1-Source Code Main Titles 2.24
2-You Don't Know Me 3.03
3-Eight Minutes 2.17
4-Racial Profiling 2.11
5-Coffee Will Have To Wait 2.13
6-Source Code Explained 3.18
7-Piecing It Together 3.25
8-Am I Dead? 2.38
9-One Death Is Enough 2.39
10-Colter Follows Derek 5.26
11-A Real Validation 1.38
12-I'm Gonna Save Her 3.57
13-No More Rumble Today 2.34
14-Regret and Reconciliation 3.25
15-Frozen Moment 4.23
16-Everything's Gonna Be Okay 2.51

Musique  composée par:

Chris Bacon

Editeur:

Lakeshore Records LKS 342152

Producteur exécutif de l'album:
Jeb Brody
Producteurs exécutifs de l'album
pour Lakeshore Records:
Skip Williamson, Brian McNelis
Monteurs musique:
Michael Bauer, Michael T. Ryan
Musique additionnelle de:
Gad Emilie Zeitune
Programmation musicale:
Ryeland Allison

Artwork and pictures (c) 2011 Summit Entertainment LLC/Vendome International LLC. All rights reserved.

Note: ***
SOURCE CODE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Chris Bacon
« Source Code » est un thriller franco-américain réalisé par Duncan Jones, fils du célèbre chanteur David Bowie et réalisateur d’un premier film très remarqué, « Moon », sorti en 2009. « Source Code » permet au jeune réalisateur d’élaborer une intrigue mystérieuse et captivante à partir d’un fait inédit : et si un homme avait la capacité de revivre à loisir les 8 dernières minutes de la vie d’un homme avant sa mort, que pourrait-il faire pour tenter de changer le cours des choses ? Certes, on pense immédiatement ici au concept de « Groundhog Day » (Un jour sans fin), mais à la différence qu’ici, il s’agit d’une expérience secrète menée par l’armée américaine pour tenter de déjouer un attentat terroriste, et que le héros ne revit pas sa propre vie plusieurs fois mais celle d’un autre. C’est ainsi que le colonel Colter Stevens (Jake Gyllenhaal) se réveille brusquement dans un train à destination de Chicago. Face à lui, une jeune femme nommée Christina Werren (Michelle Monaghan) qui semble bien le connaître, mais qu’il ne connaît pas. Croyant d’abord être devenu amnésique, Colter aperçoit son reflet dans une glace et découvre le visage d’un autre homme. C’est alors qu’une explosion souffle l’ensemble du train et que Colter se réveille au beau milieu d’une capsule métallique et obscure. Sa supérieure, Goodwin (Vera Farmiga), lui explique qu’il participe à un procédé expérimental secret mené par l’armée américaine, qui lui permet de revivre les 8 dernières minutes de la vie d’une personne. Sa mission consiste à revivre sans cesser ces 8 dernières minutes précédent l’explosion du train afin d’identifier et d’arrêter le terroriste responsable de l’attentat. A chaque échec, les chances de mettre la main sur les auteurs de l’explosion s’amenuisent dangereusement. Mais Colter s’interroge sur le bienfondé de cette mission : et si le procédé expérimental du Code Source permettait de faire bien plus que de revivre les 8 dernières minutes avant l’explosion ? « Source Code » reste donc une bien belle surprise, un film mené efficacement par un Jake Gyllenhaal parfait dans son rôle et un script intelligent et novateur, qui n’a pas peur d’explorer toutes les pistes offertes par l’expérience du Code Source dans le film. Certes, il y a des inconsistances et des failles, mais Duncan Jones a su se montrer suffisamment malin pour faire en sorte qu’on ne s’ennuie jamais, et ce malgré le caractère répétitif du concept (toujours le même réveil et la même explosion dans le train). Pour son premier passage à Hollywood, le jeune réalisateur réussit donc l’exploit de nous captiver dans un récit certes alambiqué mais parfaitement cohérent et abouti dans son concept, une bonne surprise en somme !

