1-Main Title 2.44
2-Mahoney's Debut 2.39
3-Good Morning 1.24
4-Night Time 0.47
5-Kermit 1.38
6-Dodge Ball 1.53
7-Bellini 0.59
8-Temper Tantrum Part 1 2.31
9-The Wall's Breath 0.42
10-The Flight of Magorium 4.45
11-The Store Jam 1.05
12-Temper Tantrum Part 2 1.17
13-Block of Wood 1.53
14-The Funeral 2.42
15-Great Wisdom 1.21
16-Sparkle 2.01
17-Triscadecaphobia 1.20
18-Magorium's Apartment 1.02
19-Dancing 1.34
20-Your Friend 1.47
21-Lost Pair 1.16
22-Just Trying To Help 1.02
23-Eric Builds Lincoln 1.13
24-Eric and Mutant 1.58
25-A Substantial Offer 1.33
26-The Euphonium 0.42
27-The Stare 0.36
28-I'm Stuck 1.13
29-You're Hired 1.31
30-Tomorrow 1.53
31-You Have To Live 0.41
32-A New Chapter 1.30
33-I'm Leaving 0.40
34-Delusional 0.38
35-Magic Magnet 1.35
36-Finale 2.40
37-Love the World You Find 2.33*

*Interprété par The Flaming Lips
Ecrit par Wayne Coyne, Michael Ivins
et Steven Drozd.

Musique  composée par:

Alexandre Desplat/
Aaron Zigman

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6864

Album produit par:
Aaron Zigman
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteurs exécutifs:
Zach Helm, Lindsay Fellows,
Richard Gladstein, Jim Garavente

Directeur de la musique pour
AFG/Walden/Bristol Bay:
Lindsay Fellows

Artwork and pictures (c) 2007 Walden Media LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
MR. MAGORIUM'S WONDER EMPORIUM
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alexandre Desplat/
Aaron Zigman
Premier long-métrage du réalisateur Zach Helm, « Mr. Magorium’s Wonder Emporium » (Le Merveilleux Magasin de Mr. Magorium) met en scène Dustin Hoffman et Natalie Portman dans un conte pour enfants centré autour de l’histoire d’un magasin de jouet magique où tout n’est que rêve et féérie. Dans son fabuleux magasin nommé l’Emporium, Mr. Magorium (Hoffman) propose aux enfants des heures de jeu interminables, avec des peluches câlines, des ballons qui jouent tous seuls au basket, des objets qui volent dans les airs, des portes magiques qui ouvrent sur bien des mystères, des personnages articulés qui se déplacent d’un rayon à un autre, etc. La jeune et timide Molly Mahoney (Portman) travaille au magasin en tant que vendeuse mais rêve de débuter une grande carrière de musicienne et d’écrire son concerto pour piano sur lequel elle travaille depuis de nombreuses années. Mais au moment où Molly décide de changer de vie, l’excentrique Mr. Magorium lui annonce sa décision de lui léguer son magasin après sa mort. Cette décision bouleverse non seulement la jeune Molly mais aussi le magasin lui-même, qui se met en colère et devient étrangement grisâtre. Les choses se compliquent avec l’arrivée d’Henry (Jason Bateman), le nouveau comptable cartésien qui ne croit pas à la magie du magasin, mais qui décidera finalement d’aider Molly à faire revivre l’Emporium.

« Mr. Magorium’s Wonder Emporium » est donc avant tout réservé aux enfants. Pour son premier film, Zach Helm évoque la magie de l’enfance et l’impossibilité pour certains adultes de renouer avec cette magie - perdue à tout jamais pour certaines personnes. Le film évoque aussi les difficultés de communication (le jeune enfant qui n’a pas d’amis et préfère se réfugier dans le monde rassurant de l’Emporium) et le passage parfois douloureux à l’âge adulte, idée représentée dans le film par le personnage de Natalie Portman. Quand à Dustin Hoffman, il interprète un homme mystérieusement très âgé (il aurait plus de 200 ans dans l’histoire !) qui a toujours refusé de faire face aux responsabilités du monde adulte (les nombreuses factures et autres documents fiscaux retrouvées par son comptable ne semblent pas l’inquiéter plus que ça !). C’est ce que l’on appelle le syndrome Peter Pan. Hélas, malgré des effets visuels sympas et un concept intéressant, le film de Zach Helm échoue à susciter le moindre enthousiasme, tant le caractère magique du magasin semble artificiel, plat et atrocement niais. On s’ennuie ferme pendant une bonne partie du film, la faute à un scénario pauvre et un rythme mal entretenu. Quand à Dustin Hoffman et Natalie Portman, ils remportent la palme de la niaiserie et des sourires nunuches. Bref, tout paraît étrangement plat, insipide et ennuyeux, un comble pour un film censé évoquer la magie de l’enfance ! Voilà donc un divertissement familial essentiellement destiné aux enfants, mais qui risque fort d’ennuyer les adultes plus qu’autre chose !

