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1-Opening/Refugees/Main Titles 6.43
2-Swamp Night 3.53 3-Rostov's Dream 2.46 4-Airboat Armada 5.40 5-Flares 2.11 6-The Landing 2.33 7-Suburbia Exploded 3.25 8-Cubans Shot By Cops 3.58 9-Matt Pulls a Knife 2.11 10-Kidnap Chase 5.21 11-National Guard Mobilized 6.10 12-Bus Bombing 3.44 13-Amusement Park 2.09 14-Matt's Arrest 1.22 15-Military Display 1.42 16-American Forces 4.02 17-Officers Invaded 1.20 18-The Trap 1.13 19-Matt Stalls 1.39 20-Show Down/Finale 7.21 21-End Credits 3.13 Musique composée par: Jay Chattaway Editeur: Intrada Signature Editions ISE1017 Produit par: Jay Chattaway Album produit par: Douglass Fake Artwork and pictures (c) 1985 Cannon Films. All rights reserved. Note: ** |
INVASION U.S.A.
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jay Chattaway
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A l’époque de l’ère Reaganienne, les films de Chuck Norris faisaient office de figure de proue du cinéma d’action américain des 80’s. Parmi eux, il y eut « Invasion U.S.A. », film bourrin jusqu’à la moelle, représentant la quintessence même du cinéma d’action à la Chuck Norris : punchlines cultes, interprétation sans nuance et minimaliste, scénario bidon et prévisible, personnages caricaturaux, et morale réactionnaire à l’américaine. On suit alors les péripéties de Mike Hunter (Chuck Norris), ancien agent spécial qui goutte une retraite paisible dans sa cabane au fond des marécages des Everglades avec un ami indien, et ce jusqu’au jour où un sinistre individu nommé Mikhail Rostov (Richard Lynch), chef d’un groupe de terroristes communistes, débarque aux Etats-Unis et tente d’éliminer son ancien adversaire en faisant sauter sa maison et en tuant son ami indien. Fou de rage, Hunter reprend les armes et part à la chasse aux communistes. Produit par l’éternel tandem Menahem Golan/Yoram Globus, à qui l’on doit quelques chef-d’oeuvres du nanar d’action des années 80, le film de Joseph Zito surfe sur le contexte de la Guerre Froide (« Invasion U.S.A. » date de 1985) en montrant de méchants russes cherchant à dézinguer le plus d’américains possibles, afin de faire s’écrouler les Etats-Unis de l’intérieur en s’attaquant aux symboles les plus forts du pays : ainsi voit-on les terroristes de Rostov tirer sur les maisons d’un petit quartier pavillonnaire typiquement américain, placer une bombe sur un bus scolaire, tirer sur une bande de jeune dans une fête hispanique ou tenter de faire exploser une église. Que faire face à une telle menace ? Envoyer Chuck Norris bien sûr ! Notre éternel héros à l’expression monolithique arrive toujours là où il faut au bon moment, comme s’il possédait lui-même un radar à terroriste greffé dans le cerveau ! Indestructible, rapide et visiblement sans émotion (il faut voir le manque total d’expressivité sur le visage de Chuck Norris lorsque son pote indien se fait tuer par les russes), Hunter est le héros américain tel qu’on le fantasmait durant l’ère de Reagan. A cela s’ajoute des incohérences en pagaille, des scènes d’action alignées les unes à la suite des autres, et bien sûr des répliques cultes qui ont fait la gloire du site Nanarland : « toi, tu commences à me baver sur les rouleaux ! » ou bien encore « Toi, tu te casses ou tu vas repartir avec la bite dans un tupperware ! ». Et bien sûr, le tout avec un budget fauché qui relègue « Invasion U.S.A. » au rang de série-B d’action 80’s idéale pour une seconde partie de soirée sur M6 ! Zéro subtilité, zéro nuance : 100% Chuck Norris ! Pour les amateurs de ce genre de kitscherie musclée ringarde !
