1-Settting The Trap 3.11
2-Gunnar's Raid 6.04
3-The Moorwen Genocide 4.40
4-Tell Me About Your Dragon 5.17
5-Gods Be With You 6.11
6-Crash Landing 5.13
7-Kainan's Capture 2.32
8-Interrogating Kainan 2.05
9-Herot Town - 709 AD 4.16
10-Now You Look Like A Viking 2.06
11-It Was A BEAR 4.48
12-That Was NOT A Bear 3.49
13-Into The Moorwen Lair 3.18
14-Killing The Beast 7.59
15-Kainan Becomes King 2.37

Musique  composée par:

Geoff Zanelli

Editeur:

La La Land Records
LLLCD 1088

Produit par:
Geoff Zanelli
Musique additionnelle de:
Bobby Tahouri

Edition limitée à 1500 exemplaires.

Artwork and pictures (c) 2008 The Weinstein Company/Outlander Productions. All rights reserved.

Note: **
OUTLANDER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Geoff Zanelli
Après le récent « Pathfinder », voilà un autre film évoquant l’univers des vikings, « Outlander », film d’action/science-fiction dans lequel Kainan (Jim Caviezel), un homme venu d’un monde à la technologie avancée s’écrase sur la Terre en pleine ère des Vikings, apportant avec lui une créature monstrueuse et maléfique, un prédateur extra-terrestre nommé Moorwen. La bête s’échappe et commence alors à massacrer les villageois aux alentours. C’est alors que Kainan est fait prisonnier par une tribu de vikings guerriers, qui le soupçonnent d’avoir massacré les villageois, jusqu’au jour où la bête réapparaît et commence à tuer leurs semblables. Très vite, les vikings du roi Rothgar (John Hurt) comprennent que seul Kainan est capable de venir à bout du monstre qu’il a ramené avec lui. Ils vont donc s’associer et mener une bataille difficile et sans merci contre la créature. « Outlander » est une production somme toute relativement modeste passée plutôt inaperçue en 2008, et pour cause : le film est sorti directement en DVD et n’a même pas eu l’honneur de connaître une sortie en salle, probablement boudé par une production qui ne croyait nullement au potentiel du film. Il faut dire que « Outlander » avait tout d’un projet casse-gueule à l’origine : le scénario est un mélange curieux entre « Predator », « Alien », « The 13th Warrior » et « Beowulf », avec une créature extraterrestre fluorescente et carnassière que l’on doit au français Patrick Tatopoulos, grand spécialiste du genre à Hollywood. Le film s’inspire donc de légendes nordiques et place un élément de science-fiction (la chasse au prédateur extraterrestre) dans un contexte historique (le règne des Vikings au VIIIème siècle après J.C.). Le résultat aurait pu être ridicule, mais le film d’Howard McCain tient malgré tout la route, même si l’on pourra reprocher les nombreuses sources d’inspiration du film et la qualité très quelconque des effets spéciaux. Niveau interprétation, Jim Caviezel campe un héros solide, entouré d’un casting assez réussi, qu’il s’agisse de John Hurt, Ron Perlman (dont le personnage est injustement inexploité dans le film) ou de la ravissante Sophia Myles, qui apporte un peu de charme à ce film musclé. Dommage cependant que le film donne l’impression de voir un « 13th Warrior » bis qui ne parvient jamais vraiment à sortir de son statut de série-B direct-to-video.

