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1-Ouverture 1.52
2-Loin de Paname 3.18* 3-Sérénade 2.34 4-Le môme Jojo 2.50** 5-En travaux 2.17 6-Un recommencement 2.04*** 7-Sur les toits 1.27 8-Il y a 1.46+ 9-Slowly 2.12 10-Les dingues 2.49++ 11-Le môme Jojo (reprise) 1.22+++ 12-Douce et Milou 1.15 13-Attachez-moi 2.37# 14-La menace 0.43 15-Enterée sous le bal 2.52## 16-Partir pour la mer 2.29### 17-31 Décembre 1945 3.02 18-Générique de fin 5.34 Bonus 19-Sous le balcon de Maria 2.29° 20-Est-ce que Raymonde est blonde ? 0.50°° 21-Les flageolets 0.48°°° 22-Y'aura jamais d'accordéon 2.24" 23-Chiqué 3.23"" *Interprété par Nora Arnezeder **Interprété par Clovis Cornillac, Gérard Jugnot et Kad Merad ***Interprété par Nora Arnezeder +Interprété par Kad Merad ++Interprété par Clovis Cornillac et Kad Merad +++Interprété par Gérard Jugnot #Interprété par Nora Arnezeder ##Interprété par Nora Arnezeder ###Interprété par Nora Arnezeder, Clovis Cornillac, Kad Merad et Gérard Jugnot. °Interprété par Gilles Sanjuan °°Interprété par Kad Merad °°°Interprété par François Jerosme "Interprété par François Morel ""Interprété par Nora Arnezeder. Musique composée par: Reinhardt Wagner Editeur: Galène éditions/Mercury 531 121-1 Album produit par: Reinhardt Wagner Paroles des chansons: Frank Thomas Artwork and pictures (c) 2008 Galatée Films/Pathé Productions. All rights reserved. Note: ***1/2 |
FAUBOURG 36
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Reinhardt Wagner
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« Faubourg 36 » est le nouveau film de Christophe Barratier, réalisateur qui a connu un succès phénoménal avec « Les Choristes » en 2004. Pour son nouveau long-métrage, Barratier s’intéresse cette fois-ci au destin de trois chômeurs qui tentent de faire revivre une salle de music-hall dans un faubourg parisien de 1936. Le film réunit un casting assez prestigieux (Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Kad Merad, Pierre Richard, François Morel, etc.) et permit même de révéler la jeune et jolie Nora Arnezeder, véritable révélation du film, qui interprète les nombreuses chansons du film. L’actrice est au coeur même du film, à tel point qu’elle finit par voler carrément la vedette à Gérard Jugnot et les autres acteurs du film : Christophe Barratier filme la jeune Nora Arnezeder et lui offre quelques magnifiques numéros musicaux dans le film - un peu comme il le fit avec Jean-Baptiste Maunier dans « Les Choristes ». Désireux de prolonger son exploration d’un cinéma français populaire inspiré des années 30, Christophe Barratier livre donc avec « Faubourg 36 » une nouvelle oeuvre pleine de tendresse, d’émotion et aussi de poésie, une comédie dramatique évoquant le front populaire dans la France des années 30. Le film verse malheureusement parfois un peu trop dans les bons sentiments et la niaiserie, mais parvient néanmoins à nous captiver grâce à ses numéros musicaux splendides et l’enthousiasme rafraîchissant de ses interprètes.
