1-Ivan's Metamorphosis 5.48
2-House Fight V1 5.47
3-Making Pepper CEO 1.09
4-Senate/Ivan Creates Drones 3.38
5-Make Way For Tomorrow/
Expo Version 0.54*
6-Rhodey Dons Suit 0.57
7-Dying Hero 1.52
8-Natalie Intro 1.04
9-Monaco Drive 0.42
10-Mayhem In Monaco 7.26
11-Jailhouse Talk 2.25
12-Ivan Escapes 1.43
13-Gun Show 2.11
14-Tony Discovers Dad's Secret 4.10
15-Sledgehammer V2 2.40
16-Nick Fury 1.31
17-New Element/
Particle Accelerator 6.15
18-Sledgehammer 1.08
19-New RT/To The Expo 1.44
20-Black Widow Kicks Ass 2.12
21-Iron Man Battles The Drones 8.01
22-Ivan's Demise/The Kiss 5.06
23-Thor 0.40
24-I Am Iron Man 1.32
25-Make Way For Tomorrow
Today 1.51*

*Musique et paroles de
Richard M. Sherman
Produit par John Debney et
Richard Sherman
Interprété par The Stark Expo Singers.

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Sony Classical 88697 74654 2

Produit par:
John Debney
Producteurs exécutifs:
Jon Favreau, Kevin Feige,
Dave Jordan

Préparation musique:
Booker White
Coordination score:
Lola Debney
Supervision production score:
Stephanie Pereida, Jennifer Mersola
Montage musique:
Jeff Carson
Arrangements et production:
Keith Power
Production score électro additionnel:
Sebastian Arocha Morton
Debney Productions
assistant technique:
Jaime Hartwick

Artwork and pictures (c) 2010 Marvel Entertainment, LLC/Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
IRON MAN 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
« Iron Man 2 » permet au réalisateur Jon Favreau de renouer avec l’univers qu’il avait déjà mis en place en 2008 avec un premier opus de qualité. Cette fois-ci, le monde entier connaît enfin le secret du milliardaire Tony Stark (Robert Downey Jr.), patron des entreprises Star Industries : il est le véritable Iron Man, super-héros de fer et d’acier possédant une armure indestructible. Cependant, Stark est obligé d’alimenter son armure avec un générateur au palladium, et ce dernier distille progressivement un poison dans son corps qui finira par le tuer à la longue : se croyant condamné, Stark commence à sombrer dans l’alcool et la débauche et décide finalement de léguer son entreprise et d’en confier la direction à son ex-secrétaire Pepper Potts (Gwyneth Paltrow). Au même moment, Anton Vanko, l’ancien partenaire d’Howard Stark - le père du milliardaire - et co-créateur du réacteur ARC (qui occupe aujourd’hui le torse de Tony Stark), décède en Russie dans la pauvreté et l’anonymat le plus total. Son fils, Ivan Danko (Mickey Rourke), jure de tout faire pour le venger en détruisant l’empire de Tony Stark. Ivan Danko crée alors un mini-réacteur similaire à l’ARC grâce aux plans légués par son père, réacteur relié à des fouets électrifiés ultra-puissants. Ivan devient alors le redoutable Whiplash et décide d’attaquer Tony Stark lors du Grand Prix de Monaco. Désormais, Stark doit faire face à un nouvel ennemi, Whiplash étant soutenu par l’homme d’affaire Justin Hammer (Sam Rockwell), fournisseur d’équipement de l’armée américaine. Mais Tony Stark ne sera pas seul dans cette tâche : Nick Fury (Samuel L. Jackson), leader de l’agence secrète du SHIELD, reprend contact avec Stark et décide de lui adjoindre les services de son meilleur agent, la redoutable Natalie Rushman alias « la Veuve Noire » (Scarlett Johansson). « Iron Man 2 » reste une suite tout à fait honorable, bien que ce qui faisait l’intérêt du premier opus - un soin tout particulier apporté à la création de l’armure, un certain équilibre entre le développement des personnages et l’action - paraît ici plus estompé. En dehors du personnage de Robert Downey Jr, les autres protagonistes de l’histoire semblent plus ternes et manquent clairement de développement : on aurait ainsi aimé voir un peu plus de scènes avec la Veuve Noire (la très sexy Scarlett Johansson !) et, comme dans le premier opus, les séquences avec Nick Fury nous laissent sur notre faim. Même les scènes d’action paraissent ici plus lourdingues et demeurent quasi illisibles, le réalisateur suivant la mode de la caméra « shaker » tendance Paul Greengrass dans ses scènes de combat. Mais le véritable problème vient surtout du script brouillon et linéaire de Justin Theroux, alors que le premier opus possédait des enjeux dramatiques un peu plus poussés, ne se résumant pas à une banale histoire de vengeance et de bien affrontant le mal. En bref, « Iron Man 2 » déçoit sur tous les plans et montre déjà un certain essoufflement de la saga : dans un registre similaire, on est davantage impatient de voir le très attendu « Thor » de Kenneth Branagh (2011), annoncé par l’épilogue final post-générique de « Iron Man 2 », le film de Branagh constituant un lien au rassemblement des justiciers Vengeurs de l’ambitieux « The Avengers » prévu courant 2012.

