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1-Escort The Prisoner 4.32
2-He's White 2.26 3-Thirsty Boy 4.32 4-Camel Trouble 2.51 5-Outwit The Posse 5.30 6-Thorny Landing 0.58 7-Saddle Sore 0.59 8-New Friend 1.21 9-What He Needs 1.31 10-No Choice 7.22 11-End Of The Line 3.17 12-Hot Fire 3.24 13-Necktie Party 4.14 14-Go After Him! 2.19 15-A Free Man 5.30 Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Intrada Special Collection Vol. 97 Album produit par: Douglass Fake, Bruce Botnick Edition limitée à 3000 exemplaires. Artwork and pictures (c) 2009 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved. Note: ***1/2 |
ONE LITTLE INDIAN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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Réalisé en 1973 par Bernard McEveety, « One Little Indian » (Un petit indien) est un western sympathique produit par Walt Disney et destiné à un jeune public. Le film met en scène James Garner dans le rôle du caporal Clint Keyes, un déserteur recherché par les militaires. L’acteur s’est rendu célèbre dans les années 50 grâce à son rôle de Bret Maverick dans la série western « Maverick » (1957) et devint rapidement une figure emblématique des westerns américains des années 60 (« Hour of the Gun », « Duel at Diablo », « A Man Called Sledge », etc.). C’est pourquoi les producteurs de « One Little Indian » décidèrent de lui confier le rôle principal du film, dans un registre cette fois-ci plus léger et familial. L’histoire commence dans le désert. Après avoir réussi à s’échapper des militaires du capitaine Stewart (Pat Hingle), le caporal Keyes, considéré comme un déserteur, rencontre un jeune enfant, Mark (Clay O’Brien), qui a été élevé par des indiens. Très vite, une certaine amitié s’installe entre Keyes et Mark, alors que les deux individus parcourent tous deux le désert, poursuivis par les militaires du sergent Raines (Morgan Woodward). Dans leur périple, les deux amis rencontrent la veuve Doris McIver (Vera Miles) et sa fille Martha (Jodie Foster), qui les héberge chez elle. Hélas, les militaires finissent par retrouver leur trace. Nos deux héros doivent de nouveau fuir dans le désert, sur le dos de leurs chameaux. Keyes doit désormais trouver une solution pour tenter d’échapper à ses poursuivants et d’aider le petit Mark à trouver une vraie famille pour pouvoir l’élever correctement. « One Little Indian » s’avère donc être un western familial tout à fait agréable et divertissant, avec un James Garner égal à lui-même dans la peau d’un militaire déserteur qui nouera une solide amitié avec un petit indien. A noter que le film de Bernard McEveety marqua les débuts d’une très jeune Jodie Foster encore méconnue à l’époque, alors tout juste âgée de 11 ans au moment où elle tourna dans ce film. Le scénario reste parfaitement prévisible et parfois un peu trop gentillet (Disney oblige), incluant des scènes de poursuite avec des arrière-fonds incrustés très kitsch et datés, mais l’ensemble demeure néanmoins plutôt réussi et recommandable pour un jeune public qui souhaiterait s’initier aux westerns américains, sans violence ni vulgarité.
Le maestro Jerry Goldsmith s’est spécialisé depuis le début des années 60 dans les musiques de western, qu’il s’agisse de films tels que « Black Patch » (1957), « Face of a Fugitive » (1959), « Lonely Are the Brave » (1962), « Rio Conchos » (1964), « Stagecoach » (1966), « Hour of the Gun » (1967), « Bandolero ! » (1968), « 100 Rifles » (1969), « The Ballad of Cable Hogue » (1970), « Rio Lobo » (1970) ou le téléfilm « The Red Pony » (1973). Pour « One Little Indian », Jerry Goldsmith fait appel à son inventivité habituelle et son sens aigu de l’instrumentation - épaulé par son fidèle complice de toujours, Arthur Morton. Le maestro nous livre ainsi une partition symphonique soutenue par deux thèmes mémorables, un thème d’aventure typiquement western associé dans le film à Clint Keyes, et un thème plus nostalgique et intime associé à Mark, et à son amitié avec le déserteur. Dès l’ouverture du film (« Escort the Prisoner »), Goldsmith déploie avec imagination tout son attirail instrumental habituel : percussions sud-américaines diverses (guiro, maracas, etc.) incluant quelques percussions mélodiques (xylophone, marimba, etc.), guitare électrique très 70’s, accordéon, orchestre symphonique habituel, etc. Le thème principal est très vite annoncé aux cuivres lorsqu’on voit Keyes sur le dos d’un cheval, capturé par deux militaires. Le guiro accompagne ici le thème par un rythme soutenu et très énergique à l’écran, avec quelques timbales et des orchestrations toujours très soignées et inventives, typique des partitions western du Goldsmith des années 60/70. La partie finale de « Escort the Prisoner » nous permet enfin d’entendre le second thème, le thème de Mark, associé ici aux indiens capturés par les militaires et ramenés au fort au début du film. Quand aux militaires eux-mêmes, leur présence est très clairement suggérée à l’écran par quelques roulements de caisse claire et de timbales. Dès lors, Jerry Goldsmith pose les bases de sa partition et développe ses deux thèmes tout au long du film, variant les ambiances à loisir. Dans « He’s White », le thème de Mark revient dans une version plus lente et quelque peu mélancolique, alors que le jeune garçon est arraché à ses parents indiens et confié à un révérend. Les cordes, les vents, la harpe et la guitare apportent ici un lyrisme plus mélancolique suggérant les sentiments du jeune