1-Opening 2.54
2-In Noctern 2.00
3-The Story Begins 2.05
4-Ginny 1.30
5-Snape & The Unbreakable Vow 2.50
6-Wizard Wheezes 1.42
7-Dumbledore's Speech 1.31
8-Living Death 1.55
9-Into The Pensieve 1.45
10-The Book 1.44
11-Ron's Victory 1.44
12-Harry & Hermione 2.52
13-School! 1.05
14-Malfoy's Mission 2.53
15-The Slug Party 2.11
16-Into The Rushes 2.33
17-Farewell Aragog 2.08
18-Dumbledore's Foreboding 1.18
19-Of Love & War 1.17
20-When Ginny Kissed Harry 2.38
21-Slughorn's Confession 3.33
22-Journey To The Cave 3.08
23-The Drink of Despair 2.44
24-Inferi In The Firestorm 1.53
25-The Killing of Dumbledore 3.34
26-Dumbledore's Farewell 2.22
27-The Friends 2.00
28-The Weasley Stomp 2.51

Musique  composée par:

Nicholas Hooper

Editeur:

New Line Records 39152

Album produit par:
Nicholas Hooper
Thèmes originaux d'Harry Potter de:
John Williams
Monteur musique:
Robert Houston

Artwork and pictures (c) 2009 Warner Bros Pictures. All rights reserved.

Note: ***
HARRY POTTER AND
THE HALF-BLOOD PRINCE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Nicholas Hooper
Le réalisateur David Yates repasse à nouveau derrière la caméra pour la sixième aventure du plus célèbre sorcier de tous les temps. Après un « Order of the Phoenix » extrêmement décevant, Yates nous livre sur « Harry Potter and The Half-Blood Prince » (Harry Potter et le prince de sang-mêlé) un film beaucoup plus sombre, dramatique et convaincant. Toujours inspiré des livres de J.K. Rowling, cette sixième année à l’école de sorcellerie de Poudlard s’annonce particulièrement agitée. Voldemort est de retour et ses Mangemorts multiplient les attaques et les enlèvements un peu partout dans le pays. Désormais, l’école de Poudlard n’est plus en sécurité. Dumbledore (Michael Gambon) le sait et doit désormais faire vite. Il va préparer Harry Potter (Daniel Radcliffe) au combat final, et pour cela, il va lui falloir convaincre son ancien collègue, le professeur Horace Slughorn (Jim Broadbent), de lui révéler des informations vitales concernant la jeunesse de Voldemort, des informations nécessaires à la lutte contre le mage noir. Pour cela, Dumbledore va convaincre Slughorn de revenir travailler à Poudlard. C’est pendant un cours de potion magique qu’Harry découvre alors un mystérieux livre ayant appartenu au « prince de sang-mêlé », un livre qui contiendrait des recettes secrètes et de puissants sortilèges qui pourraient lui être bien utile ! Hélas, tout se passerait bien si les hormones ne venaient pas s’en mêler : cette sixième année sera aussi marquée par les romances et les amourettes d’adolescents. Ainsi, Ginny (Bonnie Wright), la soeur de Ron (Rupert Grint), se rapproche de plus en plus d’Harry. Ron se fait quand à lui constamment draguer par Lavande Brown (Jessie Cave), provoquant la jalousie d’Hermione (Emma Watson), qui a de plus en plus de mal à cacher ses sentiments pour Ron. Et pendant ce temps, un seul élève reste sourd à l’appel de l’amour : Drago Malefoy (Tom Felton). Ce dernier poursuit depuis le début de l’année un seul et même but, une mystérieuse tâche qui lui a été confiée et qu’il doit réussir à tout prix.

