1-Opening 3.05
2-Marcus Brothers 2.55
3-Hunter D 0.54
4-Sandmantas/Rest Area 4.56
5-Meier's Plan 1.00
6-Benge 3.22
7-Village of Barbarois 1.22
8-Grave 3.46
9-Come Out You Coward 1.48
10-The Letter 0.42
11-Poke's Story 2.18
12-Sunlight 0.40
13-Into The Trees 2.18
14-Caroline's Revenge 0.40
15-Leila's Feelings 2.22
16-The Bridge 0.32
17-Mortal Meier 4.03
18-The Castle of Chaythe 2.23
19-The Rocket Hall 3.10
20-Hallucinations 6.26
21-Vampyra Missa 5.40
22-Charlotte's Love 1.32
23-The Ring 2.47
24-Outside The Castle 1.07
25-A Bit(e) of Hope 1.51
26-The Promise 1.13
27-Bonus Track - Tooku Made/
Far Away 3.10*

Paroles et musique de
D.A.I. (Do As Infinity)
Arrangements de Seiji Kameda

Musique  composée par:

Marco D'Ambrosio

Editeur:

Avex Trax AVCA-14214

Album produit par:
Marco D'Ambrosio

(c) 2000 Madhouse. All rights reserved.

Note: **1/2
VAMPIRE HUNTER D : BLOODLUST
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco D'Ambrosio
Considéré comme une référence du film d’animation japonais moderne, « Vampire Hunter D : Bloodlust » surfe sur le mythe des vampires, un genre décidément très prisé au cinéma mais que l’on retrouve moins souvent dans l’animation japonaise. Produit par le studio Madhouse, le film de Yoshiaki Kawajiri (réalisateur de « Ninja Scroll ») n’est autre que la suite de « Vampire Hunter D » sorti en 1985, et déjà considéré à son époque comme un grand classique du genre. Dans cette nouvelle version 2000, on découvre un monde futuriste semi-médiéval où les vampires font régner la terreur face à des humains qui luttent avec acharnement contre ces créatures des ténèbres. C’est alors que surgit D, qui appartient à la race des Dunpeal, des êtres 50% homme 50% vampire (son père était un vampire et sa mère une humaine). D est un mercenaire qui a passé une bonne partie de son existence à chasser les vampires. Un jour, un riche propriétaire le contacte afin de lui confier une nouvelle mission : retrouver sa fille Charlotte qui a été enlevée par un sinistre vampire nommé Meier Link. Pour s’assurer que la mission sera une réussite, l’homme a aussi loué les services d’une dangereuse bande de chasseurs de vampires, les frères Marcus. D et les chasseurs de vampires sont désormais sur les traces de Meier, mais la concurrence sera impitoyable, car la récompense pour le sauvetage de Charlotte s’élève à quelques millions de dollars. D et les frères Marcus seront donc continuellement rivaux tout au long de cette dangereuse chasse au vampire, d’autant que le maléfique Meier sera aidé tout au long de sa fuite par des créatures des ténèbres qui le protégeront jusqu’au bout de son périple, en direction du château de Chathe, demeure de Carmilla, la comtesse de sang. Mais ce que D et les chasseurs ignorent encore, c’est que Meier et Charlotte sont en réalité amoureux l’un de l’autre, mais ils savent que l’union entre un vampire et une humaine est devenu impossible dans le monde d’aujourd’hui. S’ils veulent pouvoir s’aimer en toute liberté, les deux amants devront quitter le pays et rejoindre la cité de la nuit. Visuellement, très impressionnant, « Vampire Hunter D : Bloodlust » nous plonge ainsi dans un univers médiéval fantastique qui rappelle beaucoup la saga des jeux-vidéos « Castlevania », qui s’inspirait déjà elle aussi du mythe des vampires et du comte Dracula. Ici, les vampires restent des êtres dangereux et séduisants, aux pouvoirs maléfiques, avides de sang, mais aussi capables d’aimer et de ressentir des émotions. Cette histoire d’amour impossible entre une humaine et un vampire est au coeur même de l’intrigue du film de Yoshiaki Kawajiri, et ce bien au-delà de la simple histoire de chasse au vampire. D, le héros solitaire et taciturne du film, demeure absolument identique au film d’origine de 1985 : il travaille seul, évite continuellement ses rivaux et frappe vite et fort ! Avec une animation de qualité typique des studios Madhouse, des décors grandioses, des personnages classes, des scènes gores et un scénario bien rythmé, « Vampire Hunter D : Bloodlust » possède tous les atouts pour en faire un classique de l’animation japonaise, un film qui devrait séduire tous les amateurs d’histoire de vampires et de contes baroques et sanguinaires. Immanquable, tout simplement !

La musique originale de « Vampire Hunter D : Bloodlust » n’a pas été confiée à un compositeur japonais comme on aurait pu s’y attendre mais à un certain Marco D’Ambrosio, musicien d’origine italienne qui a pas mal composé pour des documentaires et qui signe pour « Vampire Hunter D : Bloodlust » l’une de ses partitions les plus ambitieuses. Le compositeur a choisit d’utiliser pour le film un mélange entre de l’électronique et de l’orchestre traditionnel. Dès le début de l’histoire, la musique impose un ton sombre et sinistre avec ses nappes sonores inquiétantes, ses notes graves et ses cordes dissonantes (« Opening »). Le score évoque dès le début du film cette atmosphère à la fois gothique et fantastique avec un soupçon de suspense et de tension, chose que l’on retrouve dans l’inquiétant « Marcus Brothers » et ses sonorités oppressantes. « Hunter D » évoque quand à lui le héros du film avec un sentiment plus ambigu : la musique évite ainsi toute emphase ou envolée héroïque particulière et préfère opter pour un style plus vif et déterminé que réellement héroïque. Ainsi donc, « Hunter D » illustre le caractère à la fois puissant et mystérieux du personnage. Le score évolue ensuite vers une série d’ambiances et d’atmosphères sombres reposant essentiellement sur les sons instrumentaux parfois cheap (« Benge ») et les sonorités synthétiques glauques et tendues.

