1-The Storm That Brought
Me To You 4.50*
2-There Is a God in You 1.38
3-Perseus 6.33
4-You Can't Hide From Hades 3.30
5-Medusa 4.07
6-Scorpiox 3.23
7-Argos 1.53
8-You Fall, You Die 1.14
9-Written In The Stars 2.54
10-Pegasus 2.22
11-Bring Everything (But the Owl) 1.47
12-Killed By a God 1.50
13-Djinn 1.56
14-Eyes Down 4.19
15-You Were Saved for a Reason 1.20
16-Redemption Through Blood 2.14
17-I Have Everything I Need 3.15
18-King Acrisius 2.27
19-It's Expensive Where
You're Going 2.50
20-Be My Weapon 10.09**
21-The Best of Both 1.29
22-Release the Kraken 6.03
23-It's Almost Human of You 3.15

*Ecrit par Neil Davidge,
Tina Dico et Ramin Djawadi
**Ecrit par Neil Davidge.

Musique  composée par:

Ramin Djawadi

Editeur:

WaterTower Music

Produit par:
Ramin Djawadi
Musique additionnelle de:
Geoff Zanelli, Noah Sorota,
Bobby Tahouri, Dominic Lewis

Montage musique:
Peter Oso Snell

Artwork and pictures (c) 2010 Warner Bros. Pictures. All rights reserved.

Note: ***
CLASH OF THE TITANS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Ramin Djawadi
Remake modernisé du film éponyme de Desmond Davis datant de 1981, « Clash of the Titans » (Le Choc des Titans) permet au français Louis Leterrier - très prisé à Hollywood depuis le succès du « Transporteur » - de nous offrir une version 2010 hautement grandiose et spectaculaire, avec son lot de créatures mythiques, de dieux grecs, de héros sans peur et d’effets spéciaux mastodontesques. Ce « Clash of the Titans » modernisé s’inspire ainsi sans équivoque de « Gladiator », les deux principaux producteurs du film étant eux-mêmes des fans de la première heure du long-métrage de Ridley Scott. Le film raconte l’ultime bataille opposant les dieux grecs et les hommes, une guerre qui risque fort de détruire le monde. Dans cette guerre, un héros va s’élever parmi les autres, Persée (Sam Worthington). Né d’un dieu, Zeus, et d’une mère humaine, puis élevé comme un homme, Persée verra sa famille adoptive tuée par Hadès (Ralph Fiennes), le dieu des Enfers. Prêt à tout pour venger sa famille, Persée se portera volontaire pour conduire une mission périlleuse dans l’espoir de stopper le Kraken qui menace le monde et de mettre un terme aux agissements d’Hadès avant que ce dernier ne réussisse à s’emparer de l’Olympe et fasse régner l’apocalypse sur terre. Persée entreprend alors un voyage périlleux en compagnie d’une troupe de guerriers courageux et valeureux, affrontant mille dangers tout au long de leur route vers leur destinée. Suite au succès du récent « Avatar » de James Cameron, les producteurs de la Warner décidèrent alors que « Clash of the Titans » serait entièrement filmé en 3D. Le résultat est bien évidemment très spectaculaire, mais ne parvient pas à retrouver le charme et la magie du film de 1981. Ici, les effets spéciaux sont un peu trop présents et les personnages souvent caricaturaux, Louis Leterrier ne parvenant pas à retrouver ce qui faisait la force du film d’origine : les effets spéciaux kitsch du vétéran Ray Harryhausen. Ici, tout est trop parfait visuellement, trop polissé et trop artificiel en même temps. Malgré tout, « Clash of the Titans » reste un spectacle divertissant et assez grandiose, avec des scènes de bataille impressionnantes et musclées, profitant pleinement de la 3D, bien que sans réelle surprise particulière ! Niveau casting, on retrouve Sam Worthington, très prisé à Hollywood depuis « Avatar » et « Terminator Renaissance », sans oublier Liam Neeson, Ralph Fiennes et aussi Gemma Aterton, Alexa Davalos, Mads Mikkelsen et Jason Flemyng.

Prévue à l’origine pour Craig Armstrong, la musique de « Clash of the Titans » a été finalement confiée à Ramin Djawadi, compositeur de chez Media Ventures/Remote Control, l’écurie de Hans Zimmer. A noter qu’un seul morceau d’Armstrong a survécu dans le film, le « Io’s Theme », attribué au personnage de Gemma Aterton (actrice déjà présente dans une autre production d’aventure épique récente, « Prince of Persia »). Le score de Ramin Djawadi utilise ainsi l’orchestre symphonique habituel agrémenté d’une pléiade de percussions diverses (à la fois acoustiques et électroniques) et des sempiternels synthétiseurs et autres rythmiques modernes chères aux émules de Hans Zimmer. Dans « There Is A God In You », Djawadi dévoile le thème principal associé à Persée dans le film, thème de cuivres ample et héroïque qui rappelle, de par son côté grandiose et son caractère ample, le style du « Transformers » de Steve Jablonsky, qui semble avoir servi de modèle à Djawadi sur « Clash of the Titans ». A vrai dire, les fans de « Transformers » apprécieront ici certains morceaux amples et puissants comme « There Is a God In You » (qui traduit bien l’idée du héros demi-dieu courageux et déterminé) ou « Perseus », qui nous permet de découvrir le second thème du score, un motif d’action confié à des cordes rythmiques à la Jablonsky et à des éléments rythmiques électroniques omniprésents. Ce thème sera présent lors de la plupart des scènes d’action. De l’époque et du contexte mythologique, la musique de Djawadi ne conserve pas grand chose, en dehors d’une utilisation très quelconque d’un cymbalum (qui rappelle un peu certains passages du récent « Sherlock Holmes » de Hans Zimmer). Les choeurs font leur apparition dans « Perseus », apportant une certaine puissance à la musique lors d’une envolée finale particulièrement grandiose. Avec « There Is a God in You » et « Perseus », Djawadi pose ainsi les bases de sa partition et nous promet une musique épique et héroïque aux envolées solennelles et guerrières dans la lignée de « Transformers » de Jablonsky : rien de bien neuf à l’horizon, donc !

