1-Main Title Overture 2.54
2-Immigrant's Theme 2.45
3-Determination 1.47
4-The Amateur 3.44
5-Broken Dreams 1.58
6-A Call To Arms 1.58
7-The Greatest Game Ever Played 1.47
8-Dog Leg 2.11
9-Angel 1.55
10-Invitation 1.21
11-Broken Dreams (Reprise) 2.04
12-Ouimet Trails by One 1.38
13-Ride the High Country 1.20
14-Indecision 0.48
15-Heads Turn 0.45
16-The Game is Afoot 1.20
17-An Unlikely Outcome 3.13
18-A Chance Encounter 1.59
19-And Then There Were Three 1.39
20-Ride the High Country
(Reprise) 1.21
21-True Valor 1.02
22-A Quiet Dignity 0.45
23-Duel 0.38
24-Showdown 2.24
25-Sunset 1.56
26-Angel (Original Version) 3.22*
27-The Band Played On 2.06**
28-Hello Hello Who's Your
Lady Friend? 1.48***
29-End Title Overture 2.47

*Interprété par Dawn Upshaw
**Interprété par Amick Bryan
***Interprété par Joe Jackson

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Hollywood Records 2061-62541-2

Album produit par:
Brian Tyler

Artwork and pictures (c) 2005 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE GREATEST GAME EVER PLAYED
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Deuxième long-métrage de l’acteur/réalisateur Bill Paxton, « The Greatest Game Ever Played » (Un parcours de légende) s’inspire de l’histoire vraie de Francis Ouimet, l’un des plus jeunes champions de golf américain qui battit son idole Harry Vardon, gloire britannique du golf lors de l’US Open de 1913. Quatre ans après le terrifiant « Frailty » (Emprise), Bill Paxton est de retour à la réalisation avec « The Greatest Game Ever Played » pour une brillante biopic produite par Disney. Shia LaBeouf interprète ici le rôle de Francis Ouimet, un jeune caddy en admiration devant le grand Harry Vardon (Stephen Dillane), champion anglais du golf. Désirant suivre ses traces, Francis décide de s’entraîner avec acharnement pour devenir le meilleur au golf, mais son père Arthur (Elias Koteas), un modeste ouvrier, n’est pas du même avis et le dissuade de pratiquer un sport réservé aux riches, alors que sa mère l’encourage en secret. C’est alors que Francis décide de s’inscrire au tournoi très prisé de l’US Open en 1913, prêt à tout pour battre son idole et principal rival, Harry Vardon lui-même. « The Greatest Game Ever Played » est au final une très belle production sur un sport finalement assez peu représenté au cinéma, le golf, souvent réservé à des élites et à de vrais adeptes, mais rendu très accessible grâce au talent de metteur en scène de Bill Paxton. Certes, le film n’est pas dénué de longueurs et l’ensemble met un peu de temps à décoller, mais les séquences de golf font preuve d’une virtuosité visuelle impressionnante, utilisant à bon escient les effets spéciaux pour accompagner de façon quasi inédite des plans suivant la balle en plein vol. Shia LaBeouf apporte une conviction évidente à son personnage de Francis Ouimet, mais c’est finalement l’acteur britannique Stephen Dillane qui s’en tire le mieux, dans le rôle de ce vétéran du golf pourchassé par ses propres démons intérieurs. « The Greatest Game Ever Played » évite aussi le cliché habituel des bons sentiments et de la mièvrerie qui plombent bien trop souvent les films de sport hollywoodiens de ce genre. Cela reste donc une bien belle réussite et un deuxième succès pour le passage de Bill Paxton derrière la caméra.

