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1-Four Brothers 2.45
2-Thanksgiving 2.12 3-The Lights Go Off 1.56 4-Surveillance Camera 2.13 5-Holding Court 1.51 6-Ransack 3.22 7-Share Her Around 2.06 8-Shoot Out 3.27 9-Officer Down 2.13 10-400K Plan 5.15 11-Cops and Business 3.55 12-Iceman 3.03 13-Rebuilding The House 3.03 Musique composée par: David Arnold Editeur: Varèse Sarabande 302 066 679 2 Album produit par: David Arnold Producteur exécutif album: Robert Townson Préparation musique: Bob Bornstein Montage musique: Robbie Boyd Supervision montage: Dan DiPrima Artwork and pictures (c) 2005 Paramount Pictures. All rights reserved. Note: *** |
FOUR BROTHERS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by David Arnold
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Le réalisateur John Singleton nous revient en pleine forme avec « Four Brothers » (Quatre frères), polar inspiré surfant sur la vague des films de blaxploitation et autres thrillers urbains des années 70. « Four Brothers », c’est l’histoire de quatre « frères » de la rue, deux blancs et deux noirs, qui se connaissent depuis tout petit après avoir été abandonnés très jeune par leurs familles respectives. Elevés par la directrice d’un orphelinat proche de leur quartier, Bobby, Angel, Jack et Jeremiah sont quatre laissés-pour-compte qui tentent de survivre dans la rue malgré leurs nombreuses « bêtises ». Mais le jour où Evelyn Mercer (Fionnula Flanagan), leur « mère » adoptive, est abattue par deux cambrioleurs dans une supérette, les quatre frères se retrouvent pour assister à l’enterrement de celle qui les sauva de la pauvreté et qui leur offrit un toit, des soins et un peu d’amour. Si Bobby (Mark Wahlberg), Angel (Tyrese Gibson) et Jack (Garrett Hedlund) sont restés les mêmes, seul Jeremiah (André Benjamin) a réussi à se poser en fondant une famille après s’être lancé dans les affaires. Le lieutenant Green (Terrence Howard) enquête sur l’assassinat d’Evelyn mais Bobby, Angel et Jack n’ont aucune confiance en la police et décident de défier l’inspecteur en menant eux-mêmes leur propre enquête. Seul Jeremiah est en désaccord avec eux et refuse de se mêler de ces histoires, préférant laisser la police faire son travail. Pourtant, les trois autres frères, épris de vengeance, vont commencer à fouiller de fond en comble les vieux quartiers de Détroit afin de retrouver les criminels et venger la mort de leur mère. « Four Brothers » est un remake du western « The Sons of Katie Elder » réalisé par Henry Hathaway en 1965. En choisissant de transposer l’intrigue du film d’origine dans les vieux quartiers du Détroit d’aujourd’hui, John Singleton signe un polar urbain très convaincant, porté à tour de bras par un quatuor charismatique (Mark Wahlberg en étant le leader). Le film évoque la fraternité et l’esprit de groupe, dans une intrigue de vengeance assez classique mais grandement efficace : résultat, « Four Brothers » est un thriller âpre et viril qui s’avère être parfois même plus dramatique et poignant, mais qui doit beaucoup à son casting de choix, son suspense et ses scènes d’action virtuoses d’une grande ampleur (cf. la course-poursuite en voiture ou l’excellente séquence de la fusillade dans la rue, d’une intensité rare), une sorte de western urbain qui vire au règlement de compte sur la fin du film, le tout agrémenté du charme désuet des films de la blaxploitation des « seventies ». Un thriller musclé efficace et captivant, qui s’inscrit clairement dans la continuité des précédents films de John Singleton - on pense clairement ici à « Shaft ».
