1-Prime 2.14
2-Einstein's Wrong 3.35
3-NEST 2.08*
4-The Shard 2.42
5-The Fallen 4.03
6-Infinite White 3.58
7-Heed Our Warning 4.26
8-The Fallen's Arrival 3.47
9-Tomb Of The Primes 2.47
10-Forest Battle 2.04
11-Precious Cargo 1.38
12-Matrix Of Leadership 3.50
13-I Claim Your Sun 3.06
14-I Rise, You Fall 3.35

*Contains instrumental excerpt from
"New Divide" written and performed by
Linkin Park.

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

Reprise/Warner Bros. 519972-2

Album produit par:
Steve Jablonsky
Programmation musicale:
Ryeland Allison
Musique additionnelle de:
Hans Zimmer, John Sponsler
Tom Gire, Lorne Balfe

Assistant montage:
Peter Oso Snell
Design ambient music:
Clay Duncan
Violoncelle de:
Martin Tillman
Guitare de:
Heitor Pereira

Artwork and pictures (c) 2009 DreamWorks SKG/Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
TRANSFORMERS :
REVENGE OF THE FALLEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
On prend les mêmes et on recommence ! Deux ans après le succès commercial de « Transformers » en 2007, Michael Bay rempile pour un second épisode encore plus spectaculaire, épique et démesuré. La bataille épique opposant les Autobots et les Decepticons, ces races de robots extra-terrestres venus sur Terre pour livrer leur ultime bataille, continue de faire rage. Toujours inspiré de la célèbre gamme de jouets de chez Hasbro lancé en 1984 aux Etats-Unis et au Japon, ce « Transformers » deuxième du nom, nous entraîne cette fois-ci dans une aventure mettant à nouveau en scène Sam Witwicky (Shia LaBeouf), deux ans après ses exploits héroïques dans la bataille opposant les Autobots aux Decepticons. Sam s’apprête à quitter la demeure familiale pour partir étudier à l’université. Il doit aussi se séparer de sa fiancée Mikaela (Megan Fox), ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes, sans oublier son robot ami Bumblebee, qui vit toujours dans son garage, à l’abri des regards indiscrets. Mais hélas, alors que Sam tente de reprendre une vie normale d’étudiant, il découvre que les Decepticons sont toujours sur terre et qu’ils sont cette fois sur la trace d’une précieuse relique capable de détruire notre soleil. Une nouvelle agence, la NEST, a été mise en place pour parer à toute offensive des Decepticons, l’équipe étant dirigée par le vaillant Optimus Prime. Mais avec le retour de Megatron, ressuscité par ses partisans, la bataille va prendre une tournure quasi apocalyptique. Megatron prépare en fait la venue sur terre de son maître, Fallen, le plus puissant membre des Decepticons, prêt à tout pour récupérer la précieuse relique ancestrale. Avec « Transformers 2 », ne vous attendez pas à de grands changements. Un film de Michael Bay reste un film de Michael Bay. C’est pourquoi vous assisterez à nouveau à une déferlante ahurissante d’effets spéciaux gargantuesques, de scènes d’action totalement démentielles et de touches d’humour ultra lourdingues (qui tombent dans le mauvais goût et le registre « beauf » à plus d’une reprise !). En gros, « Transformers 2 » ne fait qu’amplifier les qualités et les défauts du premier épisode sorti deux ans auparavant.

