1-Main Title 1.58
2-Traffic 1.48
3-Howard & Hummel 1.34
4-Turbo Man Commercial 0.32
5-Howard & Jamie 3.07
6-Abusing the Help 2.08
7-Late Delivery 0.47
8-Nutcracker Mall 2.09*
9-Riot In The Workshop 5.27
10-Here's To You Dad 2.53
11-Music Box Bomb 2.01
12-Bomb #2 1.24
13-Breaking & Entering 2.57
14-Drinking With Reindeer 1.48
15-Howard In The Taxi 1.40
16-Show Time 1.33
17-Turbo Man Marching Band #1 2.05
18-Turbo Man Marching Band #2 2.10
19-Dementor Arrives 1.31
20-Howard Saves The Day 5.01
21-Rescue Jamie and Finale
(Original Version) 4.01

Bonus Tracks:

22-Turbo Man Marching Band #1
(With Guitar) 2.05
23-Rescue Jamie and Finale
(Revised) 3.59

*Tchaikovsky/arrangé par David Newman.

Musique  composée par:

David Newman

Editeur:

Intrada Special Collection Vol.80

Album produit par:
Douglass Fake, Nick Redman
Producteur exécutif:
Roger Feigelson
Monteur superviseur de la musique:
Tom Villano
Consultant scoring:
Krystyna Newman
Producteur exécutif de l'album
pour 20th Century Fox:
Tom Cavanaugh

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 1996/2008 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***1/2
JINGLE ALL THE WAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Newman
Désireux de briser quelque peu son image de star de film d’action, Arnold Schwarzenegger entama au milieu des années 90 une série de comédies gentillettes depuis « Twins » en 1988, sans oublier « Kindergarten Cop » (1990) ou « Junior » (1994). « Jingle All The Way » (La course au jouet) est la dernière comédie familiale que tourna Schwarzenegger en 1996. L’histoire est on ne peut plus simple : Howard Langston (Schwarzenegger) est un homme d’affaire stressé, qui néglige sa famille, et plus particulièrement son jeune fils Jamie (Jake Lloyd). Alors, pour tenter de se racheter, il fait la promesse à son fils de lui offrir le cadeau de ses rêves pour Noël : la figurine de Turbo Man, héros de tous les enfants américains. Mais Howard oublie malheureusement sa promesse, et s’en souvient bien tardivement, à quelques heures avant la remise fatidique des cadeaux. Hélas, Turbo Man n’est plus disponible dans aucun magasin. Howard va alors devoir se lancer dans une incroyable course contre la montre afin de trouver une figurine de Turbo Man, et ce alors qu’un autre papa malchanceux, Myron Larabee (Sinbad), s’est mis lui aussi en tête de mettre la main sur la dernière figurine restante de Turbo Man afin de l’offrir à ses enfants. « Jingle All The Way » est donc une comédie familiale typique des fêtes de Noël, idéale pour divertir toute la famille à l’heure des sapins et des guirlandes. Seulement voilà, nous sommes probablement là en présence de l’un des plus mauvais films de Schwarzenegger : gags pas drôles (cf. le running gag avec le vétéran Robert Conrad dans le rôle de l’officier de police malchanceux), dialogues insipides, guimauve et bons sentiments à foison, etc. Qu’est donc venu faire Schwarzenegger dans une telle galère ? Difficile à dire, mais à trop vouloir casser son image de héros musclé, Schwarzy s’est vautré dans le n’importe quoi le plus total, à tel point que l’échec de « Jingle All The Way » incitera l’acteur à ne plus accepter de comédie par la suite, en tournant à nouveau dans des films d’action qui lui correspondent davantage. Pourtant, le film de Brian Levant possède ses bons moments, comme pour cette longue scène finale où Schwarzy, déguisé malgré lui en Turbo Man, combat un Myron déguisé en méchant diabolique. En bref, voilà un film à réserver essentiellement aux enfants, les autres risquant fort de s’ennuyer devant ce nanar dispensable qui fait tâche dans la filmographie de l’acteur autrichien.

La partition symphonique de David Newman reste à n’en point douter l’élément-clé de « Jingle All The Way ». Le compositeur, habitué au registre de la comédie, nous livre pour le film de Brian Levant une musique plutôt vive, légère, énergique et colorée, typique de son style mickey-mousing habituel. Mais le score de « Jingle All The Way » est bien loin de se limiter à ces touches de mickey-mousing habituelles, puisque la musique regorge aussi de mesures plus énergiques et vitaminées associées à l’idée de l’héroïsme de Turbo Man, héros de tous les enfants américains. Dès le début du film, le « Main Title » pose d’ailleurs d’emblée le ton héroïque de la partition avec ses cuivres majestueux et triomphants qui rappelleraient presque les grandes heures des partitions épiques du Golden Age hollywoodien, à mi-chemin entre Korngold et Waxman. Le « Main Title » développe ainsi une fanfare cuivrée et martiale tout à fait appréciable et survitaminée, dans la lignée de la partition de David Newman pour « The Phantom ». On découvre alors le personnage de Schwarzenegger dans « Traffic », morceau de mickey-mousing plus énergique et sautillant avec son lot de bois, pizzicati, piano et glockenspiel. Rien de bien neuf à l’horizon, Newman applique ici les recettes habituelles du genre sans grande originalité, mais apporte néanmoins une certaine énergie aux images du film de Brian Levant (à noter l’utilisation discrète de quelques synthétiseurs pour colorer le tout). Le compositeur développe ici un thème principal associé aux péripéties d’Howard tout au long du film, thème espiègle que l’on retrouve dans « Howard & Hummel » où la musique se veut plus intimiste et retenue, lorsqu’elle évoque la relation entre Howard et son jeune fils Jamie à travers un bref passage pour piano et cordes. A noter que les synthétiseurs restent présents, avec quelques allusions ici à la célèbre mélodie populaire de Noël « Jingle bells ». Le thème héroïque de Turbo Man revient dans le superbe « Turbo Man Commercial » qui rompt un peu avec le côté sautillant et enjoué du début.

