tr> |
1-Never Knew I Needed 3.38*
2-Down In New Orleans (Prologue) 0.27** 3-Down In New Orleans 2.26*** 4-Almost There 2.24** 5-Friends on the Other Side 3.34+ 6-When We're Human 2.22++ 7-Gonna Take You There 1.46+++ 8-Ma Belle Evangeline 1.55+++ 9-Dig a Little Deeper 2.47# 10-Down In New Orleans (Finale) 1.37## 11-Fairy Tale/Going Home 4.17 12-I Know This Story 5.27 13-The Frog Hunters/Gator Down 6.04 14-Tiana's Bad Dream 6.22 15-Ray Laid Low 3.21 16-Ray/Mama Odie 4.01 17-This Is Gonna Be Good 3.20 *Interprété par Ne-Yo **Interprété par Anika Noni Rose ***Interprété par Dr. John +Interprété par Keith David ++Interprété par Michael Leon-Wooley, Bruno Campos et Anika Noni Rose +++Interprété par Jim Cummings #Interprété par Jenifer Lewis and the Pinnacle Gospel Choir ##Interprété par Anika Noni Rose. Musique composée par: Randy Newman Editeur: Walt Disney Records D00045850-2 Album produit par: Randy Newman Montage de: Bruno Coon Artwork and pictures (c) 2010 Walt Disney Pictures. All rights reserved. Note: *** |
THE PRINCESS AND THE FROG
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by Randy Newman
|
|
Nouveau long-métrage très attendu du studio Walt Disney, « The Princess and the Frog » (La princesse et la grenouille) offrit l’opportunité au studio de la souris aux grandes oreilles de renouer avec le style 2D qu’il s’était pourtant juré de ne plus jamais réutiliser. Et c’est pourquoi les producteurs du film ont décidé de réunir John Musker et Ron Clements, le duo gagnant de grands classiques du genre tels que « The Little Mermaid » (1989) et « Aladdin » (1992). « The Princess and the Frog » nous transporte dans la Nouvelle-Orléans dans un vieux quartier français. La jeune Tiana est une modeste serveuse qui rêve de monter son propre restaurant à la Nouvelle-Orléans. Elle se rend un soir à un bal costumé où elle est déguisée en princesse. Tiana fait alors la connaissance d’une étrange grenouille parlante, qui n’est autre que le prince Naveen de Maladonia, qui a été transformé par le redoutable Dr. Facilier, un sinistre sorcier vaudou. Afin de retrouver sa forme humaine, Naveen doit recevoir le baiser d’une princesse. Il réussit alors à convaincre Tiana de l’embrasser, mais le résultat s’avère être catastrophique : Tiana n’est pas une vraie princesse, et le baiser a pour unique effet de transformer à son tour la jeune femme en grenouille. Ils décident alors de partir dans les marais de la Louisiane à la recherche de Mama Odie, la grande prêtresse vaudou aveugle à peine âgée de 197 ans et qui possède le pouvoir de briser le sortilège du Dr. Facilier. Tiana et Naveen seront accompagnés tout au long de leur aventure par l’alligator trompettiste Louis et la luciole romantique Ray, amoureux fou de la lune qu’il a surnommée Evangeline. Avec « The Princess and the Frog », Disney retrouve enfin la magie et la poésie de ses films animés d’antan, un magnifique conte de fées enchanteur servi par une animation 2D irréprochable et des dessins d’une grande beauté (aurait-on pu attendre un tel résultat avec la sempiternelle 3D numérique ?). En revenant à un style visuel plus traditionnel, John Musker et Ron Clements nous offrent ainsi un divertissement de qualité qui rappelle les grands Disney des années 80/90, et qui doit beaucoup au charme de la toute première princesse afro-américaine présente dans un Walt Disney, la belle Tiana. Le film nous propose un solide mélange d’aventure, d’humour, d’amour et de chansons dans la grande tradition du genre, un Disney classique donc, une véritable bouffée de fraîcheur dans le paysage plus terne et décevant des dernières productions Disney de ces 10 dernières années, qui ont très souvent oscillé entre le bon et le médiocre de façon extrêmement aléatoire. Après le ratage commercial de « Home on the Range » en 2004 (qui tenta lui aussi de renouer avec la 2D mais sans succès), le studio Disney triomphe enfin avec « The Princess and the Frog », un conte de fées magnifique au charme exubérant, en passe de devenir le nouveau grand classique de chez Walt Disney !
