1-Main Title Rush Hour Theme 1.27*
2-The World Court 2.10
3-Chasing The Assassin 4.19
4-Su Yung Returns/Dojo Arrival 2.11
5-Giant Kung Fu 2.34
6-Hospital Gunfight 2.47
7-Hiding Su Yung/
Two Americans In Paris 1.49
8-Dragon Lady 1.55
9-Bikers 2.48
10-In The Sewers 2.52
11-Reynard's Plea 1.39
12-With Genevieve 3.10
13-Shi Shen 2.17
14-Eiffel Tower Meeting 4.27
15-Swordfight 4.32
16-Farewell To Kenji 2.35
17-The Return of the Triads 2.24
18-Parachute Down 2.14
19-Rush Hour Theme Remix 2.35**

*Interprété par Lalo Schifrin
et Salaam Remi
**Remix de Ruy Folguera
et Ryan Schifrin.

Musique  composée par:

Lalo Schifrin

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 834 2

Produit par:
Lalo Schifrin
Co-produit par:
Ryan Schifrin
Producteur exécutif:
Brett Ratner
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Montage musique:
Darrell Hall, Chuck Martin

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2007 New Line Cinemas. All rights reserved.

Note: ***
RUSH HOUR 3
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Lalo Schifrin
Le duo explosif Jackie Chan/Chris Tucker rempile pour la troisième fois dans « Rush Hour 3 », toujours réalisé par Brett Ratner. Cette fois-ci, Lee et Carter doivent reprendre du service, alors que l’ambassadeur chinois Han vient de se faire tirer dessus alors qu’il s’apprêtait à révéler l’identité du maître des Triades chinoises. Tandis que Lee était reparti à Hong Kong et que Carter avait été relégué depuis quelques temps à la circulation, les deux amis se retrouvent à nouveau sur une affaire délicate qui devrait permettre à Carter de regagner ses galons. Lee prend alors en chasse l’assassin qui réussit à s’enfuir à cause de l’intervention maladroite de Carter. Excédé, Lee accepte malgré tout que Carter l’accompagne dans son enquête, qui les emmène finalement jusqu’à Paris, dans un pays qui leur est totalement étranger. Là-bas, nos deux héros devront déjouer les plans d’une mystérieuse bande de tueurs et sauver une jeune fille nommée Geneviève (Noémie Lenoir), qui semble en savoir long au sujet des Triades chinoises. « Rush Hour 3 » reprend donc les formules des deux précédents épisodes et transpose donc l’histoire à Paris. Hélas, si le premier et le second opus étaient divertissants et réussis, ce troisième volet de la saga « Rush Hour » s’essouffle vertigineusement. Le problème vient ici de l’humour souvent lourdingue et mal placé (les blagues anti-américaines et anti-françaises), d’une caricature agaçante de Paris et des parisiens avec son lot de clichés insupportables : musique à l’accordéon, excursion à la Tour Eiffel, le french cancan et la Marseillaise au Moulin Rouge (il ne manquait plus que la baguette de pain sous le bras, le béret sur la tête, le pinard, le fromage et les cuisses de grenouilles !), sans oublier les propos antiaméricains primaires agressifs et racistes du personnage d’Yvan Attal dans le film, lorsqu’il refuse carrément d’emmener Lee et Carter en taxi quand il apprend qu’ils sont américains (hallucinant de bêtise !). Certes, c’est un divertissement censé reposer le cerveau, mais ici, difficile de ne pas se sentir agressé par des clichés de « parigo » aussi méprisants, d’autant que les gags du film ne fonctionnent plus, tombent bien souvent dans la bêtise crasse (scène de l’interrogatoire du chinois qui parle en faux accent canadien avec la religieuse, scène qui semble interminable et pas marrante pour un sou !). Plus étonnant encore, le duo Jackie Chan/Chris Tucker, qui faisait pourtant des étincelles dans « Rush Hour » 1 et 2, semble s’être ici ramolli : Chris Tucker a pris du poids et Jackie Chan a vieilli. Hélas, leur modification physique s’accompagne aussi d’un jeu plus ennuyeux : les cabotinages de Chris Tucker semblent avoir atteints leur limite, tandis que Jackie Chan s’économise un peu plus dans les scènes de combat. Dommage, car le film contient pourtant quelques bonnes surprises (présence de Roman Polanski, Yvan Attal, Julie Depardieu et l’exquise Noémie Lenoir). Hélas, cela ne suffit pas à tirer « Rush Hour 3 » de l’ennui et de la médiocrité, une suite dont on se serait finalement bien passé !

