1-Hero 4.42
2-Le The Tournament Begin 1.59*
3-Dragon Warrior is Among Us 2.57
4-Tai Lung Escapes 7.06
5-Peach Tree of Wisdom 1.53
6-Accu-Flashback 4.05*
7-Impersonating Shifu 2.18
8-Sacred Pool of Tears 9.51**
9-Training Po 1.28
10-The Bridge 3.23**
11-Shifu Faces Tai Lung 4.47**
12-The Dragon Scroll 2.31
13-Po vs. Tai Lung 2.41
14-Dragon Warrior Rises 3.22
15-Panda Po 2.39
16-Oogway Ascends 2.04*
17-Kung Fu Fighting 2.30***

*Co-écrit avec Henry Jackman
**Co-écrit avec James McKee Smith
***Interprété par Cee-Lo Green
et Jack Black.

Musique  composée par:

Hans Zimmer/John Powell

Editeur:

Interscope/Universal B0011344-02

Musique additionnelle de:
Henry Jackman, James McKee Smith
Additional Overdub Production:
James S. Levine
Coordinateur du score:
Andrew Zack
Assistant montage:
Peter Oso Snell

Artwork and pictures (c) 2008 Dreamworks LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
KUNG FU PANDA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer/John Powell
« Kung Fu Panda » est la nouvelle production animée de chez DreamWorks, studio à qui l’on doit « Shrek », « Bee Movie » ou bien encore « Madagascar ». Cette fois-ci, le film de Mark Osborne et John Stevenson nous plonge dans une Chine médiévale habitée par des animaux. Po est un panda costaud, dynamique et maladroit qui vit avec son père et travaille comme serveur dans un restaurant de nouilles. Il est passionné depuis toujours par le kung-fu mais n’a jamais eu l’audace ni même le courage de se lancer dans ce type d’existence. Un jour, alors qu’il était venu assister à une cérémonie liée à une ancienne prophétie, Po est désigné par un vieux maître comme étant le futur dragon. Il rejoint alors le monde du kung-fu en compagnie des cinq cyclones, un groupe de légendaires combattants experts en arts martiaux que Po vénère par dessus tout : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe. Po devra alors apprendre le kung-fu sous les ordres de Maître Shifu. Mais hélas, le panda se montre peu disposé aux arts martiaux et commet plus de gaffe et de maladresses qu’autre chose. Et pourtant, malgré le manque d’encouragement de son maître et de ses disciples, Po décide de continuer son apprentissage. Pendant ce temps, Taï Lung, un redoutable léopard des neiges, réussit à s’échapper de sa prison et s’apprête à se venger de celui qui l’a mis là dedans et qui n’est autre que Maître Shifu (le léopard ayant été autrefois l’un de ses plus brillants élèves). Po sera alors chargé de défendre la vallée contre les attaques du sinistre Taï Lung.

« Kung Fu Panda » est avant tout un brillant hommage aux films d’arts martiaux et au genre du wu xia, film d’arts martiaux très populaire dans le cinéma asiatique et remis au goût du jour en Europe grâce aux succès de films tels que « Tigres et Dragons » ou « Le Secret des Poignards Volants ». Mark Osborne et John Stevenson joue ici avec les codes du genre et nous proposent une aventure non dénuée d’humour, avec un message somme toute très positif (croire en soi pour pouvoir accomplir sa destinée). Le film évoque ainsi le parcours initiatique de l’apprentissage de Po, un panda maladroit qui, bien que très décrié au début, deviendra au final le grand combattant qu’il a toujours rêvé d’être. Ce schéma classique a déjà été traité des centaines de fois au cinéma, mais « Kung Fu Panda » nous en propose une variante tout à fait séduisante et distrayante. Très réussi visuellement, doté d’une animation époustouflante et de décors d’une grande richesse et d’un grand réalisme, « Kung Fu Panda » est un divertissement de haut niveau, avec ses références multiples au cinéma d’action asiatique (les chorégraphies d’arts martiaux proches de « Tigres et Dragons » et « Hero ») ou même hollywoodien (les effets de bullet time à la « Matrix », les combats à la « Kill Bill »). Les scènes de combat sont pour la plupart époustouflantes, et le film rappelle la philosophie des arts martiaux et toute la forme de spiritualité qui va avec. « Kung Fu Panda » sait être sérieux quand il fait. Il sait aussi nous divertir avec quelques touches d’humour bien placées et jamais lourdingues. Le film se paye même le luxe de s’offrir une introduction animée à la façon d’un manga japonais - une technique qui sera d’ailleurs reprise dans un passage du film « Horton Hears A Who ! ». Au final, « Kung Fu Panda » s’impose donc comme une nouvelle grande réussite qui séduira autant les petits comme les grands !