La musique de « Invasion U.S.A » a été confiée au spécialiste du genre, Jay Chattaway, qui a déjà écrit la musique d’une autre série de films avec Chuck Norris, « Missing in Action ». Chattaway nous livre sur le film de Joseph Zito un score d’action somme toute hyper fonctionnel et réalisé avec les moyens du bord, c’est-à-dire un orchestre modeste et quelques synthétiseurs typiquement « eighties ». Le score de « Invasion U.S.A » repose sur un thème principal musclé, reconnaissable à sa mélodie ascendante de cuivres entendue dès le « Main Titles », et associée tout au long du film au héros campé par Chuck Norris, thème évidemment héroïque et déterminé dans la lignée des thèmes de « Missing in Action ». A noter que l’ouverture permet aussi à Jay Chattaway de mettre en place un motif d’action rythmique de 3 notes de cuivres, motif extrêmement simple et épuré au maximum, qui sera constamment répété tout au long des scènes d’action du film. Le suspense est très présent au cours de la première partie du film, qu’il s’agisse du très sombre « Opening » avec ses trilles de cordes en suspend, « Swamp Thing » (attaque surprise des hommes de Rostov dans le marais au début du film) ou « Rostov’s Dream » et ses synthétiseurs 80’s dissonants qui semblent tout droit sortis d’un film d’épouvante de l’époque (scène du cauchemar de Rostov, morceau qui n’est pas sans rappeler le score écrit par Jay Chattaway sur le film « Maniac Cop »). « Airboat Armada » développe alors le motif d’action de 3 notes lorsque les troupes de Rostov débarquent sur les côtes américaines pour se préparer au combat. La seconde partie du morceau apporte un peu de relief à l’ensemble en développant un passage élégiaque émouvant pour la scène où Hunter fait brûler le corps de son ami assassiné par les russes. Ici aussi, Chattaway fait dans l’épure totale et conserve juste un cor solitaire avec quelques cordes pour évoquer la souffrance du héros (pourtant totalement absente du visage de Chuck Norris à ce moment là !). Le motif d’action revient dans « The Landing » qui développe le motif de cuivres associé aux terroristes et déjà entendu dans « Airboat Armada », le tout sur fond de percussions électroniques un brin kitsch. Dommage que l’ensemble sonne très daté et aussi incroyablement cheap, le manque de moyens étant particulièrement audibles tout au long du score - du coup, la musique cruellement d’impact sur les images, une constante chez Chattaway dans la plupart de ses musiques de production Cannon Films ! Même chose pour « Suburbia Exploded » qui prolonge l’ambiance musicale des terroristes russes et de leur motif menaçant pour la scène où Rostov fait exploser des maisons dans une banlieue typiquement américaine. « Cubans Shot By Cops » fait monter la tension d’un cran avec des synthétiseurs kitsch dissonants évoquant la terreur instaurée par les bad guys russes alors qu’à contrario, « Kidnap Chase » développe enfin la partie plus action/héroïque du score en développant le thème de cuivres de Hunter pour une scène de poursuite en voitures (et un premier gros morceau d’action extrêmement cheap et daté !). Ici aussi, on regrettera le manque de moyens et l’écriture trop simpliste du morceau qui empêche la musique de décoller véritablement à l’écran. Tout le reste du film sera ainsi accompagné d’une succession de morceaux d’action cheap comme « Bus Bombing » (avec ses synthétiseurs kitsch très 80’s qui rappellent les travaux d’Harold Faltermeyer entendus à la même époque !), « American Forces », « Officers Invaded » ou la confrontation finale de « Show Down & Finale », long morceau de plus de 7 minutes durant lesquelles le compositeur développe une atmosphère de jeu du chat et de la souris en jouant sur les longues plages de suspense latent et les ruptures musclées et agressives, jusqu’au duel final entre Hunter et Rostov à coup de bazooka (à seulement quelques mètres l’un de l’autre !). Vous l’aurez compris, « Invasion U.S.A. » est un score d’action typiquement 80’s et aussi hélas incroyablement cheap. On ne peut pas vraiment en vouloir à Jay Chattaway d’essayer de faire ce qu’il peut avec le peu de moyens qui lui sont alloués pour faire la musique de ce film. Hélas, le score est au final particulièrement décevant et assez inintéressant, car trop simpliste, sans impact et incroyablement fauché. Chattaway essaie de donner un tant soi peu de rythme aux images (déjà elles aussi bien fauchées) du film de Joseph Zito, mais en vain. Certes, le score remplit parfaitement le cahier des charges et apporte ce qu’il faut d’action et de tension au film, mais sans grande conviction : pas d’intensité, pas d’impact réel dans la relation musique/image. Hélas, la partition de « Invasion U.S.A. » est assez symptomatique de toute cette production cinématographique fauchée des années 80 qui essayait parfois d’en faire des tonnes avec peu de moyens, et la musique de « Invasion U.S.A. » ne sort guère des sentiers battus. A réserver en exclusivité aux aficionados de Chuck Norris et aux nostalgiques des musiques d’action cheap de la Cannon ! ---Quentin Billard |