1-A Giant Transformation 3.05
2-When You See
(Those Flying Saucers) 2.17*
3-Tell Him 2.35**
4-A Wedding Interrupted 2.09
5-Meet The Monsters 2.29
6-Planet Caire 4.37***
7-Do Something Violent! 2.07
8-The Grand Tour 2.10
9-Oversized Tin Can 3.38
10-The Battle At Golden
Gate Bridge 6.09
11-Didn't Mean To Crush You 1.51
12-Reminiscing 4.14#
13-Imprisoned By A
Strange Being 5.28
14-Galaxar As A Squilding 2.06
15-March Of The Buffoons 5.15
16-Wooly Bully 2.21##
17-Susan's Call To Arms 3.02
18-The Ginormica Suite 5.51
19-Monster Mojo 2.08
20-Purple People Eater 2.15###

*Interprété par The Buchanan Brothers
**Interprété par The Exciters
***Interprété par The B-52's
#Interprété par Little River Band
##Interprété par
Sam The Sham & The Pharaohs
###Interprété par Sheb Wooley.

Musique  composée par:

Henry Jackman

Editeur:

Lakeshore Records
LKS 34069

Musique additionnelle de:
Ryeland Allison
Arrangements additionnels:
Matthew Margeson
Assistant montage:
Peter Oso Snell
Producteur exécutif de la musique:
Hans Zimmer

Artwork and pictures (c) 2009 Dreamworks LLC. All rights reserved.

Note: ***
MONSTERS VS. ALIENS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman
« Monsters vs. Aliens » est la nouvelle production animée des studios DreamWorks, réalisé par Rob Letterman et Conrad Vernon, qui ont déjà travaillé respectivement sur « Shark Tale » et « Shrek 2 ». La jeune Susan Murphy est sur le point de se marier, mais hélas, une météorite venue de l’espace la percute alors et la transforme en géante de plus de 20 mètres. Capturée rapidement par l’armée américaine, Susan - rebaptisée Génormica - est enfermée dans une prison ultrasecrète où elle fait la connaissance de ses compagnons d’infortune, une troupe de monstres tous plus étranges les uns que les autres : le génial Dr. Cafard, l’hybride poisson-singe Maillon Manquant, le gélatineux et indestructible cyclope BOB et le gigantesque Insectosaure. C’est alors qu’un mystérieux robot géant venu d’une lointaine galaxie atterrit sur Terre pour y semer la pagaille. Le général W. Putsch, geôlier des monstres, décide de contacter le Président des Etats-Unis afin de lui soumettre un plan taillé sur mesure : libérer les monstres afin d’affronter les envahisseurs extra-terrestres, bien décidés à détruire notre monde. A partir d’un scénario ultra conventionnel, Rob Letterman et Conrad Vernon nous livrent un long-métrage animé totalement délirant, qui caricature de nombreux films de science-fiction, avec quelques clins d’œil savoureux à « Close Encounters of The Third Kind » (scène qui caricature la fameuse séquence du célèbre motif de 5 notes de John Williams dans le film de Steven Spielberg), « Independence Day », « Star Trek », « Mars Attacks ! », « The Invisible Man », « E.T. The Extra-Terrestrial », « Godzilla », « Creature from the Black Lagoon » (pour le design de Maillon Manquant), « Attack of the 50 Foot Woman » (pour le design de Génormica), « The Fly » (pour le design de Dr. Cafard), « The Blob » (pour le design de BOB), « Mosura » (pout le design de Insectosaure), etc. Le film multiple aussi les clins d’oeil cinématographiques divers comme des allusions plus subtiles à « An Inconvenient Truth », « Spaceballs », « Beverly Hills Cop », « The Great Escape », etc. Les adultes sauront certainement les plus à même de capter certaines allusions facétieuses, tandis que les plus petits apprécieront sans aucun doute l’humour du film. « Monsters vs. Aliens » nous offre ainsi une animation et un graphisme de qualité, des scènes particulièrement spectaculaires (l’affrontement contre le robot géant sur le pont de San Francisco, la bataille finale dans le vaisseau extra-terrestre) et des personnages de monstre très attachant (avec une héroïne gigantesque particulièrement sexy !). Au final, voilà un film animé réussi, par moment un peu osé (les blagues gay bizarres de BOB au sujet du mari de Susan), bourré d’action et d’humour, avec en prime, un petit message sympa sur la reconquête de soi et la réalisation de son potentiel.

La musique de « Monsters vs. Aliens » a été confiée à Henry Jackman, plus connu pour avoir écrit pas mal de musiques additionnelles sur quelques scores de chez Media-Ventures/Remote Control, comme « The Simpsons Movie », « Pirates of the Carribean 3 », « Hancock », « Vantage Point », « Kung Fu Panda », etc. Ce jeune protégé de Hans Zimmer nous livre sur « Monsters vs. Aliens » une partition orchestrale survitaminée, riche et entraînante, mais aussi sans grande surprise particulière. Jackman introduit le film avec une ouverture grandiose et massive (« A Giant Transformation »), à l’aide d’un orchestre dominé par les percussions et les cuivres, agrémenté de vocalises féminines et de choeurs majestueux - et tout ça pour le plan où l’on voit la météorite traverser l’espace. La seconde partie du morceau se veut plus rythmée, avec ses percussions martiales et quelques orchestrations colorées suffisamment riches pour maintenir l’intérêt. Jackman n’en oublie pas pour autant la touche « MV » habituelle en ajoutant le lot habituel de percussions et autres rythmiques synthétiques pour la scène de la transformation de Susan. Le thème principal, introduit discrètement dans ce premier morceau, revient dans « A Wedding Interrupted » avec une instrumentation plus sobre et intime, faisant la part belle aux bois, à la harpe, aux cordes et au piano. Exposé ici dans une version romantique pour les préparatifs du mariage au début du film, le thème sera associé tout au long du film à Susan alias Génormica. On appréciera ensuite le côté plus inventif et recherché de « Meet The Monsters », avec son instrumentation délirante alternant saxophones, petites percussions jazzy, guitares diverses, orgue hammond et touches de mickey-mousing habituelles pour la scène où Susan rencontre les monstres. Henry Jackman semble s’être fait bien plaisir dans ce morceau plutôt fun et agréable à l’écoute.

