1-Partition 2.52
2-The Crossing 3.25
3-Attack at the Crossing 3.35
4-Naseem's Journey 2.44
5-Transformation of Gian 3.24
6-Water 1.48
7-Sirsa 6.14
8-Coming of Age 3.26
9-Death Train 2.32
10-Tears of Joy 3.31
11-Bombay 2.00
12-Hilltop Decision 2.57
13-New Dehli, 1942 2.29
14-Gian's Plea 1.57
15-Rain Dance 3.44
16-Crossing the Border 1.59
17-Festival of Holi 2.09
18-Confrontation 1.46
19-Vijay 2.16
20-Gian to Margaret's 0.54
21-Naseem and Gian 5.03
22-Free 4.11
23-Separation 3.21
24-Shimla 1.58
25-Villagers Demand Naseem 2.45
26-Partition End Title 5.27

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 786 2

Album produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif album:
Robert Townson
Montage musique:
Joe Lisanti, Gary L.Krause

(c) 2007 Partition Film Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
PARTITION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
« Partition » est un drame romantique canadien réalisé par Vic Sarin et sorti en 2007. Le film évoque l’amour impossible entre deux êtres en pleine ère de la partition qui sépara l’Inde en plusieurs territoires, à partir des anciens territoires coloniaux britanniques, le tout réalisé lors de l’indépendance du pays en 1947. Dès cette date, deux nations indépendantes se partagèrent alors le pays, l’Inde et le Pakistan. L’histoire suit les péripéties de Gian Singh (Jimi Mistry), un jeune soldat de 38 ans de l’armée britannique, qui décide alors de laisser derrière lui les ravages de la guerre et aspire à une vie plus tranquille. Mais sa vie bascule le jour où il recueille chez lui une jeune fille musulmane de 17 ans, Naseem Khan (Kristin Kreuk), séparée de sa famille et bouleversée par les guerres religieuses en pleine ère de la partition de l’Inde. Gian finit alors par tomber amoureux de la jeune Naseem, mais il doit désormais cacher cette relation pleine de tabous. « Partition » est donc un mélodrame à l’hollywoodienne (le film est en réalité une production canadienne) racontant l’histoire d’amour impossible entre deux êtres que tout oppose, qu’il s’agisse de leurs religions ou de leurs nationalités. En choisissant comme toile de fond l’Inde de la partition des années 40, le réalisateur Vic Sarin signe un film poignant et dur, mais assez impersonnel et parsemé de longueurs. Le casting réunit quelques (jolies) têtes connues comme Kristin Kreuk ou la trop rare Neve Campbell, et offre quelques magnifiques paysages exotiques et dépaysant, le tout sur fond de tensions religieuses et d’amour contrarié. L’ensemble reste assez prévisible et sans surprise, « Partition » finissant malheureusement par échouer dans la catégorie des mélodrames larmoyants et sans grande conviction. Dommage, car le sujet aurait certainement mérité une mise en scène plus poussée et personnelle.

La partition symphonique de Brian Tyler reste au final l’élément le plus positif d’un film somme toute décevant malgré ses belles promesses. Tyler en profite avec « Partition » pour dévoiler une facette plus lyrique et sensible de sa personnalité musicale, bien éloignée de ses traditionnels scores d’action hollywoodiens. Brian Tyler utilise ici l’orchestre habituel du Hollywood Studio Symphony tout en mettant l’accent sur les instruments solistes ethniques évoquant l’Inde et ses paysages grandioses. Le score de « Partition » s’articule ainsi autour d’un thème principal fédérateur majestueux et noble aux consonances orientales entendu dès le début du film (« Partition »), introduit par des cordes amples et quelques notes discrètes de duduk. Le thème évoque la beauté des décors de l’Inde et souligne en même temps le lyrisme de la musique et de cette histoire d’amour dramatique. Dans « The Crossing », Brian Tyler dévoile un second thème plus dramatique associé à la romance contrariée et impossible entre Gian et Naseem, développé ici aussi par les cordes, le duduk et une flûte ethnique. Le thème dramatique n’est pas sans rappeler un thème lyrique entendu dans « Children of Dune », et annonce par moment le thème solennel de « Rambo ». Pour Brian Tyler, c’est aussi l’occasion pour lui de rappeler qu’il possède une veine lyrique et dramatique parfaitement appropriée à ce type de film. Dans « Attack at the Crossing », Tyler revient néanmoins vers l’action le temps d’un morceau agressif traversé de ponctuations de percussions métalliques et de quelques sonorités électroniques/ethniques pour la scène du massacre au début du film. Dommage que ses orchestrations restent bien trop souvent limitées au schéma habituel cordes/cuivres/percussions sans grand relief.