Après la déception de « Harry Potter and The Order of the Phoenix », David Yates nous offre un sixième film bien plus abouti et maîtrisé. Cette fois-ci, Yates a réfléchit davantage à la façon de filmer l’espace. Les décors de Poudlard paraissent enfin plus « magiques », plus crédibles. Le jeu des acteurs a gagné en maturité. Et surtout, le film laisse enfin transparaître un peu de psychologie et de profondeur, chose qui faisait cruellement défaut au précédent opus : cette fois-ci, Michael Gambon campe un Dumbledore véritablement fidèle au livre d’origine : sage, déterminé mais aussi extrêmement paternaliste avec Harry, qu’il continue de protéger et de préparer au combat final. Le point fort du film de David Yates réside avant tout dans la relation quasi père-fils entre Dumbledore et Harry, le réalisateur arrivant ainsi à rendre certaines scènes particulièrement touchantes, là où la plupart des scènes capitales entre les deux personnages étaient complètement passées à la trappe dans « The Order of the Phoenix ». En revanche, il est dommage de constater que ce développement plus abouti du personnage de Dumbledore soit fait au détriment des personnages annexes : en dehors du trio Harry/Ron/Hermione, que sont devenus Neville, Dean, Seamus et tous les autres personnages de l’Ordre du Phénix ? En dehors de quelques apparitions de Lupin, la famille Weasley et les autres, pas grand chose de neuf de ce côté. Comme toujours, le réalisateur a fait des choix et pris quelques libertés par rapport au livre d’origine. A noter malgré tout que deux personnages réussissent enfin à tirer leur épingle du jeu dans ce film : le professeur Rogue pour commencer, toujours interprété avec brio par un Alan Rickman de plus en plus inquiétant, et un Drago Malefoy quasi omniprésent, véritable « antihéros » du film. Ce sixième opus alterne ainsi scènes légères de flirts d’ados et moments dramatiques purs, avec quelques scènes mémorables comme l’affrontement dans les toilettes entre Harry et Drago, ou la très spectaculaire séquence de la grotte maléfique vers la fin du film - scène quasi anthologique ! Plus sombre et plus abouti que le précédent opus, « Half-Blood Prince » possède pas mal de qualités qui devraient satisfaire pleinement les fans de la saga, et ce même si le film fait l’impasse sur certains éléments et autres détails importants du livre. Toujours est-il qu’il s’agit probablement de la meilleure adaptation d’un livre de la saga « Harry Potter » !

Nicholas Hooper rempile sur « Harry Potter and The Half-Blood Prince » pour lequel il signe une nouvelle partition orchestrale dans la lignée de son travail précédent sur « The Order of The Phoenix ». Hooper tente d’assurer la continuité avec les précédents travaux de Williams en reprenant quelques éléments d’orchestrations très distincts comme l’utilisation du célesta ou des bois virevoltants. Hélas, les problèmes soulevés par la musique du cinquième opus sont toujours présents ici : bien que le style du compositeur semble avoir muri entre temps, on notera le côté toujours très amateur de l’écriture orchestrale d’Hooper, la pauvreté incroyable de sa thématique et une absence d’idées musicales particulières. La partition reprend bien évidemment le célèbre thème d’Hedwige de John Williams ainsi que -surprise- le thème du Quidditch que Williams écrivit pour « Harry Potter and the Prisoner of Azkaban ». Parmi les nouveaux thèmes - car il y a bien des thèmes dans ce score, et ce contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout sur des forums de musique de film ! - on notera un thème solitaire, mystérieux et tourmenté pour Drago et un thème amer et mélancolique pour Slughorn, sans oublier un thème tragique entendu à deux reprises dans le film, dans « Opening » et « Dumbledore’s Farewell » (remercions au passage les concepteurs de l’album pour avoir laissé d’énormes spoilers dans les titres des morceaux !). A noter que l’on retrouve à quelques moments certaines notes du « Possession’s Theme » issu du score de « The Order of the Phoenix ». Seule ombre au tableau, et non des moindres, ces nouveaux thèmes ne laissent aucun souvenir particulier et déçoivent par leur côté extrêmement quelconque et sans grande imagination, un comble lorsqu’on sait que les partitions de la saga « Harry Potter » ont toujours contenues des grandes mélodies élégantes et mémorables - qu’il s’agisse des oeuvres de John Williams ou celle de Patrick Doyle sur « The Goblet of Fire » !