Après avoir écrit les musiques de « Shaft » (2000), « Baby Boy » (2001) et « 2 Fast 2 Furious » (2003), le compositeur David Arnold retrouve John Singleton pour la quatrième fois sur « Four Brothers », pour lequel le compositeur nous livre un score énergique et musclé mélangeant orchestre et rythmiques funky/groove tendance 70’s. David Arnold utilise toutes les ressources de l’orchestre symphonique habituel (ici, le Hollywood Studio Symphony) accompagné de quelques solistes - guitare basse, batterie, guitares funky, saxophone soprano, trompettes jazzy - afin de recréer le son funky des musiques de polar urbain des années 70. Le compositeur s’intéresse ici plus particulièrement au style musical afro-américain funky/jazzy tel qu’on l’entendait souvent dans les films de la blaxploitation des années 70 - un peu à la manière de Christopher Young sur des films tels que « Set It Off » ou « In Too Deep ». Dès l’ouverture du film, « Four Brothers » dévoile l’excellent thème principal associé aux quatre frères tout au long de l’histoire, dévoilé par l’orchestre sur fond de rythmique groovy avec un sax, des cordes, un clavier Rhodes, un synthétiseur aux sons un brin rétro et la trompette jazzy de l’incontournable Malcolm McNab. On retrouve ici quelques harmonies qui rappellent vaguement le travail de David Arnold sur les films de la saga James Bond (« Tomorrow Never Dies », « The World Is Not Enough », etc.) mais qui évoquent aussi ses travaux sur « Shaft » et « Baby Boy ». Avec « Four Brothers », David Arnold nous offre un premier morceau énergique, soutenu par une instrumentation très étoffée qui mélange avec une certaine inventivité et une grande aisance les instruments de la partie funk/jazz et l’orchestre habituel. On appréciera la très belle reprise du thème principal des quatre frères dans « Thanksgiving » dans lequel règne une certaine mélancolie douce pour la séquence où les frangins se réunissent pour Thanksgiving afin d’honorer une dernière fois la mémoire de la mère. Arnold utilise ici les rythmiques groovy du début avec la batterie et le clavier Rhodes sur fond de cordes, trompette et de vocalises de la chanteuse afro-américaine Bobette Jamison-Harrison, qui apportent une couleur « gospel » assez savoureuse à ce très beau morceau - on n’est guère loin par moment du style de « The Hurricane » de Chris Young. « The Lights Go Off » développe une atmosphère de suspense plus prononcée, avec quelques nappes synthétiques accompagnant l’orchestre et les différents instruments solistes (et notamment le clavier Rhodes) pour créer une certaine tension à l’écran. Dans « Surveillance Camera », il règne une certaine mélancolie associée au meurtre d’Evelyn et à la souffrance des quatre frères. Arnold n’oublie pas pour autant la partie rythmique afin d’évoquer ici la détermination des quatre compères pour retrouver les assassins. On appréciera la dualité de « Holding Court », qui nous propose un excellent passage de type groovy/funky 70’s très proche de « Shaft ». « Ransack » développe le suspense avec une utilisation plus marquée de rythmiques électroniques/acoustiques, et de quelques touches groovy rétro. A noter que l’on retrouve le thème principal de saxophone dans « Share Her Around » et son côté plus intimiste et mélancolique - toujours dominé par le travail autour des cordes et du clavier. Mais la partition atteint son véritable climax avec l’impressionnante séquence de fusillade dans « Shoot Out », superbe morceau d’action dans lequel David Arnold mélange cordes agressives, cuivres et rythmiques électroniques/funky plus speedées. Le style action plus moderne de « Shoot Out » rappelle par moment certains passages de « Tomorrow Never Dies », avec ce côté électro en plus. Le morceau reste à l’image de la scène elle-même : intense, agressif, violent, à coup sûr LA musique incontournable de la partition de « Four Brothers ». Si « Officer Down » ramène la mélancolie et les regrets dans la musique du film, avec son mélange de cordes et de piano plus intime, « 400K Plan » développe les sonorités groovy/funky rétro et permet au compositeur de se faire plaisir encore une fois. La batterie possède ici un rôle plus important, car elle illustre parfaitement la détermination des héros, prêts à piéger le responsable du meurtre de leur mère à la fin du film, avec un plan minutieusement préparé, bien que non dénué de danger. L’excellent « 400K Plan » enchaîne ensuite sur « Cops and Business » qui reprend les rythmes action électro/groovy de « Shoot Out » de façon moins agressive mais encore plus déterminée. La tension de « Cops and Business » débouche enfin sur la confrontation finale dans « Iceman », dernier grand morceau d’action musclé du score de David Arnold, dominé par tout un attirail de loops électros modernes. Enfin, l’histoire trouve sa conclusion avec « Rebuilding The House », morceau plus apaisé qui reprend les rythmes funky/groovy du début lorsque les frères décident de rebâtir ensemble la maison à la fin du film. Le thème est repris une dernière fois de façon plus optimiste avec l’orchestre et l’ensemble des musiciens solistes. David Arnold signe donc une nouvelle partition de qualité pour « Four Brothers », apportant à sa collaboration avec John Singleton un nouvel opus musical soigné mais sans grande originalité. On pourra peut être reprocher au compositeur d’avoir opté pour une approche un peu cliché étant donné le sujet du film (musique de polar urbain afro-américain aux sonorités « seventies » rétro), d’autant que le score de « Four Brothers » surfe indiscutablement sur les recettes musicales de « Shaft » et « Baby Boy ». Certes, cette nouvelle partition n’a ni l’ampleur ni la richesse d’un « Independence Day » ou d’un « Godzilla », mais elle permet néanmoins d’entendre un David Arnold un peu plus minimaliste, sur un film plus mineur mais efficace malgré tout. La musique d’Arnold apporte donc son lot de rythmes, de tension et d’émotion au film, un hommage plutôt fun, agréable et efficace aux musiques des films de la blaxploitation « seventies », celles d’Isaac Hayes ou de Curtis Mayfield. Les fans de « Shaft » et « Baby Boy » devraient donc apprécier la dernière collaboration entre David Arnold et John Singleton, bien que « Four Brothers » reste une partition mineure dans la filmographie du compositeur britannique ! ---Quentin Billard |