1-Tour de Nice 4.42
2-Mikhail's Diary 3.33
3-Maximum Conflagration 3.21
4-Brighton Beach Mob Wars 2.35
5-Maximum Erotica 1.45
6-Cirque de Carnivore 2.40
7-Extreme Reaction 4.40
8-Terminal Betrayal 4.31
9-Unchained Heart 2.02
10-Without You 3.18*

*Interprété par Terry Wood
Ecrit par Robert Folk,
Terry Wood & Greg Wells
Produit par Robert Folk et
Hal Sachs.

Musique  composée par:

Robert Folk

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-5756

Musique produite par:
Robert Folk
Album produit pour
Varèse Sarabande par:
Robert Townson
Monteur musique:
Jay Richardson
Préparation de la musique:
Eric Stonerook Music

Artwork and pictures (c) 1996 Columbia Pictures Industries Inc. All rights reserved.

Note: ***
MAXIMUM RISK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Robert Folk
« Maximum Risk » (Risque maximum) est un film d’action de Ringo Lam réalisé en 1996, mettant en scène Jean-Claude Van Damme dans un rôle de policier déterminé à découvrir la vérité sur l’assassinat de son frère jumeau. Ancien officier de l’armée, Alain Moreau (Van Damme) apprend le même jour l’existence et la mort de son frère jumeau Mikhail, tué à la suite d’une course-poursuite effrénée dans les rues de Nice en France. Intrigué par ce mystérieux Mikhail qu’il n’a jamais connu, Moreau est épaulé par son ami et collègue policier Sébastien (Jean-Hugues Anglade) qui va l’aider à découvrir la vérité. Moreau endosse alors l’identité de son frère et se rend à New York pour y mener son enquête. Il découvre alors que Mikhail était associé au monde de la mafia russe et va y faire la connaissance de la petite amie de son frère, la belle Alex (Natasha Henstridge) et du dangereux Ivan Dzasokhov (Zach Grenier), un mafieux qui s’est associé avec deux agents corrompus du FBI américain pour mettre la main sur une précieuse liste compromettante que possédait Mikhail. « Maximum Risk » est la première réalisation hollywoodienne du cinéaste hongkongais Ringo Lam, marquant ainsi sa première collaboration avec Jean-Claude Van Damme, collaboration qui se prolongera quelques années plus tard avec « Replicant » (2001) et « In Hell » (2003). « Maximum Risk » est loin d’être le meilleur film de Van Damme, à vrai dire, si l’acteur/karatéka belge reste fidèle à lui-même dans cette intrigue classique de vengeance et de flic en quête de vérité, l’ensemble manque cruellement de souffle et d’ambition. Ce n’est malheureusement pas l’amoncèlement de scènes de course poursuite déjantées et de bagarres ultra violentes qui viendra rehausser le niveau d’une production ennuyeuse et insipide. Seule touche positive du film : Van Damme accepte à cette époque de se dévoiler sous un angle plus intimiste et émotionnel, avec quelques scènes plus humaines, idéales pour se détendre entre deux scènes de fusillade et de course poursuite. Mais rien de bien nouveau en tout cas, et ce même si « Maximum Risk » est resté un hit dans la carrière de Van Damme.

