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1-Scientist of the Alchemic World 0.46
2-Fullmetal Alchemist 2.08 3-Weapon of Mass Destruction 0.52 4-Castle of Science Goes Kablooey 0.38 5-Sibyl 0.38 6-Kelas (Let's Dance) 3.03* 7-Creeper in the Shadow of Time 0.27 8-Darkness Looms Upon Her 0.48 9-Automated Right Arm 0.39 10-Burden of Her Past 0.22 11-Her Dream 0.17 12-Vanishing Existence 0.57 13-Thule Society 0.50 14-Seeking a New Thrill 1.03 15-Dragon/Unlocker of the Gate 2.46 16-Road to Shamballa 1.32 17-The Alchemic World/Two Years Thereafter 1.01 18-Citizen of the World 0.46 19-Stranger from Another World/ The Young Alchemist 2.31 20-Beyond the Light...! 0.28 21-Search for the Professor 0.34 22-The Incomplete Alchemic Circle 1.29 23-Dietlinde Eckart 2.10 24-A Temporary Reunion 1.01 25-Harmonized Feelings 1.35 26-Parallel World/Another Self in an Alternative World 1.17 27-The Lord of Shamballa Shall Reign Over the World 2.19 28-Shadows Surrounding Her 0.21 29-Soul Slides Away 1.02 30-To the Vanished City 0.50 31-Shadows Swallow Her 0.52 32-Other Side of the Gate/ Shamballa 1.15 33-Overture of Destiny 1.31 34-Evanescence 4.08 35-When the Gate of Destiny is Revealed 1.27 36-Beyond the Gate/ Conqueror of Shamballa 3.04 37-Reunion/Dear Beloved Place 0.58 38-Invasion of the Intruders 1.36 39-Guardian of the Motherland 1.05 40-Destruction of Shangri-La 3.54 41-Guardian of the World 1.50 42-Reason of War 1.36 43-Sad Resolution/Separation 1.36 44-Unceasing Lunacy 0.58 45-Requiem 1.51 46-Kelas (Let's Dance Instrumental Version) 2.20* *Musique de Ferenc Snètberger Musique composée par: Michiru Oshima Editeur: SVWC-7270 Musique produite par: Michiru Oshima Pistes 6 et 46 Musique, arrangement et guitare de: Ferenc Snètberger Paroles et voix piste 6: Tayo Awosusi Coordination production: Azusa Naitoh, Motoko Ozeki Artwork and pictures (c) 2005 Aniplex Inc. All rights reserved. Note: ***1/2 |
FULLMETAL ALCHEMIST :
CONQUEROR OF SHAMBALLA
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Michiru Oshima
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« Fullmetal Alchemist » est sans aucun doute l’une des séries animées japonaises les plus populaires du moment, inspirée du manga d’Hiromu Arakawa et devenue par la suite une série TV en 2003. Avec un univers mélangeant magie, alchimie, histoire et science-fiction, « Fullmetal Alchemist » a su s’imposer par la qualité de ses intrigues et son évocation audacieuse de l’alchimie, qui se trouve être l’élément-clé de « FMA » depuis ses origines. Après le succès de la première série de 51 épisodes, les producteurs décidèrent de conclure la saga par un long-métrage intitulé « Fullmetal Alchemist : Conqueror of Shamballa », sorti en 2005 au Japon, réalisé par Seiji Mizushima et produit par Studio Bones (à qui l’on doit entre autre quelques incontournables de l’animation japonaise, tels que « RahXephon », Cowboy Bebop The Movie » ou bien encore « Wolf’s Rain »). L’histoire du film se déroule deux ans après les événements racontés dans la série. Edward Elric, l’alchimiste d’acier, et son jeune frère Alphonse sont tous deux originaires d’un monde parallèle au nôtre, dans lequel l’alchimie a remplacé la science. C’est à la mort de leur mère que les deux frères tentèrent de ramener cette dernière à la vie en utilisant le pouvoir interdit de la transmutation. Hélas, l’expérience échoua et coûta le corps d’Alphonse, et la jambe gauche d’Edward. Afin de sauver son jeune frère, Ed accepta de sacrifier son bras droit en transmutant l’âme d’Al dans une armure intégrale. C’est à la suite d’une bataille contre un homonculus (une race de monstres ressemblant à des humains, qui transportent des segments de la mythique Pierre Philosophale dans leurs corps) qu’Edward et Alphonse se retrouvent séparés. Ed atterrit dans une dimension parallèle, tandis qu’Al a enfin retrouvé son corps d’origine. Le film commence