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1-Cello-String #4 Tuning 0.25
2-Suiten für Violoncello solo Nr.1 G-dur, BWV.1007 1.Vorspier 0.42* 3-Dvorak: Original Complete Version 0.33** 4-Violin-String #2 Tuning 0.22 5-Partita III für Violino solo E-dur, BWV.1006 3.Gavotte in Rondo 0.21*** 6-Viola-String #3 Tuning 1.09 7-Substitue for Gentleness 0.25 8-Thanatos (Short version- Fast Tempo-with piano) 2.06 9-To the Youngest, tuning (Violin tuning) 0.18 10-Kanon D-dur (Quartet) 4.59+ 11-The Sorrow of Losing the Object of One's Dependence II 1.33++ 12-To Falsehood, Dependence (Borderline Case - Another Version) 1.47 13-Frail, Ego Boundary (Borderline Case - Another Version) 2.10 14-Kanon D-dur (Strings Orchestra)/ Ending Theme 5.06 15-False Regeneration 2.26 16-Dies Irae (Requiem) 37.02+++ *Composé par J.S. Bach **Composé par Antonin Dvorak ***Composé par J.S. Bach +Composé par Johann Pachelbel ++Composé par Bart Howard +++Composé par Giuseppe Verdi Interprété par Slovak Radio New Philharmonic Orchestra Conduit par Alexander Rahbari Choeur interprété par Slovak Philharmonic Choir. Musique composée par: Shiro Sagisu Editeur: King Records KICA 360 Album produit par: Shiro Sagisu Musique arrangée par: Shiro Sagisu Artwork and pictures (c) 1997 Gainax/Production I.G. All rights reserved. Note: *** |
NEON GENESIS EVANGELION :
DEATH AND REBIRTH
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Shiro Sagisu
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« Neon Genesis Evangelion » est sans aucun doute l’un des piliers de l’univers des animes japonais. Réalisée par Hideaki Anno et le studio Gainax, cette somptueuse série animée a été diffusée au Japon entre 1995 et 1996, devenant très rapidement l’anime culte de toute une génération. « Evangelion » passionna les spectateurs à l’époque pour son scénario complexe, son mélange étonnant de science-fiction, de symboles religieux et de philosophie métaphysique, et son animation de très grande qualité. Série parfois assez extrême (certaines scènes sont très violentes voire parfois assez gores) dans son traitement comme dans les sujets et les réflexions qu’elle aborde, « Neon Genesis Evangelion » a connu un tel succès qu’il fut très vite envisagé d’adapter l’oeuvre d’Hideaki Anno à travers une série de long-métrages animés résumant l’essentiel de la série TV d’origine - la série a aussi été adaptée en manga en 1998. C’est le pari risqué que ce sont ainsi fixés les producteurs du studio Gainax peu de temps après la fin de la diffusion télé de la série au Japon. C’est ainsi qu’un premier long-métrage animé sorti au cinéma courant 1997, intitulé tout simplement « Neon Genesis Evangelion - Death and Rebirth ». Ce film d’1h42, toujours réalisé par Hideaki Anno, est divisé en 2 parties (« Death » et « Rebirth ») et nous propose de revisiter pour la première section les épisodes 1 à 24 de la série « Evangelion », tandis que la seconde partie représente les 15 premières minutes de l’épisode 25 (« Do You Love Me ? ») remanié et arrangé pour les besoins du film, avec une histoire inédite. A noter que le studio Gainax n’a pas eu le temps de boucler le projet initial de faire de « Rebirth » un condensé des épisodes 25 et 26 (les deux derniers épisodes de la série TV) et a préféré sortir la partie « Rebirth » avec « Death » dans un même film, en attendant de produire un autre long-métrage plus complet sur la fin de la série « Evangelion ». Le film reprend donc l’histoire de la série d’origine : suite à un cataclysme qui ravagea une bonne partie du Japon, le pays connaît une grande croissance économique au cours de l’année 2015 et les survivants de la catastrophe vivent désormais dans la ville forteresse de Tokyo-3. Ce monde en pleine reconstruction est la proie de créatures étranges et gigantesques baptisées les « Anges ». Pour contrer les attaques de ces puissants monstres, le gouvernement japonais a crée la NERV, une organisation secrète constituée d’êtres à la fois organiques et cybernétiques, les Evangelion, qui ne peuvent être contrôlés que par des enfants.
