1-Prelude 2.29
2-The Minotaur 5.09
3-Chiron 2.02
4-Victory 1.32
5-The Fury 2.16
6-Dyslexia 1.02
7-The Hydra 6.53
8-Medusa 2.42
9-Son of Poseidon 1.56
10-The Parthenon 3.42
11-Hollywood 2.32
12-Lost Souls 2.34
13-Fighting Luke, Part 1 3.54
14-Fighting Luke, Part 2 2.47
15-Hades 2.46
16-Mount Olympus 1.27
17-Poseidon 3.07
18-Homecoming 3.06
19-End Credits 7.12

Musique  composée par:

Christophe Beck

Editeur:

ABKCO Records 03242

Musique produite par:
Christophe Beck
Montage musique:
Fernand Bos, M.P.S.E.
Coordination score:
Jake Monaco
Coordination album:
Matthew Janszen
Direction musicale pour la
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour la
20th Century Fox par:
Mike Knobloch
Coordination de production musicale:
Rebecca Morellato
Direction musicale pour
ABKCO Records:
Alisa Coleman

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2010 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
PERCY JACKSON & THE OLYMPIANS :
THE LIGHTNING THIEF
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck
Pour son nouveau film, le réalisateur Chris Colombus s’attaque de nouveau à une adaptation cinématographique d’un best-seller d’aventure familial, « Percy Jackson », grand succès en librairie depuis sa publication en 2005, une saga en 5 tomes que l’on doit au romancier Rick Riordan. L’univers de « Percy Jackson » se propose de revisiter la mythologie grecque à sa façon, avec les célèbres dieux de l’Olympe comme Zeus ou Poséidon. Et si ces dieux avaient engendré sur terre des demi-dieux qui vivent parmi les hommes sans toujours savoir qui ils sont réellement ? C’est à partir de ce pitch sympathique que Chris Colombus développe son intrigue, autour de l’histoire du jeune Percy Jackson (Logan Lerman). Ce dernier est un jeune adolescent de 17 ans perturbé qui mène une vie difficile entre ses études dans un établissement spécialisé pour jeunes en difficulté et une mère dominée par un beau-père tyrannique et alcoolique. Un jour, lors d’une visite au musée, Percy découvre avec stupeur ses réelles origines : il est un demi-dieu, descendant du dieu Poséidon. Désormais allié avec son ami Grover, un satyre (Brandon T. Jackson), Percy est accusé par une mystérieuse créature ailée d’avoir dérobé l’éclair de Zeus. Si l’éclair n’est pas rendu à Zeus dans les jours à venir, ce sera le début d’une guerre sans merci entre les dieux de l’Olympe, guerre qui risquerait de provoquer la fin du monde. Percy s’embarque alors dans un long périple, à la recherche du mystérieux objet tant convoité. Notre jeune héros se retrouve alors dans la colonie des sangs-mêlés, lieu de refuge de tous les demi-dieux, où il est très vite traqué par un Minotaure qui kidnappe sa mère et l’emmène en Enfer, le royaume du dieu Hadès. Désormais, Percy n’a pas d’autre choix : il va lui falloir retrouver l’éclair dans les plus brefs délais, afin de sauver sa mère et le monde par la même occasion. Allié avec Grover et Annabeth, fille d’Athéna, le jeune demi-dieu aura fort à faire, affrontant des créatures mythiques comme Médusa ou l’hydre aux sept têtes. Percy se rendra jusqu’en enfer afin de convaincre Hadès de libérer sa mère et de retrouver le mystérieux éclair de Zeus.

