1-SUV Chase 2.01
2-John, Meet Ray 2.05
3-Train Disaster 2.40
4-Meatballs? 0.57
5-The Trailer 2.00
6-French Asshole 1.32
7-Superhero Comix 0.44
8-You Should Go! 0.51
9-Mary Brings Meatballs 1.33
10-Getting Therapy 2.18
11-To War 1.19
12-I Really Hate That Word 0.48
13-Standing Ovation 1.06
14-The Kiss 2.20
15-Indestructible 2.05
16-Hollywood Blvd 6.24
17-Mortal 5.27
18-Upon Us All 1.19
19-Death and Transfiguration 3.55
20-The Moon and The Superhero 3.13

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 908-2

Musique produite par:
John Powell
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
Columbia Pictures:
Lia Vollack

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2008 Columbia Pictures Industries, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
HANCOCK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
« Hancock » est un film de super-héros un peu différent des autres. Pour commencer, il ne s’agit nullement d’une adaptation d’un comic book mais bien d’un scénario original, le film étant réalisé par Peter Berg (« The Kingdom », « The Rundown »). « Hancock » raconte l’histoire de John Hancock (Will Smith), un super héros alcoolique et rejeté par la société, résidant à Los Angeles, amnésique depuis sa naissance et ignorant tout de ses origines. Hancock possède une force surhumaine et est capable de voler et de soulever des objets pesant des tonnes. Mais parce qu’il commet beaucoup de dégât partout où il passe et qu’il insulte les gens dans son entourage, la population le déteste. Extrêmement impopulaire, Hancock s’est enfermé dans une vie misérable et sans avenir, jusqu’au jour où il sauve la vie de Ray Embrey (Jason Bateman), un publicitaire idéaliste qui croit au potentiel d’Hancock. Ray rêve d’un monde meilleur et se décide à prendre le super héros sous son aile. Il le coache, lui apprend tout ce qu’il a à savoir sur la vie en société et l’aide à retrouver une meilleure image auprès des gens et des médias. Réticent à l’origine, John Hancock se laisse finalement convaincre et devient en quelques semaines un héros reconnu et apprécié de tous pour ses exploits et son image plus positive. C’est alors qu’il découvre en la personne de Mary (Charlize Theron), la ravissante femme de Ray, le secret lié à ses origines. « Hancock » s’avère donc être un film de super héros un peu particulier, dans le sens où le héros est cette fois-ci un marginal détesté de tous, mais qui parviendra bien évidemment à devenir populaire et reconnu pour ses talents surhumains. Will Smith reste égal à lui-même, avec quelques scènes mélangeant action, aventure, effets spéciaux monumentaux (scène de la voiture au début du film, scène où Hancock arrête le train, etc.) et gags grotesques et irréalistes (la scène où Hancock se bagarre avec deux prisonniers et met la tête de l’un dans les fesses de l’autre !). L’intrigue de départ était plutôt intéressante - un héros impopulaire, alcoolique, grossier et méprisable - mais hélas, le film de Peter Berg finit par tomber dans une espèce de morale gnangnan et facile qui gâche complètement tout le potentiel entraperçu dans les premières 20 minutes de l’histoire. Dommage, car il y avait vraiment matière à faire un vrai film de super héros hollywoodien trash et particulier !

La musique de John Powell reste sans aucun doute, encore une fois, l’élément le plus positif du film de Peter Berg. Le score orchestral du compositeur accompagne les exploits d’Hancock tout au long du film et sa quête pour découvrir ses origines. Toute la première partie du film est ainsi accompagnée par une musique mélangeant rythmes blues/rock du plus bel effet et passages synthético-orchestraux typiques des scores d’action habituels du compositeur. Un morceau comme « SUV Chase » est assez représentatif de ce mélange entre une formation blues (guitare électrique, batterie, basse, orgue hammond) et un mélange entre rythmiques électroniques modernes plus urbaines et orchestre symphonique traditionnel. Le morceau accompagne avec brio les exploits explosifs d’Hancock au début du film, qui en arrive à ravager une bonne partie de la ville pour stopper des bandits dans une voiture. On retrouve ici, comme souvent chez John Powell, une certaine inventivité dans les orchestrations, et une écriture très réussie entre des cuivres massifs et une utilisation plus fun de la guitare électrique. La musique devient ensuite plus intime dans « John Meet Ray » où le thème principal associé à Hancock fait son apparition, entre un piano électrique et quelques synthétiseurs plus atmosphériques et apaisés. « John Meet Ray » apporte un certain optimisme au film lorsqu’Hancock fait la connaissance de Ray et devient son ami. C’est l’occasion pour John Powell de nous offrir quelques passages de style comédie avec pizzicati sautillants, clarinettes légères et cordes chaleureuses, un passage tendance mickey-mousing qui n’est pas sans rappeler les musiques de films animés habituelles de John Powell (cf. « Meatballs ? »). John Powell apporte ainsi un climat plutôt détendu et fun à la musique du film de Peter Berg, optant pour une approche tour à tour légère - voire humoristique - et aventureuse. Visiblement, le compositeur s’est fait plaisir sur ce film, et cela se sent.