alors qu’Edward se trouve en Allemagne, en 1923. Il cherche un moyen de rejoindre son monde d’origine, Amestris (rebaptisé « Shamballa » dans le film). Le seul problème, c’est que son monde est convoité par la maléfique Dietlinde Eckhart, dirigeante de l’ordre de Thulé, une société secrète allemande de Munich dont les théories racistes et occultistes inspireront l’idéologie nazie du troisième Reich. Eckhart a découvert la porte secrète menant tout droit à Shamballa, et s’est mise en tête de conquérir ce monde afin d’en récupérer toute la puissance pour pouvoir mener à bien son projet d’une Allemagne victorieuse et omnipotente - l’histoire se déroule en 1923, l’année du fameux putsch raté de Munich organisé par un jeune Adolf Hitler. Désormais, Edward est le seul à pouvoir arrêter les comploteurs de l’ordre de Thulé. De l’autre côté, Alphonse est en train de chercher un moyen de rouvrir la porte pour retrouver son frère, ignorant alors tout du danger qui le menace, lui et ses semblables.
L’originalité de « Fullmetal Alchemist » réside ainsi dans le fait qu’une bonne partie de la saga se déroule dans de réels événements de l’Histoire - ici, l’Allemagne de 1923, à l’époque du putsch raté organisé par Hitler et ses disciples. Le film de Seiji Mizushima fait aussi référence à l’ordre de Thulé, tandis que la méchante du film, Dietlinde Eckhart, est inspirée directement de Dietrich Eckart, l’un des membres les plus importants de l’ordre de Thulé, ayant collaboré au putsch de 1923. N’oublions pas non plus de mentionner ici la présence de Fritz Lang, célèbre réalisateur de cinéma allemand des années 20 (auteur du mythique « Metropolis ») et qui aide le héros pendant la dernière partie du film. Le réalisateur mélange ainsi une trame historique avec une intrigue fictive, plutôt orientée vers la science-fiction. Le résultat est assez étonnant et plutôt réussi, le film étant soutenu par une animation de qualité (incluant quelques plans 3D), un character design réussi - similaire à la série TV - et un scénario relativement complexe, surtout pour ceux qui ne connaissent pas la série d’origine. A vrai dire, c’est là où réside le principal point noir du « Conqueror of Shamballa » : le film ne prend pas le temps de résumer l’histoire de la série TV et développe de suite une nouvelle intrigue censée conclure celle de la série animée. Du coup, certains éléments-clé de la série sont rappelés (trop) brièvement à travers quelques flash-backs, tandis que certains personnages moteurs de la série font des apparitions furtives dans le film, à tel point que l’on ne comprend pas toujours qui est qui, ou quelles sont les motivations de chacun - exemple : les homonculus Envy, Gluttony ou Wrath, dont les interventions dans le film tombent comme un cheveu sur la soupe, sans que l’on comprenne réellement les origines et les motivations de ces créatures énigmatiques. Du coup, il est vivement recommander de regarder la série TV avant de voir le film, ou de lire un résumé de l’histoire des 51 épisodes, sous peine de quoi le spectateur néophyte risque fort de passer à côté de bon nombre d’éléments-clé du récit. Dommage ainsi que certains personnages soient sous-développés dans le film et que certains éléments de l’intrigue soient bâclés et expédiés à la va-vite. On regrettera aussi l’intrusion plutôt étrange et inadaptée de quelques touches d’humour typiquement manga vers le début du film, un humour gamin qui jure avec le style sombre et dramatique du film et qui n’a visiblement pas sa place ici. Au final, malgré ses défauts, « Fullmetal Alchemist : Conqueror of Shamballa » s’avère être un excellent film animé japonais, un incontournable pour tous les fans de la saga et tous ceux qui désireraient découvrir l’univers riche et particulier de « FMA ». La musique symphonique de Michiru Oshima - qui est le compositeur de la série d’origine - apporte un souffle épique/dramatique