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1-Kuala Lumpur 1.40
2-The White House 2.22 3-Gathering Intel 3.04 4-Joe's Report 3.57 5-Bruises 1.37 6-Smaky 1.00 7-Sixteen Words 2.59 8-Run Up To War 2.55 9-Change The Story 3.08 10-Uncomfortable Love 6.04 11-Breaking Point 3.58 12-Ready To Fight 2.55 13-Testify 4.32 Musique composée par: John Powell Editeur: Lakeshore Records LKS341942 Produit par: John Powell Musique additionnelle de: James McKee Smith, Michael John Mollo, Paul Mounsey (c) 2010 Weed Road Pictures/Hypnotic/Fair Game Productions. Note: *** |
FAIR GAME
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Powell
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Nouveau film du réalisateur Doug Liman (« The Bourne Identity »), « Fair Game » s’inspire de l’histoire vraie de l’affaire Plame-Wilson, un scandale politique qui secoua le monde journalistique aux Etats-Unis en 2005, durant l’administration Bush. Le film retrace ainsi le parcours chaotique de Valerie Plame (Naomi Watts), agent de la CIA chargée de la non-prolifération des armes. L’histoire débute alors que Plame mène une enquête sur l’existence supposée d’un programme d’armement en Irak. Son mari, le diplomate Joe Wilson (Sean Penn), spécialiste de l’Afrique, se retrouve engagé sur une nouvelle mission au Niger, où il doit prouver que l’Irak a acheté de l’uranium enrichi dans ce pays. A son retour, Joe Wilson rédige son rapport et ses conclusions sont sans équivoque : il est impossible que l’Irak ait pu acheter de l’uranium au Niger sans que les autorités américaines ne s’en rendent compte. Pourtant, peu de temps après, George W. Bush justifie à la télévision la guerre en Irak par cette transaction de l’uranium nigérien par Saddam Hussein. Wilson décide alors de révéler toute la vérité dans un grand journal américain. Victimes d’un lynchage médiatique rare orchestré par l’administration Bush, Joe et Valerie voient leur existence se transformer en cauchemar alors que leur véritable identité est révélée au grand public. Contrainte de quitter la CIA, Valerie entame un combat pour réhabiliter son identité, sauver ses contacts en Irak ainsi que sa famille. Réalisé avec un sens aigu du réalisme, « Fair Game » nous replonge dans l’une des histoires les plus provocantes de l’ère Bush au début des années 2000. Agrémenté de quelques images d’archive des discours de Bush et de Valerie Plame, le film de Doug Liman s’apparente à une sorte de thriller géopolitique comme on en voit de plus en plus à l’heure actuelle dans le cinéma américain, un cinéma qui prête davantage à la réflexion et dénonce à l’occasion les dérives de l’administration Bush au sujet de la gestion de la guerre en Irak. Ainsi donc, « Fair Game » met le doigt là où cela fait mal et fait renaître à l’écran une importante controverse autour de l’implication des Etats-Unis en Irak aux alentours de 2005. Le film doit aussi beaucoup à l’interprétation sans faille de Naomi Watts et Sean Penn, confondant de vérité.
La musique de John Powell reste hélas l’un des points mineurs du film de Doug Liman. Le compositeur retrouve ainsi le réalisateur après trois essais réussis sur « The Bourne Identity » (2002), « Mr. & Mrs. Smith » (2005) et « Jumper » (2008). Mais cette fois-ci, John Powell a dû revoir ses ambitions à la baisse car la musique de « Fair Game » reste volontairement mise en retrait tout au long du film, à tel point qu’elle finit par paraître quasi absente des images. En revanche, l’écoute de la musique sur l’album publié par Varèse Sarabande nous permet d’avoir un aperçu plus clair du travail de Powell sur « Fair Game ». Ainsi, dès le début du film, John Powell impose le ton de sa partition par l’utilisation de rythmiques électroniques modernes, de nappes synthétiques, de percussions et de quelques cordes atmosphériques dans « Kuala Lumpur ». Dans « The White House », Powell mélange loops électro, percussions et guitare pour parvenir à ses fins, tout en apportant une certaine modernité à sa musique, replaçant l’histoire dans un contexte contemporain (le récit se déroule en 2005). Ici aussi, priorité à une approche résolument atmosphérique dans laquelle la thématique semble ne pas vraiment avoir sa place. On appréciera dans « The White House » l’utilisation assez remarquable des percussions acoustiques/électroniques, et plus particulièrement d’une brève mais appréciable séquence rythmique à base de claquements de mains. Comme souvent, John Powell se montre assez inventif dans le maniement de ses différentes sonorités, « Fair Game » ne dérogeant pas à la règle. La musique apporte un côté intriguant au récit par l’utilisation de ces sonorités modernes et atmosphériques, davantage mises en valeur sur l’album que dans le film. « Gathering Intel » renforce d’ailleurs de côté intriguant et introduit un sentiment de danger discret mais néanmoins présent à l’écran, par l’utilisation des rythmiques synthétiques entêtantes et de nappes sonores menaçantes. A noter l’utilisation de quelques percussions orientales pour évoquer le contexte de la guerre en Irak dans le film, des sonorités qui rappellent d’ailleurs par moment le travail de John Powell sur « Green Zone ». « Joe’s Report » prolonge cette approche rythmique/atmosphérique par l’utilisation assez inventive de percussions synthétiques/métalliques et de quelques touches ethniques plutôt réussies. Exit ici l’approche orchestrale habituelle, Powell privilégiant encore une fois l’électronique à l’acoustique, bien que subsistent de la partie orchestrale quelques cordes discrètes mais bien présentes (et une utilisation intéressante de pizzicati synthétiques). Inventif sans être particulièrement originale, la musique de « Fair Game » rappelle à quel point John Powell possède des idées musicales d’une grande richesse et sait les manier avec une dextérité rare, qu’il s’agisse de grandes partitions symphoniques pour les films d’animation ou de musiques électroniques plus atmosphériques et modernes pour des films comme « Green Zone » ou « Fair Game ». « Bruises » apporte une dimension plus dramatique au récit avec l’utilisation d’un thème poignant de trois notes descendantes de cordes, évoquant le drame qui touche la vie de Valerie et Joe. Powell réutilisera ce thème à quelques reprises dans le film pour suggérer le combat que mènera le couple pour retrouver leur vie d’antan. Le thème revient dans le mélancolique et sombre « Sixteen Words » où l’on alterne entre intimité et percussions « action » dans la lignée de « The Bourne Identity ». A noter l’utilisation réussie d’un violoncelle soliste dans « Change the Story » et d’une guitare électrique dans « Uncomfortable Love ». John Powell signe donc un score atmosphérique assez moderne et plutôt réussi pour « Fair Game », malheureusement peu mis en valeur dans le film mais qui retrouve enfin une seconde vie sur l’album. On reste ici assez éloigné des partitions orchestrales habituelles du compositeur, « Fair Game » dévoilant la facette plus électro atmosphérique du style de John Powell, une partition assez inventive avec un mélange étonnant de sonorités éclectiques, servie par un thème dramatique touchant mais sans grande originalité. Le problème vient surtout du fait qu’on a parfois l’impression ici d’avoir déjà entendu tout cela auparavant chez Powell. Dans la lignée de « Green Zone » ou « United 93 », « Fair Game » reste une partition atmosphérique assez fonctionnelle bien que tout à fait appréciable en dehors des images, mais qui n’apportera rien de neuf dans la filmographie de John Powell, un score à réserver surtout aux aficionados du compositeur ! ---Quentin Billard |