Après avoir écrit la musique de « Frailty » en 2001, le compositeur Brian Tyler retrouve donc Bill Paxton sur « The Greatest Game Ever Played » en 2005, pour lequel le musicien nous livre une partition orchestrale enjouée, énergique et rafraîchissante. Le score de Tyler repose sur un thème principal associé au personnage de Francis Ouimet, évoquant l’idée de la détermination, du courage et du dépassement de soi, les valeurs habituelles des films de sport hollywoodiens. Le thème est introduit dès le début du film dans « Main Title Overture », thème de cordes et de cuivres ample et majestueux manifestement très inspiré de certaines mélodies de James Horner et plus particulièrement du thème de « Legends of the Fall » (influence manifeste des sempiternels temp-tracks !), dont les similitudes harmonies et instrumentales sont plus qu’évidentes. La seconde partie de l’ouverture utilise quelques rythmes martiaux plus déterminés et introduit un deuxième thème, plus solennel et noble, partagé entre les cordes et les percussions. Avec « Immigrant’s Theme », Tyler introduit un troisième thème, associé à la famille de Ouimet. Le compositeur utilise alors quelques instruments solistes apportant une couleur très « americana » à l’ensemble, et plus particulièrement par le biais d’une guitare et de quelques percussions avec un certain minimalisme rappelant parfois Thomas Newman. Dès lors, Brian Tyler pose les bases de sa partition et développe ses thèmes tout au long du film. Un morceau plus percussif comme « Determination » évoque la détermination de Francis, tandis que « The Amateur » souligne encore une fois les inspirations du compositeur (Horner, encore une fois) avec quelques instruments solistes aux couleurs « americana » (guitare) et un ensemble de percussions typiques de Brian Tyler. Ici aussi, l’idée de la détermination et du dépassement de soi transparaît dans chaque mesure de la musique avec un certain intérêt, même si l’on ressent déjà un manque total de personnalité. Néanmoins, on est loin ici des scores d’action pétaradants dont Brian Tyler nous abreuve depuis bien longtemps, et certains morceaux comme « The Amateur » s’avèrent être assez rafraîchissants dans l’écriture de l’orchestre, et ce bien que l’on remarquera encore une fois une certaine faiblesse décevante typique du compositeur pour le pupitre des bois.

L’émotion transparaît dans le touchant « Broken Dreams », où règne un certain lyrisme plus rare chez le compositeur, essentiellement dominé ici par les cordes et quelques bois plus discrets (cf. la très belle reprise au piano dans « Broken Dreams Reprise »)S. Dommage qu’encore une fois, les orchestrations s’avèrent être un brin plates et sans grande profondeur - défaut habituel de Brian Tyler. Inversement, « A Call To Arms » reprend le thème solennel du début dans une envolée orchestrale assez prenante, parsemé de quelques percussions plus typiques de Tyler. Le thème principal revient de façon vibrante dans « The Greatest Game Ever Played » et « Ouimet Trails By One », alors que « Dog Leg » utilise un ensemble de percussions ethniques et de guitares plus intéressant. Mais le véritable sommet de la partition de Brian Tyler reste à n’en point douter « Rain Battle », superbe morceau accompagnant une séquence de match de golf vers le milieu du film, évoquant la progression des différents joueurs à partir d’un ostinato de violons et de charleston sur fond de percussions en tout genre. Tyler s’avère être curieusement assez inventif dans le maniement de ses différentes sonorités instrumentales le temps d’un morceau prenant et intense à l’écran - une sorte de premier point culminant dans la partition de « The Greatest Game Ever Played ». Ce sont d’ailleurs les séquences de compétition de golf qui permettent à Tyler de nous offrir quelques uns de ses meilleurs morceaux dans le film, comme le rappelle par exemple le martial et héroïque « Ride The High Country », reprenant un passage rythmique du « Main Title Overture ». Les percussions ethniques sont de retour dans le bref mais très intéressant « Indecision », qui rappelle curieusement le style musical de Hans Zimmer dans les années 80. On retrouve aussi quelques moments plus intimes et délicats comme le piano solitaire de « An Unlikely Outcome » ou quelques passages plus americana comme « A Chance Encounter » avec son ensemble de guitares/flûte ethnique/percussions. Enfin, on n’oubliera pas de mentionner l’excellent « End Title Overture » qui résume l’essentiel de la partition de « The Greatest Game Ever Played » pour le générique de fin du film en seulement 2 minutes 48.

Brian Tyler démontre donc une facette plus légère et lyrique de son style musical avec « The Greatest Game Ever Played », une composition orchestrale agréable et pleine d’optimisme mais aussi extrêmement impersonnelle et engluée quelque peu dans ses références (en particulier James Horner). Certes, on appréciera le fait d’entendre enfin Brian Tyler écrire dans un registre différent de ses films d’action ou d’horreur habituels, mais son travail n’apportera malheureusement pas grand chose au genre, là où on se serait au contraire attendu à quelque chose de bien plus personnel - le score se rapproche beaucoup du travail de John Debney pour le film « Dreamer » dans un registre assez similaire. Au final, la musique de Brian Tyler apporte une énergie agréable et rafraîchissante au film de Bill Paxton, mais le score ne laissera malheureusement pas un grand souvenir, « The Greatest Game Ever Played » restant au final une partition sympathique mais bien mineur dans la filmographie du compositeur.




---Quentin Billard