1-Prince Caspian Flees 4.35
2-The Kings and Queens
of Narnia 3.33
3-Journey to the How 4.45
4-Arrival at Aslan's How 2.57
5-Raid on the Castle 7.06
6-Miraz Crowned 4.47
7-Sorcery and Sudden Vengeance 6.17
8-The Duel 5.56
9-The Armies Assemble 2.23
10-Battle at Aslan's How 5.18
11-Return of the Lion 4.16
12-The Door in the Air 7.53
13-The Call 3.09*
14-A Dance 'Round the
Memory Tree' 3.43**
15-This is Home 4.01***
16-Lucy 4.31+

*Interprété par Regina Spektor
Ecrit par Regina Spektor
Arrangé et produit par
Harry Gregson-Williams**Interprété par Oren Lavie
Ecrit par Oren Lavie
Produit par Valgeir Sigurosson
et Oren Lavie
***Interprété par Switchfoot
Ecrit par Jon Foreman, Andy Dodd
et Adam Watts
Produit par Jon Foreman et
Brian Malouf
Production additionnelle de
Adam Watts et Andy Dodd
+Ecrit et interprété par Hanne Hukkelberg
Non utilisé dans le film.

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Walt Disney Records D000074212

Score produit par:
Harry Gregson-Williams, Peter Cobbin
Musique additionnelle de:
Stephen Barton, Halli Cauthery
Arrangements des cordes sur
"This Is Home":
John Van Tongeren

Artwork and pictures (c) 2008 Walt Disney Pictures/Walden Media. All rights reserved.

Note: ***
THE CHRONICLES OF NARNIA:
PRINCE CASPIAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
« The Chronicles of Narnia : Prince Caspian » fait suite aux événements décrits dans le premier film d’Andrew Adamson sorti en 2005, et nous permet de retrouver tous les jeunes héros de la saga dans une nouvelle aventure encore plus agitée. Un an s’est écoulé depuis la défaite de la sorcière blanche à la fin du premier film. Les quatre enfants, Lucy, Edmund, Susan et Peter se trouvent alors à Londres en 1941 sur le chemin de leurs écoles respectives, pour une nouvelle année scolaire. C’est alors qu’ils se retrouvent happés dans une autre dimension, et atterrissent sur une mystérieuse île qu’ils n’ont jamais vue auparavant. Après avoir exploré l’île, les quatre enfants découvrent les vestiges de leur ancien palais, dans lequel ils étaient rois et reines autrefois (le temps passe beaucoup plus vite à Narnia que dans le monde réel). Ils comprennent alors qu’il s’est écoulé plus de 1300 ans depuis leur départ. En leur absence, les choses ont beaucoup changées : la magie a quasiment disparu à Narnia, et sa population a été « civilisée » de force, à tel point que la plupart des animaux ne parlent même plus aujourd’hui. Seuls quelques irréductibles continuent de se cacher dans les forêts, en attendant des jours meilleurs. Les choses vont bien mal depuis que le tyrannique roi Miraz (Sergio Castellitto) a pris le pouvoir et règne désormais en maître absolu sur les Telmarins et tout le pays de Narnia. L’espoir réside aujourd’hui en la personne du jeune prince Caspian (Ben Barnes), le seul individu capable de renverser son oncle et de reprendre le trône qui lui revient de droit. Le jour où Caspian comprend que son oncle a assassiné son père pour prendre le pouvoir, il décide alors de s’enfuir, poursuivi par les troupes de Miraz. Les quatre enfants croiseront alors la route du prince et l’aideront à reconquérir son trône, afin de sauver Narnia de la tyrannie et de l’oppression. « The Chronicles of Narnia : Prince Caspian » nous permet ainsi de retrouver l’univers magique et fantastique du premier opus, sauf qu’ici, la magie s’est totalement évaporé pour laisser la place à une longue série de batailles et de joutes guerrières frénétiques. A vrai dire, ce qui faisait le charme du premier film d’Andrew Adamson a complètement disparu ici : réputé pour être un épisode décevant dans la saga littéraire de C.S. Lewis, ce « Prince Caspian » supporte à son tour difficilement la transposition au cinéma, la faute à un script paresseux qui n’est qu’un prétexte à une longue succession de batailles sans grand intérêt. On a même parfois l’impression de voir un mauvais ersatz de « Lord of the Rings » à la sauce Walt Disney. Décevant, ce second opus l’est assurément, d’autant que la longueur excessive du métrage (près de 143 minutes) paraît peu justifiée étant donné la pauvreté du scénario, et le manque total de charisme des acteurs (seul le jeune Ben Barnes arrive à s’imposer dans le rôle du prince Caspian). Restent quelques effets spéciaux assez réussis (le film a tout de même coûté près de 200 millions de dollars !) et de bonnes scènes d’action, mais rien qui puisse nous convaincre vraiment : on s’ennuie ferme, et c’est bien dommage, tant l’univers décrit dans le premier film paraissait aussi riche que prometteur !

