1-Something on the Track 4.36
2-"It's Me, Man!" 4.09
3-Rigged Contracts 3.44
4-An Ass Model Named Lavitka 6.25
5-Money Run 1.04
6-Garber Meets Ryder 3.06
7-All Others Pay Cash 5.37
8-The Train Leaves The Station 3.51
9-The Lights Are All Green! 5.14
10-Manhattan Bridge 5.06
11-"You A Yankees Fan?" 1.59

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Sony Pictures Entertainment

Album produit par:
Harry Gregson-Williams
Musique additionnelle de:
Halli Cauthery
Programmation musique additionnelle:
Justin Caine Burnett
Assistant montage musique:
Meri Gavin
Montage musique:
Richard Whitfield
Producteurs exécutifs:
Jason Blumenthal, Steve Tisch,
Todd Black, Tony Scott


Artwork and pictures (c) 2009 Columbia Pictures/Metro-Goldwyn-Mayer. All rights reserved.

Note: ***
THE TAKING OF PELHAM 123
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
Après « Man on Fire », Tony Scott s’attaque à un autre remake d’un classique du polar urbain des années 70, « The Taking of Pelham 123 » (L’attaque du métro 123). Réalisé en 1974 par Joseph Sargent, le film mettait en scène Walter Matthau face à un Robert Shaw machiavélique et manipulateur, un classique qui inspira par la suite Quentin Tarantino pour « Reservoir Dogs ». Pour cette nouvelle version 2009, le réalisateur Tony Scott met en scène Denzel Washington face à un John Travolta en très grande forme. Walter Garber (Washington) est un modeste aiguilleur du métro à New York. Il passe une bonne partie de ses journées assis devant ses écrans de contrôle dans le centre de sécurité du métro, s’assurant ainsi de la bonne qualité du trafic et du maintien de la sécurité dans les différents tunnels souterrains. Tout allait pour le mieux jusqu’au jour où le train de la rame Pelham 123 s’immobilise sans raison. Ryder (Travolta), un criminel audacieux et rusé, a pris la rame et ses passagers en otage. Avec l’aide de ses complices lourdement armés, Ryder exige une importante rançon et menace d’exécuter les passagers si l’argent ne lui est pas versé très rapidement. Garber va alors lui servir d’intermédiaire et exigera de ne communiquer qu’avec lui. Ce sera le début d’un incroyable bras-de-fer entre les deux hommes, un face-à-face périlleux dans lequel chacun tentera d’user de sa ruse afin de manipuler l’autre pour arriver à ses fins.

« The Taking of Pelham 123 » permet ainsi à Tony Scott de revenir dans le domaine du thriller d’action, mettant en scène un aiguilleur du métro modeste qui n’a rien d’un héros, et un criminel génial qui peut se montrer tour à tour violent ou charmant. Mais à l’inverse de films tels que « Man on Fire » ou « Déjà Vu », Denzel Washington ne s’impose pas et se fait carrément voler la vedette par un John Travolta en roue libre, qui semble s’être bien éclaté à jouer le rôle de ce méchant cool et charismatique. Le film fait la part belle aux effets clipesques chers au réalisateur (ralentis, arrêts sur image, accélération, etc.) et à son atmosphère urbaine parfaitement retranscrite à l’écran. Avec un suspense bien entretenu et un duel psychologique au sommet entre les deux grandes stars du film, « The Taking of Pelham 123 » s’inscrit aussi clairement dans la lignée des polars contemporains mettant en scène des sujets d’actualité : après le criminel retord et machiavélique des années 70, c’est à un Golden Boy flambeur de Wall Street que l’on a à faire ici, en pleine époque de crise financière et de remise en cause de l’économie américaine. Mieux encore, le bras-de-fer à distance entre Denzel Washington et John Travolta prend très vite des allures de confessionnal et d’interrogations existentialistes. Malgré une mise en scène parfois très surfaite tendance clip MTV, « The Taking of Pelham 123 » ne déçoit pas et apporte une certaine profondeur surprenante à ce duel psychologique captivant.