La musique de « Outlander » a été confiée à Geoff Zanelli, compositeur de chez Media-Ventures/Remote Control, l’écurie à Hans Zimmer. Zanelli s’est fait récemment remarquer en écrivant les musiques de « Disturbia » ou « Hitman » en 2007. Son travail sur le film d’Howard McCain ne sort guère des sentiers battus et utilise toutes les recettes habituelles du film d’action/épique, utilisant un orchestre samplé aux synthétiseurs (probablement pour des questions de budget) auquel s’ajoutent quelques instruments ethniques (flûte, cymbalum, etc.). Le score repose avant tout sur un thème principal à la fois épique et dramatique, associé à Kainan et les héros vikings du film, et qui évoque leur détermination à vaincre leurs ennemis et à sauver leurs proches. Le thème sera d’ailleurs très présent et constamment répété tout au long du film (pour ne pas dire un peu trop !). Dans « Setting The Trap » (scène où Kainan et ses amis construisent le piège), le thème principal prend forme petit à petit, entre cordes, cuivres et percussions, avec un sentiment de grandeur et de fraternité. Evidemment, le score de « Outlander » ne manque pas d’action, mais ce sont les passages plus intimes qui captent ici notre attention, avec des morceaux tels que la première section de « Gunnar’s Raid » et son utilisation d’une voix féminine éthérée, ou « The Moorwen Genocide » accompagnant la scène du flash-back sur la planète des Moorwens, avec une utilisation plus accentuée des synthétiseurs et des voix mystérieuses qui illustrent ici le génocide des extraterrestres. Le thème reste présent, exprimant ici une certaine forme de mélancolie, d’amertume, de regret. Kainan a conscience de ce qu’il a fait. Il sait qu’il n’aurait pas dû obéir aux ordres de ses supérieurs, et aujourd’hui, il doit en payer le prix fort.

Les morceaux d’action sont assez brouillons et souvent très quelconques. Zanelli se contente uniquement d’aligner les percussions électroniques, les samples ethniques ou les effets synthétiques en tout genre dans des passages guerriers tels que « Gunnar’s Raid », « Gods Be With You ». Zanelli nous gratifie néanmoins de quelques belles reprises du thème principal comme dans l’épique « Kainan’s Capture » ou « Now You Look Like A Viking ». Certains passages à suspense plus atmosphériques (« It Was A Bear ») permettent à Zanelli de développer l’utilisation de ses sonorités synthétiques dans un style plus sombre et dissonant, renforçant la tension à l’écran dans cette chasse à l’extraterrestre. Idem pour un morceau tel que « That Was NOT A Bear » et ses percussions martelées guerrières - l’ensemble étant malheureusement gâché par des samples orchestraux de piètre qualité, qui renforcent le côté « musique de série-B à bas budget ». La confrontation finale se déroule en deux étapes, « Into The Moorwen Lair » et le sombre et agité « Killing The Beast », morceau de 8 minutes durant lesquelles Zanelli évoque ce jeu du chat et de la souris entre Kainan et la bête. Le morceau est constitué de sursauts orchestraux terrifiants et de passages à suspense sinistres et atmosphériques, avec un final plus intime et dramatique (où l’on retrouve la voix féminine de « Gunnar’s Raid »). L’aventure se conclut avec « Kainan Becomes King » qui reprend une dernière fois le thème principal dans toute sa splendeur. A noter pour finir que l’album publié récemment par La La Land Records omet malheureusement un très bon morceau du score, la musique entendue durant la scène du jeu des boucliers (« Shields Game »), qui aurait dû être inclut sur l’album mais n’est hélas pas présent, un choix incompréhensible lorsque l’on sait qu’il s’agit généralement du morceau préféré des spectateurs/auditeurs, une omission véritablement regrettable !

Geoff Zanelli ne révolutionne nullement le genre et signe pour « Outlander » un score d’action sans grande envergure, servi par un thème constamment répété jusqu’à plus soif. Le problème vient surtout du manque d’originalité, d'imagination et d’ambition de l’ensemble. Là où on se serait attendu à quelque chose de réellement épique, Zanelli signe un score fonctionnel sans grand relief et sans aucune idée particulière, desservi par une utilisation banale de samples orchestraux qui donnent véritablement l’impression d’écouter la musique d’une modeste série-B sans prétention. Un guerrier d’un autre monde aidant des Vikings à combattre une créature extraterrestre, cela aurait dû donner une partition énorme, à mi-chemin entre le « 13th Warrior » de Jerry Goldsmith ou le « Predator » d’Alan Silvestri, mais il n’en est rien : malgré les bons côtés de cette musique et un thème somme toute très réussi (bien que sur-utilisé dans le film), « Outlander » déçoit fermement et ne parvient jamais vraiment à se hisser au-delà du simple statut de musique fonctionnelle sans grand relief, ce qui est bien dommage, puisqu'il y avait vraiment matière à faire quelque chose de grandiose : une occasion ratée, en somme !


---Quentin Billard