La partition musicale de Reinhardt Wagner est au coeur même de « Faubourg 36 », puisque c’est elle qui anime toute l’histoire du film, qui est avant tout le récit du combat de chômeurs pour faire revivre un music-hall parisien, afin que la musique retrouve la place qui lui revient de droit dans cette prestigieuse salle de spectacle. Epaulé par le parolier Frank Thomas, le compositeur Reinhardt Wagner nous offre une partition exubérante et rafraîchissante évoquant le monde de l’opérette et des comédies musicales françaises du début du 20ème siècle, avec une poésie et une insouciance tout bonnement rafraîchissante. Fait étonnant, le réalisateur a en fait eu l’idée de faire ce film à partir des chansons qu’avaient composé Reinhardt Wagner et Frank Thomas 15 ans auparavant, et qui l’inspireront donc pour faire son film. Avec son ambiance de cabaret et de comédie musicale, la partition orchestrale de Wagner rappelle les oeuvres symphoniques du cinéma français des années 30 (on pense immédiatement à George Van Parys et les films de Max Ophuls ou de René Clair) et apporte au film un rythme entraînant et une exubérance insouciante et revigorifiante. Dès l’excellente « Ouverture », la musique se construit lentement autour d’un thème de valse à la française savoureusement rétro, confié à des cordes légères et lyriques. Le thème principal de la valse est en réalité une adaptation orchestrale de la chanson « Loin de Paname » brillamment interprétée par Nora Arnezeder dans le film, chanson-clé de la partition de Reinhardt Wagner vantant la beauté du Paris des années 30. A noter que l’instrumentation de « Loin de Paname », qui rappelle indiscutablement Edith Piaf, fait appel à l’inévitable accordéon, instrument emblématique par excellence de la France des années 1930. C’est Christophe Barratier lui-même qui demande à Reinhardt Wagner d’écrire toute sa partition orchestrale à partir de ses propres chansons, adaptant ainsi la plupart de ses mélodies dans des arrangements symphoniques qui pourraient ainsi s’incorporer plus facilement dans le contexte de l’histoire, afin de conserver un fil conducteur tout au long de la musique, et que le passage entre le score orchestral et les chansons se fasse en toute fluidité. Le principe n’est pas nouveau, puisque Bruno Coulais avait déjà procédé exactement de la sorte sur la musique des « Choristes ». La musique se devait donc d’apporter au film cette atmosphère musicale parisienne rétro et extrêmement mélodique, reflétant l’insouciance de l’avant-guerre et de l’époque du front populaire. Entre la vingtaine de musiciens qui interprètent les accompagnements instrumentaux des chansons et les 70 musiciens qui composent l’orchestre symphonique utilisé pour le score du film, la musique de Reinhardt Wagner est un véritable hommage à une époque parisienne révolue mais pourtant très vivante dans le film. Le score nous offre une variété assez éclectique de style divers, comme le sentimental « Sérénade » et ses accents jazzy savoureux (dominé par un saxophone sensuel) ou l’enthousiasmant « En travaux », qui évoque la détermination des chômeurs pour rebâtir le music-hall parisien. A noter que l’accordéon est aussi présent dans le score orchestral afin de conserver là aussi un fil conducteur. Dans « Sur les toits », Wagner illustre une scène plus intime entre Milou (Clovis Cornillac) et Douce (Nora Arnezeder) avec un souffle romantique rétro et nostalgique, partagé entre les cordes et l’accordéon parisien, et dans lequel le compositeur adapte aussi un autre thème d’une de ses chansons du film. La musique apporte cette poésie nostalgique agréable au film, sans jamais en faire de trop. Un morceau comme le jazzy « Slowly » évoque clairement l’insouciance de la France d’avant-guerre, tandis que « Douce et Milou » reprend le thème romantique savoureux de « Sur les toits » pour la relation entre Douce et Milou dans le film, avec une utilisation sobre et minimaliste du piano et des cordes. Ici comme dans les chansons, priorité à des mélodies simples et facilement mémorables (il fallait que les acteurs soient capables de les chanter, sans être pour autant des professionnels de la chanson, comme dans « Les Choristes » !). Un