Toujours produit par Steven Spielberg, ce deuxième opus est un super concentré d’action et de scènes speed (et ce même si le montage est, pour une fois, légèrement plus lisible que dans le film précédent !). Bay profite souvent de la durée conséquente de son film (2h30) pour nous noyer sous une succession parfois abrutissante de scènes d’action ultra démesurées bien que toujours incroyablement prenantes. Michael Bay sait filmer l’action comme pas un, et certaines scènes s’avèrent particulièrement jouissives et incroyablement épiques - en gros, toute la seconde partie du film pour l’affrontement en Egypte. En revanche, niveau humour, on tombe bien bas ici : les sidekicks les plus agaçants du monde semblent avoir tous été réunis sur ce film, à commencer par un colloc’ latino geek insupportable sorti tout droit d’un « American Pie », deux Autobots jumeaux qui multiplient les blagues potaches encore pire que n’importe quel « teenage movie » U.S. basique, et un John Turturro de retour, qui se prend pour un héros américain et paraphrase tout ce qu’il fait de façon maladroitement caricaturale (en gros : « voilà le héros abandonné par son pays qui va sauver le monde ! »). Hélas, à trop vouloir forcer la dose sur l’humour, Michael Bay accouche d’un film incroyablement inégal, dans lequel on peut passer de la scène d’action la plus intense à la scène humoristique la plus nulle du monde. Du coup, on ne sait pas trop ce que cherche à faire Bay : un gros film d’action/science-fiction ou une production foireuse pour ado décérébré ? Le mélange des deux ne fonctionne tellement pas que l’on a bien souvent l’impression d’assister à deux films en un : ainsi, toute la première heure du film est affligeante de médiocrité (avec quand même quelques scènes-clé comme la bataille dans la forêt), mais en revanche, toute la seconde partie en Egypte prend véritablement le dessus et rectifie quasiment à elle seule toutes les erreurs du premier. Au final, « Transformers 2 » s’impose donc par la qualité toujours aussi incroyable de ses effets spéciaux titanesques, son avalanche de scènes d’action et ses batailles. Comme toujours, Michael Bay, éternel adolescent, semble s’amuser comme un gamin et nous offre un film pop-corn qui frôle bien souvent le puéril, malheureusement sévèrement handicapé par un humour beauf lourdingue et par de nombreuses incohérences et un manque de lisibilité toujours trop flagrant dans les scènes de bataille avec les robots, et ce même si le montage semble être bien plus soigné ici. Même si « Transformers 2 » possède tous les atouts pour être l’un des blockbusters majeurs de l’été 2009, il n’en demeure pas moins un épisode furieusement inégal et frustrant sur plus d’un point. Voilà en tout cas un film à réserver en priorité aux inconditionnels de la saga !

A la musique, on retrouve Steve Jablonsky, qui nous offre un nouveau score d’action épique et puissant, assez similaire à sa précédente partition pour « Transformers », premier de nom. Avec « Transformers 2 », Jablonsky reprend donc tous les éléments du premier opus et les amplifie ici à travers tout un travail de réinterprétation et reprise des thèmes majeurs de l’épisode d’origine (épaulé cette fois-ci par Hans Zimmer en personne, qui a écrit quelques morceaux pour le score du film). Ceux qui s’attendent ici à de grandes nouveautés risquent fort d’être déçus ! On retrouve donc les thèmes musicaux qui ont font le succès du premier score, avec bien entendu, un nouveau thème associé à Optimus Prime dans le film, « Prime », qui est en réalité entendu assez tardivement dans le film, et dont la mélodie s’inspire vaguement d’anciens thèmes du premier score. « Prime » reprend ainsi les éléments musicaux du premier score avec une certaine fidélité : orchestre dominé par les cordes et les cuivres, percussions acoustiques (tambours taikos, marimba, etc.) et synthétiques, textures électroniques high-tech et choeur massif pour apporter une dimension épique aux images du film. « Prime » apporte ce côté « anthemic » à la partition de « Transformers 2 », avec cette fois-ci l’effet de surprise en moins : la musique donne une véritable sensation de déjà entendu, n’apportant rien de neuf à l’univers musical de la saga.

La musique s’attache à retranscrire tout au long du film l’affrontement entre les Autobots et les Decepticon avec une certaine intensité, même si l’on regrettera le fait que la partie musicale associée aux méchants demeure bien moins impressionnantes que dans « Transformers », premier de nom. Ici, ce sont des pièces comme « The Fallen » qui illustrent l’univers musical des Decepticons, avec son lot habituel de samples électro en tout genre et de sonorités techno/high-tech sombres et menaçantes - à noter ici l’utilisation d’un sample de voix déformée lointaine associée à Fallen, le chef des bad guys ! On est malheureusement bien loin de la qualité des choeurs mécaniques des Decepticons dans le premier score, Steve Jablonsky ayant apparemment quelque peu ratée toute la partie musicale associée aux méchants, qui demeure bien souvent limitée à une dimension atmosphérique/sonore sans grand relief dans le film : dommage ! Autre point négatif, l’abondance de morceaux d’action linéaires et très convenus, comme « The Shard » et ses rythmes synthético-orchestraux d’une grande banalité. Si la musique demeure toujours très impressionnante à l’écran, son écoute sur l’album devient vite laborieuse et, osons le dire, tout bonnement ennuyeuse. Le problème vient surtout du manque de renouvellement de Jablonsky et de la sélection - pauvre - des musiques sur le CD, un gros gâchis quand on sait que les meilleurs morceaux du score n’ont même pas été retenus pour l’album ! Et que dire d’un morceau comme « Einstein’s Wrong » avec ses choeurs épiques religieux qui semblent avoir été calqués sur le récent « Angels & Demons » de Hans Zimmer.

