1-Opening Theme 2.06
2-Astro Flies! 3.14
3-Start It Up 3.57
4-Morning Lessons 1.50
5-Blue Core Pursuit 3.58
6-Designing Toby 4.48
7-I Don't Want You 1.22
8-One of Us/Meeting Trashcan 2.29
9-I Love Robots/Hamegg's Story 2.21
10-The RRF/New Friends 2.58
11-Reviving Zog 1.59
12-Reluctant Warrior 4.43
13-Cora's Call 2.27
14-Undercover Robots 0.51
15-Egg on Hamegg 3.29
16-Toby's Destiny 4.31
17-Saving Metro City 3.47
18-Final Sacrifice 2.47
19-Robot Humanity 3.23
20-Theme from Astro Boy 4.34

Bonus Track:

21-"Robots Are Our Friends" Infomercial 1.27*

*Ecrit par John Ottman et
Kristopher Gee.

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 989 2

Produit par:
John Ottman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Supervision musicale:
Todd Homme
Montage musique:
Amanda Goodpaster
Co-producteurs exécutifs:
David Bowers, Maryann Garger

Artwork and pictures (c) 2009 Imagi Crystal Limited and Summit Entertainment, LLC. Original Manga (c) Tezuka Productions Co, Ltd. All rights reserved.

Note: ****
ASTRO BOY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Adaptation américano-hongkongaise du célèbre manga éponyme d’Osamu Tezuka publié en 1952, « Astro Boy » est devenu par la suite une icône de l’animation japonaise. Le manga fut ainsi adapté en série animée dans les années 60. Il faudra finalement attendre 2009 pour revoir notre petit robot-enfant préféré revenir sur nos écrans dans la très belle version animée de David Bowers (« Flush Away »), réalisé par le Studio Imagi Animation entre Los Angeles et Hong Kong, à qui l’on doit déjà « TMNT » (2007). Le film reste donc fidèle à l’esprit d’origine du manga d’Osamu Tezuka et reprend les grandes lignes directrices de l’univers du petit robot défenseur de l’humanité. L’histoire se déroule dans un futur proche, à l’intérieur de la ville flottante de Metro City. Le Dr. Tenma vient de créer pour la ville un prototype de robot pacificateur censé assurer la paix de la cité. Mais le général Stone, qui supervise le projet, a d’autres intentions en tête et compte utiliser la force rouge maléfique au détriment de la force bleue, censée donner du pouvoir aux machines pour faire le bien. L’expérience tourne mal et Toby, le jeune fils du Dr. Tenma, est tué dans l’accident. Fou de chagrin, le Dr. Tenma décide alors de créer un clône robotisé de son fils, qui possèdera la même apparence et les mêmes souvenirs que son jeune fils, mais avec un coeur de force bleue. Toby se réveille alors et ignore encore qu’il est un robot, jusqu’au jour où il découvre qu’il peut voler et possède des pouvoirs exceptionnels et une force surhumaine. Mais, pris de remords, son père lui révèle toute la vérité et décide de le rejeter en lui demandant de trouver sa place dans le monde. Paniqué et bouleversé, le jeune enfant s’enfuit et atterrit sur Terre, au milieu d’une gigantesque décharge de robots, où il fera la connaissance d’un groupe d’enfants avec lesquels il se liera d’amitié. Ce sera pour Toby - rebaptisé Astro par ses nouveaux amis - le début d’une grande aventure, qui l’amènera à trouver son destin et à sauver finalement Metro City d’une grande menace.