La musique d’Alexandre Desplat et Aaron Zigman est à l’image même du film de Zach Helm : sympathique, charmante, légère et émouvante, et aussi très colorée (et certainement bien plus intéressante que le film lui-même !). A l’origine, Alexandre Desplat devait composer la partition entière du film, mais la production décida alors de faire appel au compositeur Aaron Zigman, récemment remarqué pour sa brillante partition pour « The Secret of Terabithia ». Le duo Desplat/Zigman nous offre donc une bonne dose de tendresse, de magie, d’aventure et de poésie sur « Mr. Magorium’s Wonder Emporium ». La partition s’articule autour d’un thème principal associé à la magie du magasin de Mr. Magorium, exposé dès le superbe « Main Title », une valse agréable et mélodique confiée ici à un piano (instrument qui jouera un rôle primordial dans la musique du film de Zach Helm) sur fond de cordes et de vents virevoltants et sautillants. Les orchestrations s’avèrent être très soignées et extrêmement colorées, incluant un saxophone, un xylophone et bien sûr, l’indispensable piano associé dans le film à Molly et son concerto pour piano qu’elle essaie d’écrire tout au long de l’histoire. Le rythme léger et sautillant des instruments s’inscrit clairement ici dans un style mickey-mousing traditionnel évoquant le monde du jeu et de l’enfance, une ouverture très vive et colorée plutôt rafraîchissante, accompagnant d’ailleurs un générique de début tout aussi coloré.

Avec « Mahoney’s Debut », le duo Desplat/Zigman reprend le très beau thème de la valse aux cordes avec l’utilisation plus surprenante de synthétiseurs. Ici aussi, on retrouve un style exubérant et coloré rappelant l’ouverture, associé à l’idée de la création personnelle de Molly, lorsqu’elle imagine son concerto dans sa tête : un morceau extrêmement énergique et brillant ! Et la vie au magasin poursuit son cours avec le fantaisiste « Good Morning », dans lequel Alexandre Desplat utilise des sonorités électroniques étranges et inventives évoquant les sonorités des jouets magiques de l’Emporium. Ici aussi, on nage en pleine évocation de la magie de l’enfance (et du magasin de Mr. Magorium), dans un style très enjoué, inventif et rafraîchissant. « Night Time » développe le thème principal de piano associé ici aussi au concerto de Molly, un thème de valse plus intime et touchant, qui possède un côté nostalgique tout à fait agréable. Les rythmes de valse sont plus que jamais l’élément central de la partition de « Mr. Magorium’s Wonder Emporium » comme le confirme un morceau entraînant et agréable comme « Kermit », « Bellini » ou le massif et survolté « Dodge Ball » (scène des ballons qui jouent tous seuls au basket), qui se conclut sous la forme d’une polka déchaînée et exubérante. Les deux compositeurs sont décidément en pleine forme ici, et cela fait vraiment plaisir à entendre ! Les morceaux de style mickey-mousing déçoivent par leur côté plus quelconque et convenu, comme « Temper Tantrum Part 1 » (qui continue de développer les rythmes de valse), tandis que « The Wall’s Breath » apporte une noirceur inattendue à la partition du film, avec ses cordes sombres qui suggèrent clairement l’idée que le magasin est en colère et refuse la décision de Mr. Magorium.

Après l’exubérance du début, « The Flight of Magorium » ramène un style plus apaisé et intime à la musique, avec un très beau morceau pour piano et cordes particulièrement émouvant, lorsque Mr. Magorium décide que son heure est venue et s’amuse une dernière fois avec Molly avant de quitter ce monde (on ne sait d’ailleurs pas pourquoi cela arrive dans le film, alors qu’il est en pleine forme !). Le thème est repris ici au piano dans une très belle version particulièrement poignante - sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux de la partition de « Mr. Magorium’s Wonder Emporium ». Le morceau cède ensuite la place à de nouveaux déferlements d’exubérance et de jovialité comme l’inventif « Toy Store Jam » qui rappelle bon nombre de partitions comédie de Bruce Broughton ou John Debney, alors qu’un morceau comme le frénétique « Temper Tantrum Part 2 » ferait plutôt penser à l’univers fantaisiste et débridé de Danny Elfman. Desplat et Zigman varient les ambiances à loisir et nous offrent même une superbe envolée héroïque de qualité dans « Block of Wood » pour illustrer l’une des créations du jeune Eric (Zach Mills). « The Funeral » rompt quand à lui avec l’ambiance symphonique et exubérante du reste de la partition et utilise des rythmiques électroniques plus modernes et un style plus sombre et sérieux pour la scène des funérailles. Le thème principal est repris ici aux cordes dans un style légèrement plus sombre et déterminé. Il évoque les sentiments de Molly, qui ne sait pas encore ce qu’elle va bien pouvoir faire du magasin maintenant que son ancien propriétaire n’est plus de ce monde. Les moments intimes deviennent alors plus fréquents, comme « Great Wisdom », « Sparkle », tandis que l’exubérance juvénile de la partition reprend le dessus dans l’entraînant et dansant « Triscadecaphobia » (écrit à la manière d’une danse de ballet classique du plus bel effet !) ou la ballade de guitare/mandoline joyeuse et rafraîchissante de « Magorium’s Apartment » avec ses sonorités fantaisistes et humoristiques associées au monde de Mr. Magorium. On appréciera aussi la fraîcheur de « Dancing », l’émotion de « Just Trying To Help », les rythmes latinos de « The Euphonium » ou l’humour de « Delusional ».

La partition d’Alexandre Desplat et Aaron Zigman pour « Mr. Magorium’s Wonder Emporium » apporte donc un mélange détonnant de fraîcheur, de lyrisme, de magie et de poésie avec un style tour à tour exubérant, enjoué, intime et fantaisiste. Les deux compositeurs nous offrent ainsi un véritable hymne à la magie de l’enfance plutôt rafraîchissant, avec un très beau thème principal qui s’adapte facilement à chaque situation du film. Il ne fait donc nul doute que les auditeurs seront ravis d’écouter une partition aussi inventive et rafraîchissante bourrée de petites surprises, même si la partition de « Mr. Magorium’s Wonder Emporium » n’innove pas vraiment la musique de film dans le fond. Au final, voilà donc un score très sympathique, recommandé !


---Quentin Billard