1-The Minimoys Awakening 1.21
2-Ride of the Valkyries 0.27
3-Nuts and Berries 1.10
4-Aspecta 0.56
5-The Bee Raid 0.53
6-Three Rites of Initiation 4.47
7-Houdi Bee 1.50
8-The Red Car 1.37
9-The Ants Train Station 2.01
10-The Hive and the Stone 1.52
11-Still My Home 0.59
12-Daddy and His Angel 0.45
13-Pack Your Bags 1.17
14-I'm Sorry Mum 0.46
15-The Spider Messenger 1.47
16-He Will Be Back 0.49
17-The Fine Pair 0.36
18-Alfred at the Gas Station 1.21
19-Wompsiga 4.27
20-Wassup 1.01
21-Ram Crash 0.45
22-Coxyflight 0.21
23-The Pickpocket Dutchess 0.50
24-Paradise Alley 1.45
25-Snow My Man 0.17
26-Andyormum 2.35
27-Get Lost Snow 2.13
28-The Rat Trap Principle 0.46
29-Not Just Yet Home 1.41
30-Archibald and Armando 2.28
31-Cocoon Airport 0.54
32-Butterflight 1.09
33-The Spider and the Lollipop 0.44
34-Big Fat Red Eyes 1.14
35-Spideride 0.33
36-Our Guest Has Arrived 1.20
37-The King Is Home 1.42
38-Festino 1.05
39-Emancipation is the Key Word 1.56
40-Gambetto 1.27
41-Sublime 2.07
42-The Pantry Hide Out 3.02
43-Your Sleep Will Be Eternal 1.02
44-Heading to the Human's World 1.32
45-The Evil M 2.01
46-The Passage is Broken 0.42
47-A Big Bag of Marshmallows 0.33
48-The Revenge of Maltazard 1.08

Musique  composée par:

Eric Serra

Editeur:

Columbia 88697604172

Produit par:
Eric Serra

Artwork and pictures (c) 2009 Europa Corp. All rights reserved.

Note: ***
ARTHUR ET LA VENGEANCE
DE MALTAZARD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Eric Serra
Suite de la saga « Arthur et les Minimoys » instaurée par Luc Besson en 2006, « Arthur et la vengeance de Maltazard » nous permet de retrouver l’univers coloré du film animé inspiré d’une série de romans pour enfant conçus par Luc Besson lui-même (à noter que « La vengeance de Maltazard » est en réalité le troisième tome de la saga !). Après une première aventure riche et mouvementée, le jeune Arthur (Freddie Highmore) vit des moments paisibles avec ses parents et ses grands-parents dans la ferme familiale. Peu de temps après avoir réussi son rite initiatique de communion avec l’esprit de la nature, Arthur se prépare à regagner le monde des Minimoys alors que le dixième cycle de la Lune touche à sa fin. Tous les Minimoys sont prêts à l’accueillir dans le village du roi, mais hélas, c’est ce jour là que le père d’Arthur décide de quitter plus tôt que prévu la maison de ses grands-parents. C’est au moment du départ qu’une araignée vient remettre à Arthur un message de détresse inscrit en miniature sur un grain de riz. Le jeune garçon s’imagine alors que le message provient de la princesse Sélénia et que cette dernière est en danger. Son sang ne fait qu’un tour, et notre jeune héros intrépide décide alors de voler à son secours. Et de fil en aiguille, Arthur se retrouve plongé dans une nouvelle aventure où il secoure Bétamèche, combat des rats, des grenouilles, échappe à une immense araignée, croise la route des troupes du tyran Kröb et découvre pour finir que personne, au village, ne lui a envoyé de message de détresse. Luc Besson nous offre donc une nouvelle aventure d’Arthur dans l’univers des Minimoys, avec cette fois-ci un style relativement plus sombre et plus mature. Néanmoins, on retrouve ici les qualités et les défauts similaires au premier opus : si le mélange animation 3D/prises live fonctionne toujours aussi bien, on ne peut pas en dire autant de l’humour agaçant et infantilisant du film (et notamment avec le personnage insupportable et caricatural de Max, doublé par le rappeur Snoop Dogg dans la V.O.) et d’un script particulièrement mauvais et bâclé, voire inexistant.