« You Can’t Hide From Hades » nous permet de découvrir quand à lui l’ambiance musicale associée à Hadès dans le film, qui n’écope pas d’un thème à proprement parler mais plus d’une atmosphère sonore et d’un travail de sound design mélangeant dissonances et nappes synthétiques menaçantes. Autre personnage maléfique héritant d’un travail de sound design atmosphérique et oppressant, « Medusa », accompagnant la séquence de l’affrontement contre méduse. Le morceau est entièrement soutenu par des vocalises féminines envoûtantes. Premier morceau d’action du score de « Clash of the Titans », « Scorpiox » accompagne la scène de l’affrontement contre le scorpion géant en utilisant le style synthético-orchestral habituel des productions Media Ventures/Remote Control : rythmiques électroniques modernes et mélange cordes/cuivres sont ici au rendez-vous, dans un style qui rappelle ici aussi bon nombre de mesures du « Transformers » de Steve Jablonsky. Djawadi opte donc pour une approche moderne lors de ces scènes d’action, là où le compositeur du film d’origine, Laurence Rosenthal, avait préféré opter pour un style plus classique et symphonique. Qu’à cela ne tienne, Djawadi assume pleinement ses choix mais déçoit par son recyclage constant de toutes les formules musicales habituelles de chez MV. Le thème d’action reste présent, ainsi que le thème de Persée. Dans « Pegasus », le compositeur utilise des choeurs plus majestueux pour évoquer l’arrivée du cheval ailé Pégase, venu aider Persée dans sa quête guerrière.

Le compositeur développe le thème d’action tout au long de son score, comme le confirme le puissant « Bring Everything (But the Owl) », où l’on retrouve le dit motif aux cordes, sur fond de rythmiques électroniques et d’ostinatos tournoyant de cordes à la Jablonsky. A noter ici l’utilisation d’un violoncelle et d’une guitare arabisante pour les traditionnelles couleurs ethniques d’usage. L’action reprend rapidement dans « Djinn » avec des percussions acoustiques/électroniques déchaînées et quelques sonorités orientales habituelles. Mais c’est un morceau comme « Killed By A God » qui permet à la partition de respirer un peu, avec l’un des rares passages dramatiques du score, dominé par une écriture pour cordes plus élégiaque et poignante (cf. « You Were Saved For A Reason »). Les fans des gros morceaux d’action « made in MV » apprécieront ainsi sans aucun doute « Eyes Down » pour la confrontation contre méduse, sans oublier le très long et intense « Be My Weapon », dominé par les rythmiques électroniques modernes (incluant quelques samples de guitares électriques), les percussions et les parties orchestrales cuivrées. A noter que « Be My Weapon » met en avant de nombreuses parties 100% électro qui renforcent clairement le côté moderne (et quelque peu anachronique) de la musique du film de Louis Leterrier. La bataille finale (« Release the Kraken ») permet à la partition de Djawadi d’atteindre son climax pour un ultime morceau d’action aux envolées héroïco-guerrières sur plus de 6 minutes. « Release the Kraken » s’avère être tout aussi intense à l’écran (confrontation contre le Kraken) qu’en écoute sur l’album, et ce même si l’on regrettera ici aussi le manque de surprise et d’originalité d’une musique qui recycle toutes les formules du genre sans aucune personnalité ni réflexion sur les images comme sur le fond musical lui-même.

Ramin Djawadi signe donc un solide score d’action pour « Clash of the Titans », avec deux thèmes réussis et des morceaux d’action hérité du style synthético-orchestral habituel de l’écurie à Hans Zimmer. Si la musique apporte une certaine force aux images du film, on ne pourra que regretter le recours souvent trop facile au rythmiques électroniques modernes qui deviennent très tendance ces derniers temps sur les films épiques hollywoodiens, et ce même sur des histoires se déroulant en pleine époque de la mythologie grecque. Djawadi signe donc un score vraisemblablement écrit dans l’urgence, sans grande ambition à part celle d’illustrer du mieux possible les images du film de Louis Leterrier. Sur ce point, le cahier des charges est parfaitement rempli et le compositeur s’en tire haut la main. Là où la musique montre clairement ses limites, c’est dans l’approche ultra stéréotypée et totalement impersonnelle de Djawadi, qui, en plus de lorgner très souvent dangereusement du côté du style et des sonorités du « Transformers » de Jablonsky, ne parvient que très rarement à emporter notre adhésion, hormis peut être lors des envolées héroïques/solennelles de « There Is a God in You » ou « Perseus », car à trop vouloir faire du Jablonsky, Djawadi se perd dans le recyclage des idées et accouche d’un score efficace mais fade et totalement impersonnel, sans être pour autant la catastrophe annoncé par certains. Seuls les fans des productions Media-Ventures y trouveront leur compte, les autres pourront toujours réécouter la partition-clé de Laurence Rosenthal pour le film de 1981 !



---Quentin Billard