assez saisissant à l’écran, servie par l’interprétation élégante et sans faille du Moscow International Symphony Orchestra. La musique s’inscrit dans la continuité directe de ce qu’Oshima a fait sur la série TV d’origine. Le compositeur utilise ainsi toutes les ressources de l’orchestre symphonique traditionnel agrémenté de quelques chanteurs lyriques et de morceaux de style bohémiens/tziganes. Dès le début du film, la musique s’impose par son ton sombre et dramatique (« Scientist of the Alchemic World » et « Fullmetal Alchemist » avec son premier grand déchaînement orchestral massif). Oshima se montre apparemment très à l’aise dans le domaine de l’action et soigne tout particulièrement ici ses orchestrations avec un classicisme d’écriture plutôt savoureux. Dans « Castle of Science Goes Kablooey », Oshima accompagne la scène où Edward et Alphonse s’échappent du château au début du film avec un certain humour. A vrai dire, il s’agit du seul passage véritablement humoristique de la partition, le reste étant plutôt orienté vers les envolées dramatiques et les passages plus sombres et menaçants. Le compositeur fait référence aux musiques d’Europe de l’est dans la guitare solo de « Sibyl » et « Kelas (Let’s Dance) » pour la scène de la danse des bohémiennes vers le début du film, lorsqu’Edward embarque dans la charrette des jeunes danseuses. Le compositeur se fait plaisir et nous offre un superbe passage de musique tzigane/slave du plus bel effet, écrit pour un duo féminin et un ensemble de guitares/percussions diverses absolument magnifique : les amateurs de musique populaire d’Europe de l’est devraient se régaler pleinement avec cette chanson extrêmement réussie et plutôt inhabituelle pour un anime japonais (écrit pour renforcer le côté européen des décors du film). Dans « Creeper in the Shadow of Time », on découvre enfin le thème principal du score de « Fullmetal Alchemist », un thème sombre et tragique aux consonances quasi funèbres, une sorte de mélodie de Requiem confié ici à un chanteur soliste sur fond de cordes sombres et amples. Ce thème reviendra tout au long du film de façon quasi entêtante, associé aux méchants nazis de l’ordre de Thulé dirigés par Dietlinde Eckhart. Curieusement, Michiru Oshima a choisi de centrer sa musique autour de l’idée du mal évoquée par les bad guys nazis du film, avec des influences mozartiennes indéniables - le thème rappelle beaucoup la mélodie du « Lacrimosa » du célèbre « Requiem » de Mozart, et évoque par la même occasion l’idée de la montée du nazisme durant l’Allemagne des années 30. L’utilisation d’un ténor soliste dans « Creeper in the Shadow of Time » renforce clairement la teneur opératique/classique voulue par le compositeur (soulignant par la même occasion la trame historique du film). Oshima crée ainsi une ambiance sombre et dramatique tout au long du film, avec des orchestrations de qualité, des harmonies très classiques d’esprit, et des morceaux bien souvent trop brefs - principal défaut de la partition de « Fullmetal Alchemist ». Des passages plus incisifs et agressifs comme « Vanishing Existence » empêchent toute forme de développement de par leur trop courte durée (57 secondes). En revanche, on appréciera le caractère omniprésent du thème de l’ordre de Thulé dans « Thule Society » et ses vocalises opératiques germanisantes, indissociable de l’ambiance si particulière du film de Seiji Mizushima. Certains passages relâchent un peu la tension comme « Seeking a New Thrill » avec ses harmonies de cordes/vents plus impressionnistes et toujours aussi classiques d’esprit. L’action n’est pas en reste, avec un déchaînement orchestral totalement maîtrisé dans « Dragon/Unlocker of the Gate », pour la scène où Edward affronte le dragon homonculus crée autrefois par son père. A noter que le thème de l’ordre de Thulé est toujours présent, voire omniprésent, un leitmotiv entêtant qui