Même la musique de Lalo Schifrin semble accuser le coup pour l’occasion, trahissant un manque d’inspiration évident de la part du compositeur argentin. Après deux partitions de qualité, Schifrin nous livre un nouveau score somme toute archi conventionnel et sans idée particulière pour « Rush Hour 3 ». Bien évidemment, on retrouve encore une fois le thème principal de la saga exposé à l’orchestre dès le traditionnel « Main Title » sur fond de batterie cool. Et comme toujours, l’action reprend très vite le dessus avec un premier déchaînement orchestral frénétique, « Chasing », lorsque Lee poursuit l’assassin au début du film. Le morceau fait la part belle aux percussions, aux cordes et aux cuivres massifs, revenant dans un style plus proche du premier « Rush Hour ». Les orchestrations demeurent ici plus conventionnelles et plus hollywoodiennes que celles du 2ème épisode qui semblaient un peu plus recherchées et plus classiques d’esprit. Ici, la musique demeure très symphonique mais sans le classicisme d’écriture de « Rush Hour 2 ». L’utilisation somme toute très passe-partout des percussions dans « Chasing » manquent un peu de personnalité, tout comme l’écriture de l’orchestre, très soignée mais aussi assez impersonnelle de la part de Lalo Schifrin, une première déception (le morceau pourrait presque avoir été écrit par un compositeur de chez Media-Ventures !). On retrouve quelques touches asiatiques discrètes pour illustrer Kenji, le méchant du film qu’affronte Lee tout au long du film.

Le reste du score confirme hélas les inquiétudes soulevées par les premiers morceaux : Schifrin applique toutes les recettes du genre mais sans grande idée particulière, et surtout avec un certain manque de personnalité étonnant (le compositeur se serait-il essoufflé en même temps que la saga ?). « Su Yung Returns » permet à Schifrin de reprendre le thème mélancolique de Soo Yung qu’il avait écrit pour le premier « Rush Hour », toujours associé ici à la jeune fille de l’ambassadeur chinois aux Etats-Unis (qui trouvera encore le moyen de se faire kidnapper - c’est une habitude chez elle ou un manque d’idée des scénaristes, au choix !). « Su Yung Returns » permet aussi à Schifrin de développer la partie plus asiatique/ethnique de la musique, tout comme « Dojo Arrival » et ses percussions à la « Enter The Dragon ». « Hospital Gunfight » est quand à lui le deuxième grand morceau d’action du score de « Rush Hour 3 », illustrant la séquence de la fusillade dans l’hôpital avec une certaine férocité orchestrale : cuivres, percussions, cordes agitées et bois virevoltants s’en donnent ici à coeur joie ! A noter que Schifrin met assez régulièrement l’accent sur l’utilisation de la batterie pour le côté plus urbain de la musique, qu’il s’agisse du début de « Hospital Gunfight » ou de « Hiding Su Yung », avec au passage pour « Two Americans In Paris », une petite valse à la française avec cordes et accordéon franchouillard pour l’arrivée des héros à Paris.

Le score nous propose ensuite son lot habituel de déchaînements orchestraux complexes et virtuoses, qu’il s’agisse du très musclé « Dragon Lady », de l’excitant « Bikers » pour la poursuite en taxi dans les rues parisiennes (avec sa batterie rock du plus bel effet typique de Schifrin et ses quelques éléments synthétiques discrets), du très tendu « Eiffel Tower Meeting » ou des enragés « Swordfight », « Farewell to Kenji », « The Return of the Triads » et « Parachute Down », autant de déchaînements orchestraux complexes qui permettent à Lalo Schifrin de faire la part belle aux percussions, aux rythmes syncopés, aux cuivres musclés et aux traits instrumentaux virtuoses (avec, au début de « Parachute Down », une utilisation de la guitare un brin rétro). Ces morceaux apportent une fureur musicale impeccable à l’écran, renforçant la tension des combats avec tout le savoir-faire habituel du compositeur, qui nous offre ici quelques beaux passages d’action digne de ses précédents épisodes de la saga. Dommage qu’ici aussi, la musique paraisse moins personnelle et plus moderne dans le sens hollywoodien du terme (alors que « Rush Hour » et surtout « Rush Hour 2 » semblaient plus orientés vers le Lalo Schifrin des années 70 !).

Le score de « Rush Hour 3 » permet donc au musicien argentin de revenir au style action du premier épisode, avec une approche bien plus moderne et hollywoodienne, totalement dénuée du style rétro qui fit pourtant le succès de la bande son du premier épisode et celle du second. Schifrin applique les recettes du genre, mais l’on ne peut qu’être déçu par le manque de renouvellement et d’idée d’un compositeur qui semble s’essouffler ici, et ce même si sa musique fait toujours preuve d’une certaine complexité (notamment dans les morceaux d’action tonitruants à souhait !), apportant une énergie indispensable aux images du film de Brett Ratner. Force est donc de constater qu’au bout de trois épisodes, la saga s’essouffle finalement sur tous les niveaux, du jeu des acteurs à l’histoire en passant par la musique pourtant explosive de Lalo Schifrin.


---Quentin Billard