1-Fall From Tree 1.06
2-Cave Of Destiny 0.32
3-Jungle Of Nool 0.47
4-Horton Takes A Luxurious Bath 1.42
5-Enter The Kangaroo 1.13
6-Banana Wars 1.03
7-Saved 2.22
8-Into Whoville/
Breakfast With The Mayor 3.04
9-Club Nool 1.41
10-The Town Council 1.13
11-Hello 2.17
12-Dr. Larue 1.17
13-The Quest 1.36*
14-The Bridge Work 2.29
15-Horton Dance! 0.24
16-Handle With Care 1.21
17-Bedtime 1.56
18-Snow Day 1.18
19-Morton Tells Of
The Kangaroo's Duplicity 2.30
20-Vlad Attack 1.54
21-Power Grab 2.45
22-Kite Flying Day 1.22
23-Mountain Chase 2.08
24-Clover Field Search 2.16
25-Memory Game 1.04
26-For The Children!!! 0.59
27-Angry Mob 2.40
28-Roping And Caging 1.03
29-We Are Here 1.04
30-Symphonophone 1.12
31-Jojo Saves The Day 2.22
32-Hall Of Mayors 1.31
33-Horton Suite 6.52
34-A Big Ending 0.53

*Retrieved from composer's
8-track archive.

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6888

Musique produite par:
John Powell
Producteur exécutif de l'album:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour la
20th Century Fox par:
Mike Knobloch
Musique additionnelle de:
James McKee Smith,
John Ashton Thomas


American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2008 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ****1/2
HORTON HEARS A WHO!
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Quatrième long-métrage animé produit par les studios Blue Sky, à qui l’on doit « Ice Age », « Ice Age 2 » et « Robots », « Horton Hears a Who ! » s’inspire d’un célèbre ouvrage pour enfants de Theodor Seuss Geisel alias Dr. Seuss, et dont les oeuvres ont été très souvent adaptées au cinéma (« The Grinch », « The Cat in the Hat », etc.). « Horton » a déjà été adaptée à deux reprises au cinéma, en 1942 puis en 1970 pour la télévision. Dans cette nouvelle version réalisée par Jimmy Hayward et Steve Martino, on retrouve le personnage d’Horton, un éléphant imaginatif et fantaisiste toujours de bonne humeur, vivant avec ses amis dans la jungle de Nool. Mais un jour, il entend un appel au secours provenant d’un petit grain de poussière posé sur une fleur flottant dans les airs. D’abord sceptique, Horton décide de tendre un peu plus l’oreille et comprend que même s’il ne peut pas la voir, il existe une forme de vie sur ce grain de poussière. Effectivement, des êtres minuscules, les Zous, ont construit une ville baptisée Zouville, et tous vivent en harmonie jusqu’au jour où Horton répand la nouvelle un peu partout dans la jungle de Nool, mais en vain. Personne ne semble vouloir le croire : une forme de vie qu’on ne pourrait pas voir ni entendre, vivant sur une poussière ? Comment serait-ce possible ? Et pourtant, voilà bien les interrogations que soulèvent alors les dires de l’éléphant, des dires que certains qualifient déjà d’élucubrations fantaisistes et dangereuses, des « élucubrations » qui finissent par provoquer la colère de certains, dont une maman Kangourou qui s’est mise en tête de détruire le grain de poussière afin de préserver les enfants des « bêtises » que raconte Horton. Désormais en danger, les Zous vont devoir compter sur le courage et la détermination de l’éléphant qui jure de tout faire pour les emmener dans un endroit calme où ils pourront continuer de vivre en paix. « Horton » est un film animé réussi de bout en bout, drôle, enjoué, extravagant, inventif, truffé de gags en tout genre. L’humour et la fantaisie semblent être ici les mots clés de ce film bourré de trouvailles visuelles (dont une scène entièrement réalisée dans un faux style de manga japonais totalement caricatural), de scènes farfelues (le domicile du maire de Zouville avec ses 96 filles) et de séquences d’aventure assez énormes (la poursuite avec Vlad le vautour, la très périlleuse traversée du pont, etc.). Les concepteurs du film se sont donc réapproprié le style fantaisiste et humoristique de l’oeuvre d’origine du Dr. Seuss avec une petite morale à la clé, « une personne est une personne, peu importe sa taille », une belle leçon de tolérance que les plus jeunes comme les plus vieux apprécieront à coup sûr. L’animation reste de qualité, utilisant la technique très moderne du « squash-and-stretch », qui a la particularité d’offrir aux personnages une plus grande élasticité dans les mouvements. Au final, tous ces éléments rassemblés font de « Horton Hears a Who ! » une bien belle surprise, un film animé de qualité, idéal en attendant « Ice Age 3 » prévu pour l’été 2009 !