traverse le film avec une intensité et une noirceur dramatique constante. On le retrouve ainsi durant la scène de la traversée de Shamballa dans « Road to Shamballa ». On appréciera aussi d’autres morceaux d’action massifs et excitants comme « Overture of Destiny », « Beyond the Gate/Conqueror of Shamballa », l’intense « Destruction of Shangri-La » et le superbe et martial « Evanescence » (sans aucun doute l’un des morceaux les plus longs du score de « Fullmetal Alchemist »). Autre thème majeur, et non des moindres, le thème des frères, inspiré de la désormais célèbre chanson « Bratja » (Brothers) tirée de la série TV d’origine. Cette chanson poignante a été écrite par Michiru Oshima pour la série et s’est très vite imposée comme l’une des plus belles mélodies du monde de l’animation japonaise, tirant son originalité de son utilisation inattendue d’un texte russe. Oshima ne reprend malheureusement pas la chanson pour le film mais fait néanmoins brièvement référence à cette magnifique mélodie à deux reprises dans le film, pour « The Alchemic World/Two Years Thereafter » et dans le final poignant « Sad Resolution/Separation ». Oshima nous propose ici de brefs arrangements instrumentaux du dit thème, l’un au piano, l’autre aux cordes. Le thème de « Bratja » évoque, comme dans la série d’origine, l’idée de la quête d’Edward qui va tout faire pour retrouver son frère et réunir à nouveau ce qu’il reste de sa famille. Dommage cependant que le thème de « Bratja » n’ait pas été utilisé plus amplement durant le film, car il aurait véritablement gagné à être développé davantage. Certains passages rompent avec le style dramatique de la musique comme le joyeux « Citizen of the World » lorsqu’on découvre la cité de Lior dans le monde parallèle. Mais très vite, c’est le décidément omniprésent thème de l’ordre de Thulé qui reprend le dessus dans les sombres « Stranger from Another World/The Young Alchemist », « Other Side of the Gate/Shamballa » et « The Lord of Shamballa Shall Reign Over the World » et le maléfique « Shadows Swallow Her » avec les vocalises du ténor soliste évoquant la transformation d’Eckart en créature des ténèbres, alors que « A Temporary Reunion », « Reunion/Dear Beloved Place » et « Harmonized Feelings » apportent un peu d’espoir à la musique, évoquant l’idée des retrouvailles entre Edward et Alphonse. On retrouve quelques touches de musique slave/tzigane dans « Soul Slides Away », « Requiem », « Burden of Her Past » et la version instrumentale finale de « Kelas (Let’s Dance) », sans oublier les vocalises féminines mystérieuses et envoûtantes de « Dietlinde Eckart » et les vocalistes du ténor soliste dans « Reason of War », renforçant le caractère opératique de la partition d’Oshima. On appréciera pour finir l’héroïsme salvateur de « Guardian of the World ». Vous l’aurez donc compris, nous sommes bel et bien en présence ici d’une grande partition symphonique de qualité écrite par un compositeur qui maîtrise amplement l’univers musical qu’il a instauré pour la série animée d’origine, et qu’il développe de façon plus ambitieuse à travers l’interprétation sans faille du Moscow International Symphony Orchestra et ses différents solistes. La musique apporte un souffle dramatique/lyrique plutôt impressionnant à l’écran, avec son thème dramatique entêtant et ses quelques passages de type tzigane/slave du plus bel effet. On regrettera simplement le caractère très morcelé de la partition et la trop courte durée de la plupart des morceaux (ne dépassant que très rarement les 1 minutes), sans oublier des allusions à la magnifique chanson « Bratja » trop brefs pour convaincre réellement. Malgré cela, « Fullmetal Alchemist : Conqueror of Shamballa » devrait séduire pleinement les fans de la saga et les aficionados de partitions symphoniques au classicisme d’écriture élégant et soutenu. Du très bon travail, en somme ! ---Quentin Billard |