1-Opening Titles 2.31
2-The Journey to Moonacre 1.52
3-Robin Attacks/
Arrival at Moonacre 1.01
4-Into The Book 3.48*
5-Marmaduke Scarlet 2.12
6-Maria's Room 1.32
7-Into the Forest 2.21
8-The Moonacre Curse 3.11
9-Milk and Cookies 1.22
10-Running from Moonacre/
Loveday 1.42
11-The 5,000th Moon 2.40
12-"I'm Glad That You're Back" 0.53
13-Maria Is Captured 4.50
14-The Two Moon Princesses 1.38
15-Maria Escapes 5.14
16-Apology Tango 1.28**
17-Setting The Bait 1.33
18-The Search Begins 2.05
19-Robin and Wrolf Are Captured 1.41
20-Little White Horse Leads On/
Chase Through the Forest 5.55
21-Back Where It All Began 1.41
22-Maria's Sacrifice 2.08
23-Sea Horses 2.27
24-Love Waltz 2.21**
25-All's Well That End's Well 4.14
26-Stars 2.57***

*Ecrit par Christian Henson
et Adam Balazs
**Ecrit par Adam Balazs
***Interprété par Skye
Ecrit par Caroline Lost
et Christian Henson
Produit par Joe Henson
et Alexis Smith.

Musique  composée par:

Christian Henson

Editeur:

Movie Score Media MMS-09006

Score produit par:
Christian Henson
Producteur exécutif album:
Mikael Carlsson

Artwork and pictures (c) 2009 LWH Films Ltd. All rights reserved.

Note: ***
THE SECRET OF MOONACRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christian Henson
« The Secret of Moonacre » s’inscrit dans la continuité des films fantastiques familiaux de ces quelques dernières années, des contes souvent destinés à un plus jeune public comme la saga « Narnia » d’une certaine manière ou le récent « The Secret of Terabithia ». « The Secret of Moonacre » est adapté quand à lui du roman « The Little White Horse » d’Elizabeth Goudge, et nous plonge dans un univers imaginaire et féerique touché par une terrible malédiction. Maria Merryweather (Dakota Blue Richards), une jeune orpheline de 13 ans, part vivre chez son oncle Sir Benjamin (Ioan Gruffudd) dans le mystérieux manoir de Moonacre, avec comme seul héritage un vieux grimoire poussiéreux rempli de secrets. Découvrant alors un univers étrange et magique, Maria apprend très vite qu’une haine ancestrale oppose la famille Merryweather à celle de la famille Coeur de Noir, une haine ancestrale qui est à l’origine d’une terrible malédiction qui pèse sur sa propre famille. C’est le début d’une grande aventure pour la jeune Maria, qui découvrira alors son véritable rôle : elle est la dernière Princesse de la Lune de la vallée de Moonacre, la seule capable de mettre un terme à cette malédiction ancestrale qui menace à la fois sa famille et toutes les créatures qui vivent dans cette contrée lointaine. « The Secret of Moonacre » est au final un divertissement familial plutôt honnête mais assez terne et sans grande originalité, réalisé par l’hongrois Gabor Csupo - à ce propos, une bonne partie du film a d’ailleurs été tourné en Hongrie. Si le roman d’origine datant de 1946 est un classique de la littérature enfantine, le film n’est malheureusement pas à la hauteur de nos attentes : l’histoire est ultra prévisible et sans surprise, les clichés s’accumulent de façon fastidieuse et l’ensemble transpire le déjà-vu à plein nez. Pire encore, on s’ennuie ferme devant un divertissement qui se veut spectaculaire mais qui n’a ni le charme ni la magie des films qu’il tente d’imiter en vain.

La partition symphonique du jeune compositeur britannique Christian Henson apporte au film de Gabor Csupo un charme certain et une énergie assez conséquente. Henson a retranscrit l’univers magique et féérique du film en mélangeant orchestre et choeurs féeriques avec un classicisme d’écriture assez savoureux, et un zest d’inventivité. A ce sujet, Christian Henson a décidé de créer un thème à partir de sonorités enregistrées avec des objets en verre ou en métal et de la vaisselle, sonorités obtenues en enregistrant les différents bruits qu’ils pouvaient produire à vide puis emplis d’eau, par le biais de différents batteurs plus ou moins souples. Ces sons enregistrés ont ensuite été incorporés à un synthétiseur dans le but de créer une nouvelle banque de son inédite pour les besoins musicaux du film. La partition musicale de « The Secret of Moonacre » s’articule ainsi autour d’un thème principal ample et majestueux évoquant les mystères du manoir et de la lointaine contrée de Moonacre. Le thème est introduit dès l’ouverture du film dans « Opening Titles », qui démarre avec un ensemble de cordes sombres et mystérieuses (incluant quelques sonorités électroniques atmosphériques), avant de nous faire rapidement entendre pour la première fois le thème dans toute son ampleur, partagé entre l’orchestre et les choeurs féériques. Les orchestrations sont ici très soignées, témoignant d’un savoir-faire évident de la part du jeune musicien anglais. Cette ouverture annonce déjà clairement la couleur et suggère l’univers magique, mystérieux et féerique du film. « The Journey To Moonacre » accompagne le voyage de Maria vers le manoir de Moonacre avec une plus grande légèreté orchestrale et des instruments plus bondissants et exubérants - et une qualité indiscutable dans l’écriture et les orchestrations, au classicisme assez soutenu. Plus moderne dans son approche, « Robin Attacks » utilise des sonorités électroniques ajoutées à l’orchestre pour le premier (bref) passage d’action du score.