La musique de « Horton » a une fois de plus été confiée à John Powell, qui retrouve donc l’équipe de chez Blue Sky après « Ice Age 2 » et « Robots ». Cet habitué des musiques de film animé signe pour « Horton » une partition symphonique aussi extravagante et fantaisiste que ne l’est le long-métrage lui-même. L’introduction annonce d’emblée la couleur avec un motif rythmique aux cordes très vite rejoint par le reste de l’orchestre et un chœur grandiose (« Cave of Destiny »), le tout dans un style fantaisiste qui n’est pas sans rappeler Danny Elfman. La coda du morceau nous permet d’entendre le thème principal, mélodie cuivrée triomphante associée dans le film aux exploits d’Horton (« Jungle of Nool »), lorsque l’on aperçoit pour la première fois la jungle de l’éléphant. Les touches d’humour ne manquent pas, à commencer par « Horton Takes A Luxurious Bath ! » et ses cuivres solennels à la Aaron Copland lorsqu’Horton prend sa « douche », suivi d’une espèce de pièce latino aux guitares hawaïennes/tropicales. Idem pour « Enter the Kangaroo » et son mélange cordes/xylophone virtuose lors de l’apparition de la méchante maman Kangourou, apparition accompagnée d’un thème de saxophone lent et plutôt sombre, qui fait office de thème de méchant. On reste frappé ici par la qualité des orchestrations luxuriantes de la musique de John Powell, des orchestrations extrêmement vivantes et colorées, qui épousent à la perfection le côté déjanté et farfelu du film. Comme souvent chez Powell, les voix sont des instruments à part entière de l’orchestre et se mélangent au reste de l’orchestre. Le compositeur s’en donne à coeur joie dans un morceau tel que « Banana Wars » lorsqu’Horton tente d’échapper à une pluie de tirs de bananes, avec un ensemble de kazoos qui ne sont pas sans rappeler les moments les plus délirants de « Chicken Run ». Evidemment, Powell n’évite pas pour autant les traditionnelles touches de mickey-mousing indissociables des musiques de film animé, mais le tout fait preuve d’une réelle inventivité et d’une fraîcheur assez remarquable.

John Powell décrit l’univers de Zouville de façon grandiose et fantaisiste dans « Into Whoville/Breakfast With The Mayor » à grand renfort de choeurs, de cordes survoltées, d’instrumentation étrange (mélange entre accordéons, cithare, clavecin, voix et xylophone) et de rythmes jazzy totalement délirants. Aucun doute possible, on retrouve ici l’humour et la vitalité de partitions telles que « Antz » ou « Chicken Run », et ce pour notre plus grand plaisir. La musique apporte un humour et une fraîcheur indissociable des images du film, et parvient à retranscrire à la perfection l’univers si particulier de l’oeuvre d’origine du Dr. Seuss. Le compositeur s’amuse aussi à varier les styles, qu’il s’agisse de la trompette mariachi/mexicaine de la fin de « Breakfast With The Mayor » ou des touches latino de « Club Nool » pour la jungle de Nool, sans oublier le funk 70s’ rétro de « The Quest » pour la scène de style manga japonais (morceau au son volontairement détérioré sur l’album, avec une indication plutôt curieuse, « retrieved from the composer’s 8-track archives », ou comment pousser le délire jusqu'au bout!). La musique se veut encore plus fantaisiste et délirante lorsque l’on découvre Zouville pour la première fois dans le film, Powell s’amusant ainsi à osciller d’un style musical à un autre avec une très grande fluidité et une maîtrise rare. A noter par exemple l’utilisation remarquable d’un clavecin dans « The Town Council » qui évoque la scène de la réunion du conseil municipal à Zouville avec un sens toujours très aiguisé de la dérision. Des morceaux tels que « The Bridge Work » - scène de la traversée du pont - ou « Horton Dance ! » paraissent cependant moins surprenants et plus conventionnels, avec ses touches de mickey-mousing et ses cuivres sautillants (le tout sur fond de marimba et autres petites percussions tropicales associées ici à l’univers de la jungle de Nool).

