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1-You Don't Dream In Cryo...6.09
2-Jake Enters His Avatar World 5.24 3-Pure Spirits of the Forest 8.49 4-The Bioluminescence of The Night 3.37 5-Becoming One of the People, Becoming One With Neytiri 7.43 6-Climbing Up Iknimaya/ The Path to Heaven 3.18 7-Jake's First Flight 4.50 8-Scorched Earth 3.32 9-Quaritch 5.01 10-The Destruction of Hometree 6.47 11-Shutting Down Grace's Lab 2.47 12-Gathering All the Na'vi Clans for Battle 5.14 13-War 11.21 14-I See You (Theme from Avatar) 4.20* *Interprété par Leona Lewis Musique de James Horner Produit par James Horner et Simon Franglen Musique composée par: James Horner Editeur: Atlantic Records 521681 Produit par: James Horner, Simon Rhodes Montage musique: Jim Henriskon Artwork and pictures (c) 2009 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved. Note: *** |
AVATAR
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by James Horner
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Véritable événement cinématographique de cette fin d’année 2009, « Avatar » est de loin l’un des films les plus ambitieux de l’année, pour ne pas dire LE film le plus important du moment. 15 ans auront été nécessaires pour que murissent et se concrétisent le projet cinématographique insensé de James Cameron, « Avatar », véritable rêve de cinéaste rendu aujourd’hui possible grâce à la technologie des effets spéciaux numériques de 2009. Annoncé à grand renfort de buzz médiatique et autres escouades d’annonces médiatiques massives et dithyrambiques, « Avatar » a été vendu comme un produit quasi « révolutionnaire », un film qui allait repousser toutes les limites du visuel, du jamais-vu au cinéma, un rêve de cinéphile qui prend enfin vie devant la caméra d’un James Cameron qui n’avait pas tourné de long-métrage de fiction depuis « Titanic » en 1997. Jake Sully (Sam Worthington) est un marine paraplégique recruté pour une mission spéciale sur la planète Pandora, à des années lumières de la Terre, en 2154. Un puissant conglomérat industriel s’est mis en tête de s’emparer d’un précieux minerai situé sous les terres du peuple des Na’vi. Grâce au programme Avatar, Jake est chargé de prendre l’apparence des autochtones afin d’infiltrer les Na’vi et de recueillir de précieuses informations pour préparer l’exploitation du minerai en amont. Mais Jake finit par prendre goût à son nouveau corps de Na’vi et, après sa rencontre avec la belle Neytiri (Zoe Saldana), notre intrépide héros finira par prendre son courage à deux mains en défendant la cause du peuple Na’vi contre la tyrannie des troupes du colonel Quaritch (Stephen Lang). C’est le début d’une longue bataille pour la survie de la planète Pandora.
Le film étant maintenant sorti en salles, les réactions ne se sont pas fait attendre : révolution visuelle et technique pour certains, script faiblard et naïf pour d’autres, « Avatar » cumule finalement les qualités et les défauts inhérents à son concept : repousser les limites des effets visuels en s’offrant par la même occasion le luxe de devenir officiellement le film le plus cher de l’histoire du cinéma (environ 350 millions de dollars de budget), mais ce au prix de certains sacrifices. Visuellement, « Avatar » est une pure merveille, tout simplement. James Cameron a réussi à créer un monde nouveau, la planète Pandora, un univers enchanteur et magique où les habitants - les Na’vi - une race d’extra-terrestres pacifiques, vivent en harmonie avec une nature luxuriante, à la fois belle, étrange et diablement envoûtante. Les personnages entièrement animés en numériques, mélangés à des fonds mêlant prises de vue réelles et fonds numériques, sont d’un réalisme rare. Et pourtant, les premières images montrées en avant-première quelques mois avant la sortie du film laissaient présager le pire. Que l’on se rassure de suite : le résultat est clairement à la hauteur de l’attente - et le tout en 3D s’il vous plaît ! Seule ombre au tableau : à trop vouloir miser sur le visuel, James Cameron a bâclé son histoire, accouchant d’un scénario linéaire et sans surprise : ainsi, les personnages sont uniformes, avec des gentils très gentils et des méchants très méchants. Les péripéties et les différentes scènes d’action sont grandioses mais sans surprise, le tout manque clairement de relief, de profondeur, de rebondissement. Tout est trop prévisible et trop naïf, dommage, car le réalisateur nous avait pourtant habitué à plus de subtilité dans ses scripts. Ici, tout est noir ou blanc, mais sans demi mesure. De