1-True Love's Kiss 3.13*
2-Happy Working Song 2.10**
3-That's How You Know 3.49**
4-So Close 3.48***
5-Ever Ever After 3.48+
6-Andalasia 1.47
7-Into The Well 4.42
8-Robert Says Goodbye 3.16
9-Nathaniel and Pip 4.02
10-Prince Edward's Search 2.24
11-Girls Go Shopping 1.41
12-Narissa Arrives 1.33
13-Storybook Ending 10.44
14-Enchanted Suite 4.36
15-That's Amore 3.08++

*Interprété par Amy Adams
et James Marsden
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Stephen Schwartz
Produit par Alan Menken
et Stephen Schwartz
**Interprété par Amy Adams
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Stephen Schwartz
Produit par Alan Menken
et Stephen Schwartz
***Interprété par Jon McLaughlin
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Stephen Schwartz
Produit par Alan Menken,
Stephen Schwartz et Robbie Buchanan
+Interprété par Carrie Underwood
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Stephen Schwartz
Produit par Mark Bright
**Interprété par James Marsden
Ecrit par Jack Brooks
et Harry Warren
Produit par Blake Neely.

Musique  composée par:

Alan Menken

Editeur:

Walt Disney Records D000092502

Produit par:
Alan Menken
Monteur musique:
Ken Karman

Artwork and pictures (c) 2007 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
ENCHANTED
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Menken
Nouveau long-métrage des studios Disney, « Enchanted » (Il était une fois) possède la particularité de surfer entre deux mondes : celui des films animés traditionnels de chez Disney, et celui, plus moderne, des films live. Le réalisateur Kevin Lima a donc relevé le défi particulier d’adapter ces deux univers dans un seul long-métrage abordant avec humour et poésie la rencontre improbable entre l’univers magique des contes de fée animés et le monde réel avec son cynisme ambiant. Tourné à la manière d’une « Mary Poppins » du 21ème siècle, « Enchanted » raconte l’histoire de la belle princesse Giselle (Amy Adams), sur le point d’épouser le prince Edouard (James Marsden), mais finalement bannie de son royaume magique de dessin animé et de chanson par la cruelle reine Narissa (Susan Sarandon). C’est alors que Giselle se retrouve transportée à Manhattan, dans le monde réel. Totalement déroutée et perdue dans un monde étrange où « ils vécurent heureux à tout jamais » ne s’applique pas, Giselle fait la connaissance de Robert Phillip (Patrick Dempsey), un avocat spécialiste du divorce dont elle finit par tomber amoureuse. Le seul problème, c’est que Robert ne croit ni aux contes de fée ni aux amours éternels. Perdue dans un monde qui aurait bien besoin de magie, Giselle va devoir faire un choix difficile, entre le prince Edouard, arrivé lui aussi à Manhattan pour rechercher l’élue de son coeur, et Robert, avocat cynique mais qui n’est pas insensible aux charmes de la belle Giselle. « Enchanted » réussit donc l’exploit de marier film animé à la Disney et film live avec un humour et un certain sens de la dérision. Quand Disney s’auto-caricature et joue sur les codes du genre, cela donne donc une production assez réjouissante, égratignant au passage notre société moderne où le cynisme a remplacé la magie et l’innocence des contes de fée, le tout parsemé de références aux anciennes productions Disney (« Blanche Neige », « La belle aux bois dormants », etc.). Mention spéciale à Amy Adams, craquante à souhait dans le rôle de l’innocente princesse de conte de fée, face au séduisant Patrick Dempsey, révélé par la série TV « Grey’s Anatomy ».