morceau comme « La menace » traduit plus clairement à l’écran la dimension dramatique du récit, en particulier dans la dernière partie du film, lorsque le dénouement approche et que Pigoil et Milou doivent déjouer la conspiration du sinistre Galapiat (Bernard-Pierre Donnadieu). Enfin, le score aboutit à une dernière reprise du très beau thème romantique nostalgique dans « Décembre 1945 », avec une pièce pour accordéon et orchestre de toute beauté, servie par des harmonies raffinées et élégantes. Pour les chansons, en plus de l’iconique « Loin de Paname », Reinhardt Wagner nous offre dans « Le môme Jojo » une autre chanson de qualité inspirée d’Edith Piaf, une valse parisienne brillamment interprétée dans le film par Kad Merad, Gérard Jugnot et Clovis Cornillac, et dont la mélodie simple et populaire risque de vous trotter dans la tête longtemps après écoute. Dans la continuité de « Loin de Paname », le compositeur nous offre une très belle chanson dans « Un recommencement », dont la mélodie servira de thème romantique pour le score du film, et qui évoque à ce moment là le début de la carrière de la jeune Douce dans le music-hall. Brillamment interprétée par la voix douce et suave de Nora Arnezeder, « Un recommencement » est de loin l’une des plus belles chansons du film avec « Loin de Paname ». Dans la chanson « Il y a », le compositeur offre à Kad Merad l’opportunité de pasticher Fernandel dans un registre plus burlesque et parodique assez savoureux, idée que l'on retrouve surtout dans l'amusant « Est-ce que Raymonde est blonde ? ». L’humour reste plus proche des musiques traditionnelles de cabaret des années 30 dans la java des « dingues », dans laquelle Clovis Cornillac et Kad Merad nous proposent un duo assez irrésistible et non dénué de dérision. Autre chanson de qualité, l’enjoué « Attachez-moi » qui offre une nouvelle performance de qualité de la jolie Nora Arnezeder, tout comme dans le mélancolique et rêveur « Enterrée sous le bal ». Dans le film, cette chanson accompagne la scène où Douce est éclairée sur scène par Milou, sous le regard jaloux du sinistre Galapiat, qui comprend que celle qu’il aime en pince pour un autre. Il s’agit sans aucun doute de la chanson la plus poétique du film, servie par un texte de qualité de Frank Thomas. Enfin, Wagner nous offre un superbe morceau de comédie musicale inspirée des grands classiques hollywoodiens de Vincente Minnelli dans « Partir pour la mer », sans aucun doute la chanson la plus exubérante et enjouée de la bande originale de « Faubourg 36 », avec un trio Kad Merad/Clovis Cornillac/Nora Arnezeder irrésistible, une chanson sur le départ à la mer et la joie de vivre (à noter qu’il s’agit d’une chanson supplémentaire qu’a écrit Reinhardt Wagner pour le film à la demande du réalisateur). On appréciera ici l’éclectisme des chansons et les différentes approches musicales choisies par le compositeur pour le film, qu’il s’agisse des chansons de cabaret, des chansonnettes burlesques ou des sérénades romantiques et nostalgiques, sans oublier le numéro musical de « Partir pour la mer » digne des grandes comédies musicales américaines des années 30/40 : dans le film, succès garanti ! Emotion et jovialité sont au rendez-vous dans la partition de « Faubourg 36 », une musique magnifique portée de bout en bout par le charme de la voix candide de Nora Arnezeder et l’enthousiasme du casting vocal (Kad Merad en tête de liste !). Quand au score du film, il reste de qualité et parvient même à s’imposer aux côtés des chansons sans jamais se retrouver noyé par les numéros musicaux du film. Reinhardt Wagner s’est donc vu offrir l’opportunité de participer à une magnifique expérience musicale et cinématographique bien trop rare dans le paysage de plus en plus pauvre du cinéma français d’aujourd’hui, avec la partition rafraîchissante et extrêmement attachante de « Faubourg 36 ». Sans être un chef-d’oeuvre du genre, la musique de Reinhardt Wagner n’en reste pas moins une très belle réussite, pleine de passion, de poésie et d’insouciance (à l’image du film de Christophe Barratier), une BO qui s’impose haut la main comme l’une des plus belles musiques de film françaises de l’année 2008 ! ---Quentin Billard |