1-Emergency 2.59*
2-Boogie Woogie
Saturday Night 3.30**
3-Southern Nights 3.53***
4-Into The Fridge 6.50
5-Long Goodbye 3.01
6-Siphon Searches 4.00
7-Make Me A Believer 4.09
8-Bump and Run 1.14
9-Unidentified Main Titles 3.10
10-Jack and Kids Escape 2.58
11-Tell Mr. Wolf I Meant It 0.50
12-Train Wreckage Survey 0.46
13-Burke's Deal 4.19
14-Tracking the E.B.E.'s 2.13
15-Stand Off 1.48
16-Tunnel Flight 2.17
17-Excess Baggage 2.07
18-Convention Escape 3.12
19-Meet The Press 1.36

*Interprété par Steve Rushton
Ecrit par Steve Rushton,
Tim Woodcock et Paul Meehan
**Interprété par Jamie Houston
Ecrit par Randy Dunham
et Corri English
***Interprété par Jamie Houston
Ecrit par Randy Dunham.

Musique  composée par:

Trevor Rabin

Editeur:

Walt Disney Records No label number

Produit par:
Trevor Rabin

Available as Download Only.

Artwork and pictures (c) 2009 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: **
RACE TO WITCH MOUNTAIN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Rabin
« Race to Witch Mountain » (La Course vers la montagne ensorcelée) met en scène l’acteur Dwayne Johnson alias « The Rock » dans la peau de Jack Bruno, un chauffeur de taxi de Las Vegas qui traîne derrière lui un passé judiciaire plutôt lourd. Un jour, Jack prend à son bord deux mystérieux adolescents, Sara (AnnaSophia Robb) et Seth (Alexander Ludwig), qui semblent révéler un comportement plutôt étrange. Les deux ados affirment ainsi qu’ils viennent d’un autre monde et qu’ils possèdent des pouvoirs surnaturels. Ils sont venus sur terre pour empêcher la destruction de notre monde. Jack se retrouve alors poursuivi par les membres d’un ancien gang criminel, tandis que Sara et Seth sont pris en chasse à leur tour par des agents du gouvernement américain qui cherchent à mettre la main sur les deux enfants extra-terrestres afin d’étudier d’un peu plus près leurs mystérieux pouvoirs. Et comme si cela ne suffisait pas, le trio est pris en chasse par un tueur extra-terrestre provenant du monde de Sara et Seth, et qui n’a qu’un seul objectif : faire échouer la mission des deux adolescents. Seth et Sara apprennent alors que leur soucoupe volante a été emmenée par l’armée américaine dans la base de Witch Mountain, un lieu secret caché quelque part dans le désert du Nevada. Jack va alors devoir tout mettre en oeuvre pour tenter de conduire les deux ados extra-terrestres jusqu’à leur soucoupe afin de les aider à s’échapper et à retourner dans leur monde. Produit par Walt Disney et réalisé par Andy Fickman, ce remake un peu faiblard du diptyque « Escape to Witch Mountain » et « Return to Witch Mountain » (deux grands classiques de la science-fiction familiale des années 70) vaut surtout pour son rythme effréné et pour son sympathique duo de jeunes héros extra-terrestres interprétés par AnnaSophia Robb et Alexander Ludwig. The Rock reste quand à lui égal à lui-même, l’acteur étant devenu un habitué des films familiaux. Malheureusement, le scénario du film est particulièrement brouillon et fait office de véritable fourre-tout, avec des décors artificiels, des acteurs moyens et des effets spéciaux faiblards (le robot extra-terrestre cheap et atrocement kitsch, indigne d’un film de science-fiction de 2009 !) : difficile d’ailleurs de croire que le film a pu coûter 50 millions de dollars, surtout lorsque l’on constate le résultat final à l’écran. Bref, malgré son rythme très soutenu et ses nombreuses péripéties, « Race to Witch Mountain » ennuie plus que tout et reste assez pénible à regarder, sans oublier un humour un brin lourdingue et quelque peu infantilisant. Essentiellement destiné à un jeune public (pas très exigent), le film d’Andy Fickman reste sans aucun doute l’une des pires productions Disney de l’année, à oublier très vite !

La musique de Trevor Rabin aurait certainement pu aider à relever un peu le niveau, mais hélas, le compositeur de « Armageddon » et « Enemy of the State » nous livre pour « Race to Witch Mountain » une partition synthético-orchestrale aussi kitsch et cheap que le film lui-même. Difficile là aussi de ne pas remarquer, à l’écoute de ce score, un décalage de près de 10 ans entre ce que fait Trevor Rabin aujourd’hui et ce qu’il faisait dans les années 90. Curieux, surtout lorsqu’on sait à quel point le compositeur, ex-membre du groupe « Yes », semble manifester depuis quelques temps un réel souci de bien faire, afin d’améliorer radicalement sa technique compositionnelle. Le score de « Race to Witch Mountain » apporte son lot d’action et de tension au film d’Andy Fickman, tout en demeurant purement fonctionnel et sans grand relief dans le film et sur l’album (disponible uniquement en téléchargement légal, un peu comme le récent « National Treasure : Book of Secrets » du même Trevor Rabin). Le film débute au son de « Unidentified Main Titles », qui dévoile les principales sonorités du score : orchestre essentiellement dominé par les cordes et les cuivres, choeurs grandioses et percussions/loops électro d’usage, sans oublier l’utilisation de la sempiternelle guitare électrique chère au compositeur. On retrouve d’emblée le style synthético-orchestral cher à Trevor Rabin, le travail autour des cordes staccatos et des rythmes électroniques rappelant le style de partitions d’action telles que « Bad Company » ou « The 6th Day ». Rabin développe dans cette ouverture un motif mystérieux de 3 notes associé aux secrets des extra-terrestres dans le film, avec un rythme soutenu rappelant l’idée de la course poursuite du film.