La musique de Hans Zimmer et John Powell apporte une énergie indispensable aux images du film. Pour « Kung Fu Panda », les deux compositeurs se sont amusés à jouer sur les codes des musiques de wu-xia traditionnelle, dans un style instrumental qui rappelle beaucoup les partitions de Tan Dun ou de Shigeru Umebayashi. Dès le début du film, « Hero » pose les bases de la partition avec le thème principal héroïque et solennel exposé par divers instruments solistes issus de la musique traditionnelle chinoise : pipa (flûte), cithare, guitare, gong et l’inévitable violon chinois erhu. Le morceau change alors d’ambiance et part très vite dans un style plus rock un peu rétro (avec des choeurs épiques) pour la scène de l’affrontement type manga au début du film. Puis très vite, ce sont les inévitables touches de mickey-mousing légères qui prennent le dessus, avec quelques pizzicati sautillants et les touches asiatiques qui restent omniprésentes tout au long du score. « Let The Tournament Begin » annonce le début du tournois qui désignera le nouveau guerrier dragon à grand renfort de percussions asiatiques traditionnelles. Ici aussi, les deux compositeurs s’amusent à pasticher la musique traditionnelle chinoise avec une certaine efficacité, un fait confirmé par l’énergique « Dragon Warrior Is Among Us ».

L’action n’est évidemment pas en reste, avec en particulier l’excitant et massif « Tai Lung Escapes » (écrit par Hans Zimmer) pour la scène où le méchant Tai Lung s’enfuit de sa prison vers le début du film. Ici aussi, les percussions et les rythmiques synthétiques sont de mises, avec une tension constante largement entretenue à travers 7 minutes plutôt sombres et intenses, agrémentées de quelques motifs associés au bad guy de service et à sa force quasi herculéenne (à noter que le morceau fait intervenir l’inévitable et gonflant duduk arménien, entendu des milliers de fois au cinéma depuis le succès de « Gladiator » !). Le deuxième thème du score est entendu dans « Accu-Flashback », thème sympathique associé à Po dans le film, et développé ici de façon légère avec son lot de bois et de pizz sautillants plus typiques du style de John Powell. Le thème évoque ici le côté gaffeur, sympa et exubérant du jeune panda qui rêve de devenir un grand guerrier mais ne possède visiblement aucune prédisposition particulière pour les arts martiaux. Ici aussi, les touches asiatiques/ethniques demeurent constantes du début jusqu’à la fin du morceau. Plus impressionnant et spectaculaire, le début de « Sacred Pool of Tears » développe une atmosphère épique et grandiose à l’aide d’un puissant tutti orchestral couplé à des percussions et des choeurs démesurés. Et c’est sans surprise que la scène de l’entraînement intensif de Po (« Training Po ») est accompagnée par l’ensemble de percussions asiatiques qui rythment la scène avec une énergie constante, le tout sur fond de « oh » guerriers des choeurs d’hommes - et toujours la présence du thème principal associé au guerrier dragon.

C’est avec le puissant « The Bridge » que commence toute la longue séquence de l’affrontement final contre Tai Lung. La bataille sur le pont permet aux compositeurs de développer l’action à l’aide de l’orchestre dominé par les cuivres, les instruments ethniques et les percussions auxquelles s’ajoutent quelques synthétiseurs aux sonorités plus modernes. La bataille s’intensifie dans l’excitant « Shifu Faces Tai Lung » qui débute de façon dramatique et solennelle (Maître Shifu affronte son ancien disciple, Tai Lung, dans une bataille de vie et de mort) avant de s’enchaîner sur un style action hérité de « The Bridge », avec des orchestrations denses, des percussions omniprésentes et quelques développements thématiques/harmoniques plutôt bien trouvés. On appréciera ici les variations autour du thème solennel de Tai Lung (déjà entendu dans « Tai Lung Escapes »), variations exposées sous la forme d’envolées thématiques de toute beauté : « Shifu Faces Tai Lung » demeure sans aucun doute l’un des moments forts de la partition de « Kung Fu Panda » ! L’action se prolonge ensuite dans « The Dragon Scroll » et l’héroïque « Po vs. Tai Lung », avant une conclusion plus apaisée dans « Dragon Warrior Rises », le très asiatique « Panda Po » et l’ultime reprise du thème principal joué par un erhu raffiné dans « Oogway Ascends », parfait pour conclure la partition de « Kung Fu Panda » en beauté.

John Powell et Hans Zimmer s’en sont donc donné à coeur joie sur « Kung Fu Panda », pour lequel les deux compositeurs ont manipulé les codes de la musique de wu xia moderne pour un ensemble somme toute assez riche et très agréable à écouter, même si l’on déplorera le manque d’audace et d’originalité de l’ensemble. On est bien loin ici des prouesses techniques de « Horton » ou de « Happy Feet » : John Powell semble s’être laissé complètement guider par Hans Zimmer qui signe avec son collègue un score sympathique et énergique, mais aussi un peu fonctionnel par moment et sans grande ambition. La musique apporte donc une énergie indispensable aux images de « Kung Fu Panda » et satisfera pleinement les amateurs de scores de wu xia pian, qui reconnaîtront dans les efforts de Zimmer et Powell un vrai hommage à des musiciens tels que Tan Dun ou Shigeru Umebayashi.


---Quentin Billard