Alors que l’on se serait attendu à retrouver sur ce film l’incontournable Alan Menken, c’est finalement Randy Newman qui a été choisi pour écrire la musique de « The Princess and the Frog ». Le compositeur nous livre pour ce film une superbe partition oscillant entre les traditionnelles chansons à la Disney et un score orchestral plus conventionnel. Rien de bien neuf à l’horizon donc. Le compositeur de « Toy Story », « Cars », « Monsters & Co » et « A Bug’s Life » évoque les accents de la musique cajun tout au long de sa partition, lui qui a justement passé une bonne partie de sa jeunesse à la Nouvelle-Orléans et qui connaît bien ce répertoire musical qui a bercé son enfance (Newman a déjà composé plusieurs chansons sur le Sud des Etats-Unis dans le passé). Un film comme « The Princess and the Frog » était donc un sujet de rêve pour le compositeur américain. Sa partition nous propose donc toute une série de chansons aussi poétiques qu’enjouées, avec un score orchestral plus conventionnel et sans surprise. Le thème principal - qui sera repris assez souvent dans le score - est entendu dans la chanson-clé « Down in New Orleans (Prologue) », introduit dans le film par Tiana (et interprété en VO par Anika Noni Rose) et qui évoque les rêves de la jeune fille dans sa Nouvelle-Orléans natale, mélodie nostalgique accompagnée des cordes et du piano. La deuxième partie de « Down In The New Orleans » cède ensuite la place à une chanson plus enjouée sur la Nouvelle-Orléans interprétée par le chanteur de blues originaire de la Louisiane Dr. John accompagné de l’orchestre de Randy Newman qui évoque clairement le jazz de la Nouvelle-Orléans - piano, batterie, contrebasse, trompette, trombone, saxophones, etc. Autre chanson de qualité ici, l’enjoué « Almost There » interprété par Tiana dans le film, et qui évoque ici aussi les rêves de la jeune femme. Ici aussi, priorité à la bonne humeur et à une jovialité rafraîchissante typique de Randy Newman, avec des orchestrations qui évoquent ici aussi le jazz de la Nouvelle-Orléans. « Friends on the Other Side » permet au grand méchant de service (interprété ici par Keith David) d’avoir sa propre chanson, Randy Newman apportant au personnage un côté malicieux et sournois assez appréciable. Les choeurs évoquent ici les esprits vaudou, tandis que l’acteur s’en donne à coeur joie pour cette chanson évoquant un subtil mélange entre jazz et zarico (folk music de la Louisiane apparue dans les années 1930), pour ce qui reste à n’en point douter la chanson la plus fantaisiste et la plus inventive de la bande originale de « The Princess and the Frog ». Ici aussi, les orchestrations sont extrêmement soignées et la musique fourmille d’une multitude d’idées typiques du compositeur. Mais la chanson la plus énergique du film reste sans aucun doute l’excellent « When We’re Human », qui nous entraîne dans les bayous de la Louisiane sur un rythme effréné et des instruments aux couleurs locales (piano, banjo, washboard, etc.), sans oublier la trompette jazzy virevoltante de Terence Blanchard pour le personnage de Louis le crocodile trompettiste. Avec « Gonna Take You There », Randy Newman poursuit son exploration du son de la Louisiane pour une musique qui fleure bon le zarico traditionnel, sans oublier la ballade romantique et poétique de « Ma Belle Evangeline » pour le solo sentimental de Ray la luciole, servie par l’accordéon et la trompette de Terence Blanchard (compositeur plus connu pour sa collaboration avec le réalisateur Spike Lee). Enfin, signalons deux dernières chansons, l’excellente et fantaisiste « Dig A Little Deeper » pour le personnage de Mama Odie avec son choeur gospel assez savoureux, et le final exubérant de « Down In New Orleans », repris une dernière fois à la fin du film en guise de conclusion. Le score de Randy Newman s’avère être quand à lui moins accrocheur et plus prévisible, davantage porté sur le traditionnel mickey-mousing d’usage et autres rythmes sautillants. Dans « Fairy Tale/Going Home », Newman met l’accent sur les bois et les cordes avec un soin tout particulier