tr> |
1-The Flock - Titles 5.23
2-Viola's Story 1.29 3-Errol Paranoia 1.28 4-Edmund Predator 4.08 5-Beatrice Belle 1.19 6-The Abduction of Harriet 1.28 7-Usual Suspects 1.42 8-The Den 4.11 9-Scene of the Crime 2.33 10-People Are Lies 2.03 11-Gunpoint 2.09 12-Harriet Captive 1.37 13-Another Missing Girl 1.14 14-Viola's Apartment 1.29 15-Alison to Work 1.41 16-Midnight Meet 1.30 17-The Farm 2.57 18-Wolf Attack 1.50 19-Trailer Park 4.07 20-Out of Control 1.10 21-Harriet's Home 1.53 22-Official Departure 0.46 23-Alison's Destiny 3.11 Musique composée par: Guy Farley Editeur: Movie Score Media MMS-08014 Produit par: Guy Farley Producteur exécutif album: Mikael Carlsson Artwork and pictures (c) 2007 Bauer Martinez Studios. All rights reserved. Note: *** |
THE FLOCK
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by Guy Farley
|
|
Réalisateur hongkongais à succès, Andrew Lau s’essaie avec « The Flock » au thriller hollywoodien après avoir connu la consécration en 2002 avec « Infernal Affairs ». « The Flock » met en scène le trop rare Richard Gere et la mignonnette Claire Danes dans un polar sombre et psychologique assez réussi. Erroll Babbage (Richard Gere) est un agent du département de la protection publique spécialisé depuis quelques années dans les affaires de violences sexuelles. Son supérieur hiérarchique (Ray Wise) décide un jour de lui adjoindre les services d’une jeune recrue, Allison Lowry (Claire Danes), qu’il sera chargé de former afin qu’elle prenne sa place le moment venu. Erroll et Allison enquêtent alors sur la disparition d’une petite fille, Babbage étant persuadé que cette disparition est en rapport avec un violeur placé sous liberté conditionnelle. Les deux agents vont se lancer dans une véritable course contre la montre pour tenter de retrouver l’enfant avant qu’il ne soit trop tard, quitte à outrepasser la loi pour aller jusqu’au bout s’il le faut. « The Flock » est un thriller somme toute assez routinier, avec le cliché habituel du vétéran et de la jeune recrue. L’alchimie fonctionne plutôt bien entre Richard Gere et Claire Danes, et le film d’Andrew Lau vaut surtout par le duo de qualité que forment les deux acteurs à l’écran. Le scénario reste quand à lui classique, avec son lot de rebondissements et de scènes à suspense sans grande originalité. Le réalisateur arrive néanmoins à instaurer tout au long du film une atmosphère sombre et moite renforcée par l’obstination quasi maniaque et les méthodes souvent expéditives - voire brutales - du personnage de Richard Gere dans le film. Certes, tous les clichés du genre sont passés ici en revue, la seule originalité venant uniquement du fait que l’intrigue du film s’articule essentiellement autour de l’univers sordide des délits sexuels. Rien de bien neuf à l’horizon donc !