« Enchanted » marque aussi le retour d’Alan Menken dans l’univers des chansons Disney, après quelques classiques tels que « Beauty and the Beast », « Little Mermaid » ou bien encore « Aladdin ». Pour Alan Menken, « Enchanted » constitue l’occasion rêvée de prolonger son style personnel et « old fashion » - toujours inspiré de Broadway - sur un film mélangeant cette fois live et animation avec une certaine inventivité. Ainsi donc, la musique de « Enchanted » reste typique de tout ce que le compositeur a pu faire jusqu’à présent, qu’il s’agisse des sempiternelles chansons ou du score orchestral développant les thèmes des chansons. Ainsi, la bande originale est constituée d’une succession de chansons interprétées par différents personnages dans le film, qu’il s’agisse pour commencer de la chanson-clé « True Love’s Kiss », chanson évoquant l’univers de conte de fée avec ses envolées romantiques et grandioses assez savoureuses, ses parties chorales féériques et son thème rafraîchissant qui sera au coeur même de la partition d’Alan Menken. Comme toujours avec le compositeur, les orchestrations sont extrêmement riches, généreuses et colorées, pleines de petits détails instrumentaux, tandis que ce sont les acteurs eux-mêmes qui interprètent les chansons avec le duo Amy Adams/James Marsden pour le romantique « True Love’s Kiss ». Plus léger et sautillant, « Happy Working Song » accompagne la scène où Giselle nettoie l’appartement de Robert avec la complicité des animaux. Ici aussi, les orchestrations sont très soignées, vives et colorées, exprimant l’innocence joviale et la joie de vivre de la princesse Giselle. L’excellent et festif « That’s How You Know » accompagne la scène de la chanson dans le parc, avec un enthousiasme toujours constant - et la voix légère et fine d’Amy Adams. A noter l’utilisation de steel drums et autres percussions plus exotiques dans les orchestrations, sans aucun doute l’une des meilleures chansons de « Enchanted » après « True Love’s Kiss », moins naïve et simplette que « Happy Working Song ». N’oublions pas non plus le parodique « That’s Amore » et son mélange mandolines/accordéon qui pastiche la musique italienne, brillamment interprété dans le film par James Marsden.

Le score de « Enchanted » reste du même acabit, prolongeant comme d’habitude les thèmes des chansons comme nous le rappelle « Adalasia » qui développe le thème sautillant du naïf « Happy Working Song » et son message plein d’optimisme (sourire à la vie en toute occasion). Les orchestrations restent très colorées et détaillées, Menken glissant à l’occasion quelques sempiternelles touches de mickey-mousing d’usage tout en continuant de développer le thème optimiste et joyeux de la chanson dans « Adalasia ». Les touches de mickey-mousing restent très présentes, Alan Menken cherchant à nouveau à renouer avec le Golden Age des musiques Disney, tout en imitant par moment le style de partitions telles que « Beauty and the Beast », « Aladdin » ou « Little Mermaid ». La musique se veut plus intime dans le mélange piano/bois/cordes de « Robert Says Goodbye ». Dommage que certains passages de mickey-mousing comme « Nathaniel and Pip » n’apportent pas grand-chose à la partition, même si l’on appréciera ici certains passages plus vifs et déchaînés dans lesquels l’orchestre s’en donne à coeur joie. Menken rompt la monotonie orchestrale en utilisant une guitare et des rythmes pop plus contemporains dans « Girls Go Shopping » pour la scène où Giselle part faire du shopping avec la fille de Robert. Les auditeurs attentifs reconnaîtront d’ailleurs dans « Girls Go Shopping » quelques allusions subtiles au thème principal romantique de la chanson « True Love’s Kiss » pour ce qui reste l’un des morceaux les plus rafraîchissants de la partition de « Enchanted », toujours porté vers ce sentiment constant d’optimisme et d’enthousiasme. La méchante a droit à son grand moment de bravoure dans le grandiose « Narissa Arrives » et ses choeurs maléfiques puissants et gothiques rappelant clairement certaines mesures de « The Hunchback Of Notre Dame », choeurs que l’on retrouve d’ailleurs lors de la longue confrontation finale dans « Storybook Ending », 10 minutes d’action épique avec un solide mélange orchestre/chœur et une série de développements intenses autour du thème de la reine Narissa. Enfin, le compositeur se fait plaisir et développe ses différents thèmes dans le magnifique et féérique « Enchanted Suite » en guise de conclusion pour le générique de fin, morceau vif et coloré débordant de vie et d’énergie. Alan Menken signe donc une partition 100% Disney pour « Enchanted », renouant avec le style plus ‘old fahsion’ des partitions Disney d’antan, avec un savoir-faire toujours aussi intact et remarquable quelques décennies plus tard. Seul Alan Menken était capable de réussir un tel exploit, et sa musique pour « Enchanted » nous le prouve dans le film avec magie et brio, même si l’ensemble manque cruellement d’originalité, de fantaisie. Les fans d’Alan Menken seront donc aux anges avec cet enthousiasmant « Enchanted », vivement recommandé en cas de déprime !



---Quentin Billard