1-Nim's Island 3.57
2-Baby Turtles 2.44
3-Galileo Helps Jack 4.11
4-Volcano and Door 3.28
5-Buccaneer Ship 2.46
6-Become the Hero 5.43
7-The Great Outdoors 1.48
8-Airport, Whale 3.09
9-Lizard Attack 3.45
10-Volcano Erupts 5.10
11-Helicopter Storm 1.42
12-Woman Overboard 3.42
13-Alex Nearly Drowns 2.43
14-Alex Swims Away 3.17
15-It's Empty 2.28
16-Nim Sees Jack 2.22

Musique  composée par:

Patrick Doyle

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6889

Produit par:
Maggie Rodford
Monteurs musique:
Jordan Corngold, Chris Benstead,
Steven Galloway


American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2008 Walden Media, LLC. All rights reserved.

Note: ***
NIM'S ISLAND
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Patrick Doyle
Petite fable sympathique destinée à un jeune public, « Nim’s Island » (L’île de Nim) raconte l’histoire d’une petite fille de 8 ans, Nim (Abigail Breslin), vivant seule avec son père (Gérard Butler) sur une île sauvage, un petit paradis naturel perdu au beau milieu de l’Océan indien. Nim passe ses journées en compagnie de ses amis animaux et d’Alex Rover, son ami imaginaire, issu d’une série de livres d’aventure crées par une romancière solitaire et agoraphobe (Jodie Foster). Un jour, son père décide de partir en mer pour mener à bien ses recherches scientifiques mais un accident le piège en plein milieu de l’Océan. Nim se retrouve alors seule sur son île, obligée de combattre une bande de pirates bien décidés à s’installer sur son île secrète. Nim décide alors de demander par mail de l’aide à Alex Rover, avec qui elle correspond depuis plusieurs jours déjà. La petite fille ne le sait pas encore, mais la personne qui se trouve de l’autre côté de l’écran n’est pas le grand aventurier courageux qu’elle s’est imaginé mais une écrivaine agoraphobe qui vit reclus chez elle depuis toujours. Emue par l’appel de détresse de la petite fille, Alex va se décider à prendre son courage à deux mains et à traverser le monde pour secourir la petite Nim qu’elle n’a jamais vue. C’est le début d’une grande aventure pour l’écrivaine qui n’est pourtant jamais sortie de chez elle.

« Nim’s Island » est une fable légère et gentillette sur le courage et la détermination. Adapté du livre pour enfants de la romancière Wendy Orr, le film réunit la petite star Abigail Breslin et la toujours aussi sublime Jodie Foster, dans un rôle à la fois amusant et plein de dérision. Quant à Gérard Butler, jusqu’ici habitué aux films d’action sombres, c’est l’occasion de changer de registre pour passer dans un domaine plus « familial ». Le film de Jennifer Flackett et Mark Levin nous offre ainsi une bonne dose d’aventure, de gags, de bons sentiments et d’émotion pour une histoire touchante, celle d’une écrivaine qui va traverser le monde pour secourir une petite fille qu’elle ne connaît pas, une intrigue à la « Robinson Crusoé » version film familial. Certes, c’est un peu niais par moment, certes, c’est un peu léger, mais on appréciera néanmoins la fraîcheur innocente de l’ensemble, la beauté des paysages exotiques et l’interprétation d’un trio d’acteurs sympathiques et très attachants.

A la musique, on retrouve Patrick Doyle, qui, après avoir enchaîné quelques grosses productions plutôt musclées ces derniers temps, revient à un registre plus léger avec « Nim’s Island », pour lequel il signe une grande partition symphonique fraîche et entraînante, mais sans grande originalité particulière. On y retrouve comme d’habitude le style orchestral cher au compositeur, avec une élégance et un raffinement d’écriture propre au musicien d’origine écossaise. Dès le début du score, Doyle instaure une ambiance à la fois légère, douce et un brin nostalgique : cordes, piano et quelques notes de guitare suffisent à évoquer sobrement la vie paisible que mène Nim et son père sur leur île paradisiaque. Puis, le morceau s’agite alors et nous permet d’entendre le thème principal, mélodie de 5 notes énergiques et rythmées associées à l’idée d’aventure. La dernière partie du morceau développe un rythme plus dansant à l’aide de sonorités exotiques : marimba et percussions boisées sont à l’oeuvre pour offrir au spectateur un sentiment de douceur de vivre au cœur même d’un paradis terrestre. « Baby Turtles » développe une atmosphère similaire, avec l’apport d’une guitare intime et d’orchestrations chaleureuses. Puis, le morceau s’emballe alors et l’orchestre instaure rapidement un rythme martelé et rapide créant un sentiment d’urgence à l’écran, pour la séquence où Jack, le père de Nim, a son accident de bateau en pleine mer. A noter ici l’utilisation de cuivres massifs et de percussions qui apportent un sentiment de danger à la scène.

