1-Morning 3.11
2-Armored Truck Chase 2.38
3-Ty's Decision 3.29
4-Fake Heist 1.38
5-Getting Cover 2.43
6-Ty Saves The Cop 2.16
7-Federal Reserve 2.28
8-Work 1.37
9-Black Van 1.51
10-Warehouse 2.04
11-Stashing The Cash 1.10
12-Get The Kid Outta The Truck 3.19
13-Ty Escapes 2.10
14-Killing Dobbs 3.06
15-Booby Trap 1.38
16-Ty Runs 2.20
17-The End 3.21

Musique  composée par:

John Murphy

Editeur:

La La Land Records
LLLCD 1122

Produit par:
John Murphy

Artwork and pictures (c) 2009 Screen Gems. All rights reserved.

Note: **
ARMORED
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Murphy
Révélé en 2007 par son thriller « Vacancy » (Motel), le réalisateur Nimrod Antal a depuis poursuivi son petit bonhomme de chemin et s’est carrément retrouvé à la tête de la nouvelle grosse production de Robert Rodriguez qui n’est autre que « Predators », troisième opus de la saga sanguinaire instaurée par John McTiernan en 1987 ! Mais avant de retrouver l’univers de la jungle et des chasseurs extra-terrestres les plus célèbres du cinéma, Nimrod Antal a tourné « Armored » (Blindés), thriller d’action mettant en scène une équipe de convoyeurs de fond qui simulent le braquage de leur fourgon blindé pour récupérer 40 millions de dollars. Ty Hackett (Colombus Short) vient tout juste de rentrer d’Irak et doit s’occuper de son jeune frère livré à lui-même depuis la mort de leurs parents. Mais les factures s’accumulent et les dettes deviennent difficiles à payer. C’est alors que le jeune homme décide de travailler comme convoyeur de fonds pour la société dans laquelle travaillait autrefois son propre père. Après avoir passé avec succès sa période d’essai, Ty se voit proposer par Mike Cochrane (Matt Dillon), son chef d’équipe, un plan audacieux visant à dérober les 40 millions de dollars qu’ils devront transporter le lendemain. Cochrane se montre rassurant et explique à Ty qu’il n’y aura ni mort, ni arme, ni violence et aucune preuve pour pouvoir les accuser. D’abord réticent, Ty finit par accepter, mais le jour du braquage, l’opération tourne au cauchemar et la situation échappe complètement à leur contrôle, alors qu’un vieux clochard a été témoin de la scène. « Armored » reste au final une bonne série-B d’action, mettant en scène un groupe de gens ordinaires qui font les mauvais choix et se retrouvent dans une situation infernale et sans issue. C’est alors que le plus jeune membre de l’équipe, Ty, décide de les lâcher et se retrouve pris pour cible par ses équipiers qui ne veulent aucun témoin. Si le concept même que les bad guys du film ne sont pas de vrais « bad guys » à l’origine peut paraître intéressant, le film en lui-même tombe trop souvent dans le déjà-vu et s’avère être plutôt prévisible et sans surprise. Malgré tout, on ne s’ennuie pas une seconde et le film mélange agréablement action et suspense avec un certain doigté, Nimrod Antal étant apparemment très à l’aise lorsqu’il s’agit de tourner dans des espaces confinés (ici, l’intérieur d’un fourgon blindé). Le casting réunit une belle brochette de stars, incluant Matt Dillon, Laurence Fishburne, Jean Reno, Fred Ward, Skeet Ulrich et Lorna Raver (inoubliable Mme Ganush du « Drag Me To Hell » de Sam Raimi !). A noter pour finir que « Armored » ressemble étrangement au film français « Le Convoyeur » de Nicolas Boukrhief (2003). Pourtant, le film de Nimrod Antal n’est pas un remake officiel du « Convoyeur ». Chose plus étonnante : un vrai remake intitulé lui aussi « Armored » est prévu pour 2011, avec Eric Bana dans le rôle principal.

