1-Main Title 3.27
2-The Rescue 4.01
3-Entering Airport 1.00
4-Rush Hour 6.04
5-Helen Dies 2.19
6-The Gap 2.49
7-Choppers 1.00
8-Pershing Square 3.18
9-Elevator Peril 0.28
10-Fight On Train 1.19
11-Dangling Feet 0.34
12-City Streets 1.41
13-Wildcats 1.04
14-The Dolly 1.28
15-Move 2.05
16-Pop Quiz 2.23
17-Freight Elevator 2.29
18-Elevator Stall 0.50
19-End Title 1.49

Musique  composée par:

Mark Mancina

Editeur:

Milan 74321 23465-2

Musique additionelle de:
John Von Tongeren
Assistant de Mr.Mancina:
Christopher Ward
Consultant du score:
Curt Sobel

Artwork and pictures (c) 1994 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***1/2
SPEED
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Mancina
« Speed » reste sans aucun doute l'un des grands classiques indémodables du cinéma d'action U.S. des années 90, un formidable film d'action mené à un rythme effréné sur un concept original : un terroriste machiavélique a piégé un bus dans lequel on ne peut pas descendre en dessous de 50 miles à l'heure sous peine de faire exploser la bombe. Après que le policier Jack Traven (Keanu Reeves) et son équipier Harry Temple (Jeff Daniels) aient réussi à faire échouer les plans d'un dangereux psychopathe nommé Howard Payne (Dennis Hopper), ce dernier se venge en piégeant un autobus en pleine rue de Los Angeles qui explose sans que Jack ait eu le temps d'intervenir, alors qu'il se trouvait à seulement quelques mètres du bus. Le sinistre terroriste est de retour avec un nouveau défi pour Jack : il a posé une nouvelle bombe dans un autre bus de la ville et menace de la faire exploser s’il ne reçoit pas une importante somme d’argent dans les heures qui suivent. La bombe ne s'enclenchera que si le conducteur dépasse les 50 miles à l'heure, puis elle explosera s'il redescend en dessous des 50 miles. La règle est donc la suivante : Jack reçoit les coordonnées exactes de l'engin à la seule condition qu'il ne fasse descendre personne du bus, sous peine de voir le bus réduit en cendres. Après avoir réussi à se rendre dans le véhicule en question, notre valeureux héros va maintenant tout mettre en oeuvre pour tenter de sauver les gens retenus prisonniers dans ce bus en folie, qui doit maintenant traverser toutes les routes de la ville sans jamais descendre en dessous des 50 miles. Partant de ce postulat riche en suspense et en montées d'adrénaline, le réalisateur Jan de Bont (ancien directeur de la photographie pour des cinéastes tels que Ridley Scott, John McTiernan ou Paul Verhoeven) tisse un suspense haletant, qui vous colle littéralement à votre siège et vous captive pendant 116 minutes. Keanu Reeves et Sandra Bullock forment un duo très sympathique, face au grand méchant de service incarné par un Dennis Hopper très à l'aise dans ce rôle, l'acteur étant passé maître dans l'art de camper des méchants sanguinaires depuis bien longtemps. Techniquement impressionnant, « Speed » a représenté un véritable défi pour ses auteurs, avec ses 12 bus différents qui ont servis à filmer les scènes de l’autobus, ses 300 figurants routiers, ses 30 kilomètres d’autoroute et ses nombreuses semaines de tournage. Le résultat s’avère être plus que payant : voilà indiscutablement l’un des grands classiques du cinéma d’action américain des années 90, immanquable !

Mark Mancina a sans aucun doute écrit pour « Speed » l’un de ses plus célèbres scores d'action avec « Bad Boys » et « Twister », un score qui retranscrit parfaitement tout le suspense et l'intensité du film de Jan De Bont. En 1994, Mancina faisait encore partie de l'écurie Media Ventures de Hans Zimmer. Il n'est donc guère surprenant de retrouver dans la musique de « Speed » toutes les recettes habituelles des partitions action du studio de Hans Zimmer : rythmiques électro/techno survoltées, score synthético-orchestral, percussions électroniques omniprésentes, tempos effrénés, etc. Tout est ici mis en oeuvre pour nous faire ressentir la tension et le danger qui plane sur les personnes piégées dans ce bus en folie. Mark Mancina utilise deux thèmes majeurs qui serviront d'axes majeurs pour sa partition. C'est dans le « Main Title » que le compositeur annonce successivement ces deux thèmes principaux. Le premier thème s’apparente à un excitant motif d'action constitué d'une petite cellule de 6 notes aux sonorités électroniques bien reconnaissables, et que le compositeur développera à loisir tout au long du film, personnifiant l'idée de la vitesse effrénée d'un bus impossible à arrêter. Le second thème, plus mélodique, ample et majestueux, est associé à Jack Traven, évoquant son courage et sa détermination à sauver les passagers du bus. Mancina le développe ici sur fond de percussions électroniques à la Zimmer avec quelques cordes et quelques cuivres. Armé de ses deux thèmes - qui sont restés des grands classiques dans la carrière éclectique de Mark Mancina - le compositeur nous promet une grande aventure !

