tr> |
1-Overture 3.48
2-Origin 2.05 3-Meaningless Corpse 2.19 4-Clouds 0.57 5-Point & Line 1.16 6-A Trillion 0.28 7-Marks 1.26 8-Let's Dance 2.34 9-Fangs 0.33 10-A Muddy Stream 0.59 11-The Third Fugitive 1.44 12-Rose Room 2.50 13-Efforts 1.04 14-Colloidal 1.42 15-Tragedy 1.28 16-Sword 6.24 17-Death & Rebirth 1.34 18-Ending 4.33 Musique composée par: Yoshihiro Ike Editeur: Geneon 5360-2 Album produit par: Yoshihiro Ike Artwork and pictures (c) 2000 Production I.G. All rights reserved. Note: *** |
BLOOD : THE LAST VAMPIRE
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by Yoshihiro Ike
|
|
« Blood The Last Vampire » nous plonge dans un univers sombre où une jeune fille guerrière combat de mystérieux démons dans le Japon de 1966. La jeune Saya est ainsi chargée d’éliminer une race de démons vampires nommés les Chiroptans à l’aide de son katana. Elle travaille en réalité pour le gouvernement américain. Sa dernière mission l’amène alors dans la base américaine de Yokota au Japon, où plusieurs Chiroptans se sont réfugiés en prenant l’apparence d’être humains. Saya est en réalité la dernière vampire originelle, et malgré le fait qu’elle déteste les humains (et aussi les signes et autres symboles religieux), elle fera tout pour détruire les démons. Inspiré d’un concept original de Mamoru Oshii, « Blood The Last Vampire » est très vite devenu un film culte dans l’animation nippone, un film au concept quelque peu insolite, puisqu’il ne dure effectivement qu’à peine 48 minutes. Pourquoi une durée aussi courte pour raconter une telle histoire ? La réponse se trouve peut être dans le concept même de la franchise instaurée par Production I.G. : après l’immense succès de « Blood The Last Vampire », il fut ainsi décidé de sortir une série de jeux vidéos et de mangas, ainsi qu’une série TV diffusée en 2005 et intitulée « Blood + » (sans oublier le film live de Chris Nahon sorti en 2009). Plus qu’un concept, il s’agit surtout à l’origine d’un véritable problème technique, puisque les producteurs avaient ainsi prévu de sortir un film en trois parties, mais pour des questions de budget, seule la seconde partie put être filmée et diffusée au cinéma. « Blood The Last Vampire » a été un très grand succès et s’est ainsi vu offrir plusieurs suites sur différents médias et supports possibles : ainsi, ceux qui désirent suivre l’évolution des aventures de Saya dans sa guerre sanglante contre les Chiroptans devront jouer aux jeux ou lire les mangas. Le challenge était assez osé mais il semble avoir fonctionné au-delà de toute attente, car la franchise connaît un très grand succès depuis maintenant près de 10 ans. Visuellement, « Blood The Last Vampire » est assez impressionnant, mélangeant 2D et 3D avec une photographie obscure aux couleurs délavées, plus proche du gris et du marron. Quand à l’histoire, elle est évidemment très peu développée tout au long des 48 minutes, et se concentre essentiellement sur les combats opposant Saya aux démons, combats dont est témoin une infirmière de l’école dans laquelle se trouve l’héroïne tout au long de l’histoire. Effectivement, sur 48 minutes, c’est quand même très léger - on aurait par exemple aimé en savoir davantage sur les origines et les motivations de l’héroïne : pourquoi fait-elle tout ça ? Qui sont les agents qui l’emploient ? Etc. Et pourtant, si l’on se laisse prendre au jeu, le film fonctionne parfaitement et nous donne clairement envie d’en savoir plus. En tout cas, cela n’a pas empêché « Blood The Last Vampire » de devenir un anime culte !