La scène de l’attaque de l’armée contre le robot géant permet au compositeur de développer la partie « action » de sa partition dans « Do Something Violent ! », morceau massif dominé par ses cuivres démesurés et ses percussions martiales frénétiques. Ici aussi, les orchestrations restent très soignées, avec quelques éléments électroniques discrets, le tout sur fond de percussions massives de qualité, retranscrivant à l’écran toute l’intensité du combat contre le robot. La partition de « Monsters vs. Aliens » prend même une tournure plus héroïque dans « The Grand Tour » et « Oversized Tin Can » dans lequel on retrouve le thème dans une version héroïque évoquant les exploits de nos héros pas comme les autres, une idée qui atteint son apogée dans le démesurée « The Battle at Golden Gate Bridge » pour la scène de la bataille sur le pont du Golden Gate. Henry Jackman nous offre pendant plus de 6 minutes de l’action pure et dure avec son lot de percussions, rythmiques synthétiques et cuivres massifs. Ici aussi, les orchestrations demeurent très soutenues, le principal défaut étant le manque de personnalité de l’ensemble - le score aurait pu avoir été écrit par John Powell ou Harry Gregson-Williams, difficile de reconnaître une quelconque personnalité ou style musical personnel à l’ensemble. Jackman applique donc toutes les recettes du genre et se fait même plaisir en nous offrant de grandes reprises du thème principal dans de magnifiques envolées héroïques triomphantes pour les moments de bravoure de Susan et ses amis. La dernière partie de « The Battle at Golden Gate Bridge » prend une tournure plus fun et exubérante avec l’apparition d’une batterie, des percussions, de la guitare et de l’orgue hammond dans un style qui rappelle le Lalo Schifrin groovy des années 70 - style toujours associé dans le film aux sympathiques monstres.

Certains passages plus intimes permettent de tempérer un peu l’exubérance ambiante comme « Didn’t Mean To Crush You » avec une utilisation plus douce d’un piano et du violoncelle de Martin Tillman, mais ce sont les derniers morceaux du score qui attirent ici toute notre attention, et ce dès la scène où nos héros sont faits prisonniers dans le vaisseau extra-terrestre (« Imprisoned By a Strange Being ») : l’action repart de plus belle, avec quelques éléments synthétiques évoquant l’intérieur du vaisseau extra-terrestre - et plus particulièrement une sonorité proche du théremin, instrument très utilisé dans les musiques de film d’invasion extra-terrestre des années 50. « Imprisoned By a Strange Being » développe aussi le second thème de la partition, un thème plus sombre et menaçant associé à Galaxar, le méchant extra-terrestre de service, thème repris dans l’inquiétant « Galaxar As a Squilding ». Plus inventif et délirant, « March of the Buffoons » accompagne la scène des clones de Galaxar sous la forme d’une marche espiègle et non dénuée d’humour, dans un style calquée sur le « Mars Attacks ! » de Danny Elfman (référence plus qu’évidente étant donné le sujet du film !). Cette marche des « bouffons » s’empare donc du thème de Galaxar et nous propose ici une version particulièrement espiègle et fun, rappelant à quel point Henry Jackman semble s’être bien amusé sur ce film (et ce même si l’on regrette toujours le manque d’originalité et de personnalité de l’ensemble !). On appréciera aussi les envolée héroïques de « Susan’s Call to Arms » et sa reprise introductive émouvante du thème de Susan, sans oublier « The Ginormica Suite » qui développe pendant plus de cinq minutes le thème principal à travers de multiples variantes : thème repris de façon légère, fraîche et exubérante, passage romantique central étonnamment savoureux (avec ses harmonies raffinées) et envolée héroïque/martiale du plus bel effet. Et comme si cela ne suffisait pas, Henry Jackman nous offre dans « Monster Mojo » une pièce groovy rétro typiquement 70’s pour le générique de fin du film, avec un ensemble incluant guitares, basse, batterie, orgue hammond, cuivres, synthétiseurs kitsch et samples de voix.

Le score de « Monsters vs. Aliens » n’apporte donc rien de bien neuf au genre mais demeure fun et agréable malgré tout, même si le manque de personnalité de cette composition somme toute très passe-partout finit par lasser un peu à la longue. La musique remplit donc parfaitement le cahier des charges et apporte au film son lot d’action, d’aventure et de fun, le tout avec une efficacité constante et une exubérance constante. Souhaitons que ce premier score solo d’Henry Jackman - supervisé par Hans Zimmer - permette enfin au compositeur de déployer ses ailes et de se voir offrir des projets plus personnels sur lesquels il pourra enfin trouver sa voie, à l’instar de ses collègues comme Harry Gregson-Williams ou John Powell !



---Quentin Billard