Dans « Galileo Helps Jack », la musique de Patrick Doyle se montre plus sombre, le compositeur ajoutant à l’orchestre habituel des petites percussions exotiques et une guitare afin de souligner la gravité de la situation dans laquelle se trouve Jack, perdu en plein milieu de l’Océan. L’action devient plus pressante avec « Volcano & Door » pour la scène où Nim escalade le sommet du volcan de son île. On y retrouve ici le Doyle action typique de ses derniers gros scores hollywoodiens : on pense ainsi à « Harry Potter & The Goblet of Fire » ou « The Last Legion ». Cuivres massifs, percussions et cordes agitées sont à l’honneur pour ces quelques déchaînements orchestraux qui sont devenus légions dans les dernières partitions hollywoodiennes de Patrick Doyle. Comme toujours, on appréciera les qualités d’écriture du compositeur et son grand maniement du contrepoint et des orchestrations, toujours particulièrement soignées. L’aventure et le danger sont au rendez-vous avec des morceaux agités et énergiques tels que « Bucaneer Ship » et ses cuivres massifs menaçants pour l’arrivée des pirates sur l’île, le massif « Helicopter Storm » (qui rappelle maint passages action de « Harry Potter & The Goblet of Fire », notamment dans l’écriture plus martiale des cuivres), « Volcano Erupts » ou bien encore « Lizard Attack » et ses choeurs quasi épiques, choeurs que Doyle utilise aussi de façon plus paisible et particulièrement poétique dans « Alex Nearly Drowns » (scène où Nim sauve Alex de la noyade). A noter que les voix sont utilisées de façon très discrète dans le mixage, sans jamais en faire de trop, comme au début de « Alex Swims Away », qui reprend le thème principal dans une version plus grandiose et puissante.

A noter un morceau plus léger et amusant, « Woman Overboard », dans lequel Patrick Doyle semble s’être fait plaisir en utilisant un style plus mickey-mousing pour la séquence où Alex s’échappe du bateau des pirates pour partir rejoindre l’île de Nim par ses propres moyens. Pizzicati de cordes, trilles de cors, bois staccatos et cordes agitées sont au rendez-vous pour évoquer avec un certain entrain quasi humoristique la détermination du personnage de Jodie Foster (« Woman Overboard » étant sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux de la partition de « Nim’s Island », un véritable tour-de-force orchestral typique de Patrick Doyle !). On retourne enfin au calme dans le très touchant « It’s Empty » et son ambiance plus intime et chaleureuse lorsqu’Alex console Nim, le morceau nous offrant l’occasion de retrouver le lyrisme habituel cher au compositeur, avec un soin tout particulier apporté au pupitre des cordes, reprenant le thème principal de façon ample et poignante. La coda de la partition arrive enfin dans « Nim Sees Jack », pour l’inévitable happy-end du film. Le morceau débute sur un magnifique crescendo émotionnel de cordes de toute beauté avant la reprise finale du thème dans toute sa splendeur, magnifié par des cordes amples, des arpèges de piano et des cuivres massifs et triomphants.

« Nim’s Island » est au final une partition de qualité signée Patrick Doyle, une partition qui, si elle n’apporte rien de neuf au genre, n’en demeure pas moins réussie et particulièrement soignée (on évite au passage les maladresses d’écriture de « Harry Potter & The Goblet of Fire » !). Certes, on pourra toujours regretter le côté quelconque de la musique qui, malgré sa richesse à l’écran et sur l’album, ne laissera pas un souvenir impérissable. Et pourtant, on ne peut qu’adhérer à cette partition chaleureuse et énergique, révélant une fois de plus tout le savoir-faire d’un compositeur décidément très demandé en ce moment à Hollywood, et qui n’a de cesse de nous prouver qu’il est capable de rivaliser avec les plus grands, à condition qu’on lui offre un projet plus ambitieux et personnel à l’avenir : vivement les prochains Kenneth Branagh !


---Quentin Billard