« Into The Book », co-écrit avec Adam Balazs, développe de façon plus conséquente l’excellent thème de Moonacre avec l’orchestre et des choeurs féminins à la Danny Elfman. A noter que les voix apportent ici une certaine magie à la musique, pour la séquence où Maria découvre les secrets du grimoire et ceux associés à Moonacre. Les orchestrations deviennent plus denses et plus lumineuses, Christian Henson mettant ici l’accent sur des sonorités cristallines (piano, harpe, célesta) et des voix féminines quasi sensuelles, sans aucun doute le premier morceau-clé de la partition de « The Secret of Moonacre ». Plus léger et sautillant, « Marmaduke Scarlet » introduit dans le film l’un des petits personnages du manoir avec une inventivité rafraîchissante, un thème plus joyeux et bondissant à la limite du mickey-mousing, traversé d’orchestrations inventives et d’une utilisation très fantaisiste des sonorités produites à partir des objets en verre et métalliques (comme par exemple le son du verre brisé sur le sol), une petite touche d’originalité qui reste malheureusement un peu trop discrète mais qui apporte néanmoins un souffle fantaisiste appréciable dans l’excellent « Marmaduke Scarlet ». « Maria’s Room » apporte un peu d’intimité et d’émotion avec un très beau morceau pour piano, orchestre et voix reflétant une poésie et un lyrisme assez touchant - avec, comme principal fil conducteur, ces choeurs féminins associés au personnage de Dakota Blue Richards dans le film. Le score verse ensuite dans l’action pure et dure avec « Into The Forest », où l’écriture orchestrale devient malheureusement moins intéressante, la faute à une utilisation extrêmement passe-partout des samples de percussions que l’on entend quasiment dans la plupart des gros scores d’action hollywoodien d’aujourd’hui. Et pourtant, on sent à quel point Christian Henson déborde d’idées harmoniques et autres trouvailles sonores, mais ces quelques déchaînements orchestraux manquent encore d’une vraie personnalité et d’un véritable point de vue musical pour pouvoir susciter un quelconque intérêt. Des passages plus atmosphériques comme le sombre « The Moonacre Curse » s’avèrent être bien plus maîtrisés et aboutis dans leur écriture que les quelques passages d’action qui n’apportent finalement pas grand chose à la musique de ce film. Encore une fois, ce sont vraiment dans les passages plus calmes et nuancés que Christian Henson révèle un début de personnalité musicale et d’idées, alors qu’il se contente bien trop souvent d’aligner tous les stéréotypes hollywoodiens habituels dans des passages tels que le sombre et intense « Maria Escapes ».

On appréciera le charme poétique des très intimes « Apology Tango » et « Love Waltz », que l’on doit au compositeur Adam Balazs qui a écrit une partie de la musique additionnelle du score. Le tango accompagne dans le film la scène de la danse entre Sir Benjamin et Loveday (Natascha McElhone) avec une très belle utilisation du piano, de pizzicati, du violon et du violoncelle, tandis que « Love Waltz » s’avère être davantage orchestral dans son approche, privilégiant un lyrisme plus poignant avec le piano et l’orchestre. On retrouve ensuite l’inventivité de « Marmaduke Scarlet » dans « Setting The Bait », marqué par le retour des sonorités de verres cassés, une idée décidément très intéressante mais que le compositeur n’a exploité que trop timidement, sans réelle audace. On retrouve aussi le thème romantique de « Apology Tango », évoquant la romance entre Sir Benjamin et Loveday. « The Search Begins » apporte un peu de fantaisie à la musique de Christian Henson, même si l’on regrettera ici aussi les maladresses et autres facilités des quelques passages d’action plus musclés (comme dans le sombre et dissonant « Robin and Wolf Are Captured »). « Little White Horse Leads On/Chase Through The Forest » développe quand à lui l’action pour la séquence du cheval blanc et de la poursuite dans la forêt de Moonacre, dans la dernière partie du film. Si l’ouverture magique et féerique du morceau apporte une certaine émotion au morceau, la deuxième partie déçoit par ses facilités et ses rythmes d’action passe-partout. La musique atteint alors un climax dramatique et grandiloquent dans « Maria’s Sacrifice » et « Sea Horses », avec une utilisation très réussie des voix féminines, de l’orchestre et de percussions déterminées. L’aventure se conclut enfin sur une reprise grandiose du thème principal de Moonacre dans « All’s Well That End’s Well ».

Le jeune compositeur britannique Christian Henson signe donc pour « The Secret of Moonacre » une partition féerique, magique, sombre et poétique à la fois inventive et agitée, une musique qui manque encore beaucoup de personnalité et qui a parfois un peu de mal à s’affirmer pleinement. Le problème vient surtout ici de la qualité très quelconque des morceaux d’action, qui reposent encore bien trop souvent sur un amoncèlement de clichés et d’effets faciles, notamment dans l’utilisation des samples, qui rompent un peu avec le classicisme d’écriture plus soutenu de la première partie du score. Malgré ses quelques défauts, et sans être une oeuvre majeure dans son genre, la musique de « The Secret of Moonacre » témoigne malgré tout du savoir-faire évident d’un jeune musicien talentueux et prometteur, qui, s’il se voit offrir d’autres projets plus riches et ambitieux, pourrait très certainement nous surprendre à l’avenir, et, pourquoi pas, pouvoir peut être prétendre jouer dans la cour des grands ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, l’album publié par Movie Score Media nous permet enfin d’apprécier le travail de Christian Henson sur « The Secret of Moonacre », une très belle partition d’aventure teintée de mystère, d’action et de magie, à découvrir pour tous ceux qui seraient curieux d’entendre les compositions d’un jeune musicien britannique à suivre, assurément !



---Quentin Billard