A l’écoute des premiers morceaux du score, on comprend très vite quel est le réel problème de cette partition : un morceau comme « Village of Barbarois » et ses percussions métalliques aurait par exemple pu décoller davantage si Marco D’Ambrosio n’avait pas eu recours à des samples orchestraux aussi cheap et kitsch. La musique de « Vampire Hunter D : Bloodlust » déçoit parfois par son côté kitsch qui renvoie clairement le score à un style « musique de téléfilm horrifique à bas budget », chose confirmée par « Letter » et ses choeurs synthétiques cheap décevants. A l’écran, la musique remplie pourtant parfaitement le cahier des charges : évoquer les méfaits du vampire (« Meier’s Pain ») ou les exploits de D (« Hunter D ») tout en apportant un mélange entre action et suspense avec une certaine intensité. Mais même un morceau d’action survolté comme « Into The Trees » (scène de l’affrontement avec les créatures de Barbarois dans les arbres) aurait pu être 100 fois plus grandiose s’il ne sombrait pas continuellement dans ce style « samples orchestraux cheap ». On appréciera néanmoins quelques moments d’émotion plus appréciables comme le poignant « Sunlight » (qui rappelle l’amour impossible et tragique entre Meier et Charlotte) ou le dramatique « Leia’s Feelings ».

La tension reste omniprésente tout au long de la partition, comme le confirme un morceau ample et sombre comme « Bridge ». Néanmoins, le score atteint un climax d’une puissance incroyable à l’écran : « Castle of Chaythe ». Véritable hymne gothique aux ambiances vampiriques/baroques, « Castle of Chaythe » utilise des choeurs en latin totalement démesurés, sur fond d’orchestre et d’orgue baroque. Ce Requiem titanesque accompagne l’arrivée de D au château de Chaythe - à noter ici l’utilisation de glissandi de chœurs qui renforcent le caractère terrifiant et démesuré de la séquence en question ! La musique apporte une puissance colossale et un lyrisme surnaturel aux images de cette scène respirant le mal absolu, un morceau aux consonances religieuses - voire sataniques - tout bonnement grandiose, qui devrait faire frissonner les amateurs d’ambiance gothique/baroque à l’ancienne : un grand moment ! Idem pour « Vampyra Missa » (la messe des vampires) qui reprend les mêmes sonorités chorales gothiques amplifiées pour la scène où Meier tente d’amener Charlotte dans le monde des vampires. Il est cependant dommage d’attendre les 20 dernières minutes du film pour enfin entendre la musique décoller pleinement et atteindre son apogée, alors qu’il aura fallut auparavant quasiment 1 heure au compositeur pour enfin nous offrir quelque chose d’intéressant, autre que des morceaux de suspense atmosphérique sans grand relief ou des morceaux d’action cheap et kitsch ! Le piano de « Charlotte’s Love » apporte une émotion tragique et sombre impressionnante à la scène où Charlotte se laisse emporter dans le monde des vampires, tandis que « Ring » illustre avec une férocité impressionnante l’affrontement final entre D et Meier, à grand renfort de percussions action plus « hollywoodiennes » d’esprit (et aussi très cheap, tendance « score de téléfilm d’action à petit budget » !). Enfin, un morceau comme « Bite of Hope » ramène le calme avec un thème lyrique et émouvant pour la scène du décollage du vaisseau de Meier et Charlotte, qui partent ensemble pour un autre monde. Dommage que le thème soit ici gâché par l’utilisation d’une batterie hyper cheap qui n’a visiblement pas sa place sur cette scène. On se rattrape enfin sur le très beau « Promise » pour la conclusion du film, avec sa mélodie de piano poignante sur fond de cordes lorsque D accomplit sa promesse et vient assister à l’enterrement de celle qui fut autrefois sa meilleure amie.

Marco D’Ambrosio nous offre au final une partition sombre, brutale et gothique pour « Vampire Hunter D : Bloodlust ». Dommage cependant que le score bascule à de trop nombreuses reprises dans un style synthétique cheap/kitsch qui ne réussit pas toujours à la musique (et aux images) : on se demande parfois ce que le score aurait pu donner s’il avait été confié à un vrai orchestre symphonique. Reste quelques beaux moments comme le somptueux et colossal requiem baroque de « Castle of Chaythe » ou le poignant « Promise », des moments d’intense inspiration musicale qui permettent d’offrir quelque chose d’un peu plus consistant aux oreilles de l’auditeur/spectateur. Dommage cependant que le compositeur n’ait pas choisi de développer davantage ses sonorités chorales gothiques de « Castle of Chaythe » ou de la messe des vampires (« Vampyra Missa »), les seuls moments véritablement mémorables de la partition de « Vampire Hunter D : Bloodlust », le reste se limitant finalement à une série de pièces d’action/suspense cheap et hyper fonctionnel sur les images. Etant donné le manque d’expérience de Marco D’Ambrosio sur ce type de film - un film d’animation japonais, qui plus est ! - on est tout de même en droit de se demander s’il était vraiment bien le compositeur approprié pour ce type de film ? Néanmoins, les amateurs de musiques de vampires devraient quand même apprécier de retrouver l’univers noir et baroque de la musique de « Vampire Hunter D : Bloodlust » !



---Quentin Billard