« Astro Boy » reste indubitablement une bien belle réussite du genre. L’animation reste de très haut niveau - bien que moins aboutie qu’un DreamWorks ou qu’un Pixar - avec un graphisme souvent très détaillé et assez plastique. Le look d’Astro Boy et de l’univers de Metro City reste très proche du manga d’origine, ramenant par la même occasion des souvenirs de la série animée japonaise kitch des années 60. Le film de David Bowers évoque les thèmes habituels du courage, du combat contre le mal sous toutes ses formes, et de l’importance de trouver sa place dans le monde. Bien sûr, le scénario reste un peu naïf et très manichéen, mais qu’importe, le résultat est là, et le film s’avère être purement et simplement grandiose. Mieux encore : le réalisateur arrive à insuffler une véritable vie à ses personnages, bien qu’on regrettera comme toujours la présence des sempiternels sidekicks, insupportables au demeurant, qui n’apportent rien de particulier à l’intrigue du film (les robots-communistes révolutionnaires). Si le film s’inspire par moment des productions Walt Disney, l’ensemble possède un charme indéniable, s’adressant à la fois aux jeunes comme aux adultes. Plus étonnant : la première partie du film s’avère être étonnamment dramatique et poignante pour un film animé de ce genre, et plus particulièrement avec l’histoire du décès de Toby et du rejet d’Astro par son père - scène assez bouleversante. Niveau casting vocal, le film réunit une pléiade de stars telles que l’inévitable Freddie Highmore, Nicolas Cage, Kristen Bell, Eugène Levy, Samuel L. Jackson, Donald Sutherland, Bill Nighy et Charlize Theron. Au final, « Astro Boy » réunit action, humour et émotion avec un certain brio, nous offrant quelques scènes de bataille particulièrement énormes et grandioses, un très beau film d’animation idéal pour les fêtes de fin d’année !

Pour le compositeur John Ottman, « Astro Boy » représente une occasion unique, puisqu’il s’agit de la première fois que le compositeur écrit la musique d’un dessin animé. Le musicien, jusqu’ici essentiellement cantonné aux thrillers et aux autres productions à suspense, a enfin eu l’occasion de s’exprimer pleinement sur un film mêlant héroïsme, dépassement de soi, aventure, innocence, jovialité et émotion, à travers un style symphonique au classicisme d’écriture très soutenu, fait étonnant de la part du compositeur (dont les maladresses d’écriture sont hélas légions !). Le score de « Astro Boy » vaut avant tout par la qualité de son thème principal, véritable ciment de la partition. Comme l’explique le compositeur lui-même dans le livret de l’album publié par Varèse Sarabande, la conception du thème principal de « Astro Boy » a représenté une vraie gageure pour Ottman :

« Je savais que le thème principal devait être innocent et émouvant, et qu’il devait aussi évoquer sa confiance en soi et son héroïsme (…). Je me suis dit sur le coup qu’il était arrivé trop vite (…). Puis, je me suis alors souvenu que les premiers instincts sont souvent les plus corrects, et je l’ai donc joué à plusieurs amis pour être bien sûr que je ne me trompais pas en pensant tenir le bon bout. »

John Ottman signe à coup sûr l’un de ses plus grands thèmes, dont l’unique défaut vient d’une construction un brin trop longue dans son intégralité - et donc difficile à retenir après coup. La mélodie de « Astro Boy » est ainsi construite sur une série de trois phrases mélodiques relativement longues, aboutissant à un thème assez conséquent dans sa durée. En terme de perception et de mémorisation, il n’est guère aisé de retenir les trois parties de façon distincte - il manque donc un petit quelque chose à ce thème pour être un « classique » du genre, peut-être que cette mélodie en trois sections aurait gagné à être plus directe et plus courte, avec moins de notes ? Toujours est-il que le résultat est là : John Ottman nous offre bel et bien LE thème musical d’Astro Boy, héroïque, majestueux, plein d’espoir, de jovialité et de détermination. A partir de ce thème, le compositeur toute une série d’ambiances associées aux aventures du petit robot de Metro City. Bien sûr, il y a le splendide « Opening Theme » avec ses cuivres héroïques et ses choeurs grandioses, symbole d’aventure et d’exploits, un vrai thème de super-héros. Les orchestrations restent très soutenues et l’écriture extrêmement soignée. Dans « Astro Flies ! », notre héros découvre ses pouvoirs avec une magnifique envolée du thème principal et quelques légères touches de mickey-mousing (un style auquel Ottman est peu habitué, mais qui semble lui correspondre à merveille !). Le compositeur se montre même plutôt inventif dans son utilisation de certains effets orchestraux. A l’écran, le résultat est là : la musique nous entraîne pleinement dans l’envol majestueux d’Astro Boy dans le ciel de Metro City, un premier grand moment de bravoure. Dans « Start It Up », la partition dévoile sa facette plus sombre et agressive, un morceau d’action massif et brutal pour la scène de l’expérience qui tourne mal au début du film. Les touches de mickey-mousing restent très présentes, mais c’est l’utilisation des cuivres agressifs/dissonants et des percussions sauvages qui attirent ici notre attention - avec des orchestrations assez inventives, comme une utilisation discrète mais efficace de castagnettes ou de quelques effets électroniques discrets. L’agressivité assez intense qui se dégage de l’excellent « Start It Up » reste impressionnante à l’écran pour un film animé de cet acabit, Ottman oscillant constamment ainsi entre passages sombres et moments joyeux, héroïques voire légers, une double facette agréable qui enrichit considérablement le travail du compositeur sur ce film.