« Percy Jackson » est donc l’adaptation du premier opus de la saga littéraire conçue par Rick Riordan. Chris Colombus n’a pas été choisi par hasard par la Fox sur ce film : depuis le départ, le but était bien évidemment de créer une nouvelle franchise capable de concurrencer celle d’Harry Potter. Les similitudes ne manquent pas : un jeune héros qui découvre qui il est réellement et quels sont ses réels pouvoirs, un lieu ressemblant à une école dans laquelle tous ses semblables se réunissent et étudient, des créatures mythiques, des pouvoirs magiques, etc. « Percy Jackson », le « Harry Potter » de la Fox ? On serait presque tenté de répondre par l’affirmative, surtout lorsqu’on sait que Colombus a déjà réalisé les deux premiers opus de la saga « Harry Potter ». Sauf qu’ici, le réalisateur ne brille pas particulièrement et nous offre un film d’aventure familial édulcoré, bien loin de la complexité des « Harry Potter », avec des personnages uniformes, des situations grotesques et un humour teenage-movie au ras des pâquerettes. Le film se permet en plus de grosses libertés par rapport au roman d’origine - comme souvent d’ailleurs - notamment lors de la révélation finale concernant l’identité du voleur de foudre. Colombus se paie néanmoins le luxe de faire apparaître dans son film Uma Thurman, Steve Coogan ou bien encore Pierce Brosnan dans le rôle du centaure, professeur de l’école des sangs-mêlés. Malgré tous les moyens mis en oeuvre (effets spéciaux spectaculaires, bestiaire impressionnant, héroïsme rétro, etc.), « Percy Jackson » apparaît finalement comme un spectacle familial kitsch et ennuyeux, avec un scénario plat et sans surprise, et une réalisation monotone. Le film permettra au moins d’introduire les enfants à l’univers de la mythologie grecque. Les autres risquent fort de s’ennuyer ferme !

On se serait attendu à ce que John Williams se retrouve sur le nouveau film de Chris Colombus après sa participation aux deux premiers volets de la saga « Harry Potter » (« The Sorcerer’s Stone » et « Chamber of Secrets »), mais c’est finalement Christophe Beck qui s’est vu confier les rennes de la partition de « Percy Jackson ». Le compositeur signe pour le long-métrage de Chris Colombus une partition symphonique à l’ancienne, avec un thème central assez sympa, des morceaux d’action trépidants et des envolées héroïques savoureuses. Dès « Prelude », Beck nous introduit à son thème principal associé tout au long du film à Percy Jackson, thème héroïque d’abord introduit par les bois puis développé ensuite par le reste de l’orchestre, composé de cuivres amples, de cordes ascendantes et de choeurs féminins grandioses. Cette excellente introduction nous permet de rentrer très vite dans l’univers mythologique et héroïque du film. Dès « The Minotaur », la partition de Beck montre très rapidement sa véritable facette : un morceau d’action pur et dur de plus de 5 minutes, servi par des orchestrations très soignées et assez élaborées, même si l’on regrettera le manque de personnalité du style musical de Christophe Beck (un défaut récurrent dans la plupart de ses oeuvres pour le cinéma !). Le morceau accompagne l’affrontement contre le minotaure vers le début du film, avec des rythmes martiaux excitants et des cuivres survoltés, sans oublier quelques développements thématiques plutôt réussis, et notamment l’apparition du second thème majeur de la partition, introduit ici par les cuivres vers le milieu du morceau, et qui évoque les origines divines de Percy Jackson.

L’ambiance devient plus mystérieuse et aérienne dans « Chiron » et la découverte de la colonie des sangs-mêlés. La musique exprime clairement l’idée du début d’une grande aventure, sentiment confirmé par « Victory » et ses rythmes martiaux héroïques savoureux. Le morceau nous permet d’ailleurs de découvrir le troisième grand thème du score, un thème d’action à la fois héroïque et déterminé, que l’on retrouvera tout au long de la plupart des grandes scènes d’action du film. Christophe Beck se fait plaisir et nous offre ainsi pas moins de trois thèmes pour « Percy Jackson », le thème principal, le thème divin et le thème d’action. L’héroïsme qui se dégage de « Victory » nous rappelle clairement les grandes heures de l’héroïsme hollywoodien, même si la musique n’a pas la fougue d’un John Williams ou d’un David Arnold. L’action reprend dans « The Fury » pour l’affrontement contre la furie vers le début du film. A noter ici l’utilisation assez impressionnante des percussions métalliques qui apportent une certaine violence au morceau, toujours soutenu par des orchestrations très soignées et des envolées martiales/héroïques cuivrées très réussies. Même chose pour la bataille contre l’hydre aux multiples têtes dans le musée (« The Hydra »), long déchaînement orchestral grandiose et excitant de près de 7 minutes, dans lequel Beck fait monter progressivement la tension avec une certaine habileté. Le thème d’action est alors repris avec le thème principal héroïque. Les amateurs de grandes musiques d’action orchestrales devraient apprécier cet excellent « The Hydra » et ses cuivres tonitruants qui rappelleraient presque le David Arnold de chez Roland Emmerich (« Independence Day »), le « Cutthroat Island » de John Debney ou les récents travaux de Michael Giacchino sur des films tels que « Star Trek ».

