1-Opening Titles 1.07
2-The Painting 2.28
3-High King and Queen of Narnia 1.33
4-Reepicheep 0.58
5-Land Ahoy 1.43
6-The Lone Island 1.51
7-Lord Bern 1.01
8-The Green Mist 1.16
9-Market Forces 1.53
10-1st Sword 1.17
11-Eustache on Deck 1.11
12-Duel 1.45
13-The Magician's Island 4.30
14-Lucy & the Invisible Mansion 5.24
15-Coriakin and the Map 2.58
16-Temptation of Lucy 1.16
17-Aslan Appears 0.49
18-The Golden Cavern 2.04
19-Temptation of Edmund 1.58
20-Dragons Treasure 2.53
21-Dragon Attack 2.30
22-Under the Stars 2.56
23-Blue Star 1.04
24-Aslan's Table 2.32
25-Liliandil and Dark Island 1.30
26-The Calm Before the Storm 1.49
27-Into Battle 11.03
28-Sweet Water 2.06
29-Ship to Shore 3.52
30-Time to Go Home 2.46

Musique  composée par:

David Arnold

Editeur:

Sony Classical 88697811422

Album produit par:
David Arnold

Artwork and pictures (c) 2010 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE CHRONICLES OF NARNIA:
THE VOYAGE OF THE DAWN-TREADER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Arnold
Troisième épisode de la saga épique inspirée des romans de C.S. Lewis, « The Chronicles of Narnia : The Voyage of the Dawn Treader » (L’Odyssée du passeur d’aurore) fait suite aux deux premiers opus d’Andrew Adamson réalisés respectivement en 2005 et en 2008. Pour ce troisième opus, Adamson a cédé sa place à Michael Apted, réalisateur hollywoodien vétéran qui nous offre un nouveau divertissement calibré mais bien en dessous du potentiel du premier épisode (le deuxième volet, « Prince Caspian », très décevant, a été un semi-échec au cinéma). A l’inverse du deuxième film, ce troisième opus renoue ainsi avec la magie du début pour une aventure évoquant les grandes fresques épiques mythologiques d’antan. L’histoire de « The Voyage of the Dawn-Treader » débute alors l’été. Les Pevensie se sont séparés, chacun devant ainsi poursuivre sa propre voie. Peter est parti étudier avec le professeur Digory Kirke, tandis que Susan est partie aux Etats-Unis en compagnie de ses parents. Edmund (Skandar Keynes) et Lucy (Georgie Henley) ont été envoyés quand à eux chez leur oncle et leur tante. Ils doivent subir les railleries et les mauvais traitements de leur cousin Eustache (Will Poulter), jusqu’au jour où une mystérieuse peinture accrochée à un mur prend vie et entraîne Edmund, Lucy et Eusatche dans le monde magique de Narnia, pour une nouvelle aventure épique pleine de danger et de magie. Cette fois-ci, les trois jeunes enfants sont transportés sur le majestueux navire « Le Passeur d’Aurore », dirigé par le roi Caspian (Ben Barnes). Nos jeunes héros doivent faire face à un danger sans limite : un mystérieux brouillard vert qui envahit les terres et sème la terreur partout où il passe. Désormais, Caspian et ses amis doivent s’engager dans une nouvelle quête pour sauver à nouveau Narnia, à la recherche de sept explorateurs disparus. Cette nouvelle aventure aborde les thèmes du courage, de l’amitié, de la lutte contre les tentations et du dépassement de soi à travers une odyssée mouvementée et périlleuse, parsemée de créatures magiques, d’effets spéciaux dantesques (les scènes avec le dragon, etc.) et de jeunes acteurs prometteurs. Hélas, malgré tous les efforts déployés à l’écran, la magie n’opère plus. Le film s’essouffle rapidement, faute d’un scénario à la hauteur des ambitions du réalisateur. La 3D n’apporte pas grand-chose - comme d’habitude - l’histoire est prévisible et les rebondissements peu nombreux. Malgré quelques belles découvertes et des scènes intéressantes (les nains invisibles, le château magique, la transformation d’Eustache en dragon, etc.), « The Voyage of the Dawn-Treader » nous lasse très rapidement - d’autant que les acteurs manquent cruellement de charisme. Seul point positif : le retour de la magie et du féerique, après un deuxième opus trop guerrier et trop sérieux pour être honnête.

Après deux partitions épiques signées Harry Gregson-Williams, la production a finalement décidé de changer de compositeur et de confier la musique de ce troisième opus à David Arnold, qui nous livre là une nouvelle grande fresque symphonique épique, majestueuse et grandiose. Renouant avec un style symphonique plus classique d’esprit, David Arnold retrouve ici sa verve orchestrale épique héritée de son époque « Independence Day »/ « Godzilla »/ « Stargate » et apporte au film de Michael Apted une force et une magie spectaculaire. A noter que c’est la quatrième fois qu’Arnold collabore à un film du réalisateur britannique, après « The World Is Not Enough » (1999), « Enough » (2002) et « Amazing Grace » (2006). Pour « The Voyage of the Dawn-Treader », David Arnold a fait appel à un imposant ensemble orchestral de 87 musiciens agrémenté d’une chorale de 40 chanteurs pour parvenir à ses fins, soutenu comme toujours par son fidèle collaborateur Nicholas Dodd aux orchestrations. Si la musique est malheureusement peu mise en valeur dans le film - les morceaux d’action sont quasi inaudibles durant les scènes d’action, et la musique est trop souvent utilisée de façon répétitive - l’écoute isolée sur l’album apporte un tout autre éclairage au travail de David Arnold sur le film de Michael Apted - cela pourrait d’ailleurs être un élément de réponse à ceux qui se posent encore la question « quid de l’utilité d’éditer une musique de film sur CD ? ». Le score repose sur un tout nouveau thème principal qui sera très présent tout au long du film, entendu dans « Opening Titles ». Ce thème, majestueux et élégant, évoque clairement l’idée de l’aventure épique et de la magie, introduit brillamment par les cordes sur fond de choeur noble et grandiose symbole de magie et de féerie : un grand thème dans la tradition des musiques d’aventure épique de David Arnold, le tout parsemé d’un classicisme d’écriture assez savoureux, comme toujours avec le compositeur. On retrouve le thème pour la scène de la peinture (« The Painting ») qui permet aux héros de retourner dans le monde magique de Narnia. Comme toujours avec le compositeur, les orchestrations sont extrêmement riches, luxuriantes et soignées, fourmillant d’idées et de nombreux détails.