A vrai dire, si l’intérêt du premier opus résidait avant tout dans la découverte d’un nouvel univers riche, magique et fantaisiste, ce second épisode perd tout ce qu’il y avait de magique et semble devenu extrêmement plat, banal et ordinaire, dénué du moindre charme. L’histoire est quasi inexistante : à part l’intrigue du message de détresse sur le grain de riz et la révélation finale ultra prévisible (gâchée par le titre du film, le plus énorme « spoiler » jamais fait au cinéma ! Pourquoi Besson a-t-il intitulé son film ainsi ?), « Arthur et la vengeance de Maltazard » ne raconte rien. L’intrigue du message de détresse n’est qu’un prétexte à lancer une longue succession de scènes d’action/aventure spectaculaires mais sans surprise - il faudra attendre plus d’une heure avant que l’histoire commence à devenir enfin intéressante ! Le spectateur devra même attendre les 20 dernières minutes du film pour voir apparaître certains personnages essentiels à l’histoire, alors que le réalisateur s’attarde pendant plus de 15 minutes sur des personnages secondaires totalement inutiles (comme le Koolomassaï Max ou le petit Bétamèche !). C’est à se demander si le réalisateur sait comment fonctionne un scénario au cinéma, tant la construction et le rythme semblent totalement hasardeux et nullissimes. A noter que ce second opus n’est qu’un épisode introductif au troisième film prévu courant 2010, « Arthur et la guerre des deux mondes », Luc Besson ayant choisi de tourner simultanément deux films correspondant à une seule aventure d’Arthur, pour éviter que le jeune Freddie Highmore ne grandisse trop vite pendant les tournages ! Hélas, ce choix s’avère être fatal pour l’intérêt scénariste de ce second opus qui ne raconte finalement pas grand chose (on se doute donc que l’histoire prendra véritablement son envol dans le troisième film !). Au final, « Arthur et la vengeance de Maltazard » s’avère être une véritable déception, et ce malgré ses qualités visuelles/techniques indéniables : c’est un beau film d’animation, mais cela ne suffit pas à en faire un bon film !

Eric Serra retrouve son complice de toujours Luc Besson sur « Arthur et la vengeance de Maltazard », toujours épaulé par l’orchestrateur Geoffrey Alexander, qui réalise encore une fois un travail remarquable sur les orchestrations du film. Après une partition symphonique de toute beauté pour le premier opus de 2006, Eric Serra nous offre une nouvelle composition orchestrale moins aboutie mais toujours aussi accrocheuse pour « Arthur et la vengeance de Maltazard ». Le principal souci vient surtout d’un manque d’originalité et d’idées neuves sur ce nouveau score, Serra se contentant bien souvent de reprendre ses principaux thèmes du premier film pour les réadapter ici à cette suite bien décevante. Ainsi donc, le film débute avec le magnifique thème principal majestueux et solennel pour orchestre (dont un mélange cordes/trompettes puissant, à la manière d’un Trevor Jones !) et choeurs grandioses. Comme dans le premier score, les orchestrations restent très riches, soignées et colorées. « The Minimoys Awakening » enchaîne avec une reprise du superbe thème héroïque cuivré du premier score pour le réveil des Minimoys au début du film. La séquence s’enchaîne avec une utilisation plutôt inattendue de la célèbre « chevauchée des Walkyries » (Ride of the Valkyries) de Wagner lors de la scène de l’attaque des abeilles vers le début du film (scène un peu facile qui pastiche une séquence anthologique du film « Apocalypse Now »), l’une des nombreuses touches d’humour de la musique d’Eric Serra dans le film. La musique prend une tournure plus enjouée et rafraîchissante lorsque les Minimoys se mettent au travail dans « Nuts and Berries », une sorte de danse à trois temps aux accents folkloriques/campagnards pour bois, cordes, piano et petites percussions diverses. On appréciera ici aussi le côté rafraîchissant et coloré de la musique qui n’a pas perdu de son charme. « Aspecta » introduit quand à lui un thème sautillant qui reviendra tout au long de la première partie du film. Serra s’essaie alors à l’exercice périlleux du mickey-mousing traditionnel, un genre dans lequel sont passés maître des compositeurs hollywoodiens tels que John Debney ou Alan Silvestri.