La musique de John Muprhy apporte au film de Nimrod Antal une énergie et un rythme indispensable à cette histoire de braquage qui tourne mal. Afin d’accentuer le côté urbain moderne du film, Murphy a opté ici pour une approche essentiellement rock/synthético-orchestrale. Ainsi, la partie symphonique reste reléguée au second plan, l’accent étant mis ici sur les rythmiques rock/électro modernes et les guitares électriques saturées. La musique de « Armored » possède un côté résolument ‘in’ moderne qui renforce parfaitement l’ambiance du film de Nimrod Antal. Dès « Morning », John Murphy introduit le ton moderne de sa musique en utilisant une série de sonorités électroniques atmosphériques et quelques guitares pour le côté urbain des décors du film. On aperçoit le personnage de Ty et Mike quitter leurs demeures respectives pour se rendre au travail. La musique prend alors une tournure plus rythmique avec l’apparition du thème principal, thème de cordes sur fond de rythmique électro typique des films d’action des années 2000. Rien de bien neuf à l’horizon donc ! L’action débute avec la poursuite en fourgon blindé dans « Armored Truck Chase », morceau d’action aux rythmes électro speed effrénés sur fond de guitares électriques saturées. La musique apporte une excitation indispensable à cette scène d’action, sans grande surprise. Le traitement rock/trash des guitares saturées rappelle par moment les travaux des artisans de chez Media-Ventures/Remote Control, la boîte à Hans Zimmer, ce qui ne serait donc pas pour déplaire les fans des musiques d’action modernes à la MV.

La partie orchestrale reste constamment reléguée au second plan, Murphy se contentant bien souvent de quelques parties de cordes/percussions sans grande envergure. Un morceau comme « Ty’s Decision » reste très représentatif de l’ambiance rock/électro voulue par le compositeur sur la musique de « Armored », à grand renfort de guitares électriques, de loops électros et autres effets synthétiques modernes. Les fans de scores d’action orchestraux risquent fort d’être déçus par la musique de « Armored », tant le compositeur semble vouloir s’éloigner le plus possible de cette esthétique symphonique conventionnelle pour évoquer quelque chose de plus moderne dans le son et dans l’approche. Le début du faux braquage est illustré par un « Fake Heist » plus sombre et menaçant, dans lequel les nappes de guitares électriques saturées et les rythmiques électroniques deviennent plus urgentes, plus agressives. La musique nous fait clairement comprendre que les choses sont en train de mal tourner. Même chose pour « Getting Cover » où Murphy réintroduit les cordes sur fond de rythmes techno/électro dans un style qui rappellerait presque le Harry Gregson-Williams des films de Tony Scott. « Ty Saves the Cop » illustre les exploits du héros lorsque ce dernier sauve la vie au policier tombé dans l’embuscade. Murphy suggère ici le danger et le suspense de la scène avec un mélange ordinaire cordes/guitares/loops électro. On regrettera néanmoins le côté souvent uniforme et prévisible de la musique : les morceaux se suivent et se ressemblent tous, sans jamais apporter le moindre relief au film et à son score. A noter néanmoins l’utilisation d’un motif d’action de 4 notes dans « Federal Reserve », associé dans le film aux méfaits des convoyeurs.

La musique prend une tournure clairement électro/techno plus fun dans « Work », dans lequel le compositeur semble se fait plaisir en manipulant ses différents loops et autres nappes synthétiques typiques de la musique électronique des années 2000. La tension monte au cours de passages plus atmosphériques tels que « Killing Dobbs », « Booby Trap », « Black Van », « Warehouse » ou « Stashing The Cash » et son utilisation très réussie de riffs de guitares électriques rock. L’action reprend le dessus dans « Get The Kid Outta The Truck », lorsque Ty tente de trouver un moyen de s’échapper du fourgon piégé avec le jeune policier blessé. Le motif de 4 notes revient pour suggérer la tension de la scène de façon efficace mais sans surprise. Même chose pour « Ty Escapes » et « Ty Runs », avec leurs rythmes pressés et leurs percussions synthétiques sur fond de guitares saturées trash. Le thème principal est alors repris dans « The End » en guise de conclusion, le morceau étant une reprise de « Morning » sans grande surprise. En bref, les amateurs de musiques électro-rock modernes devraient apprécier le travail de John Murphy sur « Armored », qui s’éloigne sensiblement de l’approche orchestrale habituelle que l’on entend souvent sur ce genre de film d’action d’aujourd’hui. Malheureusement, la musique de « Armored » ne laisse aucun souvenir particulier, tant l’approche paraît déjà bien surfaite (on pense à tous les scores d’action synthético-orchestraux de l’écurie à Hans Zimmer) et le style usé jusqu’à la moelle et extrêmement banal aujourd’hui. Mais le principal problème vient surtout d’une quasi absence de thèmes forts et du côté ultra répétitif de la musique : pas de relief, pas d’instant vraiment mémorable qui semble se dégager de la masse. John Murphy se contente bien trop souvent de coller aux images des atmosphères synthétiques et des rythmes électro urbains sans trop se préoccuper des sentiments des différents personnages ou des enjeux dramatiques de l’histoire : la musique reste, comme le film lui-même, trop uniforme, fonctionnelle et d’une platitude assez ennuyeuse, trop ancré dans un style « musique de téléfilm d'action à petit budget ». Seuls les inconditionnels des musiques électros/rock typiques des années 2000 y trouveront leur compte !



---Quentin Billard