d’excitation et de frénésie aux images du film de D.J. Caruso. Afin d’accentuer le côté high-tech du film, Tyler a décidé d’ajouter à sa partie orchestrale une pléiade d’effets électroniques accompagnant le rythme de chaque morceau. Son score s’articule autour de deux thèmes principaux : un thème principal ascendant évoquant l’idée de manipulation/course contre la montre, et un thème plus dramatique et mélancolique liée à la mort d’Ethan, le frère de Jerry dans le film. Premier point négatif : le thème principal est calqué note pour note sur un motif que Brian Tyler avait déjà écrit dans sa partition pour « Aliens vs. Predator Requiem ». Le compositeur n’a modifié aucune note et a repris texto le même motif pour « Eagle Eye » (panne d’inspiration ou facilité trop tentante ?). L’introduction du film permet au compositeur de poser les bases : « Eagle Eye » contient son lot de cordes sombres, de touches synthétiques et même une première allusion au thème mélancolique (qui semble inspiré d’un motif similaire déjà entendu dans le score de « Paparazzi »). Concernant la thématique, toujours, on notera l’utilisation d’un motif mystérieux de 3 notes associé dans le film à Ariia, l’ordinateur à l’origine de la manipulation, et que l’on entend dès le début du film. Rythmé et sombre, cette introduction nous permet déjà de rentrer dans le vif du sujet. On y retrouve les rythmes habituels et les sonorités typiquement modernes (et percussives) de Brian Tyler. Pas grand-chose de neuf à l’horizon !

« Eagle Eye Main Title » s’impose ensuite par son rythme haletant évoquant les courses poursuites du film : percussions massives, cuivres martelés, cordes agitées et rythmiques synthétiques avec, en prime, un développement assez important du thème principal. Excitant et prenant, « Eagle Eye Main Title » nous rappelle à quel point Tyler est particulièrement à l’aise dans le registre de la musique d’action, et ce même si l’on retrouve toujours le même défaut chez le compositeur : une certaine tendance à la facilité, aux orchestrations monotones (cordes/cuivres, les bois semblant totalement absents, comme souvent chez Brian Tyler !) et un penchant un peu trop envahissant pour les percussions et les rythmes modernes. Malgré tous ces défauts, le morceau fonctionne parfaitement, avec son lot de rebondissements rythmiques et de déchaînements orchestraux. Le morceau n’est pas utilisé pour le générique de début mais pour plusieurs scènes de course poursuite du film (dans le port et dans le tunnel notamment). L’action devient alors très présente tout au long de la musique de « Eagle Eye » : « Final Manipulation » ou « Escape » en sont de parfaits exemples. « Escape » accompagne ainsi avec frénésie la séquence où Jerry s’échappe du bureau du FBI avec l’aide du mystérieux conspirateur. On retrouve ici aussi les percussions massives du début ainsi que le motif de 3 notes d’Ariia et les rebondissements rythmiques initiaux. Esthétiquement, les passages d’action sont clairement inscrits dans la continuité des partitions de « Rambo » et « AVP-R », qui semblent être devenus les nouveaux scores de référence pour Brian Tyler.

Les morceaux d’action de « Eagle Eye » s’imposent clairement par leur agressivité et leur rythme survolté. « Ladders » accompagne ainsi avec excitation et intensité la séquence de la poursuite dans l’aéroport entre Jerry/Rachel et l’agent Morgan (Billy Bob Thornton). Les percussions continuent toujours de dominer la musique, avec son mélange cordes/cuivres et rythmes synthétiques modernes (la partie finale du morceau fait d’ailleurs étrangement penser à du James Newton Howard !). Autre morceau d’action incontournable, « Clutch Then Shift », reprise plus intense du « Eagle Eye Main Title » pour la scène de poursuite sur le port, 6 minutes d’action pure et dure typique de Brian Tyler, apportant une frénésie et une agressivité particulière aux images du film. Dans le même ordre d’idée, « Operation Guillotine » et « Potus 111 » font monter la tension crescendo sur la fin du film, jusqu’à la coda intitulée « Eagle Eye End Title », qui récapitule les grandes lignes directrices de la partition de Brian Tyler. Le score comporte aussi son lot de morceaux à suspense plus atmosphériques (« Further Instructions ») où les rythmes électroniques demeurent toujours très présents, comme pour rappeler l’omniprésence d’une technologie perverse et manipulatrice, capable de s’infiltrer dans n’importe quel réseau de communication du pays. Enfin, Tyler n’oublie pas pour autant la partie plus dramatique et émotionnelle du film avec des morceaux plus apaisés comme le poignant « Loss of a Twin » (scène où Jerry va se recueillir sur le corps de son frère Ethan) ou le très beau « Eagle Eye End Title » pour la conclusion du film, avec son rythme de batterie plus cool, sa guitare électrique et son atmosphère de triomphe - une dernière reprise du thème mélancolique d’Ethan, dans une version plus solennelle.

La BO de « Eagle Eye » pour Brian Tyler s’inscrit ainsi dans la continuité des précédents travaux du compositeur dans le registre des scores d’action : rythmes modernes, percussives massives, duo cordes/cuivres (mais orchestration toujours très pauvres !), tout est mis en œuvre pour accompagner avec une certaine frénésie les images du film de D.J. Caruso. L’ensemble n’apporte rien de bien neuf au genre et manque un peu d’inspiration (les thèmes sont calqués sur des motifs repiqués de précédents scores du compositeur !), mais l’on appréciera le côté accrocheur et prenant des morceaux d’action, même si l’ensemble paraît très long et laborieux à écouter dans son ensemble sur le CD (atrocement séquencé, comme toujours chez Brian Tyler !). Un score d’action efficace et prenant, mais sans grande surprise particulière, à réserver essentiellement aux fans du compositeur !



---Quentin Billard