« Morning Lessons » développe cette partie plus légère de la musique à grand renfort de mickey-mousing et d’envolées instrumentales énergiques et rafraîchissantes, alors qu’Astro apprend à maîtriser ses pouvoirs. De l’action, Ottman nous en offre avec le très fun « Blue Core Pursuit », dans lequel le musicien semble s’être fait particulièrement plaisir, entre envolées héroïques rétro, passages légers/sautillants et utilisation très inventive d’éléments électroniques (pour le côté robotique/futuriste du film). Ses rythmes action intenses et massifs rappellent clairement son travail sur « Superman Returns », en bien plus inspiré. Certains passages apportent même davantage de nuances et de subtilité comme « Designing Toby », avec une reprise très belle et intime du thème d’Astro par une clarinette et une flûte sur fond de cordes douces, lorsque Toby renaît sous la forme d’Astro Boy. L’émotion devient plus palpable dans « I Don’t Want You », mais c’est « One of Us/Meeting Traschcan » qui attire ici notre attention, avec une utilisation très inventive et délirante d’instruments comme le saxophone, le xylophone, l’orgue électrique ou le banjo (on est guère loin par moment d’un Danny Elfman en roue libre !). Ici aussi, la musique d’Ottman véhicule un fun évident à l’écran et sur CD, un plaisir constant et immédiat. Idem pour « The RRF/New Friends » et ses orchestrations inventives et rafraîchissantes fourmillant d’idées sonores - le compositeur nous prouve au passage qu’il maîtrise parfaitement l’exercice souvent périlleux du mickey-mousing. L’action reprend de plus belle pour le combat dans l’arène de « Reluctant Warrior » et ses rythmes martiaux saupoudrées de touches d’humour diverses pour évoquer le combat contre les robots de tête d’oeuf (sonorités nippones, instruments métalliques/synthétiques bizarres, etc.). Ottman en profite pour nous rappeler qu’il aime décidément expérimenter et créer des sonorités souvent insolites et délirantes.

« Cora’s Call » apporte un peu de chaleur avec un thème plus intime interprété ici par une flûte à bec, tandis que « Undercover Robots » bascule à nouveau dans l’humour et la dérision avec un pastiche de musique de film d’espionnage à grand renfort de sonorités kitch et de touches musicales à la « James Bond ». Et c’est une déferlante d’action qu’Ottman nous offre enfin avec les virtuoses « Egg on Hamegg », « Final Sacrifice » et « Saving Metro City » et ses envolées héroïques grandioses, illustrant la bataille finale entre Astro Boy et le gigantesque robot pacificateur, bien décidé à détruire Metro City. John Ottman nous offre un beau happy-end dans « Robot Humanity » et reprend une dernière fois le superbe thème principal dans « Theme from Astro Boy ». Vous l’aurez donc compris, c’est une partition fraîche, légère, massive, excitante et héroïque que nous offre John Ottman pour « Astro Boy », un travail de qualité pour ce qui reste à n’en point douter l’un des meilleurs scores du compositeur depuis bien longtemps - pour ne pas dire SA meilleure partition de ces dix dernières années. John Ottman a fait de sérieux efforts pour repousser ses propres maladresses d’écriture en nous offrant une partition symphonique d’une fraîcheur et d’une inventivité rare, avec un fun constant et une passion évidente. A une époque où les musiques de film deviennent de plus en plus pauvres et sans idées particulières, un score énergique et rafraîchissant comme celui d’Astro Boy fait réellement plaisir à entendre, d’autant que le résultat à l’écran est impeccable, apportant une réelle énergie et une passion communicative aux aventures du petit robot né de l’imagination fertile d’Osamu Tezuka ! Comme quoi, il ne manquait plus qu’un pas à franchir pour que John Ottman nous prouve enfin qu’il n’est pas « artistiquement » mort et qu’il a encore des choses à nous dire, pour peu qu’on lui donne les moyens de s’exprimer pleinement sur des projets qui l’inspirent réellement !



---Quentin Billard