La musique de « Source Code » a été confiée à Chris Bacon, jeune compositeur plus connu pour avoir travaillé pendant un temps avec James Newton Howard, pour lequel il a signé les musiques additionnelles sur des scores tels que « King Kong », « RV », « Michael Clayton » ou bien encore « Nanny McPhee and the Big Bang ». Chris Bacon, qui n’a eu que peu de temps pour écrire la musique du film après le départ de Clint Mansell, signe pour « Source Code » une partition synthético-orchestrale honnête mais sans réelle surprise. A vrai dire, le compositeur a réussit essentiellement à convaincre le réalisateur - et ses auditeurs - grâce au superbe morceau introductif du générique de début du film (« Source Code Main Titles »), posant les bases de la partition avec un thème bref et rythmé qui doit incontestablement au style de son mentor, James Newton Howard. Dans le film, les notes rapides et répétées du thème évoquent à la fois l’idée des 8 dernières minutes que Colter Stevens va revivre tout au long du film, mais aussi la traque infatigable pour identifier et stopper le poseur de bombe. Les orchestrations, très soignées, dévoilent une multitude de détails instrumentaux : cordes, bois, xylophone, cuivres en sourdine, célesta, percussions, synthétiseurs, etc. Ce « Source Code Main Titles » reste donc très vif, coloré et tendu, évoquant à la fois le danger et la détermination du héros tout au long du film (la richesse des orchestrations rappelleraient presque par moment certaines musiques de Michael Giacchino). On pense parfois à l’ouverture du « Signs » de James Newton Howard dans la façon dont Chris Bacon joue avec ses différents instruments autour d’un même motif qui va crescendo tout au long de l’ouverture. Dès lors, Bacon a posé les bases de sa partition et dévoile une atmosphère à la fois mystérieuse et tendue tout au long du récit. Plus fonctionnelle, la musique dans le film prolonge quand même les idées instrumentales de l’ouverture comme nous le rappelle « You Don’t Know Me » qui traduit à l’écran l’incompréhension et les troubles de Colter, qui se réveille dans le train dans la peau d’un autre. Idem pour l’intriguant et sombre « Eight Minutes ». Les rythmiques électroniques évoquent l’idée de la course contre la montre et des 8 minutes qui se déroulent rapidement avant l’explosion. Dommage cependant que le compositeur ait parfois tendance à perdre de vue le motif rythmique qu’il a mis en place au cours du superbe « Main Titles ».

La musique évolue ainsi tout au long du film entre le suspense et la tension sans jamais céder au piège facile du cacophonique : à contrario, sa musique reste suffisamment mélodique et intéressante pour convaincre, comme le rappelle le très beau « Racial Profiling » dans lequel Chris Bacon dévoile le deuxième thème du score, un Love Theme pour Colter et la jolie Christina. On retrouve aussi brièvement le motif entêtant de l’ouverture, symbolisant le danger et la traque au terroriste dans le film. Les cordes traduisent l’urgence de la situation dans « Coffee Will Have To Wait », qui semble lui aussi parfois très proche du style action/suspense de James Newton Howard. L’action pointe d’ailleurs le bout de son nez dans « Coffee Will Have To Wait », avec son lot de ponctuations de cuivres agressives et de percussions endiablées. Les orchestrations restent ici très soignées bien qu’elles semblent curieusement plus sages que dans l’ouverture. Il règne un sentiment de mystère et d’interrogation dans « Source Code Explained » lorsque Colter découvre la vérité au sujet du Code Source, tandis que « Piecing It Together » (un clin d’oeil du compositeur au titre d’un morceau de la BO de « The Tourist » de James Newton Howard ?) ramène le suspense et la tension pour évoquer l’idée d’un héros qui se démène comme un diable pour éviter l’explosion et trouver le terroriste. Certains passages plus atmosphériques comme « Am I Dead ? » ou « One Death Is Enough » n’apportent malheureusement pas grand-chose à la musique, à part d’assumer pleinement leur statut de morceaux fonctionnels à l’écran. On appréciera d’ailleurs davantage les passages plus rythmés comme « Colter Follows Derek », qui alterne efficacement entre action et suspense avec brio - on appréciera d’ailleurs la puissance des morceaux d’action, qui, bien qu’hérités du style de James Newton Howard, traduisent néanmoins un talent sûr. Le Love Theme de cordes revient dans « I’m Gonna Save Her », lorsque Colter décide de sauver Christina de l’explosion, alors que « Regret and Reconciliation » apporte une émotion poignante à la scène où Colter téléphone à son père, avec l’utilisation réussi d’un violoncelle, d’une harpe et d’un piano. Le Love Theme revient dans « Frozen Moment », avec une ultime reprise ample et grandiose lors de la conclusion du film, avant la coda agitée et musclée de « Everything’s Gonna Be Okay ». Chris Bacon signe donc un score assez fonctionnel et prévisible mais plutôt réussi pour « Source Code », une musique un peu impersonnelle qui nous maintient en haleine tout au long du film, et qui réussira malgré tout à convaincre les auditeurs quand au réel potentiel d’un jeune musicien prometteur, dont on espère entendre plein de bonnes choses à l’avenir !



---Quentin Billard