La musique de « Iron Man 2 » a été confiée à John Debney, qui devait initialement composer la musique du premier opus avant d’être finalement écarté par la production au profit d’un score plus rock signé Ramin Djawadi. Après cette occasion manquée, Debney retrouve donc Jon Favreau sur « Iron Man 2 », le compositeur ayant déjà signé la musique de deux anciens films du réalisateur, « Elf » (2003) et « Zathura » (2005). Le score de « Iron Man 2 » reste dans la lignée du travail de Djawadi sur le premier opus, à savoir un mélange entre rythmes/guitares électriques hard-rock, sonorités électroniques et orchestre symphonique. Curieusement, alors qu’on se serait attendu à une approche plus symphonique avec le retour de John Debney sur « Iron Man 2 », la musique de ce second opus lorgne finalement vers le style du score de Ramin Djawadi pour le premier film - comme quoi, les producteurs ont une logique un peu étrange et particulière ! Pour « Iron Man 2 », John Debney s’est adjoint les services du guitariste Tom Morello du groupe de metal/rap Rage Against The Machine. Pour le reste du score, Debney utilise un très large orchestre symphonique agrémenté d’un choeur pour les passages avec Ivan Danko, et d’une pléiade de sonorités/loops électroniques en tout genre. L’approche musicale de John Debney ne diffère donc guère de ce qu’a fait Ramin Djawadi sur « Iron Man », le style de Debney étant cependant davantage orienté vers le symphonique que le rock. Néanmoins, le compositeur nous propose ici pour le film un solide mélange entre orchestre, choeurs, rock et électronique. La musique est malheureusement très mal mise en valeur dans le film, le score étant injustement sous-mixé dans le film, couvert d’une tonne de bruitages, de dialogues et d’effets sonores en tout genre. Du coup, difficile de percevoir clairement la musique de John Debney dans son ensemble sur les images : à vrai dire, rarement aura-t-on entendu une musique aussi mal mixée dans un blockbuster hollywoodien de ce genre, une tendance de plus en plus agaçante dans le cinéma d’action U.S. contemporain !

Le score débute sur le thème d’Ivan Danko dans « Ivan’s Metamorphosis », pour l’ouverture du film et la création de Whiplash. Le personnage de Mickey Rourke est associé dans cette séquence à un thème plutôt sombre confié à des choeurs russes avec l’orchestre, sur fond de guitares électriques et de rythmes électroniques discrets. Le thème évoque clairement la souffrance d’Ivan et sa plongée dans la haine et la folie. Dommage cependant que Debney perde de vue ce thème durant le film, le compositeur nous proposant finalement très peu de réels développements d’un thème de « bad guy » pourtant prometteur. A vrai dire, il s’agit là d’un des principaux problèmes de la partition de « Iron Man 2 » : une quasi absence de thèmes et de réels développements thématiques ! Et pourtant, en écoutant plus attentivement, l’auditeur pourra percevoir quelques thèmes, mais qui sont malheureusement délaissés et n’aboutissent à aucun développement particulier, comme si Debney n’avait pas su quoi faire de ses propres thèmes, un comble pour un compositeur qui nous a pourtant déjà habitué à mieux dans ce domaine ! L’action débute avec l’excellent « House Fight V1 » où l’on retrouve les rythmes hard-rock/metal de la guitare de Tom Morello sur fond de cuivres massifs, de batterie rock et de loops électro, un premier morceau fun très proche du travail de Ramin Djawadi sur le premier opus de 2008 - comme toujours, John Debney est très fort pour imiter le style des autres, mais pour ce qui est de ses propres idées, c’est une toute autre histoire ! A noter qu’Ivan possède un motif secondaire plus court entendu dans « Senate/Ivan Creates Drones », motif sombre confié à des cuivres graves et menaçants entourés des quelques sonorités électroniques d’usage. Les rythmes rock/orchestraux reviennent dans le fun « Rhodey Dons Suit » alors que certains morceaux tentent d’apporter un peu d’intimité à l’ensemble comme « Making Pepper CEO » avec ses bois plus nostalgiques rappelant clairement les musiques de comédie romantique d’Alan Silvestri, ou « Dying Hero » et son ambiance plus douce et résignée, évoquant la décadence d’un héros en train d’agoniser lentement. On pourra aussi signaler « Tony Discovers Dad’s Secret » avec ses rythmes plus déterminés et son ambiance nostalgique non dénuée d’un certain espoir dans le film (Stark découvre le secret de son père et décide enfin d’aller de l’avant). Plus nuancé, « Natalie Intro » introduit le personnage de Scarlett Johansson dans le film avec un mélange de cordes, flûte et harpe plutôt réussi, évoquant la sensualité de la jeune femme.