La musique de « Prince Caspian » a de nouveau été confiée à Harry Gregson-Williams, qui rempile donc ici pour un second opus encore plus épique et guerrier, et surtout beaucoup plus sombre, dans l'esprit du film. Le compositeur reprend donc ses principaux thèmes du premier score et crée pour le film d’Andrew Adamson une nouvelle grande partition épique et agitée parsemé de quelques envolées héroïques assez savoureuses. Dans « Prince Caspian Flees », Harry Gregson-Williams introduit l’histoire du film avec l’évasion de Caspian au début du film. L’accent est mis ici sur un orchestre assez large (avec des cordes agitées), des percussions et des choeurs épiques. On retrouve dans les percussions un mélange entre acoustique et électronique typique du compositeur, tandis que les choeurs et le reste de l’orchestre développe ici un thème dramatique et épique plutôt puissant et solide, évoquant le prince Caspian. HGW en profite aussi pour faire des références à certaines sonorités de son travail sur le premier opus, avec un premier morceau d’action introductif extrêmement solide, puissant et grandiose. Dans « The Kings and Queens of Narnia », HGW évoque les vestiges de l’ancien palais des rois et reines de Narnia avec un sentiment de découverte et d’émerveillement, qui reprend le thème magique et majestueux de Narnia avec les cordes, les cuivres et quelques arpèges rapides des bois. Les orchestrations restent très soignées et assez détaillées, dans la lignée du premier opus de 2005. C’est donc l’occasion pour le compositeur de reprendre des thèmes du premier score, évoquant ici les souvenirs d’une aventure passée et lointaine, avec une certaine nostalgie.

Dans « Journey To The How », l’aventure est à nouveau au rendez-vous avec un autre passage d’action traversé de cordes staccatos, de cuivres amples et de percussions solides. Même chose pour « Arrival at Aslan’s How », où la musique conserve un côté solennel, Harry Gregson-Williams réintroduisant ici son superbe thème héroïque issu du premier opus, d’abord annoncé par les cordes et repris en grande pompe de façon grandiose et épique par l’orchestre et les choeurs, lorsque nos quatre jeunes héros retrouvent des vestiges du règne du lion Aslan. Si vous trouviez que « The Lion, the Witch and the Wardrobe » manquait un peu de morceaux d’action, vous serez comblés avec « Prince Caspian », car Harry Gregson-Williams nous offre avec « Raid on the Castle » un nouveau déchaînement orchestral guerrier de plus de 7 minutes, teinté de cordes staccatos (un peu systématiques dans l’écriture orchestrale du compositeur !), de percussions solides incluant des rythmes électroniques et des choeurs grandioses. Le morceau accompagne la scène de l’attaque du château - sans aucun doute l’une des meilleures scènes d’action du film - avec une intensité assez forte, apportant un certain punch aux scènes de bataille du film. L’écriture des choeurs rappelle ici clairement celle des choeurs de la bataille finale de « The Lion, the Witch and the Wardrobe ». A noter que « Raid on the Castle » évite toute forme d’envolée héroïque en conservant un côté déterminé mais un peu dramatique, une sorte de mission de sauvetage un peu désespérée pour Caspian et ses nouveaux amis. La musique devient même plus sombre et massive dans « Miraz Crowned », évoquant le couronnement de Miraz avec un ton plus dramatique et amer.

La plupart des morceaux de « Prince Caspian » sont suffisamment longs pour permettre au compositeur de développer pleinement ses différentes ambiances. C’est donc le cas de « Sorcery and Sudden Vengeance », un morceau qui conserve une atmosphère sombre et pesante typique de la musique du film d’Andrew Adamson, avec une première partie très orientée vers le suspense et des choeurs d’hommes ténébreux symbolisant le mal absolu. Dans « The Duel », Harry Gregson-Williams nous offre un nouveau morceau d’action déchaîné pour la scène du duel entre Caspian et Miraz, morceau qui conserve un côté agressif à des années lumières des envolées héroïques de la bataille finale du premier opus datant de 2005. Même chose pour le sombre et martial « The Armies Assemble » évoquant les préparatifs de la grande bataille sur la tanière d’Aslan. C’est l’occasion pour HGW de dévoiler enfin quelques notes plus héroïques et positives dans « Battle At Aslan’s How », reprenant plusieurs mesures de la bataille finale de « The Lion, the Witch and the Wardrobe » sans grande originalité particulière. A ce sujet, on appréciera d’ailleurs la grande reprise du thème héroïque à la fin de « Battle At Aslan’s How » et dans le grandiose « Return of the Lion », accompagnant le retour d’Aslan avec force et détermination. La musique devient ensuite plus introspective dans « The Door In The Air », développant une ambiance plus apaisée dans laquelle HGW développe un thème de cordes plus lyrique repris du premier score, et associé aux enfants, pour la scène des adieux à la fin du film.

La nouvelle partition orchestrale d’Harry Gregson-Williams n’apporte donc rien de bien nouveau à la saga « Narnia ». Si vous avez apprécié le premier travail du compositeur sur le film de 2005, vous apprécierez sans aucun doute son nouvel opus musical épique, sombre et guerrier pour « Prince Caspian », et ce bien que la musique n'a rien de bien original et se contente bien trop souvent de reprendre des mesures du premier score ou des sonorités sans apporter quoique ce soit de neuf - en dehors de longs et intéressants développements thématiques plus amples et grandioses. Dommage, car l’on aurait bien aimé entendre de nouveaux thèmes bien plus affirmés pour ce second épisode de la saga « Narnia ». La musique d’Harry Gregson-Williams remplit donc parfaitement le cahier des charges et apporte un souffle épique et guerrier assez colossal au film d’Andrew Adamson, mais on aurait néanmoins aimé entendre autre chose qu’un simplement développement musical du premier score, largement amplifié ici pour les besoins de ce second film.



---Quentin Billard