La musique de Yoshihiro Ike apporte à son tour une certaine force et une noirceur aux images du film. Ecrite pour un orchestre symphonique mélangé à quelques touches électroniques, le score de « Blood The Last Vampire » suit quelque peu la voie des scores d’action hollywoodiens contemporains avec des sonorités parfois proches de l’écurie Media-Ventures de chez Hans Zimmer. Pour le compositeur Yoshihiro Ike, « Blood The Last Vampire » est l’une de ses premières partitions pour un film. L’histoire brutale et sombre de la chasseuse de vampires a inspiré à Ike une musique plutôt noire et agressive, orchestrée par le compositeur lui-même. Ainsi, « Overture » nous permet de rentrer directement dans cette atmosphère sombre avec une série de sonorités électroniques glauques et des rythmiques électro modernes - et ce alors que l’histoire se déroule en 1966. Le mélange orchestre/synthétiseur rappelle tout autant l’écurie de Hans Zimmer que des musiciens comme Graeme Revell ou Craig Armstrong. L’orchestre reste dominé ici par des cordes sombres et des cuivres massifs, avec des orchestrations particulièrement soignées (dommage cependant que les synthétiseurs se montrent parfois envahissants par moment). « Overture » nous permet aussi d’entendre le thème principal associé à Saya, qui réapparaîtra surtout vers la fin du film (et pour le générique de fin), un thème de cordes plutôt ample et dramatique qui illustre l’idée du combat de l’héroïne contre les démons. « Origin » rentre ensuite dans le vif du sujet avec ses synthétiseurs atmosphériques et sombres pour la scène où Saya tue un homme dans le métro au début du film. L’électronique apporte ici une ambiance plutôt inquiétante et oppressante à la musique, une ambiance quasi souterraine, comme pour renforcer l’ambigüité de l’héroïne et de ses motivations qui la pousse à tuer. Même chose pour « Meaningless Corpse » et son atmosphère de suspense glauque largement entretenu par les sonorités orchestrales furtives et les nappes synthétiques obscures et lointaines. On nage à fond ici en pleine musique de suspense pure, chose confirmée par l’étrange « Clouds » et ses sonorités électroniques latentes et inquiétantes ou le sombre « Point & Line » qui rappelle brièvement le thème de Saya dans les cordes graves. La musique maintient ici une atmosphère plutôt lugubre et oppressante tout au long du film, une musique dénuée de la moindre once d’espoir ou de lumière. Les cordes deviennent enfin plus pressantes et rythmées dans « Marks » alors que Saya se rend à la base militaire américaine de Yokota et qu’elle a enfin retrouvé la trace de Chiroptans qui se cachent parmi les étudiants de l’école. L’action débute enfin avec « Fangs » pour une première scène d’affrontement contre les démons, avec percussions électroniques, cuivres agitées et cordes sombres, un morceau qui se prolonge dans « A Muddy Stream » et l’agité « The Third Fugitive ». On retrouve dans « Efforts » le motif d’action de « Fangs », « Efforts » étant d’ailleurs une sorte de prolongement de « A Muddy Stream » dans une version plus amplifiée, illustrant à l’écran la violence de l’affrontement contre le démon. L’action se poursuit dans « Colloidal » et aboutit à un climax bien sombre et agité, « Sword », pour la bataille finale dans le hangar en proie aux flammes. « Sword » permet d’ailleurs au compositeur de développer un motif de cors aux notes descendantes, motif qui reviendra d’ailleurs dans le générique de fin du film. Quoiqu’il en soit, avec ses 6 minutes d’action et de tension, « Sword » est sans aucun doute l’un des morceaux incontournables du score de « Blood The Last Vampire ». Enfin, « Death & Rebirth » apporte un peu de chaleur à une musique somme toute très sombre en développant le thème dramatique de Saya aux cordes pour la fin du film, laissant planer le doute sur les motivations du personnage - tout en suggérant très clairement les traces d’un passé tragique pour la jeune héroïne. Cette idée culmine enfin dans « Ending », qui récapitule clairement le style de la partition de Yoshihiro Ike avec un thème principal développé ici dans son intégralité, partagé entre l’orchestre et les synthétiseurs modernes - peut être pour évoquer la dualité de Saya, une vampire obligée de collaborer avec les humains pour tuer elle-même des vampires. A noter pour finir que l’album nous permet d’entendre deux pièces de jazz entendues durant la scène de la fête de l’école vers le milieu du film, « Let’s Dance » et « Rose Room ». Le score de « Blood The Last Vampire » fonctionne ainsi parfaitement dans le film, apportant une tension et un rythme indispensable aux images du film de Hiroyuki Kitakubo. Dommage qu’ici aussi, la musique de Yoshihiro Ike souffre de sa très courte durée (environ 25 minutes de score sur les 48 minutes du film), empêchant ainsi à la partition de s’épanouir complètement avec ses thèmes et ses différentes ambiances. On regrette ainsi que les producteurs n’aient pas pu sortir les deux autres parties du film, qui auraient ainsi permises au compositeur de développer de façon plus ample et ambitieuse sa partition. Toujours est-il que le résultat s’avère être malgré tout très satisfaisant dans le film bien que sans grande originalité particulière, une musique qui rappelle par moment Graeme Ravell ou certains compositeurs de chez Media-Ventures. Intéressant donc, pour tous ceux qui souhaiteraient se replonger dans l’ambiance sombre du film ! ---Quentin Billard |