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Disc 1 The Complete Score (Mono)
1-First Discovery (Main Title) 3.55 2-More Discovery 3.02 3-The Coin/The Vial/The Chase 3.27 4-Your Ship Is Dead/Here You'll Need This/Second Dive/ Eel Attack 8.56 5-Voo Doo 1.48 6-Tower/Helpless 1.30 7-Three Key Lock/All Yours 3.43 8-Soft Kisses/Dive Preparations 3.01 9-Third Dive 5.32 10-Trouble 3.03 11-Shark Bait (Original Version)/ Coffin Discovers/Death Grip 4.34 12-Kevin Dead/Goodbye Coffin 3.09 13-After Explosion 4.46 14-Final Dive/Final Eel Attack/ End Credits 7.54 Disc 2 1977 Soundtrack Album (Stereo) 1-Return To The Sea - 2033 A.D. 24.01* 2-Theme From The Deep (Down, Deep Inside) 4.24** 3-Theme From "The Deep" 4.33 4-Disco Calypso 7.29*** 5-Theme From "The Deep" (Down, Deep Inside) - A Love Song 4.01** *A ballet based on the score from the Motion Picture "The Deep" **Interprété par Donna Summer Ecrit par Donna Summer et John Barry Musique de John Barry ***Produit par Buddy Scott Interprété par Beckett Ecrit par Alston "Beckett" Cyrus Arrangé et conduit par Frankie McIntosh. Musique composée par: John Barry Editeur: Intrada Special Collection Vol.143 CD produit par: Douglass Fake Producteur exécutif CD: Roger Feigelson Score arrangé et orchestré par: John Barry American Federation of Musicians Edition limitée à 3000 exemplaires. Artwork and pictures (c) 1977 Columbia Pictures Industries, Inc. All rights reserved. Note: *** |
THE DEEP
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Barry
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Thriller célèbre de la fin des années 70, « The Deep » (Les Grands Fonds) permet au réalisateur Peter Yates de porter à l’écran l’adaptation cinématographique du roman de Peter Benchley, avec un casting de luxe réunissant Robert Shaw, Jacqueline Bisset, Nick Nolte, Louis Gossett Jr. et Eli Wallach. Gail Berke (Jacqueline Bisset) et David Sanders (Nick Nolte) est un couple de plongeurs qui passent leurs vacances aux Bermudes, jusqu’au jour où ils découvrent par hasard une épave au fond de la mer contenant un trésor, un mystérieux médaillon et une boîte d’ampoules de morphine. Intrigués, Gail et David demandent alors de l’aide à Romer Treece (Robert Shaw), un chasseur de trésor et gardien du phare local. Le couple est alors contacté par un certain Henri Cloche (Louis Gossett Jr.), un trafiquant de drogue local qui s’est mis en tête de terroriser le couple afin de mettre la main sur le mystérieux trésor. Sorti en 1977, « The Deep » a été clairement produit afin de surfer sur la vague du film de terreur aquatique inspirée du « Jaws » de Spielberg sorti deux ans plus tôt. Mais plutôt que de reprendre le schéma classique de la bête qui terrorise les baigneurs, le britannique Peter Yates a préféré opter pour une approche plus basique, mettant en scène un couple de plongeurs et un chasseur de trésor aux prises avec des trafiquants de drogue prêts à tout pour mettre la main sur un précieux trésor. Le film a été vendu comme un long-métrage d’épouvante, avec sa jaquette qui inspirera clairement un vrai film de monstre aquatique cette fois-ci, « Leviathan », en 1989. Ici, point d’horreur sous-marine donc, mais plutôt une sorte de suspense mélangeant pêle-mêle chasse au trésor, plongée sous-marine et méchants adeptes de rituels vaudou. Evidemment, « The Deep » vaut surtout pour ses scènes aquatiques magnifiques et son casting de luxe (Robert Shaw, dans un personnage solide, bien éloigné de celui de « Jaws », et un couple glamour campé par Nick Nolte et la très sexy Jacqueline Bisset en mode « t-shirt mouillé »). Dommage cependant que la mise en scène reste assez impersonnelle et sans grand brio, car, au final, malgré son statut de thriller incontournable des années 70, « The Deep » ne laissera pas un souvenir impérissable.
