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1-Deep Sea Ranch 4.18
2-Mother of the Sea 2.21* 3-Encounter 0.31 4-Ura Town 2.36 5-Kumiko 2.06 6-Ponyo and Sosuke 2.17 7-Empty Bucket 1.30 8-Flash Signal 2.37 9-I Become Human! 1.30 10-Fujimoto 1.34 11-Little Sisters 1.32 12-Flight of Ponyo 1.43 13-Sunflower House in the Storm 2.20 14-Ponyo of the Fish of the Wave 3.36 15-Ponyo and Sosuke 2 2.01 16-Lisa's House 3.20 17-New Family 1.09 18-Ponyo's Lullaby 1.29 19-Lisa's Determination 1.33 20-Granmanmale 2.14 21-Night of the Meteor 2.40 22-Hot-Bulb Engine Ship 1.55 23-To The Sea of Dipnorhynchus 1.41 24-Fleet March 2.26 25-Baby and Ponyo 0.33 26-Fleet March 2 1.14 27-Voyage of Sosuke 1.02 28-Tears of Sosuke 1.02 29-Underwater Town 2.02 30-Mother's Love 0.49 31-Tunnel 1.26 32-Toki 0.48 33-Little Sisters 1.40 34-Song of Praise for Mother and the Sea 2.15 35-Finale 0.44 36-Ponyo by the Cliff by the Sea (Film Version) 1.36** *Ecrit par Joe Hisaishi Interprété par Masako Hayashi *Ecrit par Joe Hisaishi, Hayao Miyazaki et Katsuya Kondo Interprété par Fujimaki-Fujioka et Nozomi Ohashi. Musique composée par: Joe Hisaishi Editeur: Tokuma Japan Communications TKA-73340 Album produit par: Joe Hisaishi Artwork and pictures (c) 2009 Tokuma Japan Communications/Studio Ghibli. All rights reserved. Note: ***** |
GAKE NO UE NO PONYO
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Joe Hisaishi
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Nouveau film animé très attendu du grand Hayao Miyazaki, « Gake no ue no Ponyo » (Ponyo sur la falaise) est sans conteste le nouveau chef-d’oeuvre des studios Ghibli. Moins ambitieux qu’un « Voyage de Chihiro » et moins complexe qu’un « Château ambulant », « Ponyo » est avant tout un film simple qui se veut comme un véritable retour aux sources de l’animation : entièrement dessiné à partir de couleurs pastelles et d’aquarelles, « Ponyo » possède un style visuel totalement épuré, sans la moindre image numérique. L’histoire du film est une transposition de « La Petite Sirène », célèbre conte de Hans Christian Andersen. Miyazaki voulait ainsi rejoindre le style des illustrations de livres pour enfants en empruntant un style sobre et épuré. Le film raconte l’histoire du petit Sosuke, un jeune enfant de 5 ans qui habite avec sa mère dans une petite maison construite au sommet d’une falaise surplombant la Mer Intérieure. Un jour, il découvre sur le bord d’une plage une mystérieuse petite fille-poisson rouge à tête humaine qu’il baptise rapidement Ponyo. Piégée dans un pot de confiture, Ponyo est sauvée de justesse par Sosuke qui décide de la garder avec lui dans un seau. Une grande amitié naît très vite entre le jeune humain et la petite Ponyo. Mais son père Fujimoto (un sorcier vivant sous l’eau et qui fut autrefois un humain) la recherche activement et réussit à ramener sa fille chez eux, dans le monde des profondeurs aquatiques. Bien décidée à devenir humaine et à rejoindre Sosuke, Ponyo réussit à s’échapper mais provoque une catastrophe en répandant par mégarde l’élixir magique de Fujimoto. Le niveau de la mer s’élève alors dangereusement, engloutissant le village tout entier. Des vagues gigantesques s’abattent alors tout autour de la maison de Sosuke, qui retrouve alors Ponyo. C’est alors que l’amitié laisse la place à l’amour et aux responsabilités. Depuis qu’elle s’est rendue à son travail quelques heures avant la gigantesque inondation, la mère de Sosuke n’a plus donné signe de vie. Inquiet, le jeune garçon et la petite fille vont devoir affronter ensemble bien des épreuves pour retrouver la maman de Sosuke avant qu’il ne soit trop tard. De leur côté, les parents de Ponyo s’activent pour réparer les bêtises de leur petite fille.