Le compositeur en profite pour développer son thème d’ouverture dans « Morton Tells Of The Kangaroos’s Duplicity » qui reprend aussi le thème du Kangourou avec l’utilisation de guitares « à la russe » évoquant le personnage de Vlad le vautour (sans oublier la présence assez caricaturale d’un orgue aux consonances machiavéliques dans un morceau fort intéressant mais hélas absent de l’album). L’action prend alors le dessus dans le frénétique « Vlad Attack » ou l’énorme « Mountain Chase », qui développe le thème rythmique d’ouverture et le thème héroïque d’Horton avec un mélange entre choeurs épiques, soprano soliste, percussions martiales et trompettes mariachi qui pastichent de façon amusante les musiques de western spaghettis d’Ennio Morricone - sans oublier ces choeurs d’hommes qui rythment le morceau en « ooh - ahh ». « Mountain Chase » verse dans la démesure totale avec un morceau riche et épique particulièrement héroïque, lorsqu’Horton tente d’arrêter Vlad et de récupérer le grain de poussière qu’il lui a volé sur la fleur. L’action s’amplifie avec « Angry Mob » lorsqu’Horton doit maintenant affronter une foule en furie qui tente de l’arrêter, sans oublier les rythmes de « Roping And Caging » ou les délires musicaux de « We Are Here », durant la séquence où les Zous tentent de faire le plus de bruit possible pour prouver aux habitants de la jungle Nool qu’ils existent bien réellement. Un chœur répète de façon totalement démesurée « We Are Here ! » (On est là !) à plusieurs reprises, avec un ensemble instrumental particulièrement cuivré - mélangeant d’ailleurs différentes techniques et effets instrumentaux - un long morceau qui se prolonge en fait dans les triomphants « Symphonophone » et le grandiose « Jojo Saves The Day », morceau aux orchestrations une fois de plus totalement décomplexées, qui rappellent ici aussi bon nombre de partitions fantaisistes de Danny Elfman. L’aventure touche à sa fin avec le triomphant « A Big Ending » qui reprend l’orchestre et les choeurs dans un tutti héroïque et solennel assez énorme, sans oublier l’excellent « Horton Suite », qui développe pendant plus de 6 minutes les principaux thèmes du score de John Powell en reprenant les touches latinos, les saxophones jazzy et les kazoos fantaisistes de certains passages de la BO du film - sans oublier une reprise centrale du thème héroïque d’Horton dans toute sa splendeur !

Au final, « Horton Hears a Who ! » est une bien belle réussite, une partition rafraîchissante, drôle, fantaisiste, entraînante et démesurée, dans la lignée de « Chicken Run » ou « Antz », même si l’on regrettera le fait que les thèmes de « Horton » s’avèrent bien moins accrocheurs ou mémorables que ceux des partitions susnommées. John Powell fait preuve encore une fois d’une maîtrise totale de l’orchestre, avec une instrumentation toujours très éclectique, variée et incroyablement colorée, une inventivité constante dans le maniement des différents styles musicaux et des trouvailles sonores en tout genre, sans oublier une série de thèmes de qualité, le tout dans un véritable déluge musical de notes qui apportent une énergie et un humour remarquable aux images du film de Jimmy Hayward et Steve Martino. Voilà en tout cas une nouvelle grande partition de John Powell à ne surtout pas manquer !


---Quentin Billard