Premier morceau d’action réussi pour Eric Serra avec l’excitant mais trop bref « The Bee Raid », pour la scène d’attaque des abeilles vers le début du film. Ces quelques premiers morceaux nous promettent alors une nouvelle aventure de toute beauté. Dans « Three Rites of Initiation », la musique se veut plus contemplative et quasi lyrique et nuancé lorsqu’Arthur évoque son rite d’initiation à son grand-père. Serra utilise alors les cordes et quelques sonorités électroniques plus discrètes (incluant des choeurs synthétiques) qui apportent un certain mysticisme plutôt réussi à cette séquence. Le thème sautillant revient quand à lui dans « Houdi Bee », autre passage de mickey-mousing parsemé d’instruments sautillants. Dans le même genre, on pourra aussi signaler « The Ants Train Station » (scène des fourmis cachées dans le train miniature d’Arthur), « The Hive and the Stone », « Wassup », « The Pickpocket Dutchess », « Andyormum », « Paradise Alley » et « Still My Home », où le thème sautillant et espiègle revient lorsque le père d’Arthur annonce le départ de la famille (illustrant ainsi l’humour assez lamentable de la première partie du film !). Serra réutilise pour l’occasion quelques thèmes déjà présents dans sa première partition (le thème mélancolique de cordes à la fin de « Still My Home », le thème enjoué de « The Red Car », etc.), sans oublier une brève allusion au thème principal dans une version plus rythmée et déterminée pour « The Spider Messenger », lorsqu’Arthur se prépare à une nouvelle aventure lorsqu’il reçoit le message sur le grain de riz. « Wompsiga » illustre quand à lui la scène impressionnante des lianes, basée sur un thème de cordes plus sombre typique d’Eric Serra. Le compositeur maintient une tension tout au long de cette scène par le biais d’un ostinato rythmique de cordes, de percussions synthétiques discrètes et d’un crescendo orchestral/choral assez grandiose.

Avec « Snow My Man », Serra glisse une nouvelle petite touche d’humour très brève dans sa musique avec un passage très bref de type électro/hip-hop pour une scène avec Max. L’action reprend de plus belle dans l’excitant et massif « Get Lost Snow », avec des orchestrations de qualité et une écriture orchestrale toujours aussi fraîche et maîtrisée (et qui doit beaucoup à l’apport indispensable de Geoffrey Alexander !). A noter un passage d’action assez délirant dans « The Rat Trap Principle » pour la poursuite avec les rats dans les conduits d’évacuation. Serra base son morceau sur une sorte de polka endiablée assez trépidante bien que trop brève, parsemée ici aussi de quelques touches d’humour bien placées. Visiblement, Eric Serra se fait plaisir et cela s’entend ! A noter que le thème héroïque est vaguement repris dans l’énergique « Not Just Yet Home » dans une version plus sérieuse et déterminée, le problème étant que la plupart des morceaux du score sont extrêmement courts (ne dépassant que très rarement les 1 ou 2 minutes !), empêchant ainsi la musique de se développer de façon plus ample et aboutie. Les amateurs de mickey-mousing seront décidément aux anges avec des morceaux comme le sautillant « Big Fat Red Eyes » ou « The Spider and the Lollipop » (rencontre avec l’araignée géante sur la toile), qui débouche d’ailleurs sur une brève reprise du thème héroïque cuivré. La fanfare solennelle de « Our Guest Has Arrived » annonce clairement l’arrivée d’Arthur dans le village souterrain des Minimoys, le morceau n’échappant hélas pas au cliché du mickey-mousing pur (devenu assez envahissant dans la musique de ce « Arthur et la vengeance de Maltazard » !). Le thème majestueux des Minimoys est repris dans le triomphant et grandiose « The King Is Home » avec son mélange orchestre/choeur assez savoureux, sans oublier une reprise du thème principal plus intime dans « Emancipation Is The Key Word » et l’excellent « Sublime ».

La musique devient alors nettement plus sombre et menaçante dans « The Pantry Hide Out », lorsque Maltazard fait sa grande entrée théâtrale (à seulement 20 minutes de la fin du film !), suivi d’un « Your Sleep Will Be Eternal » tout aussi sombre et atmosphérique - à noter une utilisation réussie de sonorités électroniques menaçantes associées à Maltazard dans le film. Avec « Heading To The Human’s World » et « The Evil M », Eric Serra développe les atmosphères musicales plus inquiétantes associées au méchant du film (avec notamment une utilisation très réussie de choeur d’hommes samplés !), comme c’est le cas dans l’impressionnant « The Passage Is Broken » et ses choeurs masculins synonymes de mal absolu, repris dans le conclusif « The Revenge of Maltazard », qui annonce clairement le troisième épisode à venir. Eric Serra signe donc une nouvelle partition symphonique de qualité pour « Arthur et la vengeance de Maltazard », une partition qui pêche malheureusement par son manque d’originalité et qui ne parvient pas à se renouveler réellement par rapport à la musique du premier épisode. Dommage, car du coup, le score de Serra devient vite prévisible et sans surprise. On perd là aussi une certaine magie que l’on trouvait pourtant dans la musique du premier film : la composition d’Eric Serra est devenue hyper standard, hyper formatée bien que toujours aussi rafraîchissante et débordant de vie. Les fans du compositeur français et de la saga « Arthur » devraient certainement apprécier le score de « Arthur et la vengeance de Maltazard », et ce même si cette nouvelle collaboration entre Serra et Besson est loin d’être la meilleure qui soit !



---Quentin Billard