1-Hoop Schemes 2.11
2-Nothin' To Groove 3.52
3-Arizona 1.39
4-Bop Bop Bop Bah Dop 3.05
5-Get Back Brit 1.40
6-Breakin' It In 1.42
7-Back Road Runners 1.28
8-Trip Hoppin' 2.30
9-Open It Up 1.12
10-Sneakin' Up 1.30
11-Cross Country 1.59
12-Hot Pants 1.18
13-Back Alley Cats 1.55
14-Gila Monsters 1.28
15-Phone Homeboy 2.21
16-Desert Drivin' 0.56
17-Who Is Dare? 1.20
18-Hurt The Brotha' 1.40
19-Urban Country 1.13
20-Roadrat Runners 1.30
21-Exhibition Pictures 1.58
22-Mo' Me The Money 1.33
23-Rap It Up Nice 0.37
24-Yo Money Is Mine 1.24
25-Locked Up Tight 3.15

Musique  composée par:

Robert Folk

Editeur:

Album promotionnel RFCD 002

Album produit par:
Robert Folk, Ford A. Thaxton
Producteur exécutif de l'album:
John J. Alcantar III
Superviseurs de la musique:
Kathy Nelson, Jeff Carson
Monteur musique:
J.J. George

(c) 1997 Touchstone Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
NOTHING TO LOSE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Robert Folk
Comédie délirante réalisée par Steve Oedekerk et sortie en 1997, « Nothing To Lose » (Rien à perdre) met en scène Tim Robbins et Martin Lawrence dans un road-movie détonnant et rocambolesque. Tout va pour le mieux pour Nick Beam (Robbins), un brillant publicitaire à qui la vie semble sourire, jusqu’au jour où, rentrant chez lui plus tôt que prévu, il découvre sa femme au lit avec un autre homme. Le monde s’écroule alors pour Nick. Fou de douleur, il remonte dans sa voiture et roule sans but, jusqu’au quartier malfamé de Downtown à Los Angeles. C’est alors qu’il croise la route d’un braqueur minable, Terrance (Lawrence) qui l’arrête avec son pistolet. Mais Nick, qui n’a plus rien à perdre, jette son portefeuille par la fenêtre et enlève son agresseur, totalement terrifié par la crise de folie de sa victime. Ils foncent ainsi tout droit vers le désert de l’Arizona, où les attendent une multitude de péripéties en tout genre. « Nothing To Lose » reste donc une comédie plutôt sympathique, fonctionnant sur le principe du buddy movie mais sans l’intrigue policière habituelle. Ici, le duo Martin Lawrence/Tim Robbins fait des merveilles et nous promet quelques gags savoureux et quelques répliques bien placées. Voilà donc une aventure mouvementée et agitée pour deux compères qui vont vivre un week-end très particulier et plein de rebondissements.

Le compositeur Robert Folk retrouve à nouveau le réalisateur Steve Oedekerk sur « Nothing To Lose », après avoir signé précédemment la musique de « Ace Ventura : When Nature Calls » (1995). « Nothing To Lose » permet à Robert Folk de nous offrir une superbe et agréable partition funky particulièrement entraînante, idéale pour cette histoire de road-movie déjantée. Folk opte ici pour un style musical similaire à ce qu’avait fait Danny Elfman sur le film « Midnight Run » (1988) et réunit un ensemble instrumental à base de batterie, guitares électriques, basse, piano, saxophones, harmonica, accordéon, synthétiseurs (incluant des samples de voix) et percussion, une approche musicale inhabituelle de la part du compositeur plutôt habitué aux grandes partitions symphoniques. Exit donc ici le style hollywoodien conventionnel, Folk base l’essentiel de sa partition sur une série de rythmes funky/groovy qui devaient représenter à la fois le mélange de road-movie et de buddy-movie tout en évoquant un mélange de cultures (le côté « americana » de l’harmonica et de l’accordéon pour le personnage de Tim Robbins, les rythmes plus funky pour le personnage de Martin Lawrence, etc.), le tout enveloppé dans un fun irrésistible. Le score débute avec l’excellent « Hoop Schemes » qui permet au compositeur de poser le rythme funky groovy de la musique du film, avec une utilisation inventive et rafraîchissante des différents instruments - dont des samples de voix d’hommes et même un sample d’aboiement de chiens ! Les musiciens semblent s’en donner ici à coeur joie, tout comme le compositeur, qui nous promet du fun tout au long de sa musique. Le thème principal apparaît dans « Nothin’ To Groove », avec une rythmique plus proche d’un mélange hip-hop/groove. Le thème est associé tout au long du film au duo Nick/Terrance et à leurs péripéties saugrenues. A noter l’importance de la batterie - qui joue ici en rythmes saccadés - de la guitare électrique et des riffs de saxophones qui créent un rythme continu accompagnant la folle virée des deux compères dans une bonne humeur contagieuse.

« Arizona » accompagne ensuite l’arrivée des deux compères dans le désert de l’Arizona avec des instruments plus proches des couleurs « americana » traditionnelles, à savoir l’harmonica, l’accordéon et aussi un fiddle samplé et une guimbarde. Le rythme hip-hop prend ici une plus grande importance, ralentissant le tempo par rapport aux précédents morceaux tout en prolongeant l’atmosphère de road-movie du film. Même chose dans « Bop Bop Bop Bah Dop » où l’on retrouve les riffs de guitare/saxophones du thème principal, omniprésent tout au long du film. Folk joue ainsi sur des variations de tempos et de rythmes tout au long de l’aventure de Nick et Terrance comme le confirment « Get Back Brit » ou « Breakin’ It In » et ses riffs instrumentaux constants empruntés au thème principal de « Nothin’ To Groove ». A noter l’emploi d’une guitare électrique plus proche du rock et de la country dans « Back Road Runners » ou du mélange funk/hip-hop de « Trip Happin ». Les morceaux se suivent et se ressemblent beaucoup, créant une certaine monotonie à l’écoute de la musique sur l’album promotionnel de Robert Folk, tandis que la musique dans le film paraît plus variée grâce à l’utilisation des chansons avec lesquelles le compositeur a dû jongler tout au long de l’histoire. Malgré le caractère uniforme du score de « Nothing To Lose », difficile de ne pas être séduit aussi bien dans le film que dans l’album par des morceaux entraînants et irrésistibles comme « Cross Country », « Hot Pants », « Roadrat Runners » ou « Urban Country ». Quelques morceaux parviennent néanmoins à se détacher du reste du score, comme « Phone Homeboy » ou « Exhibition Pictures », en instaurant un style plus intimiste à base de cordes, bois et piano, pour la scène où Nick téléphone chez lui et parvient à joindre sa femme qui lui explique enfin toute la vérité. Robert Folk signe donc un score irrésistible et extrêmement fun pour « Nothing To Lose », probablement l’un de ses meilleurs travaux dans le registre de la comédie, à des années lumières de son style symphonique habituel. Voilà en tout cas un score quelque peu oublié du compositeur, apportant un fun et une énergie indissociable du film de Steve Oedekerk, à découvrir rapidement grâce à l’excellent album promotionnel de Robert Folk !




---Quentin Billard