Musicalement, la partition de Nicholas Hooper illustre dans le film le caractère sombre et dramatique de l’histoire racontée par David Yates. Le thème d’Hedwige est vaguement repris dès les premières secondes du film (« Opening ») avant de céder la place à un thème tragique particulièrement poignant, une sorte de lamento funèbre pour choeurs et orchestre étonnamment dramatique pour une ouverture de ce genre ! Pour information, c’est la première fois qu’un film de la saga « Harry Potter » s’ouvre au son d’une musique aussi tragique et poignante. Le compositeur en profite pour annoncer habilement dès le début du film l’issue tragique de cette nouvelle histoire. La seconde partie de « Opening » retombe quand à elle dans de l’underscore plus décevant avec des cordes agitées évoquant les méfaits des Mangemorts (« The Story Begins »). Un morceau comme « Snape & The Unbreakable Vow » décrit la trahison de Rogue avec des cordes mystérieuses et inquiétantes, dans un style atmosphérique très fonctionnel et peu recherché. On appréciera néanmoins l’éclairage harmonique apporté ici pour le plan où l’on voit Rogue serrer la main de Narcissa Malefoy afin de conclure son serment inviolable. Hélas, force est de constater que Nicholas Hooper retombe assez souvent dans les travers de sa précédente partition, à savoir une musique qui frôle souvent l’amateurisme comme l’agaçant et très nunuche « Living Death » (préparation de la potion de mort-vivant) ou les petites touches de mickey-mousing tout à fait dispensables dans « The Book ». Force est de constater que ces passages plus enfantins ne réussissent absolument pas au compositeur, qui demeure quand même plus inspiré lorsqu’il s’agit de faire des atmosphères plus sombres et dramatiques dans le film.

Des morceaux comme « Harry & Hermione » avec sa harpe délicate ou « When Ginny Kissed Harry » et sa guitare romantique apportent un éclairage émotionnel/intime agréable à la partition du film de David Yates, et ce même si l’on regrettera ici aussi le côté souvent très quelconque et hyper fonctionnel de ces morceaux. A noter néanmoins une reprise très réussie du thème d’Hedwige dans « Ginny » pour une scène se déroulant dans le train de Poudlard, une reprise assez fidèle à la version d’origine du thème de John Williams. Il est quad même amusant de constater que la juxtaposition de la partie de Hooper et de celle de Williams dans « Ginny » finit par faire plus de tort qu’autre chose au compositeur de ce sixième opus : sa musique souffre définitivement de la comparaison avec les précédentes oeuvres de John Williams ! Mais ne soyons pas trop sévère, car, à l’inverse du médiocre « Harry Potter & The Order of the Phoenix », la musique de « The Half-Blood Prince » nous offre malgré tout quelques bons moments dans le film, comme le swing rétro des frères Weasley dans « Wizard Wheezes » (morceau absent du film) ou la gigue irlandaise de « The Weasley Stomp », morceau vif et coloré absent lui aussi du film et remplacé par un morceau du score de « Harry Potter and The Order of the Phoenix ». Aussi curieux que cela puisse paraître, la bande son du sixième film contient ainsi deux morceaux repris à l’identique de la musique de « The Order of the Phoenix », pour la séquence du match de Quidditch avec Ron et la scène du magasin de farce et attrape des frères Weasley. Quel intérêt de reprendre les mêmes morceaux d’un film à un autre sans en changer la moindre note : paresse flagrante ou manque d’idée du compositeur ?