John Debney s’en donne à coeur joie dans « Monaco Drive » où il évoque une atmosphère plus proche du style musicale de la saga « James Bond », sans oublier un premier climax d’action pour la séquence de l’affrontement à Monaco dans « Mayhem in Monaco », long déchaînement synthético-orchestral/rock de plus de 7 minutes. On retrouve ici quelques loops électro/techno avec une reprise du motif menaçant de Danko confié à des cuivres graves et des choeurs russes grandioses, lorsque le bad guy fait son apparition sur le circuit de Monaco, équipé de ses fouets électrifiés. Debney nous offre ici un solide mélange entre action, guitares rock saturée et montée de tension tout en développant le motif menaçant d’Ivan tout au long du morceau. Dommage cependant que la partie orchestrale - plutôt bien écrite - ait parfois tendance à être recouverte d’effets électroniques et de rythmes rock un brin envahissants. Quoiqu’il en soit, la musique accompagne avec une certaine intensité la séquence de la confrontation à Monaco et apporte son lot d’action et de tension à cette première grande scène d’action du film, Debney nous gratifiant même d’une superbe apparition du thème héroïque associé à Iron Man dans le film pour orchestre, choeurs et rythmes rock, lorsque Stark enfile son armure pour affronter Ivan - un thème qui, curieusement, rappelle beaucoup le style de Jerry Goldsmith par moment !

Certains passages plus atmosphériques comme « Jailhouse Talk » n’apportent pas grand chose à la partition de Debney, les passages d’action prenant finalement le pas sur le reste de la partition comme viennent nous le rappeler le bref « Ivan Escapes » (avec ses cuivres à la Alan Silvestri) ou le rock fun de « Gun Show » et l’excellent « Sledgehammer » et « Sledgehammer V2 » - qui devrait ravir les amateurs de metal et les fans de « Rage Against The Machine ». Debney tente une approche plus électro cool pour le personnage de « Nick Fury » mais ne parvient pas, là non plus, à nous offrir un réel thème mémorable ou un quelconque développement thématique pour le personnage de Samuel L. Jackson. Un morceau comme « New Element/Particle Accelerator » traîne un peu en longueur et aurait pu apporter quelque chose de bien plus fort à la scène où Stark crée un nouvel élément pour son réacteur si John Debney avait su développer le thème héroïque d’Iron Man d’une façon convenable : au lieu de cela, le compositeur aligne les notes et les minutes en suivant bêtement l’action à l’écran sans réfléchir en amont à la construction thématique de son score : étrange ! L’action revient enfin dans « New RT/To The Expo », sans oublier l’excellent et percussif « Black Widow Kicks Ass » (pour la grande scène d’action de Scarlett Johansson dans le rôle de la Veuve Noire !) et surtout « Iron Man Battles The Drones », 8 minutes d’action pure avec un orchestre déchaîné, des choeurs massifs, des rythmes rock en pagaille et des sonorités électro en tout genre pour la scène où Iron Man affronte les drones d’Ivan à la fin du film. A noter que l’on retrouve le motif menaçant et les choeurs russes d’Ivan dans « Ivan’s Demise/The Kiss » pour la défaite finale du bad guy. Enfin, Debney nous offre un dernier rappel du thème héroïque principal dans « I Am Iron Man », qui, en réalité, ne fera que deux apparitions dans le score, pour ce morceau et pour « Mayhem In Monaco » !

John Debney signe donc un score synthético-orchestral/rock plutôt sympa mais sans grande originalité pour « Iron Man 2 ». Le problème vient surtout ici d’un manque total de personnalité de la part du compositeur - qui aligne les clichés et les recettes musicales diverses - un John Debney qui semble néanmoins s’être bien éclaté sur ce film, comme en témoignent ses nombreux messages postés sur son Twitter durant toute la création de la composition du score. Hélas, aussi fun que puisse être le score de « Iron Man 2 », la partition de Debney échoue à restituer une thématique forte, là où on s’attendait justement à des thèmes plus mémorables et surtout bien mieux développés. Au moins, Ramin Djawadi avait su développer un thème principal de qualité tout au long du score de « Iron Man », ce que Debney n’a même pas réussi à nous proposer sur ce second opus : et que dire du thème pourtant accrocheur de « Ivan’s Metamorphosis » qui ne reviendra à aucun autre moment dans le reste de la partition ? Quid du thème héroïque de « I Am Iron Man » complètement délaissé par le compositeur tout au long de sa musique ? En bref, « Iron Man 2 » reste une partition plutôt fun et décomplexée mais qui manque encore cruellement de personnalité et de réels développements thématiques. De plus, la musique est atrocement sous-mixée dans le film et n’apporte aucun impact réel sur les images, les dialogues et les nombreux effets sonores finissant par prendre le pas sur la musique - surtout dans les scènes d’action. Sans être une partition décevante pour autant, « Iron Man 2 » nous laisse quand même sur notre faim, alors que l’on était en droit d’attendre autre chose de la part de John Debney !



---Quentin Billard