enfant. On retrouve ce thème dans une version plus optimiste et nostalgique avec « Thirsty Boy », lorsque Mark s’enfuit et traverse le désert. Goldsmith apporte une certaine beauté à son thème à l’aide d’une instrumentation extrêmement étoffée, encore une fois (trompette, guitare, cordes, cuivres, percussions légères diverses). Comme dans ses précédentes partitions western, le compositeur met particulièrement l’accent ici sur les sonorités « americana » à l’aide d’une instrumentation très inventive et typique de sa période « seventies ». L’arrivée des chameaux de Keyes permet au compositeur d’utiliser avec brio un sitar avec quelques percussions ethniques/exotiques du plus bel effet, évoquant les origines ‘orientales’ des deux animaux. Ces sonorités seront associées tout au long du film aux deux chameaux des héros, Rosebud et Thirsty. Goldsmith va même jusqu’à glisser quelques petites touches d’humour dans des passages plus comiques d’esprit évoquant l’espièglerie et la malice des chameaux, qu’il s’agisse de la partie finale de « Thirsty Boy » ou de l’excellent « Camel Trouble », dans lequel le maestro semble s’être bien amusé, caricaturant les musiques orientales à grand renfort de sitar, percussions ethniques et utilisation très inventive et assez complexe des instruments à vent, d’un petit orgue de barbarie et des cordes. Jerry Goldsmith n’oublie pas qu’il compose la musique d’une production Disney et lorgne même par moment du côté des traditionnelles musiques mickey-mousing/cartoon, avec un « Camel Trouble » décidément très inventif et particulièrement amusant et sautillant. Même chose pour « Thorny Landing » et ses traits orchestraux énergiques et survoltés assez irrésistibles (sans oublier un motif de clarinette final à connotation orientale vaguement inspiré du « Lawrence of Arabia » de Maurice Jarre, rappelant vaguement un passage du « Prince en Bois » de Bartók), motif repris aussi au début du morceau « Saddle Sore »). A ce sujet, on appréciera la reprise du thème indien dans « Saddle Sore » joué cette fois-ci par l’orgue de barbarie sur fond de sitar et de percussions arabisantes. « Outwit the Posse » permet au maestro de reprendre le thème du petit indien dans une très belle version pour guitare et cordes du plus bel effet. Puis, très vite, la musique devient plus sombre et rythmée, évoquant l’idée de la traque et des poursuivants lancés aux trousses des deux héros. Ici aussi, Goldsmith se montre très inventif dans les passages d’action, utilisant des percussions diverses incluant un piano dans un style « thriller » très années 70. Le guiro et les claves sont aussi présents pour renforcer le rythme du morceau, qui se conclut de façon plus menaçante avec les soldats du sergent Raines - clairement suggérés dans la musique de Goldsmith comme les grands méchants du film. Inversement, toute la partie centrale du film permet au compositeur de développer des ambiances plus intimes et apaisées comme « New Friend », « What He Needs » et « No Choice », alors que Keyes rencontre Doris et lui demande de s’occuper du petit Mark. Les sonorités orientales du chameau reviennent dans « End of the Line » aboutissant à un morceau d’action incontournable, « Hot Fire », illustrant la bataille près du feu de camp vers la fin du film. Goldsmith utilise ici des orchestrations complexes (trombones et trompettes en sourdine, etc.) avec ses traditionnels rythmes syncopés très élaborés. Les percussions militaires reviennent dans « Necktie Party » pour la scène de la pendaison de Keyes débouchant sur un nouveau morceau d’action extrêmement énergique, « Go After Him ! » pour la poursuite finale. Enfin, « A Free Man » ramène le calme dans la partition avec une ultime reprise des principaux thèmes du score de façon plus nostalgique et apaisée. Vous l’aurez donc compris, Jerry Goldsmith signe pour « One Little Indian » une très belle partition de qualité, fraîche, légère, rythmée et inventive, une musique qui s’inscrit très clairement dans la continuité des précédentes partitions western du maestro des années 60/70. En ce sens, Jerry Goldsmith n’innove guère sur « One Little Indian » et surfe sur des formules musicales déjà mises en place dans ses précédents westerns, mais la fraîcheur mélodique et les grandes qualités de ce score rendent l’opus du maestro particulièrement irrésistible et savoureux, autant dans le film que sur l’album publié par Intrada, qui nous permet enfin d’apprécier l’intégralité du travail de Jerry Goldsmith pour la toute première fois sur CD (le score n’avait jamais été édité en disque auparavant !). La plus grande réussite de Jerry Goldsmith sur « One Little Indian » reste sans aucun doute le fait que le maestro a su ne pas céder à la facilité des productions musicales Disney en conservant un style musical à la fois accessible et complexe, avec des morceaux d'action agressifs et des orchestrations savantes et très sophistiquées. La musique de « One Little Indian » apporte donc un charme et une énergie incontestable au film de Bernard McEveety, et ce même si l’ensemble paraît somme toute assez prévisible et sans surprise. Néanmoins, force est de constater que le maestro était plus que jamais à l’aise dans le registre des musiques de western dans les années 70, un genre qui lui permit d’innover dans ses trouvailles instrumentales. Voilà donc un score orchestral somme toute très sympathique, une partition que les aficionados de Jerry Goldsmith devraient se procurer rapidement ! ---Quentin Billard |