La musique du long-métrage de Ringo Lam a été confiée à Robert Folk. Pour le compositeur américain, c’est la première et unique fois qu’il collabore à un film de Van Damme, pour lequel Folk a écrit un score entièrement synthétique à base d’instruments ethniques judicieusement choisis en fonction des différents lieux visités par le policier Alain Moreau tout au long du film. Pour Robert Folk, « Maximum Risk » lui offrit l’occasion de s’exprimer à travers un style électronique plus atmosphérique et moderne, lui qui est un habitué des grandes partitions symphoniques épiques et colorées (« Lawnmower Man 2 », « Beastmaster 2 », « The NeverEnding Story II », etc.). La musique évoque les rapports spirituels/psychiques entre Alain Moreau et son frère Mikhail tout au long du film, mélangeant ainsi les sonorités propres à l’un comme à l’autre tout au long de l’histoire. La musique évoque aussi avec force les scènes d’action, les poursuites et les scènes de romance entre Moreau et la jolie Alex. Et pour réunir tous ces différents éléments, Robert Folk a donc opté pour une approche ethnique inattendue, comme le confirme « Mikhail’s Diary » et son utilisation très réussie du duduk arménien (alors peu utilisé au cinéma en 1996 !), de la balalaïka russe et d’un accordéon pour les scènes en France au début du film. Le duduk et la balalaïka sont bien évidemment utilisés pour évoquer le personnage de Mikhail comme nous le rappelle le mélancolique et atmosphérique « Mikhail’s Diary », dans lequel Folk utilise brillamment les solistes (avec une guitare intimiste supplémentaire) sur fond de nappes synthétiques sombres rappelant la tension et le danger. L’action est présent dans la poursuite introductive du film, avec l’excitant « Tour de Nice ». Le morceau accompagne avec brio la course poursuite dans les rues de Nice au début du film en mettant l’accent sur les percussions synthétiques, les balalaïkas russes et l’accordéon pour évoquer les décors français. Il est d’ailleurs assez étonnant de remarquer à quel point l’approche synthétique permet finalement à Robert Folk d’être bien plus inventif que sur ses musiques orchestrales habituelles. Seule ombre au tableau : la musique est injustement sous-mixée dans le film et parfois quasiment effacée des images, comme si Ringo Lam avait tenu à reléguer le plus possible la musique au second-plan. Bizarre, d’autant qu’un tel procédé nuit gravement au travail de Robert Folk et à l’impact de sa musique sur les images.

Le score s’oriente alors davantage vers l’action et le suspense dans « Maximum Conflagration » avec ses percussions et ses rythmes électroniques maintenant une tension continue, sur fond de balalaïkas évoquant les mafieux russes et l’accordéon pour les origines françaises de Moreau. A noter ici l’utilisation d’une guitare électrique pour renforcer le caractère moderne et rythmée de la musique de Folk dans le film. « Brighton Beach Mob Wars » évoque davantage les méfaits du cruel Ivan et ses sbires avec une utilisation réussie d’instruments et percussions ethniques, dans un style électronique/ethnique qui rappelle parfois certains travaux des compositeurs de l’écurie Media-Ventures. Robert Folk utilise de façon assez inventive ses différentes percussions ici, qu’elles soient électroniques, ethniques ou acoustiques. Dommage cependant que l’approche rythmique et atmosphérique voulue par Folk, aussi bien dans les scènes d’action que dans les scènes plus calmes, délaisse toute approche mélodique qui aurait certainement permis à la partition de gagner en intérêt. Quoiqu’il en soit, la partition de « Maximum Risk » repose donc avant tout sur ce mélange étonnant de sonorités russes/européennes, tandis que l’action et la tension sont à l’ordre du jour dans « Cirque du Carnivore » ou le mouvementé « Extreme Reaction », dans lequel on retrouvant un semblant de thème principal. Même chose pour « Terminal Betrayal » où les différents éléments du score convergent pour une nouvelle scène d’action du film vers la fin du film. Enfin, « Unchained Heart » reprend le thème principal dans une version plus apaisée et romantique, pour le traditionnel happy-end du film. Robert Folk nous offre alors un morceau plus pastoral et apaisé, avec guitares et cordes synthétiques du plus bel effet. Le compositeur américain signe donc un score d’action exotique/électronique assez réussi mais sans grande prétention pour « Maximum Risk », un score qui doit surtout à son mélange étonnant de sonorités ethniques et synthétiques, et apporte un certain punch aux images du film de Ringo Lam, même si l’on regrettera le mixage assez pauvre de la musique dans le film. Les fans de Robert Folk devraient donc s’intéresser d’un peu plus près à cette partition assez atypique du compositeur !



---Quentin Billard