Véritable ode à la nature et à la mer, « Ponyo » est avant tout une fable simple et touchante sur le monde de l’eau, comme essence même de la vie. Ici, la mer prend vie de façon magique et fantaisiste avec ces immenses vagues qui imitent des têtes de poisson ou qui semblent douées d’une certaine conscience. La déesse de la mer intervient même pour ramener le calme en pleine tempête. Le film parle aussi de l’amour entre deux enfants et de l’amour familial. On assiste ainsi en parallèle à la relation entre Sosuke et sa mère puis Ponyo et son père. Miyazaki rappelle alors que tout commence en premier par l’amour d’un père et d’une mère, et que la vie prend ensuite ses racines à travers les bienfaits de la nature représentés ici par la mer, qui peut devenir tour à tour belle ou dangereuse. Miyazaki explique à ce sujet qu’il voulait faire un film dans lequel « la magie et l’alchimie font partie du quotidien ». Le réalisateur conclut en disant que ce conte est sa « réponse à la détresse et à l’incertitude de notre époque ». Convaincu du bien-fondé de sa démarche, Miyazaki nous offre un film touchant, sincère et simple, un film extrêmement sobre qui risque fort de rebuter aux premiers abords ceux qui ont connus un Miyazaki plus complexe, plus adulte et sophistiqué (« Princesse Mononoké », « Chihiro », « Le Château ambulant »). Le génie japonais retrouve ici son âme d’enfant et nous offre ce qui reste sans aucun doute son film le plus enfantin, mais sans connotation péjorative, car, comme toujours chez Miyazaki, le film est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Libre à chacun d’interpréter l’histoire comme il le ressent - une fable poignante sur l’amour entre deux enfants, un message écologique sur l’importance de préserver nos océans, le rôle indispensable que jouent les parents dans l’éducation des enfants et leur apprentissage « initiatique » de la vie, etc. « Ponyo » est à ce sujet le film qui se rapproche le plus de « Mon Voisin Totoro », célèbre chef-d’oeuvre de Miyazaki et emblème des studios Ghibli depuis plus de deux décennies. Au final, « Ponyo » est un pur ravissement pour les yeux, un spectacle de couleurs, de formes, de trouvailles visuelles (la mer traitée comme une entité vivante), de poésie et de fantaisie. En bref, voilà le nouveau chef-d’oeuvre du grand Miyazaki, à ne rater sous aucun prétexte ! Joe Hisaishi retrouve Hayao Miyazaki pour une neuvième collaboration sur « Ponyo », pour lequel le compositeur japonais nous livre sans aucun doute l’une de ses partitions musicales les plus fraîches et les plus abouties. Force est de constater que la musique d’Hisaishi pour les films de Miyazaki n’a cessé de se sophistiquer et de murir au fil des années. Dans « Ponyo », Hisaishi atteint des sommets en nous offrant une partition symphonique qui s’inspire ici des grands maîtres du classique - Wagner pour commencer, mais aussi Bartok et Prokofiev - avec une pléiade de thèmes tous plus réjouissants et mémorables les uns que les autres. A l’instar du film lui-même, la musique de Hisaishi s’avère très colorée et magnifiquement orchestrée, incluant, en plus de l’orchestre symphonique traditionnel, un choeur (une première dans une BO d’un film de Miyazaki !) et l’utilisation de quelques solistes (piano, violon, voix féminine, etc.). Mais ce sont avant tout les thèmes qui attirent ici notre attention. Si l’on pouvait reprocher à la partition du « Château ambulant » de n’utiliser exclusivement qu’un seul thème répété un peu trop systématiquement, la musique de « Ponyo » est un véritable festival de thèmes. Dès le début du film (« Deep Sea Ranch »), on commence ainsi par le thème de la mer, mélodie ascendante grandiose et majestueuse confiée à l’orchestre et les choeurs et qui évoque la magie et le merveilleux du monde des océans, le tout soutenu par des orchestrations impressionnistes, illustrant parfaitement l’univers aquatique. Le thème de la mer laisse ensuite la place au thème de Ponyo, mélodie joyeuse et un brin enfantine illustrant la bonne humeur et la vitalité de la petite fille. L’instrumentation fait la part belle ici au glockenspiel et aux pizzicati sautillants pour évoquer la petite héroïne. La déesse de la mer a droit a son thème, et non des moindres, « Mother of the Sea », morceau accompagnant le générique de début du film de façon poignante. Hisaishi s’est carrément payé le luxe d’écrire une sorte d’aria d’opéra pour cette séquence d’ouverture, avec des orchestrations très colorées et une mélodie absolument poignante et aérienne confiée à une soprano - à classer dans le rang des plus beaux thèmes écrits par Hisaishi pour un film animé de Miyazaki. Fujimoto, le père de Ponyo, a droit aussi à son propre thème, une mélodie un peu espiègle à la Bartok qui pourrait presque faire office de thème de méchant léger et un peu ironique (et qui colle bien avec