plus, le message écologique du film est un peu trop appuyé pour être vraiment honnête. On regrettera aussi le côté parfois très naïf limite Walt Disney des personnages et de l’histoire - avec une gentille morale sur l’importance de protéger la nature et de refuser la colonisation. Un peu plus de nuance n’aurait pas fait de mal. Et pourtant, le résultat est là : « Avatar » est un film grandiose de A à Z, un spectacle magistral comme on en voit rarement au cinéma, un véritable rêve qui prend vie sous nos yeux ébahis, renforcé par l’utilisation judicieuse (mais parfois un peu maladroite) de la 3D. Pour certains, il y aura déjà un avant et un après « Avatar », un film qui fera date dans l’histoire du cinéma à coup sûr. A l’inverse de beaucoup d’autres films du même genre, ce n’est cette fois pas la musique qui constitue l’atout majeur du film mais bien tout l’aspect visuel. Musicalement, James Cameron retrouve le compositeur James Horner avec qui il a déjà collaboré sur « Aliens » (1986) et « Titanic » (1997), deux partitions maîtresses dans la filmographie du musicien. Avec « Avatar », Horner a eu beaucoup de temps pour développer une musique associant à la fois touches ethniques/exotiques pour la planète Pandora et orchestre symphonique pour la partie plus humaine et dramatique de l’histoire - sans oublier le recours à quelques touches électroniques et quelques choeurs épiques. Première écoute et premier constat : la musique souffre indubitablement d’un manque flagrant d’originalité et d’idée. James Horner recycle toutes les formules musicales habituelles du genre avec une certaine paresse quelque peu étonnante pour un film aussi ambitieux. On retrouve ainsi le motif de 4 notes de « Brainstorm » / « Star Trek II » / « Willow »/ « Enemy at the Gates », ainsi que des allusions à peine déguisée au thème de « Glory » ou à un thème de « Legends of the Fall », sans oublier des références trop évidentes à « Apocalypto ». Encore une fois, James Horner n’a pu s’empêcher de recycler ses propres compositions en se cachant derrière l’argument d’une « signification » intime de ses autocitations. Peut-être, sauf que lorsque l’on entend cela pour la 100ème fois, cela commence à devenir particulièrement pénible et pénalisant pour le film, qui souffre de références musicales à d’autres films antérieurs. Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là, car si la musique accompagne parfaitement l’ambiance à la fois écologique, magique, sombre et dramatique du film de James Cameron, elle rappelle aussi la grande paresse artistique d’un compositeur qui, de toute évidence, a perdu de sa superbe. Constat sévère ? Certes, mais à la taille de l’immense gâchis de la partition qui nous est donné d’entendre, tant dans le film que sur l’album - généreusement rempli, comme toujours avec le compositeur. Le score de « Avatar » utilise donc l’orchestre symphonique habituel agrémenté d’une pléiade d’effets électroniques sur lesquels le compositeur arrive à recréer quelques sonorités futuristes plutôt intéressantes, avec un ensemble d’instruments ethniques/exotiques pour les couleurs musicales de Pandora et des Na’vi. C’est d’ailleurs là que le bat blesse : la partie ethnique de la musique de « Avatar » trahi un manque d’inspiration flagrant. Alors qu’Horner annonçait dans de nombreuses interviews qu’il avait passé beaucoup de temps à essayer d’imaginer et de recréer le « folklore » musical des Na’vi (Horner a eu environ 18 mois pour écrire la musique, ce qui est absolument énorme et exceptionnel pour un film !), le résultat est somme toute atrocement ordinaire, facile, sans surprise. Les percussions, les shakuhachis et autres flûtes de pan et voix féminines éthérées sont de la partie dès « You Don’t Dream in Cryo… » pour l’introduction du film. Pas de surprise, dès les premières minutes, Horner réutilise son fameux motif de 4 notes de trompettes qui semble l’obséder depuis près de deux décennies et qu’il nous balance constamment à toutes les sauces. Les parties vocales utilisent le langage Na’vi crée pour les besoins du film, avec l’apport des solistes Drea Pressley et Mark Edward Smith. L’utilisation de rythmiques électroniques sur la fin du morceau paraissent plus étonnantes (et faciles) pour du Horner, rappelant l’univers futuriste du film. Les synthétiseurs apportent d’ailleurs une touche futuriste plus intéressante dans « Jake Enters His Avatar World » pour la transformation de Jake Sully en son Avatar. Visiblement, Horner se montre plus inventif ici avec les sonorités électroniques