L’émotion est fort heureusement présente dans la musique de Hooper, avec le mélancolique et intime « Slughorn’s Confession » qui développe le thème de flûte du professeur Slughorn et exprime les souvenirs douloureux que le personnage tente de dissimuler au fond de lui, un thème qui possède un côté étonnamment classique, dans le style d’une aria de J.S. Bach. « Slughorn’s Confession » rappelle clairement l’orientation plus dramatique et émotionnelle de la musique de ce sixième opus, et qui aboutit à une succession de pièces touchantes. A noter parmi elles le très beau et solennel « Farewell Aragog » qui imite le style des mélodies celtiques funèbres pour la scène de l’enterrement d’Aragog, sans oublier le sombre « Journey To The Cave » avec ses choeurs dramatiques ou le bouleversant « Dumbledore’s Farewell » avec son lamento de violoncelle absolument magnifique, de très loin LE morceau incontournable du score de « The Half-Blood Prince », une reprise puissante et poignante du thème tragique d’introduction pour la scène de la mort de Dumbledore. Hooper bascule même dans l’horrifique pur avec « The Drink of Despair » et ses voix cauchemardesques et chaotiques, ou le terrifiant et agressif « Inferi In The Firestorm » et ses cordes dissonantes échappées d’un film d’horreur (tendance Christopher Young), pour l’impressionnante séquence de la caverne des Inferi. On notera aussi le très sombre et désespéré « The Killing of Dumbledore », un sentiment de désespoir déjà soulevé dans le dramatique « The Drink of Despair ». A noter aussi l’utilisation des voix pour tous les morceaux associés à Dumbledore dans le film (« Dumbledore’s Foreboding », « Dumbledore’s Speech ») sans oublier le requiem poignant « In Noctern » interprété par un choeur latin sur fond de célesta/cordes du plus bel effet, et entendu dans le générique de fin du film - probablement le générique de fin le plus pauvre de toute la saga sur le plan musical, le monteur de la musique ayant ainsi choisi des morceaux peu intéressants et peu représentatifs du travail de Hooper, allant même jusqu’à répéter toutes les pièces deux fois, un choix curieux et totalement incompréhensible !

Au final, bilan plutôt mitigé pour la nouvelle partition de Nicholas Hooper pour « Harry Potter and The Half-Blood Prince ». Plus réussie et surtout techniquement plus satisfaisante que la musique amateurisante de « The Order of the Phoenix », la musique de « The Half-Blood Prince » apporte un éclairage émotionnel/dramatique réussi au film de David Yates, mais sans grande originalité ou idée particulière. Hooper varie les ambiances à loisir (romantique, horrifique, tragique, léger, jazzy, action, suspense, etc.) mais échoue à construire une thématique suffisamment solide et mémorable, sa musique donnant plus souvent l’impression d’être une espèce de fourre-tout dans lequel on trouvera à boire et à manger, une musique en mode « self-service » pas toujours très agréable et qui reste constamment figé dans un style fonctionnel et sans grand relief. Encore une fois : Nicholas Hooper n’était définitivement pas le compositeur qu’il fallait sur ce film de la saga « Harry Potter », car après l’échec de « The Order of the Phoenix » et le constat moins sévère mais néanmoins mitigé de « The Half-Blood Prince », force est de constater que la musique de la saga a finit par échouer dans la pauvreté, la facilité et le manque d’idée flagrant depuis l’arrivée de Nicholas Hooper. Si Hooper était un acteur, on pourrait parler de monumentale « erreur de casting ». Au vu des pétitions qui se multiplient un peu partout sur les forums d’Internet, on peut désormais en conclure que les producteurs de la saga ont fait une terrible erreur en confiant la musique de la saga à un obscur inconnu peu expérimenté et totalement non qualifié pour écrire une musique aussi riche et sophistiquée que celle d’un « Harry Potter ». Comme pour « Order of the Phoenix », on tombe ici dans un style fonctionnel et plat, sans grande personnalité, une musique qui possède ses propres qualités mais qui ne colle pas à l’univers d’un « Harry Potter ». Tout ça manque de magie, de cohésion thématique, d’éléments musicaux mémorables. Restent que ceux qui ont aimé le travail de Hooper sur le cinquième film apprécieront sans aucun doute ce score pour le sixième opus, en attendant un hypothétique retour de John Williams sur « Harry Potter and The Deathly Hallows » partie 1 et 2, prévus respectivement en 2010 et en 2011 !


---Quentin Billard