l’apparence à première vue inquiétante de Fujimoto), entendue dans « Ura Town » ou « Fujimoto ». On découvre un peu plus loin le thème familial, nostalgique et poignant, dans « Flash Signal » (scène où Sosuke communique avec son père au loin avec des signaux lumineux en morse). On découvre aussi le thème de l’amitié joué par une clarinette dans « Ponyo and Sosuke » qui reviendra à quelques reprises dans le film (entrecoupé ici de la mélodie sautillante de Ponyo), notamment joué aux cordes dans « Empty Bucket » ou au piano dans « Sosuke’s Tears ». On ne peut qu’être touché par l’émotion sincère et délicate dans le film de morceaux tels que « The Sunflower House in the Storm », « Flash Signal » ou la légèreté des flûtes quasi impressionnistes de « Lisa’s House » (scène où Ponyo et Sosuke s’amusent à la maison de Lisa, la mère de Sosuke) ou la berceuse au glockenspiel/célesta de « Ponyo’s Lullaby » - mélodie typique de Joe Hisaishi. Le compositeur nous offre malgré tout quelques moments plus grandioses et puissants tels que l’enjoué « Little Sisters » avec sa mélodie sautillante aux bois lorsque les petites soeurs de Ponyo l’aide à devenir une humaine. Le morceau dégage une bonne humeur rafraîchissante et une énergie typique des plus grands moments de Joe Hisaishi, avec une interprétation sans faille de l’orchestre et une instrumentation comme toujours particulièrement colorée. Le morceau débouche sur le puissant « Flight of Ponyo » qui se trouve être un pastiche de « La chevauchée des Walkyries » de Wagner, une citation somme toute évidente lorsque l’on sait que Miyazaki a beaucoup écouté « La Walkyrie » de Wagner en faisant « Ponyo » et fait même un clin d’oeil à l’Opéra puisque le nom d’origine de Ponyo dans le film est Brunhilde (le nom de la sœur aînée des Walkyries dans l’œuvre de Wagner). Cette citation fait d’ailleurs clairement office de touche humoristique dans le film, puisqu’elle apparaît lorsque l’on voit Ponyo courir sur les vagues qui l’emmènent vers Sosuke. Hisaishi se fait plaisir et nous offre une reprise de cette marche triomphante et cuivrée dans « Ponyo of the Fish of the Wave ». Impossible aussi de passer à côté du magnifique « Night of the Meteor » et sa reprise du thème choral de la mer et du thème de la déesse des océans joué ici par un violon soliste de toute beauté. Le morceau apporte une magie et une poésie remarquable à cette séquence où la déesse surgit de l’eau pour tenter d’apaiser son mari Fujimoto et le convaincre de laisser Ponyo mener sa vie sereinement - sans aucun doute l’un des moments forts du film animé de Miyazaki ! Dans le même ordre d’idée, Hisaishi nous propose une reprise absolument poignante du thème familial aux chœurs dans « Mother’s Love », lorsque Lisa et la déesse de la mer discutent et trouvent un accord au sujet de la relation entre leurs deux enfants. Hisaishi prolonge aussi ses touches humoristiques dans la marche militaire assez caricaturale de « Fleet March » lorsque les deux enfants croisent les habitants du village sur des embarcations flottantes. Enfin, « Song of Praise for Mother and the Sea » reprend le thème de la déesse des océans dans une version pour violon, choeur et orchestre similaire à « Night of the Meteor » d’une beauté époustouflante débouchant sur une dernière reprise grandiose du thème de la mer. Et comme d’habitude, la BO d’Hisaishi se conclut sur la traditionnelle chanson du générique de fin, que le compositeur a écrit lui-même cette fois-ci, « Gake no Ue no Ponyo » étant tout simplement une reprise vocale du thème de Ponyo dans un style un peu rétro qui n’est pas sans rappeler la chanson enfantine qui ouvrait « Mon Voisin Totoro ». A noter que l’air de la chanson s’apparente à ce style de mélodie entêtante que vous aurez certainement du mal à ne pas siffloter toute la journée ou à vous enlever de la tête : du grand art, tout simplement ! Signalons pour terminer que si vous voulez prolonger l'expérience musicale de « Ponyo », vous pouvez comme d'habitude vous procurer le très intéressant « Image Album » qui contient des versions chantées inédites des thèmes du score et d'autres thèmes non utilisés pour le film. En conclusion, « Ponyo » est une partition remarquable de bout en bout, le nouveau chef-d’oeuvre de Joe Hisaishi qui atteint ici une certaine maturité musicale et une maîtrise totale de l’orchestre : vivante, colorée, légère, poignante, magique, poétique...les superlatifs ne manquent pas pour évoquer cette nouvelle partition symphonique inspirée du grand Joe Hisaishi, un compositeur visiblement porté par son sujet et qui transcende chaque image avec une note toujours bien placée mais qui n’en fait jamais de trop. Si vous avez adoré les récentes partitions d’Hisaishi pour les derniers Miyazaki, foncez découvrir sans plus tarder le nouveau chef-d’œuvre du maestro japonais ! ---Quentin Billard |