et tentent quelques couleurs sonores inédites dans son univers musical (on pourra aussi signaler l’utilisation des instruments ethniques dans « Jake Enters His Avatar World », très clairement calqués sur le score de « Apocalypto »). Hélas, l’ensemble est constamment gâché par un manque d’idée mélodique flagrant (étonnant pour du Horner). Seul point positif : l’apparition du thème des Na’vi à la fin de « Jake Enters His Avatar World », thème plutôt aérien bâti sur une succession d’accords majestueux évoquant la beauté de la nature de Pandora et le caractère pacifique des Na’vi. Dommage simplement que ce thème ne laisse aucun souvenir particulier, même dans le film. Des morceaux comme « Pure Spirits of the Forest » ou « The Bioluminescence of the Night » fonctionnent bien dans le film mais tombent constamment dans un style new-age/world music un peu facile, alors que pour un univers aussi étrange et merveilleux que celui de Pandora, on se serait attendu à une musique plus audacieuse dans son approche, plus recherchée et moins portée sur les clichés. Horner utilise les synthétiseurs new age pour les scènes où Jake découvre la nature luxuriante de Pandora et ses mille richesses en compagnie de Neytiri. Les touches ethniques/exotiques rappellent là aussi des passages de « Apocalypto », sans grande idée particulière - le résultat restant tout à fait correct à l’écran. Un morceau comme « The Bioluminescence of the Night » s’avère être plus intéressant dans son développement des sonorités électroniques new age plus étranges pour la flore luminescente de Pandora. Néanmoins, force est de constater qu’Horner a bien du mal à sortir de ce côté « musique de film animalier/documentaire naturaliste » alors qu’on était en droit d’attendre quelque chose de bien plus audacieux et recherché de sa part (surtout après 18 mois de travail !). En revanche, dès « Becoming One of the People, Becoming One With Neytiri », Horner recycle un thème du score de « The Four Feathers » avec l’envolée d’une voix d’un enfant soliste et une superbe reprise du thème principal lorsque Jake devient un membre à part entière du peuple Na’vi. Le compositeur apporte même un peu de romance et de poésie à l’union entre Jake et Neytiri avec l’utilisation intime de la flûte de Tony Hinnigan qui rappelle vaguement la scène d’amour entre William Wallace et Murron dans « Braveheart », le tout mélangé à une très belle écriture suave et raffinée pour cordes et piano - sans aucun doute l’un des plus beaux passages du score. Les choses se gâtent hélas avec « Climbing Up Iknimaya/The Path to Heaven » et « Jake’s First Flight » où Horner réutilise un dérivé du thème de « Glory » (1989) déjà lui-même inspiré du « Ivan le Terrible » de Prokofiev. Les chœurs d’enfants interprètent ici un thème majestueux pour la scène de l’ascension du mont Iknimaya, un très beau passage assez grandiose dans le film, malheureusement gâché par un recyclage trop évident du thème de « Glory » (à noter cependant une utilisation très réussie des voix). Enfin, avec « Scorched Earth », on entre dans la dernière partie, lors de la longue bataille finale. Horner utilise ici des rythmes martiaux avec les chœurs et les instruments ethniques pour évoquer la destruction de Pandora. L’action se dévoile dans le massif et martial « Quaritch » et le brutal « The Destruction of Hometree », qui dégage un sentiment de désastre et de tragédie dans le film, avec une utilisation particulièrement grandiose des choeurs (dans un style proche de « Enemy at the Gates ») - le thème de Pandora étant repris à travers de multiples versions plus tourmentées et sombres. Horner se montre finalement plus inspiré dans ces passages d’action sombres, même si l’ensemble n’a rien de follement original en soi. On appréciera le chant de lamentation tragique de « Shutting Down Grace’s Lab » (passage d’une grande émotion dans le film, lorsque les militaires décident de fermer le laboratoire d’Avatar de Grace - Sigourney Weaver), pour déboucher sur les deux climax de la partition, l’intense « Gathering All The Na’vi Clans for Battle », lorsque Jake décide de réunir tous les clans Na’vi pour l’affrontement final. La musique atteint ici un sommet de grandeur et d’émotion, à la fois grandiose et solennelle, même si là aussi on regrettera le côté souvent facile de la musique (percussions ethniques, choeurs épiques comme on en fait à la pelle aujourd’hui dans les musiques épiques hollywoodiennes de nos jours !) et un recyclage trop évident ici d’un thème de « Legends of the Fall » (1994). Néanmoins, le morceau tire sa force d’un thème rempli d’espoir, de courage et de détermination à l’écran, alors que l’on voit les différents clans Na’vi se réunir tous ensemble pour une cause commune. Le morceau débouche sur la bataille finale, l’immense « War », climax d’action de plus de 11 minutes pour chœurs, orchestre et percussions ethniques. Seule ombre au tableau : le côté très quelconque d’un morceau qui aurait dû être un sommet du genre, mais ne fait finalement que recycler toutes les formules épiques hollywoodiennes en vogue (on croirait presque entendre par moment le « Time Machine » de Klaus Badelt ou le « Kingdom of Heaven » d’Harry Gregson-Williams). James Horner qui lorgne du côté de Media-Ventures ? Insolite et frustrant ! Et pourtant, on ne peut qu’être soufflé par la puissance épique qui se dégage du colossal « War » et ses envolées dramatiques et solennelles d’une puissance redoutable à l’écran. La musique atteint même un sommet d’émotion à partir de la septième minute, sans aucun doute le passage le plus réussi du score, dégageant un sentiment d’espoir grandiose en plein coeur de la bataille. Dommage cependant que l’écriture - réussie - des choeurs reste finalement très passe-partout et un peu facile (James Horner nous a habitué à des choses bien plus personnelles). Pour finir, on ne nous épargne malheureusement pas la traditionnelle chanson du générique de fin, interprétée par la star du R&B britannique Leona Lewis, « I See You », reprenant le thème principal dans une version pop/électro décevante et tout à fait dispensable. Bilan finalement très mitigé pour le nouvel opus symphonique épique de James Horner. Certes, après quelques partitions de qualité extrêmement quelconques, on retrouve avec un certain plaisir le Horner des musiques d’action/aventure épiques et démesurées, sauf qu’ici, le compositeur se complait encore une fois dans le recyclage permanent de ses anciens motifs, prétextant un argument émotionnel à chaque citation pour cacher au final son manque d’idées. 18 mois pour accoucher finalement d’un score épique quelconque et sans grande surprise, recyclant toutes les formules musicales épiques/ethniques du genre ? Décevant, surtout de la part d’un compositeur qui semble ne plus avoir grand chose à dire en 2009. Certes, le score fonctionne très bien dans le film et s’écoute de façon agréable sur CD, mais il manque réellement quelque chose pour en faire une grande oeuvre, peut être un soupçon d’honnêteté et d’inspiration ? Plus d’audace ? Plus d’idées mélodiques ? Le rapport image/musique reste d’ailleurs très superficiel, la musique colle bien aux images mais on ne retient finalement pas grand chose de la musique à la sortie du film, preuve qu’Horner est plus que jamais en mode autopilote sur cette partition et qu’il semble s’essouffler dans ses idées qui tournent en rond. Bien sûr, il reste la grandeur de « Gathering All The Na’vi Clans for Battle » ou la démesure épique de « War », mais il y a aussi les facilités irritantes des clichés ethniques de « Pure Spirits of the Forest » qui sont indignes d’un compositeur censé avoir travaillé pendant de longs mois sur la création d’un nouvel univers sonore. Et pour finir, on retrouve toutes les citations habituelles du compositeur, de « Apocalypto » à « Glory » en passant par « Legends of the Fall », « The Four Feathers », « Enemy at the Gates », « Braveheart » et même « Mighty Joe Young ». Personne ne peut en vouloir à Horner de faire du Horner, mais quand on atteint un tel niveau de paresse artistique, difficile de ne pas perdre patience, surtout lorsqu’on prend le temps de se souvenir que le score a été annoncé pendant de nombreux mois comme un très grand travail musical sur lequel le compositeur avait soi-disant réussi à recréer tout un univers musical pour la planète Pandora et le film de James Cameron en général. En bref, on reste frustré par le résultat final qui n’est pas à la hauteur de nos attentes, car, malgré des qualités indéniables (une émotion réellement palpable dans la partie finale, des sonorités électroniques assez intéressantes vers le début du film, un score agréable à écouter et bien écrit), la musique de « Avatar » ne parvient pas à se hisser au dessus de la masse hollywoodienne habituelle et tombe bien souvent dans la facilité et une certaine paresse artistique évidente. Seuls les aficionados d’Horner y trouveront leur compte, les autres en arriveront très vite à la conclusion que le compositeur n’a plus grand chose à nous dire aujourd’hui ! ---Quentin Billard |