Avec « Howard & Jamie », David Newman rappelle la facette plus tendre de sa partition en développant un morceau plus délicat pour piano et cordes illustrant la relation entre Howard et Jamie dans le film, sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux du score de « Jingle All The Way ». La musique retombe alors rapidement dans un style mickey-mousing tout en créant un sentiment d’urgence et de course contre la montre dans l’excitant « Abusing the Help ». On appréciera ici les qualités d’écriture de la composition de Newman, qui, comme toujours, apporte un soin tout particulier à ses orchestrations, tout en mélangeant adroitement ici une pléiade de synthétiseurs aux sonorités cristallines évoquant clairement les sons de Noël. On appréciera ainsi l’enthousiasme de « Late Delivery » et ses sons de clochettes synthétiques de Noël, sans oublier l’humour et la dérision de « Riot in the Workshop » pour la confrontation délirante avec les faux pères Noël. Newman cite ici aussi la mélodie de « Jingle bells » avec un orchestre survitaminé dominé par des cuivres bondissants, des bois sautillants et des sonorités synthétiques de Noël. Le thème principal d’Howard est à nouveau présent, au sein d’un morceau bondissant mélangeant ici aussi synthétiseurs et orchestre avec brio. Dommage que l’on tombe bien trop souvent dans un style « musique de cartoon » un peu facile. Des passages plus intimistes et émouvants comme « Here’s To You Dad » ou « Drinking With Reindeer » apportent un peu de relief à une partition débordante d’énergie et d’enthousiasme. La musique apporte même un peu d’humour à l’ensemble avec l’étrange et sautillant « Music Box Bomb » ou l’énergique et léger « Bomb 2 » et ses clochettes de Noël un brin stéréotypées. David Newman semble s’être bien amusé sur ce film, et l’énergie qui se dégage de sa composition fait plaisir à entendre, même si l’ensemble paraît trop sage, ultra prévisible et sans surprise.

On appréciera l’inventivité d’un passage comme « Breaking & Entering » qui rappelle bon nombre de partitions comédie de John Debney (avec des citations à la mélodie populaire « douce nuit, sainte nuit »), tandis que « Howard in the Taxi » renoue avec l’idée de la course contre la montre pour trouver le jouet avant l’heure fatidique. L’action prend le dessus dans le cuivré « Show Time » et les fanfares héroïques de Turbo Man dans « Turbo Man Marching Band ». La confrontation culmine dans « Dementor Arrives » avec des cuivres massifs nous renvoyant tout droit à la partition du film « The Phantom » (sans aucun doute l’une des oeuvres maîtresses de la filmographie de David Newman). Enfin, le compositeur se fait plaisir en nous offrant pour la fin du film un superbe tour de force orchestral de près de 5 minutes pour le triomphant « Howard Saves The Day » où culminent le thème héroïque de Turbo Man et le thème d’Howard. Dommage cependant que l’utilisation des synthétiseurs ‘cheap’ ait parfois tendance à dater l’ensemble, très connoté années 90. « Rescue Jamie and Finale » conclut la partition sur une sensation de triomphe et de happy-end comme Hollywood les apprécie tant. Vous l’aurez donc compris, David Newman s’est fait plaisir sur « Jingle All The Way » et nous offre une partition symphonique vive, généreuse, héroïque et colorée, teintée de sonorités de Noël, de fanfares triomphantes et de nombreuses touches de mickey-mousing sautillant. Rien de bien neuf à l’horizon donc, l’ensemble manquant cruellement de personnalité, d’originalité, de folie dans le film. Le tout reste bien souvent trop sage, comme toujours avec David Newman. Et pourtant, on se laissera convaincre sans grande difficulté par la fraîcheur de la partition de « Jingle All The Way » et son enthousiasme communicatif, que ce soit dans le film ou sur l’album. Les fans de David Newman apprécieront donc à n’en point douter cette très belle partition comédie du compositeur, apportant une certaine énergie au film de Brian Levant, un score à redécouvrir grâce à l’excellente édition CD de chez Intrada !



---Quentin Billard