1-Battle Los Angeles Hymn 2.32
2-Battle Los Angeles Main Titles 4.18
3-Arrival 2.13
4-Marines Don't Quit 2.48
5-Command and Control Center 3.44
6-Elegy 4.59
7-Redemption 8.27
8-For Home, Country, and Family 4.02
9-War Hymn 2.28
10-Evac 3.12
11-To Hell and Back 6.26
12-Mobilized 5.07
13-The Freeway 1.56
14-The Drone 3.07
15-Casualty of War 1.37
16-Rebalance 1.26
17-Regret 1.28
18-Shelf Life 2.32
19-The World is at War 1.40
20-Abandoning Los Angeles 5.11
21-Battle Los Angeles 5.38
22-We Are Still Here 3.15

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 068 2

Album produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif:
Robert Townson
Producteur exécutif de l'album:
Neal H. Moritz
Direction musicale pour
Columbia Pictures:
Lia Vollack
Montage musique:
Joe Lisanti
Assistant monteur:
Kyle Clausen

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 Columbia Pictures Industries Inc. All rights reserved.

Note: ***
BATTLE: LOS ANGELES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Sorti quelques mois après le « Skyline » de Colin et Greg Strause, « Battle Los Angeles » est un énième film d’invasion extra-terrestre, se déroulant, à l’instar du film des frères Strause, dans la ville de Los Angeles. Réalisé par Jonathan Liebesman (réalisateur de « Darkness Falls » et « The Killing Room »), « Battle Los Angeles » tire son intérêt du traitement d’une histoire somme toute passe-partout : évoquer une invasion extra-terrestre sous l’angle d’un film de guerre réaliste, dans la lignée du « Black Hawk Dawn » de Ridley Scott. Pari risqué mais résultat réussi pour Jonathan Liebesman, qui nous livre un film mélangeant guerre et science-fiction de façon rare. Filmé caméra à l’épaule à la manière d’un documentaire pour accentuer le réalisme des scènes de guerre (le réalisateur avoue avoir eu en tête des films tels que « Black Hawk Dawn » mais aussi « Saving Private Ryan » ou « United 93 »), « Battle Los Angeles » raconte le combat d’un groupe de marines américains livrant une véritable guérilla urbaine dans les rues de Los Angeles, le 11 août 2011, contre une armée d’extra-terrestres prêts à tout pour piller les ressources de la terre et détruire l’humanité. Il y a une véritable volonté ici de rendre le tout le plus réaliste possible, tout en dépeignant à l’occasion une technologie guerrière alien ultramoderne et assez impressionnante. Signalons au passage le look intéressant des aliens, mélangeant robotique et organique avec une certaine inventivité. Mais le plus intéressant reste l’organisation de l’armée extra-terrestre, similaire à celle des humains : il y a des officiers, des fantassins et du personnel médical. Encore une fois, priorité ici à un certain réalisme, Liebesman ayant même comparé l’armée alien à celle des nazis durant la seconde guerre mondiale - à noter que le film s’inspire d’ailleurs d’un fait divers surnommé « la bataille de Los Angeles » ayant eu lieu en 1942. Outre le caractère incroyablement prenant et spectaculaire des nombreuses scènes de guerre et de fusillades, le film doit aussi beaucoup à son casting éclectique, réunissant Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez, Bridget Moynahan, Michael Pena, Ne-Yo, etc. Produit par le spécialiste de l’action, Neal H. Moritz, « Battle Los Angeles » marque un renouveau intéressant dans le registre du film d’invasion extra-terrestre, un genre revenu à la mode ces derniers temps dans le cinéma américain depuis le splendide « District 9 » de Neill Blomkamp sorti en 2009.