Le principal défaut de la composition de Beck pour le film de Colombus devient de plus en plus flagrant au fil des écoutes : malgré toutes ses bonnes qualités, le score ne laisse pas un grand souvenir, un défaut dû principalement à la qualité plus que quelconque des thèmes principaux du score, et au manque de personnalité (voire d’imagination) de la musique de Christophe Beck. Un morceau comme « Medusa » peut impressionner par son mélange entre atmosphères impressionnistes mystérieuses et voix cristallines étranges, mais aucun morceau ne semble sortir véritablement du lot. Même l’envolée héroïque grandiose de « Son of Poseidon » (scène où Percy utilise ses pouvoirs hérités de son père Poséidon), pourtant non dénuée de charme, ne marque pas les esprits, que ce soit dans le film ou sur l’album. Le thème divin revient dans « The Parthenon », mais là aussi, on n’en retient pas grand chose. Le thème d’action est largement développé dans l’excitant et martial « Hollywood » pour la scène où nos trois héros se rendent à Hollywood pour y retrouver les précieux objets qui leur permettront de se rendre aux enfers, dans le royaume d’Hadès. L’affrontement final se structure quand à lui en deux temps, « Fighting Luke pt.1 » et « Fighting Luke Pt.2 », deux grands morceaux d’action qui permettent à la partition de « Percy Jackson » d’atteindre son climax, avec un orchestre toujours aussi martial, cuivré et virtuose dans ses élans instrumentaux puissants et grandioses. Le passage central de « Fighting Luke Pt.2 » et sa reprise surpuissante du thème principal avec choeurs et orchestre apporte un souffle épique évident à la scène où Percy terrasse le voleur de foudre, mais sans laisser un souvenir impérissable là aussi.

Les derniers morceaux ne sortent guère de l’ordinaire eux aussi, qu’il s’agisse de l’atmosphère sombre de « Hades », du grandiose « Mount Olympus » avec ses choeurs épiques ou « Poseidon » et « Homecoming », deux morceaux qui ramènent le calme dans la partition et évoquent un sentiment de paix retrouvée et d’accomplissement personnel. « Homecoming » se conclut d’ailleurs avec une ultime reprise du thème d’action héroïque en guise de conclusion trépidante, enchaînant directement avec le générique de fin (« End Credits »), synthétisant sur plus de 7 minutes les principales idées musicales/mélodiques de la partition de Christophe Beck pour « Percy Jackson ». Le compositeur développe ainsi ses trois principaux thèmes et offre une conclusion solide à sa partition. Le résultat final s’avère donc être assez frustrant, car nous sommes pourtant bel et bien en face d’une partition symphonique aux qualités d’écriture indéniables, avec des orchestrations très soignées et assez élaborées, qui rappellent par moment les récents travaux de Michael Giacchino dans le domaine des films d’action/aventure. Si Beck retrouve avec « Percy Jackson » le style symphonique hollywoodien d’antan, il échoue à nous livrer une musique réellement mémorable et digne d’une grande fresque épique sur la mythologique grecque. Au lieu de cela, Beck signe un score sympathique et grandiose, parfois prenant, mais toujours très fonctionnel et sans réelle surprise, reposant sur les recettes orchestrales habituelles, là où un John Williams aurait su faire la différence dans son génie mélodique et son inspiration classique inépuisable. Toujours est-il qu’à défaut de laisser un grand souvenir, le score de « Percy Jackson » devrait ravir les amateurs de musique symphonique héroïque et grandiose, idéal pour accompagner la lecture des livres d’origine !



---Quentin Billard