A noter néanmoins un morceau d’action plus sympathique, « The Nest », entendu pour la scène de l’opération du Nest au début du film, avec ses rythmes rock/électro entraînants inspirés d’une chanson de Linkin Park, « New Divide », le célèbre groupe de rock américain ayant ainsi offert sa contribution à la musique de Steve Jablonsky à l’occasion de quelques morceaux. Hélas, cette partie rock n’apporte pas grand chose de neuf au genre et ne parvient absolument pas à faire décoller la musique sur l’album - alors que dans le film, c’est une toute autre histoire ! On notera une très belle reprise du nouveau thème d’Optimus Prime dans « Infinite White » pour une scène en Egypte, avec sa voix arabisante éthérée et ses choeurs religieux tragiques. « Infinite White » évoque la mort d’Optimus avec une certaine intensité à l’écran. Les amateurs d’action apprécieront sans aucun doute « Heed Our Warning » avec son rythme de deux notes de basse électro - qui semble surgir tout droit du « The Thing » d’Ennio Morricone !!! - et ses choeurs guerriers épiques évoquant la lutte entre les deux races robots ennemies. Des morceaux comme « Tomb of The Primes » ou « The Fallen’s Arrival » parviennent à retranscrire assez efficacement la dimension dramatique de la longue bataille finale en Egypte, et les enjeux liés à cet affrontement sans merci - la survie du monde. Hélas, ici aussi, la musique bascule bien souvent dans l’underscore le plus banal, sans le petit plus émotionnel qui faisait pourtant le charme du premier score.

Toutes les grandes reprises thématiques du 1er score ont quasiment été évincées de l’album, en dehors d’un morceau comme « Forest Battle » - sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux du score de « Transformers 2 ». A noter que « Forest Battle » est l’un des rares morceaux à nous proposer les chœurs mécaniques guerriers des Decepticons, pour la séquence de l’affrontement entre Optimus et les robots de Megatron dans la forêt. La musique évoque à la fois l’idée de la traque contre Sam et de la bravoure d’Optimus, prêt à tout pour défaire ses adversaires. On retrouve enfin l’un des thèmes principaux du premier score vers la fin de « Forest Battle », pour l’un des grands moments de bravoure du leader des Autobots. Jablonsky reprend ensuite ses sonorités vocales arabisantes dans « Matrix of Leadership » qui rappelle beaucoup certains passages vocaux du « Gladiator » de Hans Zimmer. On retrouve ensuite une certaine solennelité dans « Matrix of Leadership » mêlé à une ambiance plus élégiaque dans ce qui semble être l’un des morceaux les plus prenants de l’album, nous gratifiant par la même occasion d’une somptueuse reprise d’un thème du premier « Transformers ». Ce sentiment de drame élégiaque se retrouve dans les deux derniers morceaux de l’album, « I Claim Your Sun » et le climax « I Rise, You Fall ». Le premier évoque la bataille épique de la pyramide avec une superbe envolée thématique héroïque issue de l’opus précédent, le second illustre l’affrontement final entre Optimus et Fallen, reprenant le thème de « Prime » et le thème principal du premier score de « Transformers ».

Au final, la nouvelle partition de Steve Jablonsky pour « Transformers 2 » apporte une dimension épique et dramatique assez forte au film de Michael Bay, mais déçoit malgré tout par son manque d’idée et de renouvellement, d’autant que la sélection médiocre des morceaux sur l’album et l’omission de quelques passages clés empêchent réellement d’avoir une opinion adéquate quant à la qualité du nouveau travail de Jablonsky sur ce film. On aurait par exemple apprécié d’entendre plus de reprises thématiques du précédent opus sur l’album - comme cette scène qui accompagne les renforts militaires humains vers la fin du film, au son du thème de « Skorponok », morceau injustement absent du CD. Jablonsky s’est donc contenté de bien peu sur ce film, calquant sa musique sur celle du 1er opus sans grande surprise particulière. Du coup, les deux scores paraissent interchangeables, le problème étant que le 1er score paraissait bien plus accrocheur et prenant avec ses envolées thématiques solennelles, tandis que celui de « Transformers 2 » lasse par son abondance de morceaux d’action sans grand relief et son émotion plus artificielle, plus appuyée. L’effet de surprise fonctionnait correctement pour « Transformers », mais force est de constater que, si la musique remplit parfaitement le cahier des charges dans le film (avec une certaine intensité !), l’ensemble déçoit par son manque de surprise et d’idée nouvelle. Seuls les aficionados des productions Media-Ventures/Remote Control s’y retrouveront !


---Quentin Billard