Cette idée de course poursuite sera d’ailleurs véritablement au coeur de la partition de Trevor Rabin, avec d’excellents morceaux d’action tels que « Jack and Kids Escape » - avec ses percussions martiales/électroniques assez réussies - ou « Tracking The E.B.E.’s » et ses sonorités électro/techno typiques du compositeur. Dommage cependant que la partie orchestrale se résume bien trop souvent aux clichés simplistes des cordes staccatos et des accords sombres de cuivres. Si des partitions plus récentes telles que « The Great Raid » ou « Flyboys » semblaient suggérer timidement les efforts fournis par Trevor Rabin dans son approche de l’écriture orchestrale, les morceaux d’action de « Race to Witch Mountain » nous ramènent ainsi 10 ans en arrière et semblent même refléter un sentiment de régression et de marche-arrière : dommage ! « Tracking The E.B.E.’s » se conclut sur une coda héroïque associée à Jack et les enfants dans le film, typique des mélodies héroïques/solennelles de Trevor Rabin. Un morceau comme « Stand Off » tente même d’apporter un sentiment de grandeur et de majestuosité à la musique, sans jamais vraiment réussir à décoller pleinement, la faute à une écriture orchestrale encore très pauvre et sans grande originalité. L’action domine dans des passages tels que « Burke’s Deal » ou le long « Into The Fridge », dominé par des sonorités électroniques atmosphériques plus sombres, pour la séquence de poursuite dans la galerie souterraine secrète des extra-terrestres. Dommage qu’ici aussi, ces quelques passages d’action soient bien souvent gâchés par une utilisation très cheap et atrocement connoté « série-B d’action des années 90 » des synthétiseurs et des samples orchestraux pas crédibles pour un sou, qui semblent surgir d’un vieux score d’action poussiéreux du studio Media-Ventures/Remote Control des 90’s.

Un morceau comme « Long Goodbye » tente d’apporter un peu d’émotion et d’intimité à la séquence des adieux à la fin du film - avec une grande envolée thématique conclusive typique du compositeur - mais ce sont surtout les passages d’action qui dominent essentiellement le score de « Race to Witch Mountain », avec comme principal fil conducteur l’idée de la course poursuite effrénée vers la base secrète de Witch Mountain. « Siphon Searches » maintient ainsi un climat de tension et de suspense par le biais d’une utilisation plus prononcée de sonorités électro un brin expérimentales pour la séquence où le Siphon, le robot extra-terrestre, poursuit Jack, Sara et Seth tout au long du film. Hélas, ici aussi, les passages d’action s’avèrent être d’une ringardise assez affligeante, là où l’on se serait au moins attendu à une musique correctement écrite et suffisamment captivante pour tenter d’apporter un peu de crédibilité à une entreprise branlante et particulièrement décevante. Le sentiment de grandeur et de découverte émerveillée de l’optimiste « Make Me A Believer » - qui reste bien mieux écrit que la plupart des passages d’action du score - ne permettront malheureusement pas à l’auditeur de sortir d’un certain ennui, des morceaux comme « Tell Mr. Wolf I Meant It » et « Train Wreckage Survey » n’apportant rien de particulier au score de Trevor Rabin. L’action culmine enfin dans les très cheaps « Tunnel Flight » (poursuite dans le tunnel avec le Siphon) et « Excess Baggage » (qui reprend le motif de 3 notes de l’ouverture), ce dernier ressemblant davantage à une démo MIDI amateur qu’à un véritable morceau d’action : à noter que le compositeur en profite malgré tout pour développer ses principaux motifs dans ses deux morceaux d’action, sans oublier le frénétique « Convention Escape » et le déterminé « Meet The Press », qui se conclut sur un thème héroïque et solennel plus optimiste pour la fin du film.

Trevor Rabin signe donc une partition synthético-orchestrale médiocre et extrêmement décevante pour « Race to Witch Mountain », une musique qui n’apporte rien de particulier aux images du film d’Andy Fickman, et qui semble même révéler un manque d’inspiration flagrant de la part du compositeur. Ringarde de bout en bout, la partition de Trevor Rabin tente donc d’illustrer cette longue course poursuite agitée vers la montagne de Witch Mountain, mais sombre au final dans un registre cheap assez fumeux et indigne du compositeur qui, bien que très limité dans sa technique d’écriture orchestrale, nous a pourtant déjà habitué à mieux : un score à éviter, donc !




---Quentin Billard