Harry Gregson-Williams retrouve donc Tony Scott après « Enemy of the State », « Spy Game », « Man on Fire », « Domino » et « Déjà Vu ». Pour sa sixième collaboration à un film de Tony Scott, Harry Gregson-Williams signe un score atmosphérique et résolument moderne pour « The Taking of Pelham 123 ». Dès « Something on the Track », la musique s’impose par son utilisation extrêmement moderne et quasi expérimentale des synthétiseurs et autres rythmiques électro chères au compositeur. A noter que Gregson-Williams utilise ici des samples synthétiques évoquant les sonorités du métro (et plus particulièrement des sons de freins). Le compositeur incorpore parfaitement ces sons du métro avec ses propres sonorités électro/techno dans un style qui rappelle inévitablement « Domino » et « Déjà Vu ». Les morceaux s’avèrent être suffisamment longs pour permettre à HGW de développer ses différentes atmosphères en maintenant une tension permanente dans le film, comme le confirme dès le début du film « Something on the Track » et son univers électro urbain contemporain. On retrouve ensuite une ambiance similaire dans le sombre « It’s Me Man » avec ses textures synthétiques atmosphériques qui maintiennent une tension constante tout au long du film. La partie orchestrale se limite ici à quelques cordes, des vents et un piano, les synthétiseurs prenant véritablement le dessus même si les cordes apportent une certaine chaleur indispensable au film.

« Rigged Contracts » dévoile quand à lui le thème principal de la partition de « The Taking of Pelham 123 », un très beau thème confié à un piano sur fond de cordes, associé dans le film au personnage de Walter Garber, une nouvelle grande réussite de la part d’Harry Gregson-Williams, qui sait se montrer très inspiré lorsqu’il s’agit d’écrire des thèmes intimes, humains et émouvants. Le reste du morceau se limite strictement dans le film à une succession de loops électro et d’harmonies de cordes à la fois sombres et contemplatives. Les rythmes deviennent alors plus pressants dans « An Ass Model Named Lavitka » où le compositeur mélange guitare électrique (interprété par Heitor Pereira), rythmes électro et sonorités du violoncelle électrique de Martin Tillman, pour l’une des montées de tension du film, lorsque Ryder menace d’exécuter un otage. La musique mélange ainsi suspense et sound-design électro afin de retranscrire l’idée du compte à rebours du film. « Money Run » accompagne quand à lui la scène du départ de la rançon dans un style électro/techno urbain qui devrait satisfaire pleinement les inconditionnels d’Harry Gregson-Williams. Les loops électro maintiennent une certaine tension durant la rencontre entre les deux principaux protagonistes du film dans « Garber Meets Ryder » et « All Others Pay Cash », des morceaux atmosphériques très fonctionnels et pas toujours dignes d’intérêt. « The Train Leaves The Station » évoque alors l’évasion de Ryder et ses complices après avoir quitté le train, un morceau typique du style techno-thriller habituel d’Harry Gregson-Williams, dans un style qui rappelle beaucoup ici aussi « Domino », « Enemy of the State » ou « Déjà Vu ». On appréciera les rythmes électro/techno cool de « The Lights Are All Green » avec ses effets de filtre pour la scène où Ryder et ses complices réussissent à quitter le métro, tandis que le train se dirige à toute vitesse vers l’extrémité de la rame. Les amateurs des scores d’action de HGW apprécieront sans aucun doute ce morceau, sans aucun doute l’un des meilleurs passages du score de « The Taking of Pelham 123 », avec sa guitare électrique rock et ses rythmes cool - associés au charismatique Ryder - et ses percussions endiablées à la « Enemy of the State », typique des productions action de Media-Ventures tendance fin des années 90.

L’histoire se conclut avec le superbe « Manhattan Bridge », aboutissant à une reprise particulièrement émouvante du thème principal après la confrontation finale sur le pont de Manhattan. Le thème est développé ici dans une très belle écriture pour cordes et piano du plus bel effet, apportant une émotion forte à la conclusion du film. Harry Gregson-Williams nous propose une autre version toute aussi émouvante dans l’intime et chaleureux « You A Yankee’s Fan », idéal pour conclure le film sur une dernière touche d’émotion après un score somme toute très sombre et tendu. Harry Gregson-Williams nous offre ainsi un nouveau score techno-thriller atmosphérique et moderne pour « The Taking of Pelham 123 », une nouvelle production d’action/suspense de chez Media-Ventures dénuée de la moindre surprise, apportant une tension indispensable au film de Tony Scott. Les amateurs des scores d’action électro d’HGW apprécieront sans aucun doute le score de « The Taking of Pelham 123 », mais ceux qui s’attendent à retrouver ici un Gregson-Williams plus inspiré dans la lignée de « Spy Game » ou « Man on Fire » pourront passer leur chemin. Le compositeur fait ce qu’il a à faire avec un certain professionnalisme, un point c’est tout. Sa musique demeure figée dans un style atmosphérique fonctionnel qui finit par lasser à l’écoute, et ce malgré quelques passages de grande qualité. Voilà donc un score à réserver avant tout aux fans d’Harry Gregson-Williams !



---Quentin Billard