La séquence spectaculaire du train dans « Train Disaster » nous permet d’entendre un autre grand morceau d’action, utilisant les percussions habituelles du compositeur sur fond d’orchestre survolté et énergique, un morceau d’action 100% John Powell. A noter encore une fois le soin apporté aux orchestrations, et l’inventivité avec laquelle le compositeur mélange différents axes musicaux tout au long de sa partition - musique blues/rock, rythmes électro urbains, musique symphonique, etc. Un morceau comme « French Asshole » est assez représentatif de la facette plus comédie de la musique de « Hancock », avec son rythme de claquements de doigts cool et son utilisation plus légère des cordes et des bois, agrémenté des indispensables touches électroniques modernes (il s’agit ici de la scène où Hancock corrige le petit gamin qui l’insulte et lui tient tête). Des morceaux comme « Superhero Comix » ou « You Should Go ! » rappellent même la fraîcheur mélodique et l’optimisme de la musique d’un film animé comme « Ice Age 3 ». Le thème d’Hancock revient dans « Mary Brings Meatballs », dans une très belle version intime pour guitares, violon/violoncelle et synthétiseurs. Dans « Getting Therapy », Powell nous étonne avec une magnifique écriture subtile et élégante pour une petite formation à cordes avec guitares, piano et harmonium d’un lyrisme tout à fait inattendu, évoquant l’espoir d’Hancock de redevenir quelqu’un de bien au cours de sa thérapie de groupe.

Très vite, l’action reprend le dessus avec, pour commencer, le massif et superbe « To War » avec son lot de percussions endiablées et d’orchestre cuivré, lorsqu’Hancock part sauver les otages d’une banque prise d’assaut par des criminels, aboutissant au bref mais survolté « I Really Hat That Word » avec ses percussions musclées typiques des musiques d’action de John Powell. L’harmonium est réutilisé dans « Standing Ovation », lorsqu’Hancock est enfin reconnu comme un héros à part entière, salué par la foule pour son exploit à la banque. Très vite, la partie comédie reprend le dessus dans « The Kiss » et ses rythmes électroniques/instrumentaux inventifs et un brin ironiques. John Powell varie ainsi les ambiances à loisir et se fait plaisir en apportant une certaine fraîcheur aux images du film de Peter Berg, comme c’est le cas dans « Indestructible ». Mais la partition de « Hancock » atteint son premier climax d’action avec le superbe et incontournable « Hollywood Blvd », sans aucun doute le meilleur morceau d’action du score de John Powell. Pendant plus de 6 minutes, Powell maintient une tension et passe même des rythmes électro à quelques touches funky du plus bel effet, pour aboutir à un déchaînement orchestral survitaminé, lorsqu’Hancock affronte Mary dans les rues du Hollywood Boulevard. Dans « Mortal », Powell nous étonne en utilisant une voix féminine mélangée à l’orchestre et aux rythmes électro, pour un passage plus dramatique et sombre, aboutissant au dramatique « Upon Us All ». Même chose pour « Death and Transfiguration », autre grand climax de la partition lorsqu’Hancock s’éveille et ressuscite Mary à la fin du film. Le thème d’Hancock aboutit enfin à une version héroïque développée dans son intégralité : l’orchestre prend son envol et débouche enfin sur une coda épique et triomphante du plus bel effet. Les quelques touches romantiques rappellent ici le lien étroit qui unit Hancock et Mary - avec une utilisation très réussie de l’harmonium. Et c’est l’inévitable happy-end optimiste et triomphante que l’on peut enfin apprécier dans « The Moon and The Superhero ». Dommage cependant que l’album publié par Varèse Sarabande omette quelques bons passages du score, entendus dans le film mais absents sur le CD.

Les fans de John Powell apprécieront donc sans aucun doute la nouvelle partition synthético-orchestrale du compositeur pour « Hancock », un score d’action/comédie assez rafraîchissant, éclectique et inventif bien que sans réelle surprise particulière de la part de John Powell. Le compositeur joue donc ici sur des formules musicales qu’il a déjà mis en place dans certains de ses scores précédents et apporte au film de Peter Berg une certaine énergie revigorifiante à cette histoire de super-héros pas comme les autres. Les connaisseurs de John Powell reconnaîtront donc les diverses influences musicales de « Hancock » (« Gigli », « I Am Sam », « Happy Feet », « X-Men The Last Stand », « The Bourne Supremacy », etc.) et apprécieront à coup sûr l’énergie et la vitalité d’une musique somme toute très attachante bien que sans grande originalité particulière !



---Quentin Billard