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1-Dog Eat Dog 3.11*
2-Two Tribes (Carnage Mix) 7.56** 3-Prologue 1.22 4-Exodus 4.59 5-Boat 3.06 6-Piss & Vinegar 1.25 7-Block 41 3.26 8-It's Medieval Out There 3.20 9-Hospital Battle 2.30 10-Strung Up 4.43 11-Sinclair Slips Free 1.19 12-Sword Fight 1.26 13-Train Escape 2.36 14-Train to Kane 3.14 15-Tolamon 1.29 16-Captured 1.19 17-Prime Suicide 1.59 18-Same Shit Different Era 3.52 19-Slayer 2.39 20-Finish Her Off! 1.29 21-Bentley Escape 3.32 22-Headless Love 2.38 23-The Can Can 0.41*** *Interprété par Adam and the Ants Ecrit par Adam Ant et Marco Pirroni **Interprété par Frankie Goes to Hollywood Ecrit par Peter Gill, Holly Johnson (as William Johnson) et Mark O'Toole ***Interprété par Ariel Rechtshaid. Musique composée par: Tyler Bates Editeur: Lakeshore Records LKS 33991 Score produit par: Tyler Bates Artwork and pictures (c) 2008 Rogue Pictures LLC. All rights reserved. Note: *** |
DOOMSDAY
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Tyler Bates
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Après le succès de « The Descent », le réalisateur britannique Neil Marshall revient en grande pompe avec « Doomsday », dans lequel il s’amuse cette fois-ci à dépoussiérer le genre moribond du film post-apocalyptique et du cinéma bis italien des années 70/80. L’histoire de « Doomsday » débute dans un futur proche. Un mystérieux virus s’est répandu sur l’Ecosse et a causé la mort de plus de 90% de la population. Afin de mettre un terme à cette terrible pandémie, le gouvernement britannique décide alors de construire un mur infranchissable les séparant de l’Ecosse. Le pays devient alors un désert peuplé de survivants totalement coupés du reste du monde, un « no man’s land » dans lequel la survie deviendra le seul mot d’ordre. 30 ans plus tard, le virus refait son apparition, mais cette fois-ci à Londres. Le premier ministre et son principal bras droit décident alors d’envoyer un commando dans une mission périlleuse au coeur de l’Ecosse afin de découvrir un éventuel vaccin capable de stopper le virus. Le commando est dirigé par la vaillante et redoutable major Eden Sinclair (Rhona Mitra), prête à tout pour mener sa mission jusqu’au bout, affrontant par la même occasion un gang de punk cannibales et une troupe de guerriers médiévaux. « Doomsday » s’avère être au final un beau bazar orchestré par un Neil Marshall en petite forme. Le film part dans tous les sens et multiplie les allusions et les références à tout-va, à mi-chemin entre le « Mad Max » de George Miller et le « Escape from New York » de John Carpenter. Le film vaut surtout par le réalisme de ses scènes d’action, la présence de la sympathique Rhona Mitra en mercenaire déterminée et quelques scènes gore assez réussies. Hélas, le concept même du mélange des univers se casse rapidement la figure vers le milieu du film, quand on passe ainsi d’un monde de punk cannibales à un château du moyen-âge avec des chevaliers et des gladiateurs, sans oublier quelques parties plus « politiques » mettant en scène les dirigeants britanniques. Film d’action ? Film d’anticipation ? Série-B post-apocalyptique ? Film d’horreur ? « Doomsday » est un peu tout cela à la fois, sauf que l’ensemble ne brille guère par son originalité et part dans tous les sens sans la moindre once de crédibilité.
La musique de Tyler Bates reste l’atout majeur du film de Neil Marshall. La musique de « Doomsday » mélange synthétiseurs/rythmiques modernes et orchestre symphonique avec une partie chorale assez conséquente, les éléments électroniques renvoyant, selon les dires du réalisateur lui-même, aux musiques des films post-apocalyptiques des années 80. Pour Tyler Bates, il s’agissait de trouver le juste milieu entre synthétiseurs et orchestre, un challenge que le compositeur semble avoir relevé ici avec brio. Première écoute et premier constat : on est bien loin ici du style cacophonique brouillon et inintéressant des musiques horrifiques de Bates (« Halloween », « The Devil’s Rejects », « Slither ») et encore moins de l’infâme bouillie sonore du très décrié « 300 ». Tyler Bates annonce une aventure sombre et agitée dans « Prologue » avec des synthétiseurs glauques et atmosphériques et des percussions martelées lors de l’apparition du titre du film. « Exodus » s’avère être quand à lui plus représentatif du style de la partition de Tyler Bates, écrit dans un style plus élégiaque et poignant, avec cordes, synthétiseurs et vocalises féminines. Le morceau accompagne la scène de l’exode au début du film, et évoque l’idée tragique des pertes humaines. Les vocalises de la chanteuse soliste apportent au morceau un côté quasi religieux particulièrement poignant, un adagio émouvant et dramatique atteignant un climax orchestral avec les choeurs et les synthétiseurs (utilisés ici de façon discrète). Peu connu pour les musiques dramatiques et émotionnelles, Tyler Bates a enfin l’occasion de démontrer ici qu’il possède une certaine sensibilité qui ne demande qu’à éclore sur des projets de ce genre. Dès la séquence