« High King and Queen of Narnia » reprend quand à lui le fameux thème d’Harry Gregson-Williams pour les deux premiers films, thème indissociable des aventures des jeunes Pevensie dans le monde féerique de Narnia. Arnold nous propose ici une nouvelle version symphonique rafraîchissante et grandiose de ce thème mémorable, débarrassé ici de tous les éléments électroniques présents dans les précédents opus musicaux d’Harry Gregson-Williams. David Arnold assure ainsi la continuité thématique dans sa propre musique et rappelle la cohésion musicale qui a toujours été importante depuis le début de la saga (et ce à l’inverse d’une saga comme celle des « Harry Potter », bien décevante d’un point de vue cohésion thématique/musicale !). Autre thème majeur ici mais plus étonnant, celui, léger et aérien, de « Reepi Cheep ». Il s’agit en réalité d’un thème que David Arnold a repris note pour note de sa partition du film « Godzilla » (1998). Chose curieuse, d’autant que le compositeur n’a pas changé une note à sa mélodie, et semblait d’ailleurs ne pas être vraiment satisfait de son traitement dans « Godzilla » - à l’époque, Arnold avait voulu développer davantage ce thème, mais le réalisateur Roland Emmerich l’avait contraint de limiter au maximum les apparitions thématiques dans son film. Aujourd’hui, Arnold se rattrape enfin avec ce troisième opus de la saga « Narnia » et ressort ainsi ce sympathique thème du fond de ses tiroirs. Dommage seulement que le compositeur n’y apporte rien de nouveau - une facilité un peu étonnante de sa part ! L’action est enfin à l’ordre du jour à partir de « The Lone Island » pour la scène de l’attaque sur l’île vers le début du film. On retrouve ici l’écriture percussive et cuivrée typique de David Arnold, avec une utilisation de percussions ethniques rappelant beaucoup le début du score de « Casino Royale » (2006). Ainsi, Arnold évoque toutes ces nouvelles contrées que découvrent les héros en utilisant - discrètement - quelques instruments aux consonances ethniques, synonyme de dépaysement, d’aventure et de découverte, même si au final, c’est l’orchestre qui prime avant tout.

« The Green Mist » réintroduit les percussions ethniques héritées de « Casino Royale » et des choeurs latins grandioses associés dans le film aux méfaits du brouillard vert maléfique. Arnold déchaîne alors son orchestre dans le superbe « Market Forces », premier grand morceau de bravoure de la partition, renforcé par des cuivres massifs et des percussions aux rythmes endiablées. On retrouve ici le style des déchaînements symphoniques héroïques de « The Musketeer » pour la scène de l’affrontement dans le marché, morceau hélas peu valorisé - comme beaucoup d’autres - au mixage dans le film. Arnold évoque dans « Duel » le style des traditionnelles musiques de film de pirate (l’histoire se passe quasi intégralement à bord du Passeur d’Aurore) avec une exubérance rafraîchissante et agréable. Dommage cependant que l’ensemble semble avoir déjà été entendu des milliers de fois auparavant, la composition de David Arnold restant riche, réussie mais prévisible et sans grande originalité. Mais peu importante, Arnold apporte une vraie conviction aux images du film de Michael Apted et évoque cet univers magique avec un savoir-faire indéniable. Dans « The Magician’s Island », le compositeur apporte quelques touches inventives à sa musique pour la scène de l’île du magicien. L’aventure continue dans le sombre « The Golden Cavern » ou le massif et superbe « Dragon Attack », autant de morceaux de bravoure qui permettent à la partition de décoller, même si, encore une fois, le mixage de la musique dans le film reste particulièrement catastrophique et peu valorisant vis-à-vis du travail de David Arnold. On appréciera l’émotion intime et délicate de « Under the Stars » ou l’espoir apporté par « Blue Star ». C’est finalement « Into Battle » qui permet à la partition d’atteindre son point culminant pour la bataille finale, long morceau d’action de plus de 11 minutes de déchaînement orchestrale/choral épique pur - un morceau déjà quasi anthologique pour tous les fans de David Arnold. Vous l’aurez donc compris, le compositeur britannique signe un score mouvementé et haut en couleur pour « The Voyage of the Dawn-Treader », un score épique qui, à défaut d’être particulièrement original ou mémorable, apporte une énergie considérable au long-métrage de Michael Apted, bien que l’écoute sur CD s’avère être au final incontournable, la musique étant malheureusement peu valorisée au mixage dans le film. Les fans devraient donc adorer ce nouvel opus symphonique du grand David Arnold !



---Quentin Billard