apporté aux orchestrations. La musique reste extrêmement vive et colorée, rafraîchissante bien que très prévisible et sans réelle surprise. On retrouve ici le style frais et léger typique des musiques de dessin animé/comédie de Randy Newman, hérité de scores tels que « Toy Story », « Cars » ou bien encore « A Bug’s Life ». On appréciera ici le classicisme d’écriture de la composition de Randy Newman, avec, au passage, une reprise instrumentale du thème de la chanson « Ma Belle Evangeline » par la trompette, les cordes et le piano sur fond de rythmes de valse lente à la fin de « Going Home », une mélodie agréable et élégante typique du compositeur. Comme dans les précédentes partitions des productions Disney qui incluaient chansons et score (chez Alan Menken notamment), le score de « The Princess and the Frog » articule ses thèmes autour des différentes chansons du film afin de conserver un fil conducteur indispensable entre chansons et score orchestral. Certains passages de mickey-mousing pur comme « I Know This Story » s’avèrent être plus décevant et tout à fait quelconque - et ce malgré quelques touches jazzy appréciables et quelques sympathiques développements thématiques - mais c’est « The Frog Hunters/Gator Down » qui retiendra ici notre attention, la légèreté de « I Know This Story » cédant ici la place à l’action et au danger pour une scène dans le bayou, à grand renfort de cuivres (incluant des saxophones jazzy), de cordes virevoltantes et de bois agités. On appréciera ici les qualités des harmonies, des orchestrations et du contrepoint, des qualités indissociables du savoir-faire de Randy Newman, devenu au fil des années un habitué des productions Disney. « The Frog Hunters/Gator Down » mélange à grand renfort de cassures rythmiques et de rebondissements jazz, zarico, blues, symphonique et même musique country à grand renfort de banjo, accordéon et fiddle, apportant une fraîcheur et une énergie constante aux images, et ce même dans les passages d’action. On appréciera aussi la valse nostalgique de « Tiana’s Bad Dream », la légèreté de « Ray Laid Down » ou les rythmes jazzy entraînants de « Ray/Mama Odie ». Dommage cependant, qu'au final, les chansons s'avèrent être bien plus intéressantes que le score lui-même ! En bref, vous l’aurez donc compris, Randy Newman signe une très belle partition orchestrale pour « The Princess and the Frog », une musique qui reflète à la fois l’humour, la bonne humeur et les grandes scènes d’aventure du film, le tout non dénué d’une certaine malice et d’une poésie constante. Randy Newman parvient même à mélanger différents genres musicaux avec une aisance incroyable - jazz, zarico, blues, gospel, classique - afin de retranscrire avec un entrain constant le son populaire de la Nouvelle-Orléans. Réussissant son pari haut la main sans signant pour autant un chef-d’oeuvre, Randy Newman parvient à prendre la succession d’Alan Menken sur « The Princess and the Frog » et renoue par la même occasion avec la magie et la poésie des chansons Disney d’antan. Dommage cependant qu’aucune chanson ou mélodie ne réussisse vraiment à marquer durablement l’esprit comme c’était pourtant souvent le cas dans les oeuvres d’Alan Menken : il manque ici un petit quelque chose qui aurait permis à la partition de Randy Newman de décoller pleinement pour pouvoir se mesurer aux grands tubes de chez Disney (on pense à certaines chansons phare de « Aladdin », « Beauty and the Beast », « The Little Mermaid » ou même des oeuvres plus anciennes comme « The Aristocats », qui mettait lui aussi l’accent sur le jazz de façon plus pédagogique et ludique). Ainsi donc, on ressort charmé mais pas vraiment passionné par la nouvelle composition rafraîchissante de Randy Newman pour « The Princess and the Frog », une musique qui devrait pleinement séduire les fans des Disney de la grande époque ! On aurait cependant espéré entendre un nouveau grand classique du genre, alors qu’il faudra uniquement se contenter d’une musique très sympathique, exubérante et agréable mais pas follement mémorable ! ---Quentin Billard |