Le compositeur Brian Tyler retrouve sur « Battle Los Angeles » le réalisateur Jonathan Liebesman après « Darkness Falls » (2003) et « The Killing Room » (2009). Fidèle à son style action épique et percussif, Brian Tyler signe pour « Battle Los Angeles » une partition action mélangeant envolée thématique solennelle et déchaînements orchestraux musclés afin d’illustrer à l’écran la puissance destructrice des combats opposant humains et aliens. Tyler utilise pour les besoins du film un Hollywood Studio Symphony de taille conséquente avec un choeur et un lot impressionnant de percussions et de parties électroniques. Avec le « Battle Los Angeles Hymn », Tyler développe un hymne solennel et poignant évoquant l’idée de l’espoir et de la résistance humaine pour la survie du monde. L’émotion est au rendez-vous, comme l’on pouvait s’y attendre pour un film de ce genre, même si le style et les harmonies utilisées par le compositeur sentent le déjà-entendu à plein nez (on retrouve un enchaînement de quatre accords sur-utilisés au cinéma et dans la variété en général !). A noter que Tyler utilise quelques guitares électriques et quelques éléments synthétiques pour « Battle Los Angeles Hymn », le tout sur fond de percussions martiales omniprésentes. Même chose pour « Battle Los Angeles Main Titles » qui développe le thème principal de la partition du film, thème solennel associé lui aussi à l’idée de l’espoir, et qui sera très présent tout au long de l’histoire. Le thème est associé dans le film aux exploits du groupe de marines et met en avant les cuivres, les cordes, la guitare électrique, les choeurs et l’arsenal complet de percussions, qu’il s’agisse des caisses claires martiales ou des diverses percussions acoustiques ou électroniques. On retrouve ici le style action épique hérité de « Eagle Eye » ou « The Expendables », Tyler ayant déjà prouvé de nombreuses fois qu’il était définitivement passé maître dans l’art du déchaînement orchestral et des montées musicales d’adrénaline. « Battle Los Angeles Main Titles » devrait donc satisfaire tous les mordus du compositeur, un morceau d’action épique et solennel assez savoureux et incontournable dans la partition de « Battle Los Angeles ».

Dès lors, le ton est donné. L’arrivée des aliens est évoquée dans le sombre et menaçant « Arrival » avec ses cordes dissonantes et ses choeurs inquiétants, tandis que « Marines Don’t Quit » évoque de façon plus dramatique la situation tragique des marines piégés en pleine rue de Los Angeles par le commando alien. L’hymne introductif est repris ici de façon solennelle pour évoquer un mélange d’espoir et de recueillement pour les pertes humaines, idée reprise dans le long et mélancolique « Elegy », tandis que l’action reprend le dessus dans le massif « Command and Control Center » et le solide « Redemption ». Tyler confère aux scènes de guérilla urbaine un ton extrêmement épique et intense, même si l’ensemble n’a rien de follement original et ressemble à tout ce que le compositeur a déjà fait auparavant dans ce domaine. On appréciera néanmoins les envolées thématiques grandioses de « Redemption », avec ses cuivres massifs, ses percussions agressives et ses déchaînements orchestraux guerriers. On appréciera aussi l’émotion tragique de « Casualty of War » ou la nostalgie de « Shelf Life » et sa guitare intimiste. Dommage cependant qu’après deux morceaux introductifs de qualité, la musique devienne très vite répétitive, uniforme et lassante. Des morceaux plus fonctionnels comme « War Hymn » ou « The Drone » - dont le style est manifestement emprunté à « Aliens vs. Predator Requiem » - n’apportent pas grand-chose de neuf au genre et trahissent le manque d’idée d’un compositeur en mode autopilote, qui aligne les clichés musicaux nécessaires mais ne parvient pas à se renouveler ou à proposer quelque chose de plus engageant. Autre problème : le séquençage lourdingue de l’album. Comme toujours avec Brian Tyler, les morceaux les plus intéressants sont présentés au début de l’album, puis, au fur et à mesure que l’on avance, la musique devient de moins en moins intéressante et de plus en plus répétitive, défaut récurrent dans les albums de Brian Tyler - signalons au passage le mastering décevant du CD, surcompresssé au volume maximum et sans aucune dynamique, défaut là aussi récurrent chez Tyler. Au final, le compositeur nous livre donc un score d’action épique et grandiose pour « Battle Los Angeles », mais sans aucune idée véritable. Brian Tyler se contente de faire ce qu’il sait faire le mieux, pousser le volume sonore au maximum, mais sans aucune prise de risque. Même les harmonies réchauffées du « Battle Los Angeles Hymn » semblent surgir de n’importe quel score épique et solennel que l’on a pu entendre au cours de ces 10 dernières années à Hollywood. Et pourtant, le résultat est on ne peut plus prenant et impressionnant à l’écran, et c’est bien là tout le paradoxe qui habite cette composition, uniforme et indigeste sur l’album mais très prenante sur les images du film. Un bilan mitigé donc, pour une partition d’action solide mais à réserver essentiellement à ceux qui ne se lassent pas des scores d’action interchangeables de Brian Tyler !



---Quentin Billard