Deux ans après « Murphy’s War », Peter Yates retrouve John Barry sur « The Deep », pour lequel le compositeur britannique nous livre une partition à la fois sombre, lyrique et envoûtante, teintée de mystère, de notes planantes et de romantisme délicat. John Barry a opté pour une approche lente et atmosphérique sur ce film, privilégiant dans sa musique le mystère et la beauté contemplative des fonds marins. Le score utilise l’orchestre symphonique habituel, avec quelques solistes (piano, flûte, harpe, hautbois, pour retranscrire les sonorités de l’univers aquatique du film), sans oublier quelques sonorités électroniques atmosphériques obscures et même un bref remix disco 70’s très kitsch du thème principal pour le générique de fin du film. Le score repose ainsi sur un thème principal un brin entêtant entendu dès le début du film, dans « First Discovery (Main Title) », un motif de piano d’une dizaine de notes répétées à plusieurs reprises - un tic récurrent chez John Barry, la répétition systématique de ses structures mélodiques, toujours reprises au moins deux fois chacune. Le thème principal de « The Deep » mélange une agréable sensation de bien-être dans le « Main Title », avec son motif de piano et sa seconde partie plus lyrique aux cordes et à la flûte, évoquant plus clairement le caractère paisible des fonds marins et la découverte passionnante d’un fabuleux trésor. Barry développe alors son thème dans « More Discovery » et introduit lentement des sonorités plus sombres et dissonantes, sans jamais céder à l’agressivité pure et dure et à la cacophonie. Les passages à suspense de la musique conservent eux aussi un ton lent et atmosphérique, rejetant l’idée de la violence en accentuant davantage les longues nappes sonores, qu’il s’agisse des cordes ou des cuivres comme c’est le cas dans le final plus dissonant et inquiétant de « More Discovery », annonçant clairement les problèmes à venir pour Gail et David. « The Coin/The Vial/The Chase » est plus typique du style lyrique habituel de John Barry, avec son écriture délicate et raffinée des cordes pour évoquer la découverte du trésor. On retrouve d’ailleurs les dissonances menaçantes de « More Discovery » à la fin de « The Chase », pour la partie thriller du film. Ceux qui s’attendent à entendre ici des grands déchaînements orchestraux risquent fort d’être déçus, à la première écoute, par le caractère lent et un brin répétitif de la musique de « The Deep ». Et pourtant, c’est le parti pris qu’a tenu à adopter John Barry, qui, de toute évidence, a toujours davantage brillé dans le lyrisme et les atmosphères dramatiques que dans l’action pure. Un morceau plus long comme « Your Ship Is Dead/Here You’ll Need This/Second Dive/Eel Attack » est assez révélateur du caractère atmosphérique et lent de la musique de John Barry, développant pendant de longues minutes ses motifs répétitifs partagés ici entre les cordes, les bois et la harpe pour évoquer les tourments de Gail, David et Romer. Dommage cependant que Barry ne parvienne pas toujours à éviter le piège de la monotonie, laissant parfois l’ennui s’installer lorsque certaines phrases mélodiques sont répétées de façon trop systématique et mécanique (un défaut récurrent chez le compositeur !). Néanmoins, on appréciera l’ambiance de menace agressive et tumultueuse qui se dégage de « Eel Attack », avec ses notes de piano graves et ses tenues orchestrales dissonantes, pour accompagner la scène d’attaque de la sangsue lors du second plongeon de Gail et David. Avec « Voo Doo », John Barry développe la partie associée au bad guy de service, Henri Cloche, et ses sbires adeptes du vaudou. « Voo Doo » est d’ailleurs l’un des rares morceaux du score de « The Deep » à introduire quelques rythmes plus incisifs, et notamment dans son utilisation répétée de deux notes brèves de piano sur fond de cordes sombres. La traque et la confrontation avec les trafiquants de drogue débute dans « Tower/Helpless », accentuant davantage les dissonances et les sonorités orchestrales plus sombres, une ambiance qui se prolonge dans l’inquiétant « Third Dive », qui introduit quelques nappes synthétiques étranges, dissonantes et menaçantes pour renforcer le suspense lors de la troisième scène de plongée, rappelant que le danger guette Gail et David. Les synthétiseurs stridents évoquent aussi la tension au fond de la mer, un élément qui paraît d’ailleurs bien plus impressionnant dans « Shark Bait », pour la scène de l’attaque des requins, sans aucun doute le morceau de suspense le plus spectaculaire et le plus intense de toute la partition de « The Deep », 4 minutes 39 de tension pure. La tension est aussi largement véhiculée dans le film avec « Trouble », « Kevin Dead/Goodbye Coffin », « After Explosion » ou le climax « Final Dive/Final Eel Attack/End Credits ». On appréciera aussi la poésie et le lyrisme de morceaux comme « Soft Kisses/Dive Preparations » évoquant de façon plus intime la relation entre Gail et David dans le film, ou la mélancolie dramatique et planante de « Kevin Dead ». Vous l’aurez donc compris, « The Deep » est un score assez représentatif du style musical habituel de John Barry, une partition très recherchée depuis plusieurs années par les fans du compositeur, jusqu’à ce que le label Intrada ne se décide enfin à rééditer l’intégralité de la partition dans une version 2 CD propre et soignée. Entre lyrisme planant et suspense atmosphérique, la musique de « The Deep » apporte un charme typiquement années 70 au film de Peter Yates, sans être pourtant l’un des chef-d’oeuvres de John Barry. Le thème possède un côté facilement mémorisable mais ne parvient pas à s’inscrire dans la continuité des grands thèmes du compositeur. Quand au reste de la partition, si le résultat à l’écran est effectivement très réussi - la musique contribuant largement au suspense de l’histoire - l’écoute isolée s’avère être assez décevante, plus particulièrement à cause du caractère monotone et répétitif de la musique de Barry, et d’un certain manque de rythme. La musique ne décolle quasiment jamais, et le compositeur enfonce le clou en accumulant les répétitions parfois superflues de ses différentes cellules mélodiques, un défaut irritant typique de John Barry et malheureusement très présent au sein de cette partition. Néanmoins, difficile de ne pas apprécier le charme du thème principal, le lyrisme contemplatif de certains passages et le caractère menaçant et impressionnant des plages à suspense (cf. l’excellent « Shark Bait »). En définitive, voilà un score thriller à recommander en particulier aux inconditionnels de John Barry. ---Quentin Billard |