de l’opération policière sur le bateau au début du film (« Boat »), Bates se retrouve plongé dans un style qu’il connaît mieux : de l’atmosphérique électronique avec son lot de rythmiques modernes habituelles. Le travail autour des différentes sonorités électroniques s’avère être ici plutôt réussi, apportant un suspense fort à la scène. A noter que certaines sonorités synthétiques évoquent par moment bon nombre de scores électro des années 90 (voire 80), sans aucun doute un choix volontaire de la part du compositeur afin de renouer avec le style des séries-B post-apocalyptiques des eighties (on pense aussi parfois aux musiques de John Carpenter, et plus particulièrement à celle pour « Escape from New York »). Dans « Piss & Vinegar », on retrouve l’émotion du début avec des nappes synthétiques plus poignantes et élégiaques, pour ensuite enchaîner avec un nouveau morceau électro aux sonorités typiquement ‘eighties’. Bates renoue donc avec des ambiances sonores datées qui contribuent à créer une atmosphère musicale particulière à l’écran (à la John Carpenter), sans jamais perdre de vue l’émotion ou la partie plus dramatique du récit - une femme qui recherche sa mère et se mettra en quête de rédemption. Dans « It’s Medieval Out There », Bates développe des atmosphères synthétiques plus modernes et glauques, pour la découverte des décors médiévaux vers le milieu du film. Un morceau comme « Strung Up » est assez représentatif du mélange entre émotion et ambiances synthétiques modernes tendance new-age, le tout réalisé avec une certaine inventivité. Autre passage élégiaque de qualité : « Prime Suicide » et son caractère tragique qui renvoie clairement à « Exodus ». L’action n’est pas en reste, avec en particulier l’excitant « Hospital Battle », morceau pour orchestre, rythmiques modernes, choeurs et guitare électrique, dans un style qui semble quelque peu influencé des musiques de bande-annonce récentes (on pense par exemple aux travaux du groupe « E.S. Posthumus », très souvent utilisés dans les trailers des grands blockbusters hollywoodiens). L’utilisation de la guitare électrique apporte ici un certain punch au morceau, tout en restant très discrète, sur fond de batterie et de partie orchestrale/chorale. Les cordes et les cuivres sont mis en avant afin d’accentuer l’excitation de l’affrontement dans l’hôpital vers le milieu du film. A noter que « Sinclair Slips Free » nous permet de retrouver un thème déjà entendu dans « Exodus », arrangé ici dans une version rock/orchestrale avec batterie/guitare électrique/basse et choeurs, entendu en réalité à la fin du film lorsque Sinclair a fini sa mission et part vers de nouveaux horizons. Les connaisseurs de Hans Zimmer remarqueront d’ailleurs que « Sinclair Slips Free » est très inspiré d’un morceau du « Mission Impossible 2 » de Hans Zimmer (influence des temp-tracks ?). Autre passage d’action plus moderne dans son approche, « Sword Fight », accompagnant la séquence de l’affrontement à l’épée dans le château médiéval, sans oublier l’excitante poursuite en train dans « Train Escape », morceau synthético-orchestral assez réussi. Dans un genre similaire, on pourra relever « Tolamon » (dans lequel on retrouve une allusion au thème de Sinclair), « Slayer » - et ses sonorités plus cacophoniques - sans oublier « Finish Her Off ! » et son utilisation brillante des choeurs, et pour finir, « Bentley Escape » et « Headless Love » pour la poursuite en voiture vers la fin du film, écrit dans un style proche de « Hospital Battle », sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux du score de « Doomsday ». Vous l’aurez donc compris, Tyler Bates signe un score de qualité pour « Doomsday ». Neil Marshall possède décidément le don d’inspirer ses compositeurs, même des musiciens de modeste envergure comme Tyler Bates. Après l’excellent « Dog Soldiers » de Mark Thomas et le non moins grandiose « The Descent » de David Julyan, Bates signe pour « Doomsday » un score d’action efficace et parfait pour le film, agrémenté de sonorités électroniques qui rappellent clairement les séries-B des années 80/90. Le compositeur se donne ici les moyens d’arriver à ses fins en utilisant l’orchestre symphonique et le choeur, sans oublier quelques parties rock/électro pour les passages les plus agités. Le résultat est somme toute plutôt intéressant sans pour autant laisser un souvenir impérissable. La musique apporte donc son lot d’émotion, de frissons et d’action au film de Neil Marshall, même si l’on regrettera le côté souvent impersonnel et un peu ‘facile’ de cette composition. Quoiqu’il en soit, le score de Tyler Bates illustre bien l’idée de la quête de rédemption de l’héroïne, des ravages tragiques du virus et d’un monde livré au chaos et à la barbarie. Entre les mains d’un autre compositeur, cela aurait certainement pu donner quelque chose de bien plus ambitieux, mais qu’importe, le résultat est là et le score de « Doomsday » s’avère être assez réussi et bien au dessus de la moyenne des autres musiques de Tyler Bates. C’est déjà ça ! ---Quentin Billard |