La musique de « The Flock » a été confiée à Guy Farley, compositeur britannique révélé en 2006 sur le très beau film de Sean Ellis « Cashback » pour lequel le musicien a signé l’un de ses premiers scores remarqué par le public béophile et la presse spécialisée. Pourtant, Guy Farley travaille pour le cinéma depuis 1998, alternant bien souvent séries-B et films à petit budget sans grande conviction. Avec « The Flock », Farley peut enfin s’exprimer avec davantage de moyens et nous offre une partition thriller efficace mais routinière et sans surprise. Le compositeur utilise l’orchestre symphonique habituel auquel s’ajoute toute une pléiade d’effets électroniques atmosphériques renforçant la tension du film. Dès « The Flock - Titles », Guy Farley impose la couleur de sa partition avec des cordes à la fois sombres et des rythmiques électroniques modernes. Rien de bien neuf à l’horizon, même si l’on appréciera ici le travail du compositeur autour des sonorités électroniques. Farley impose un style atmosphérique avec le mélange cordes/piano/synthétiseurs dont la noirceur ambiante et pesante n’est pas sans rappeler les travaux d’Howard Shore sur des thrillers de type « Se7en » ou « Panic Room ». « The Flock - Titles » enchaîne finalement sur un bref passage atonal dissonant et une conclusion synthético-orchestrale plus rythmée et entraînante. Dans « Viola’s Story », Farley dévoile son thème principal au piano, thème qui reviendra tout au long du film, mélodie mélancolique et un brin solitaire renforcée par la fragilité des notes de piano, les cordes amères et les synthétiseurs froids et distants. Avec « Errol Paranoïa », Farley évoque l’obstination quasi aveugle d’Erroll Babbage à retrouver la jeune fille disparue par le biais de notes de piano répétées, de cordes pesantes et de loop électro modernes. Aucun doute possible, Guy Farley maîtrise pleinement les codes de la musique de suspense/thriller contemporain, un style oscillant par moment entre la dissonance agressive d’un Christopher Young ou la mélancolie atmosphérique et lente d’un Craig Armstrong ou d’un Howard Shore. Un morceau comme « Edmund - Predator » est assez représentatif de l’ambiance voulue par le compositeur sur le film d’Andrew Lau : cordes atmosphériques, rythmiques électros sombres et passages dissonants/agressifs dans la lignée d’un Christopher Young. A ce sujet, on appréciera dans le film les morceaux plus menaçants et angoissants où Farley développe un style atonal plus dissonant comme « The Abduction of Harriet » pour la scène de l’enlèvement de la jeune fille - les loops électro restant toujours très présents pour renforcer le côté moderne/contemporain de l’histoire. Farley va même jusqu’à utiliser des rythmiques de type pop/RnB modernes dans « Usual Suspects » afin d’évoquer la progression de l’enquête d’Erroll et Allison. Le suspense devient plus intense dans le très sombre « The Den » et l’atmosphérique « Harriet Captive » et ses cordes froides et dissonantes à la Howard Shore. Farley va même jusqu’à utiliser les effets instrumentaux avant-gardistes habituels - clusters stridents de cordes, etc. - pour évoquer la captivité de la jeune fille. La tension monte d’un cran dans « Viola’s Apartment » alors que les musiques des scènes d’enquête s’avèrent être moins intéressantes tout en restant efficaces à l’écran (« Alison to Work »). La partie finale débute avec les cordes dissonantes de « The Farm », lorsqu’Erroll et Allison arrivent à la ferme où se sont cachés les ravisseurs d’Harriet. On retrouve ici aussi les clusters stridents de cordes, repris dans l’agressif et chaotique « Wolf Attack », ainsi que dans « Out of Control » et son suspense plus intense (à noter l’utilisation des percussions qui renforcent la tension de la scène) lors de la confrontation finale. Enfin, « Harriet’s Home » et « Official Departure » ramènent le calme en reprenant les cordes mélancoliques du début et « Allison’s Destiny » le piano intime associée à Allison, qui se voit déjà succéder au poste de Babbage après une enquête difficile, un nouveau commencement dans la carrière professionnelle et la vie de la jeune femme. Guy Farley applique donc toutes les recettes du genre sur « The Flock » avec un certain professionnalisme mais n’apporte aucune originalité particulière à la musique de ce thriller routinier. Et c’est justement là que le bat blesse : on se serait attendu à quelque chose d’un peu plus profond, d’un peu plus creusé. Hélas, Farley se contente bien souvent de reprendre les poncifs habituels du genre en s’inspirant de ses collègues (Chris Young, Craig Armstrong, etc.) sans faire preuve de la moindre imagination. Cela reste donc un score fonctionnel tout à fait convaincant dans le film mais sans grande surprise, idéal pour les amateurs de partitions à suspense atmosphériques mais plutôt passe-partout et tout à fait dispensable pour les autres. ---Quentin Billard |