Amateurs de musiques d'action tonitruantes, vous allez en avoir pour votre argent ici, car c'est bel et bien l'action qui prime dans « Speed », passant par des morceaux aux rythmes effrénés constamment entretenus comme dans les excitants « The Rescue », le long et frénétique « Rush Hour », « City Streets » ou le climax « Fighting Train ». « Rush Hour » se distingue légèrement du reste du score puisqu'il s'agit du morceau d'action le plus long de tout le score, 6 minutes d'action non-stop durant lesquelles Mancina illustre la scène où la bombe s'enclenche dans le bus au moment où Jack essaie de monter à bord du véhicule, tandis que ce dernier s'engage dangereusement vers des embouteillages sur la route. Mancina utilise ici une rythmique électronique constante par dessus laquelle il utilise successivement le thème action aux sonorités techno et un motif de cordes dérivé des premières notes du thème principal, illustrant les exploits de Jack. On appréciera la soudaine accélération rythmique frénétique à 4 minutes 15, qui suggère que la bombe vient d’être enclenchée, et qu’elle est désormais prête à exploser à chaque instant. La tension monte alors d'un cran, tandis que les percussions électroniques continuent de marteler un rythme survolté avec un orchestre toujours présent, dominé par les cuivres et les cordes. Dans un registre similaire, on pourra aussi apprécier la montée de tension de « The Gap », fixant l'instant crucial du spectaculaire saut par dessus le bout d'autoroute inachevé - une scène anthologique du film ! Les rythmiques électroniques, toujours omniprésentes, continuent d'imposer un rythme frénétique qui ne se relâche jamais du début jusqu'à la fin du film. Quand à « City Streets », il évoque le passage du bus en folie dans les rues de Los Angeles avec une reprise très excitante du thème d'action 'techno' à 0.35, constamment juxtaposé à des cellules mélodiques des cordes issues du thème principal. Le compositeur s’attache ainsi à illustrer en musique l’idée du compte à rebours mortel et de la course sans fin du bus, avec son lot d’action et de suspense.

Loin de ne privilégier que les rythmes frénétiques et les tempos effrénés, Mark Mancina n'oublie pas pour autant la partie mélodique et utilise constamment ces différents motifs, apportant un peu de relief à des passages d'action somme toute assez répétitif dans le film, bien que le caractère répétitif soit pleinement lié à un choix musical pleinement assumé par le compositeur. Après tout, le film suit les péripéties des passagers d’un bus en folie durant près d'1 heure 30, le tout quasiment filmé en temps réel - il est environ 9 heures lorsqu’Howard Payne lance son défi au héros et que le dit terroriste réclame ensuite sa rançon vers 11 heures. A noter quelques morceaux plus axés sur le suspense pour le spectaculaire sauvetage du début dans la cage d'ascenseur piégée par le psychopathe. « Move » annonce déjà par ses rythmiques électroniques certains passages du score de « Bad Boys » (1995), tandis que des morceaux comme « Freight Elevator », « Elevator Stall » ou « Elevator Peril » sont autant de pièces atmosphériques renforçant la tension et le danger de cette scène de l’ascenseur, à l'aide de cordes sombres et de sonorités électroniques plus inquiétantes, des atmosphères sinistres qui lorgnent plus ici du côté de la musique de thriller, toujours très efficace à l'écran. On pourra aussi mentionner un morceau un peu à part, « Helen Dies », pour la scène où Helen (Beth Grant) craque sous la tension et essaie de descendre du bus avant de mourir écrasée sous les roues du véhicule. Mancina accentue ici la gravité tragique de la scène à l'aide d'un nouveau thème de cors/cordes plus dramatique et élégiaque, apportant un éclairage émotionnel agréable à cette scène tragique, bien que les percussions électroniques suggèrent ici la rage de Jack, bien décidé à faire payer Howard pour ce crime.

Pour finir, on ne pourra pas passer à côté de deux morceaux d'action majeurs de la partition de « Speed », « The Rescue » et « Fight On Train ». Le premier accompagne avec fureur la scène où Jack s'échappe du bus avec Annie. Mark Mancina réutilise brillamment ici le thème principal de Jack de façon ample et majestueuse, débouchant sur une brève envolée héroïque du thème à 3.21 lorsque Jack et Annie sont enfin tirés d'affaire. Quand à « Fight On Train », il accompagne avec une efficacité redoutable la confrontation finale entre Jack et Howard sur le toit du métro, Mancina utilisant ici une série de rythmiques électroniques/techno en tout genre, expérimentant avec une certaine habileté toutes les sonorités électroniques possibles qui s'offrent à lui. Finalement, le « End Title » calme le jeu en reprenant une dernière fois le thème principal dans une très belle version pour piano et cordes, concluant le film sur une touche plus intime et apaisée. En définitive, « Speed » est un score d'action d'une très grande efficacité à l'écran, accentuant avec une certaine maestria la tension et le suspense du film tout en apportant au long-métrage de Jan De Bont une intensité remarquable, et ce même si le score reste assez souvent fonctionnel. Sans aucun doute l'une des partitions incontournables de Mark Mancina, « Speed » est un grand score d'action typique de l'écurie Media-Ventures, un score rythmé et accrocheur à réserver en priorité aux fans de Mancina et aux musiques d'action du studio de Hans Zimmer !


---Quentin Billard