Le thème principal est repris par une guitare intimiste et délicate dans « Naseem’s Journey » qui introduit à nouveau un soupçon de lyrisme émouvant dans la musique du film de Vic Sarin, Tyler développant ici son utilisation de percussions ethniques/orientales pour les décors exotiques de l’histoire. Le thème de l’amour impossible est à nouveau repris dans le poignant « Transformation of Gian » avec ses cordes mélancoliques et ses accords dramatiques de cuivres. Tyler s’oriente vers une approche plus atmosphérique et orientale dans « Water », dans lequel il mélange instruments ethniques et sonorités électroniques planantes avec brio. Il développe ensuite ses thèmes dans « Sirsa » et « Coming of Age » pour évoquer l’évolution des rapports entre Gian et Naseem, sans oublier l’utilisation des instruments ethniques et d’une voix féminine orientale dans « Coming of Age », aux sonorités indiennes plus traditionnelles. Un morceau comme « Death Train » résume clairement quand à lui toute la teneur dramatique du récit tandis que « Tears of Joy » apporte un peu d’espoir avec la reprise de la guitare intimiste. A noter une très belle utilisation du traditionnel sitar dans « Bombay » évoquant clairement l’Inde traditionnelle avec délicatesse, idée qui trouve écho dans « New Dehli, 1942 » et sa reprise ample du thème principal - mention spéciale au poétique et envoûtant « Rain Dance » avec ses rythmes évoquant la musique traditionnelle indienne.

La dernière partie du film permet à Brian Tyler de développer la partie plus dramatique de sa musique, sans oublier l’approche ethnique indispensable du dépaysant « Crossing the Border » ou « Festival of Holi », dans lesquels Tyler s’en donne à coeur joie pour évoquer le folklore musical traditionnel de l’Inde. Le poignant « Confrontation » nous fait alors comprendre sur les images que l’histoire va basculer de façon irréparable dans le tragique, impression confirmée par le sombre « Vijay », le dramatique et émouvant « Naseem and Gian » ou l’amer et mélancolique « Separation ». Enfin, Brian Tyler résume l’essentiel de sa partition à travers les 5 minutes prenantes de son « Partition End Title » en guise de conclusion. Renouant donc avec le lyrisme et l’émotion, Tyler signe une partition orchestrale majestueuse, dramatique et élégante pour « Partition », une musique qui, à défaut de faire preuve d’une quelconque originalité, apporte un souffle émotionnel tragico-romantique aux accents orientaux élégants pour le film de Vic Sarin. Le score de « Partition » permet donc au compositeur de renouer avec un style plus lyrique et dramatique qui change radicalement de ses partitions d’action habituelles, un score pour une fois présenté dans l’ordre chronologique du film sur l’album (on évite ainsi le séquençage traditionnel du compositeur avec les meilleurs morceaux au début du CD et les passages moins intéressants et plus atmosphériques pour la dernière partie du CD !). Ainsi donc, la musique de Brian Tyler apporte une émotion indispensable à cette histoire d’amour impossible et apporte une certaine puissance et une grande noblesse au long-métrage de Vic Sarin, une belle réussite en somme !



---Quentin Billard