« Death and Rebirth » est donc une plongée assez impressionnante dans la série TV, un long-métrage malheureusement gâché par un montage complètement aléatoire et incompréhensible pour la partie « Death » : difficile de comprendre quoique ce soit à cette histoire lorsqu’on ne connaît pas la série TV d’origine. L’utilisation de panneaux explicatifs (à la manière des films muets du début du 20ème siècle) et d’ellipses brutales et soudaines achève de rendre le film particulièrement abscons et incompréhensible : seuls les connaisseurs de la série d’origine y trouveront leur compte, les autres seront à la fois fascinés et dubitatifs devant un film qui n’en est pas vraiment un : plutôt que d’essayer de condenser 24 épisodes en un seul film (et encore, il ne s’agit que de la première partie du film, « Death »), pourquoi ne pas avoir tenté de créer une sorte de reboot de la série qui prendrait le temps de raconter à nouveau l’histoire sous un angle nouveau ? Du coup, on s’y perd carrément, et le fait même que la partie Death s’arrête avec un générique de fin complet pour enchaîne ensuite sur un deuxième film (« Rebirth ») est aussi assez curieux et pas vraiment banal : n’était-il pas possible, là aussi, de tout réunir à travers une même histoire, comme certains réalisateurs japonais l’ont fait dans des adaptations en long-métrage de séries cultes telles que « Escaflowne » ou « RahXephon » ? Quoiqu’il en soit, malgré les défauts évidents de « Death and Rebirth », le film s’apprécie pour la qualité de son animation, la démesure de ses scènes de bataille et la complexité des sujets abordés, un film qui devra être inévitablement accompagné d’une vision de la série TV d’origine, afin d’approfondir plus exhaustivement l’univers riche et complexe de « Neon Genesis Evangelion » ! La série doit beaucoup à sa bande son mélangeant de façon étonnante musique classique (Bach, Dvorak, Pachelbel) et compositions orchestrales épiques et dramatiques signées Shiro Sagisu, qui a signé une bonne partie des musiques pour la série et les films d’Evangelion. A noter que le classique est justifié ici par le fait qu’un personnage de l’histoire joue lui-même du violoncelle dans le film, un élément récurrent qui sert de fil conducteur tout au long du récit. Le score de Shiro Sagisu utilise quand à lui l’orchestre symphonique traditionnel agrémenté de quelques synthétiseurs et guitare électrique typiquement 90’s d’esprit. Le score débute ainsi avec « Substitute for Gentleness » pour un passage sombre et agressif dominé par des cordes dissonantes illustrant les combats contre les Anges dans le film. « Thanatos » apporte quand à lui une certaine émotion avec un très beau passage emprunt de lyrisme et de mélancolie nostalgique pour cordes, violon et piano, illustrant la partie plus dramatique du film avec la mort de Rei. Dans « The Sorrow of Losing the Object of One’s Dependence II », Sagisu nous propose un très bel arrangement pour piano et guitare du célèbre standard « Fly Me To The Moon » de Bart Howard datant de 1954 (utilisé comme thème de fin dans la série d'origine), tandis que « To Falsehood, Dependence » utilise un solo de violon minimaliste et tout en sobriété, avec un certain classicisme d’écriture. On appréciera la tension de « Frail, Ego Boundary » qui reprend le thème de violon de « To Falsehood, Dependence » sur fond de piano, sans oublier un morceau incontournable de la partition de « Death and Rebirth », « False Regeneration ». Ce morceau illustre la scène de bataille finale du film pour la partie « Rebirth », avec une utilisation remarquable d’un choeur épique accompagnant l’orchestre. L’orchestre est largement dominé ici par des cordes virevoltantes, des cuivres massifs et des percussions martiales du plus bel effet, typique des musiques d’action des animes japonais traditionnels. Les voix apportent ici une couleur assez particulière au morceau, un style que l’on retrouvera d’ailleurs au cours de la plupart des scènes de combat du film. Hélas, l’album omet de nombreux morceaux utilisés dans le film et se concentre davantage sur les pièces classiques, un fait assez décevant qui empêche là aussi d’apprécier la musique de Shiro Sagisu à sa juste valeur, et qui poussera les auditeurs plus curieux à se procurer les précédents albums publiés à l’époque de la sortie de la série TV (la majeure partie des compositions entendues dans « Death and Rebirth » étant en réalité reprises de la bande originale de la série). On appréciera l’utilisation de la musique classique avec par exemple la suite pour violoncelle de Bach, le Canon de Pachelbel ou le somptueux Dies Irae du « Requiem » de Verdi pour le final, des musiques qui servent donc de fil conducteur, et qui sont majoritairement interprétées dans le film par les quatre enfants pilotes des Evangelion. Shiro Sagisu signe donc un score tout à fait satisfaisant pour « Evangelion Death and Rebirth » sans être une partition incontournable dans son genre pour autant. Il manque ici un véritable thème fédérateur mémorable qui aurait certainement permis à la partition de Sagisu de décoller davantage dans le film comme dans l’album (décevant), et ce même si l'on entend l'un des principaux thèmes du score de la série lors d'une scène de combat vers le milieu du film (c'est hélas bien trop peu pour susciter un quelconque intérêt!). Dès lors, il faudra se contenter dans l’un comme dans l’autre d’une poignée de morceaux orchestraux sans grande prétention (en dehors des excellentes musiques d’action épiques) et d’une pléiade de musiques classiques utilisées astucieusement dans le film mais qui ont parfois tendance à éclipser un peu trop le travail de Shiro Sagisu sur le film - et puis quel intérêt musicalement d'inclure tout au long de l'album plusieurs pistes d'instruments en train de s'accorder ? Seuls les fans de la saga « Evangelion » y trouveront ici leur compte, les autres préfèreront se replonger dans les musiques de la série d’origine, et leur bande son plus complète et bien mieux développée ! ---Quentin Billard |